Duet ? No gracias !
03/05/2006
DSI, alerte ! Vous allez, dans les mois qui viennent, être soumis à une forte pression de la part de deux géants de l’informatique, SAP et Microsoft, qui vont vous chanter la mélodie “Duet”.
De quoi s’agit-il ? D’une forte intégration entre la suite bureautique Office et l’ERP SAP. Cette offre Duet sera présentée comme un plus majeur pour vos utilisateurs qui pourront, plus facilement, utiliser les données issues de l’ERP dans la suite intégrée Office.
En fait sous ce nom “Duet”, musical, qui transmet une idée de charme, de douceur,
se cache une arme redoutable qui risque, pour ceux qui succomberaient à ce chant mélodieux, de les ligoter encore plus dans leurs choix de solutions. Ce Duet correspond, en réalité, à une image inquiétante, pleine de dangers.
Ce n’est pas une annonce surprenante ; ces deux fournisseurs représentent les grandes réussites des années 90 et sont inquiets, à des degrés divers, devant l’arrivée de solutions innovantes, économiques, souvent Web 2.0, qui mettent gravement en péril leurs fonds de commerce.
En s’alliant, et en essayant de convaincre leurs clients que c’est pour leur bien, ils augmentent fortement les adhérences des Systèmes d’Information des entreprises à leurs solutions héritages. Pour évoluer, pour envisager de changer de fournisseur il faudra, pour les DSI qui se seraient fait piéger par Duet, se libérer simultanément de deux mastodontes. Echapper à un éléphant, c’est difficile, à deux, c’est 5 fois plus compliqué.
Heureusement que le signal d’alarme que je tire n’aura aucune raison d’être, car, bien sur, aucun DSI français ne tombera dans le panneau !
Ré-écoutons encore une fois la mélodie : “’Cher DSI, nous allons vous aider à “intégrer” votre ERP et
votre Bureautique, pour faciliter le travail de vos collaborateurs ”
L’idée est bonne, la réponse Duet est un piège i
Dépendance ou in-dépendance ?
Tout se met en place, aujourd’hui, avec XML, le Web, les SOA ou MashUp (voir texte précédent) pour
permettre de réussir ce que demandent les utilisateurs en s’appuyant sur une démarche de composants logiciels.
C’est sur les serveurs que les échanges inter-services doivent se réaliser. Si le directeur des ventes souhaite récupérer des résultats disponibles dans un logiciel de gestion, ERP ou autre, pour les visualiser en mode graphique, il utilisera, sur le Web ou l’Intranet un logiciel capable de lire, en XML, ces données pour les lui afficher ensuite dans un navigateur riche.
La position de Microsoft est intéressante, et paradoxale. En favorisant SAP, Microsoft rend plus difficile la tache de sa division “Dynamics Applications”, qui commercialise des ERP dans les entreprises petites et moyennes. C’est un territoire que SAP convoite, pour assurer sa croissance, maintenant que les grands comptes sont tous, plus ou moins, équipés.
Ceci confirme, s’il en était besoin, que la valeur d’Office est, pour Microsoft, largement supérieure à celle de ces solutions de gestion.
J’espère, modestement, que ce blog aura joué le rôle de la corde qui attache le “DSI-Ulysse” au mât de son navire, pour lui permettre d’écouter le chant mélodieux, mais redoutable, de sirènes aux noms célèbres, mais sans succomber à leur charme et mener son navire au naufrage !