2007, la guerre des messageries aura lieu !
25/12/2006
Les grandes manoeuvres Bureautique 2.0 démarrent encore plus vite que je ne l’annonçais récemment !
Le terrain des opérations se déplace très vite vers les messageries d’entreprise. En quelques jours, de nombreux articles ou blogs ont abordé ce thème.
Avant de continuer la lecture de mon blog, je vous conseille vivement de lire les 5 documents suivants et, en priorité, des commentaires qu’ils ont suscités ; ils illustrent très bien les enjeux des combats à venir.
- PCInpact : Gmail : une menace pour Exchange ?
Cet article, le seul des cinq en français, est passionnant, car il s’adresse à une population de jeunes “geeks”, très pointus, qui cherchent souvent dans cette très bonne lettre d’information les toutes dernières nouveautés. Il a été lu plus de 14 000 fois.
La majorité des commentaires viennent de jeunes responsables de la gestion opérationnelle de messagerie traditionnelles.
- Microsoft takes on gmail in the workspace
Disponible sur le site MSN australien, il présente en détail l’argumentaire de Microsoft qui propose aux entreprises de profiter de la sortie d’Exchange 2007 pour augmenter la taille des boîtes aux lettres à... 2Go, un chiffre qui rappellera des souvenirs aux utilisateurs actuels de ... gmail !
- The Economist : Consumer technologies are invading corporate computing
Cet article, publié le 19 décembre 2006 à San Francisco, évoque l’arrivée progressive des solutions grand public dans les entreprises. L’essentiel du texte fait référence à l’Arizona State University qui vient de basculer ... 65 000 utilisateurs sur Google Apps for your domain.
- Blog du CIO de Arizona State University (ASU)
Dans son texte, il présente les objectifs et les modalités du basculement des 65 000 utilisateurs sur Gmail for your domain.
Ce document est remarquable et il est impossible de le résumer en quelques mots. J’ai simplement choisi d’en extraire quelques idées.
- ASU est une université qui vit une profonde mutation, poussée par son nouveau Président. Il considère qu’il faut aller beaucoup plus vite, être plus réactif, mieux répondre aux attentes des jeunes, et en particulier de ceux qui ne font pas partie de l’élite classique.
- Les nouvelles technologies sont très peu et mal utilisées dans les universités, qui sont restées trop traditionnelles dans leurs usages.
- En s’appuyant sur les solutions de Google, ASU pourra accélérer ses usages innovants. Je ne résiste pas au plaisir de reprendre le graphique qui illustre ce thème. Il est doublement intéressant, par son “style rétro” et son message moderne.
- Utiliser la puissance d’innovation de Google pour prendre le TGV de la modernité est, à mon avis, une idée très intelligente et très ... rentable quand on sait que le SCM (Service Coût/Mois) de cette solution est de ...0 euro pour les 65 000 utilisateurs, infrastructures et usages compris.
- Le processus de basculement vers Google a été réalisé en 15 jours, sans aucune interruption de services et avec reprise automatique de l’existant ; impressionnant ! Personne n’est obligé de basculer, mais le rythme de transfert était de l’ordre de 300 personnes / heure.
- Lakehead University, au Canada
Cette université a réalisé, en décembre 2006, le même mouvement vers Google for your domain.
38 000 utilisateurs, étudiants, professeurs, anciens élèves et personnels administratifs basculés en 1 semaine ; ils ont dû profiter de la première expérience de ASU !
Deux informations pratiques intéressantes :
- La taille de la boîte email des participants passe de 60 Mo à 2 Go.
- Les économies réalisées sont estimées à $2 ou 3 millions en coûts de fonctionnement et $6 millions en infrastructures.
Je lance un appel à tous mes amis lecteurs, qui ont un accès à des responsables d’universités, d’écoles, de lycée ou de collèges : faites circuler au maximum ce texte dans tous vos établissements !
Je “crois” savoir que la grande majorité des établissements d’éducation, en France et ailleurs, ont des problèmes récurrents de budgets. Voila une manière rapide, efficace et utile de proposer un meilleur service à tous, en réduisant immédiatement les coûts !
Quelles sont les contre-indications ? J’ai du mal à en trouver.
La guerre des messageries sera l’un des conflits les plus “meurtriers” en 2007, dans le monde des Sytèmes d’Information (SI).
Comment se présente le champ de bataille ? Austerlitz ou Waterloo ? Pour qui ?
Les forces en présence
Le nombre d’acteurs est important. Il existe d’excellentes solutions, Bureautique 1.0 ou 2.0, telles que Mirapoint ou Zimbra, mais elles auront fort à faire pour s’imposer face aux trois acteurs majeurs, en 2007.
Fin 2006, deux fournisseurs, IBM avec Notes-Domino et Microsoft avec Exchange dominaient le marché des solutions pour grandes entreprises.
Ces deux grands anciens de l’informatique vont devoir apprendre, de toute urgence, non plus à se battre entre eux, comme deux dinosaures technologiques, mais à affronter un nouvel acteur qui dispose d’armes modernes et redoutables, Google.
L’arrivée de Google sur le marché va bouleverser la donne et créer une véritable rupture d’innovation, au sens de Christensen, que connaissent bien mes lecteurs.
Plus moderne, accessible depuis un navigateur, avec une capacité de stockage supérieure et un SCM ultracompétitif, proposée par un fournisseur riche et puissant, la famille de solutions Google Apps for your Domain a tout les ingrédients nécessaires pour créer une profonde rupture sur ce marché qui était bien stabilisé depuis une dizaine d’années.
Ce tableau résume les principales caractéristiques des offres Google. Le seul chiffre que je ne peux pas donner, car je suis lié par un NDA (Non Disclosure Agreement), est le SCM de la solution pour les grandes entreprises. Je peux simplement vous garantir que ce sera un SCM très, très compétitif.
Les marchés prioritaires
Ces solutions de messagerie professionnelles vont s’affronter sur trois marchés principaux :
- Les PME et TPE, entreprises nécessitant de quelques dizaines à quelques centaines de boîtes email. Plusieurs centaines d’entre elles ont déjà basculé sur les solutions Google, et on les comprend !
Ces entreprises n’ont pas, ou peu d’informaticiens ; utiliser une solution hébergée, sans investissements d’infrastructures, sans coûts de gestion des spams, de back-up, de maintenance est une opportunité qu’elles ne laisseront pas passer. Le seul frein à ce mouvement est, à mon avis, la non-connaissance de ces offres par la très grande majorité des PME/TPE.
Le raz-de-marée devrait démarrer en 2007, car le bouche à oreille va fonctionner à plein.
- Universités, collèges, lycées et écoles. Les deux exemples présentés dans ce texte démontrent que ces solutions sont très bien accueillies par les établissements intelligents.
Combien proposeront une solution Google à la rentrée 2007 ? Quelques centaines ? Quelques milliers ? Difficile à dire, mais, si j’étais décideur dans ce secteur, je n’hésiterais pas longtemps !
- Grandes organisations, publiques et privées. 2007 ne sera pas, sauf quelques rares exceptions, l’année du basculement. Ces entreprises vont, en priorité, lancer quelques projets pilotes, pour vérifier le bien-fondé de ces solutions et mesurer les réactions des utilisateurs devant l’innovation et la rupture qu’elles présentent.
Les "éventuels" basculements massifs ne devraient pas commencer avant 2008.
Les enjeux
Après dix années de raisonnable stabilité, le marché des messageries va amorcer une brutale mutation en 2007.
Y aura-t-il place pour un quatrième grand acteur au niveau mondial ? Même si cela était bon pour la concurrence, je ne vois rien venir à l’horizon.
C’est dans le mode de commercialisation que peuvent entrer d’autres fournisseurs. Les grands opérateurs de réseaux devraient distribuer, sous leur marque, les solutions de Microsoft, IBM et Google.
C’est déjà le cas avec Orange qui propose l’hébergement de la messagerie Exchange.
Pour les opérateurs, le marché des PME/TPE me semble le plus pertinent.
Toutes les entreprises, quels que soient leur taille, leur pays ou leur secteur d’activité, doivent, en 2007, se reposer la question du maintien ou du changement de leurs solutions de messagerie.
Ne pas le faire serait une faute professionnelle grave. Les enjeux humains et financiers sont trop importants pou ne pas accepter l’idée qu’il existe, probablement, de nouvelles solutions à forte valeur ajoutée.
DSI, responsables d’entreprises, ne soyez pas, en 2007, les seules et rares autruches qui refusent de se poser cette question importante.