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Web 2.0 : un nouveau risque : Musarweber ?

Rassurez-vous ! Il ne s’agit pas d’un nouveau virus !

Amazon_river_2 Nos amis anglo-saxons ont identifié un nouveau risque du Web, auquel ils ont donné le nom de “Wilfing”.

Cette expression vient de Wilf :
What it is I was looking for ?
(Qu’est ce que je pouvais bien chercher ?)
En langage simple : Wilfing = perdre son temps sur le Web.

Une enquête récente, menée en Grande-Bretagne, a mis en évidence les risques du Wilfing. Plusieurs journaux, dont le Guardian, se sont fait l’écho de cette étude.


Quelle traduction pour Wilfing ?

J’avoue ne pas avoir été séduit par ce néologisme anglais. Je me suis immédiatement mis au travail pour en trouver un équivalent en Français. Souvent, nos amis canadiens sont plus rapides que nous dans ce domaine ; je vais essayer de les prendre de vitesse !

Exec_binoculars_high_res Perdre son temps sur le Web, naviguer au hasard, sans but, visiter des pages qui a priori n’ont aucun intérêt, professionnel ou personnel, quel mot peut-on utiliser pour illustrer ces activités ?
J’ai envisagé plusieurs options :
- LecheWeber  : Leche vitrines
- Oisiweber : Oisiveté
- Louvoyweber : louvoyer
- Musarweber : musarder

J’ai choisi : musarweber.

Musarder ayant une tonalité “sympathique”, on évite ainsi une connotation trop forte, en négatif ou positif, du mot musarweber.
On peut commencer à le décliner sous d’autres formes :
- Musarwebeur : personne qui se livre à cette activité
- Musarwebie : forme maladive de cette activité.

Si vous n’êtes pas séduit par le mot musarweber, n’hésitez pas à proposer d’autres idées, à mettre votre créativité à contribution !


Musarweber, une tentation permanente !

Langues_wikipedia_2 Armé d’un simple navigateur, vous pouvez, en quelques clicks, accéder à plus de 20 milliards de pages Web. Quelle tentation, quelle aubaine, quelle richesse de connaissances, d’informations, d‘images, de vidéos nous sont ainsi proposés, sans bourse délier dans la majorité des cas.

La généralisation des flux RSS ne peut qu’accroître la tentation ; armé de son Netvibes favori, un internaute peut, dès qu’il découvre une source d’information qui l’intéresse, s’y abonner et recevoir en permanence des alertes qui, souvent, vont l’inciter à musarweber.

A qui n’est-il jamais arrivé, en recherchant à titre professionnel ou privé, d’avoir l”oeil attiré par une image, une publicité ou un lien, et de se retrouver, en quelques secondes, en train de consulter des informations sur un sujet qui n’avait plus rien à voir avec l’objet initial de la recherche ?


Muzarwebie, une maladie professionnelle ?

Pour construire un système d’information Web 2.0, un accès permanent au Web est indispensable.  Dans beaucoup d’entreprises, j’imagine déjà des “contrôleurs” en tout genre faire circuler ce texte pour alerter leur hiérarchie sur ce nouveau risque que font courir les musarwebeurs à la compétitivité de leur entreprise.

Equilibre_2 Une fois encore, la difficulté sera de trouver un équilibre entre une légitime curiosité intellectuelle, qui vous fera découvrir des informations utiles pour vos activités professionnelles, et une errance Web qui vous fera perdre beaucoup de temps sans en tirer aucun bénéfice.

Quel pourrait être le niveau acceptable, recommandé, autorisé ou toléré de temps passé, dans son entreprise,à musarweber ?
Si vous répondez 0 %, vous allez à la catastrophe ; c’est faire l’autruche devant un phénomène inévitable.
Une fourchette de 2 à 5 % du temps de travail me paraît raisonnable, bien sur très variable selon les métiers des personnes. 


Muzarwebie, une maladie domestique ?

Plus de 50 % des foyers français disposent aujourd’hui de l’outil indispensable pour musarweber, un accès Internet haut-débit, forfaité, au coût indépendant du taux d’utilisation.
Pour beaucoup de parents et d’enfants, le temps passé ensemble devient une ressource rare, et qui risque de disparaître encore plus vite que les réserves de pétrole de la planète.
Que se passera-t-il si chacun, seul devant son écran, consomme une grande partie de ce temps à musarweber dans son coin ?

Je crains que les ravages de la musarwebie soient plus importants dans le monde domestique que professionnel.  Ses impacts seront plus insidieux, car non mesurés en termes économiques, comme ils peuvent l’être dans les entreprises.

Old_maps Comment favoriser la curiosité, l’éveil intellectuel, l’enrichissement culturel que musarweber peut déclencher sans créer des risques graves de réduction du temps disponible pour des échanges familiaux ?
Une possible réponse serait de “co-musarweber” : parents et enfants pourraient, en suivant les “errances” Web de l’un ou de l’autre, découvrir, ensemble, des “terra incognita” du Web. On retrouve, dans cette idée, la dimension "collaborative" du Web 2.0 !

Utopiste ? Je n’en suis pas sûr, car je l’ai déjà pratiqué avec mes enfants, sur les sujets les plus divers.


Êtes-vous atteint de Musarwebie ?

Vos navigateurs enregistrent fidèlement l’historique des adresses de toutes les pages Web que vous visitez.
Faites le test du “musarwebeur” :
Prenez la liste de toutes les pages Web que vous avez visitées au cours des 10 derniers jours, dans votre entreprise et chez vous.
Classez dans une colonne Musarweber les pages dont vous êtes certain que vous les avez consultées sans en avoir l’idée au départ.
Vous obtiendrez ainsi un pourcentage des pages Musarweb/pages vues.

A partir de quel pourcentage peut-on dire que l’on est malade de la Musarwebie ?
Je suis, aujourd’hui, incapable de répondre à cette question. Si je devais donner un chiffre, j’aurais envie de choisir 30 % comme seuil d’alerte.


Quels remèdes contre la “musarwebie” ?

Douane_2 Les mauvais remèdes sont connus : hypercontrôle, surveillance, filtrage extensif.  Ces techniques ont le plus souvent fait la preuve de leur faible efficacité, car les personnes qui souffrent de musarwebie trouveront toujours une parade.

Une démarche d’Auto-contrôle me semble plus efficace. Des services tels que Websense permettent de donner, à chaque collaborateur, un retour personnel sur ses usages du Web, indiquant quels sont les sites les plus visités, le temps passé.. 
Cette démarche incitative est probablement la plus performante pour aider l’immense majorité des salariés, qui souhaitent travailler efficacement, à prendre conscience des pertes d’efficacité induites par leur éventuelle musarwebie.

Faudra-t-il bientôt que nous disions tous :

Je suis un musarwebeur, mais je me soigne !

Mise à jour du 29 avril.

Le JDN, Journal du Net, vient de publier une étude très riche de renseignements sur les usages du Net dans les entreprises ; elle répond en partie aux questions que l'on se pose sur la musarwebie dans les entreprises


Web 2.0, à la Sorbonne !

Conf_andese_salle_confrence_2_s_2 Mercredi 4 avril, plus de 150 personnes ont assisté, à la Sorbonne, à un débat passionnant sur les apports potentiels du Web 2.0 à la compétitivité de l’économie française.
Ce colloque, que j’avais annoncé sur mon blog, était organisé par l’ANDESE, l’association des économistes français.

Le colloque, en quelques mots

La formule mise au point, avec des interventions courtes de 10 à 15 minutes, a permis a plus de 30 personnes de s’exprimer.

L’essentiel des supports des présentations est disponible sur le site de l’Andese. A cette occasion, L’Andese, décidément très Web 2.0, a eu la bonne idée de créer un Wiki, ce qui permettra de continuer les échanges initiés le 4 avril..

Ln_andese_2_3 Toutes les présentations de la journée y sont disponibles, y compris mon exposé sur un “Tsunami économique”; téléchargeable en PDF, comme la majorité des autres interventions.
On y trouve aussi une interview vidéo, réalisée par le Journal du Net.

Le “décalage” entre le lieu, une superbe salle boisée du XVIe siècle et le thème traité ne manquait pas de charme.
Faisant le pont entre ces deux mondes, un réseau Wi-Fi était disponible. et à permis à plusieurs d’intervenants de présenter des usages Web 2.0 en direct.


Le message qui m’a le plus marqué

La compétitivité de l’économie française viendra en priorité des usages innovants des services Web 2.0.

C’est certainement le message le plus fort, repris par l’essentiel des participants.
Les grandes entreprises françaises ne sont pas les plus “ringuardes”.  Didier Lambert, Président du Cigref et DSI d’Essilor, l’a souligné.  Essilor fait d’ailleurs partie des “Early Adopters” des Services Bureautique 2.0 de Google, dont plus de la moitié sont en.... France.

President_republique Cette dissociation entre les infrastructures, les services et les usages Web 2.0 est fondamentale.

Je me permets de faire, moi aussi, ma recommandation au futur Président de la République française, concernant le Web 2.0 :

"Ne faites jamais, de l’utilisation de solutions d’infrastructures ou services français, un préalable aux usages, dans le secteur public, les grandes entreprises et les PME/TPE."

Ce serait suicidaire pour la compétitivité de l’”Entreprise France” !


Quelques autres faits saillants

Tariq_sorbonne_2 Des acteurs majeurs, créés par des français, proposant des solutions Web 2.0, étaient présents : Tariq Krim de Netvibes, François Bourdoncle d’Exalead...
Même s’ils sont trop peu nombreux, il était encourageant de les entendre parler, avec passion, de leur entreprise.
Ces entreprises, et Netvibes en est un exemple parfait, ont compris que le seul marché qui compte, dans le Web 2.0, c’est le marché .... mondial.

D’autres grands acteurs du marché du logiciel, pré-Web 2.0, avaient été invités : IBM, Dassault Systèmes et CEGID.
Ils ont présenté leurs stratégies pour s’adapter à un marché dont ils ont tous compris qu’il changeait et que les modèles économiques anciens ne pourraient plus s’appliquer dans le futur.

Dans le domaine des infrastructures modernes, indispensables pour une diffusion forte et rapide des services Web 2.0 innovants, le rôle clef des réseaux rapides a été plusieurs fois évoqué.
Dans ce domaine, la position de la France est raisonnablement bonne : l’exposé du responsable du Syndicat mixte Manche numérique a montré que les régions pouvaient avancer très vite, si elles faisaient abstraction des clivages politiques traditionnels.
Ce n’est pas mon ami Jean-Michel Billaut, présent à la tribune, qui va s’en plaindre !


L’exemple d’une TPE, très petite entreprise.

Connaissez-vous CresRicards ? C’est peu probable, à moins que vous n’ayez acheté le vin, excellent, que cette entreprise produit dans la région des “Coteaux du Languedoc”. Cette TPE est gérée par .... 2 personnes.

Conf_andese_goltran_crsricards Guillaume Foltran, qui a construit l’ensemble du site, a fait, en direct, une démonstration époustouflante de tout ce qu’une entreprise intelligente, et astucieuse, peut réaliser en s’appuyant sur des services Web 2.0 existants.
Tous les usages ont été construits par les dirigeants de l’entreprise, sans compétences informatiques particulières.
Leur budget informatique mensuel : 20 euros !

Je vous conseille :
-De visiter leur site pour mieux comprendre ce que peut être le Web 2.0 pour une TPE.
- D’acheter leur vin, sur une boutique eBay, bien évidemment !
(Pour le déjeuner du colloque, Guillaume Foltran avait apporté quelques bouteilles, pour le plus grand plaisir des participants !)


En 2008 ?

Quel sera le thème du colloque de l’Andese en 2008, dans une France qui aura changé de Président ?

Je propose que l’on puisse, dans la suite du colloque de 2007, aborder le thème suivant :  :

“Plus de compétitivité, grâce au Web 2.0 : des success stories Françaises !”


Google et Salesforce.com : partenaires ou concurrents ?

Nicolas_carr Je n’avais pas prévu parler des liens entre ces deux grands acteurs du Web 2.0 (voir disclosure à la fin de ce texte), mais la lecture d’un texte de Nicolas Carr m’a amené à réagir.

Nicolas Carr, professeur à l’Université Harvard, c’est rendu célèbre, en 2004, en publiant dans la Harvard Business Review un article intitulé : “Does IT matter ? “. Nicolas en a fait ensuite un livre, avec le même titre, qui est devenu un Best-seller.

Nicolas Carr publie, en anglais, un blog d’excellente qualité, avec des textes qui, souvent, dérangent, car il n’hésite pas à remettre en cause des idées reçues. Pas étonnant que j’aime !


Salesforce vs. Google

Le 10 avril 2007, Nicolas Carr a publié un texte au titre court et explicite :
Salesforce vs. Google.

Salesforcecontentexchange_2 Ce texte fait suite à l’annonce du rachat, par Salesforce.com (SF.com), de l’un de ses partenaires, Koral, dont le produit servira de base à une nouvelle offre de SF.com, Salesforce content.
Avec cette annonce, SF.com se positionne dans le Web Content Management et souhaite proposer à ses clients une solution permettant de gérer aussi des informations non structurées.

Dans son texte, Nicolas pose une bonne question :
“Google et SF.com vont-ils s’opposer ?” Sa réponse est sans détour :
“They're not just bedfellows anymore. They're competitors”
(Ils ne sont plus des amis, mais des concurrents.)

Page_carr_with_sfcom_pub_3 Je n’ai pu m’empêcher de sourire en remarquant que, sur le blog de Nicolas Carr traitant de la relation Google- SF.com, apparaissait une publicité Google pour.. Salesforce ! Un signe du destin ?

J’ai commencé, sur son blog, un dialogue avec Nicolas Carr, en contestant son analyse.  Nous divergeons sur un point : À quelle date cette concurrence sera effective ? Je pense qu’il faudra attendre de 8 à 10 ans, et lui estime qu’elle va se faire jour très vite.
Ces échanges m’ont donné envie de traiter, plus en profondeur, le thème des relations entre Google et Salesforce.com.


SaaS (Software as a Service), aujourd’hui

Evengelistes Salesforce.com, depuis 1999, a évangélisé les entreprises sur les avantages des solutions SaaS.  La réussite est au rendez-vous : en 2007, 30 000 entreprises, représentant environ 700 000 utilisateurs, ont été “converties”.

Les clients de SF.com vont de la PME avec moins de 10 utilisateurs aux grandes entreprises telles que Dell ou Cisco avec plus de 10 000 utilisateurs.
La sécurité et la confidentialité des données sont des questions que posent toujours, et avec raison, les entreprises qui envisagent de déployer des services SaaS. Face à ces questions, deux clients de SF.com sont emblématiques :
- Symantec, le professionnel par excellence de la sécurité informatique.
- Merrill Lynch, organisme financier qui vient de signer pour plus de 20 000 personnes.
Ces deux exemples devraient rassurer les futurs clients des solutions SaaS ; on peut imaginer, et espérer, qu’ils ont posé l’essentiel des bonnes questions !

La présence de Google dans les solutions SaaS professionnelles est beaucoup plus récente ! Google a annoncé ses premiers services, Google Apps Premier Edition le 22 février à Paris. 
Il est possible, voire probable, que Google devienne très vite “la” plateforme Bureautique 2.0 de référence pour les solutions SaaS.


Ouverture, ouverture, ouverture

Open_door SF.com et Google ont parfaitement compris que, pour s’imposer, et réussir, aujourd'hui,  les solutions fermées sont condamnées.

La question m’est souvent posée : “est-ce que cette offre SaaS est Open Source ?”. Je comprends le sens de la question, mais elle est mal posée, et n’a pas grand sens.  Un logiciel Open Source est intéressant pour une entreprise qui peut accéder au code source des logiciels qu’elle installe dans son infrastructure.
Dans le cas des solutions SaaS, la logique d’ouverture n’est plus l’Open Source, mais la publication d’API (Application Programming Interface) ouvertes. Ces API permettent à d’autres éditeurs de services ou à des entreprises clientes de rajouter des fonctionnalités ou de créer des liens avec les applications existantes, “legacy”.
Flowers Google et SF.com ont publié leurs API ; des dizaines de “Mashup” sont nés autour des API de Google Maps. Moins spectaculaires, mais probablement plus utiles dans le monde professionnel, les API autour de Google Apps vont voir fleurir des dizaines de Mashup facilitant le travail de millions de personnes

SalesForce.com a poussé très loin cette démarche d’ouverture, selon deux axes majeurs :
Logo_apex_2 - AppExchange, pour des partenaires qui vont enrichir l’offre de SF.com avec des services complémentaires. Au dernier décompte, plus de 500 services étaient disponibles.
- Apex, pour les entreprises qui souhaitent interfacer leurs applications legacy.


Un + Un = Trois

Liens_api_google_sfcom_3 Web 2.0 et SaaS sont construits autour d’une logique de collaboration. L’émergence de grandes plateformes d’échanges, comme SF.com et Google, permettra à toutes les entreprises, petites, grandes et moyennes, de s’appuyer sur un nombre croissant de Services qui communiquent entre eux, mais sans rendre les entreprises prisonnières de ses solutions
Ce sont des liens “librement” choisis, à la carte !

Il est facile, et cruel, de comparer cette souplesse SaaS avec la démarche ancienne, d’intégration, que pratiquaient les fournisseurs des solutions legacy.
J’avais déjà mis en évidence les dangers de ces solutions d’intégration.
Duet_chaine Mon ire avait été maximale avec l’annonce du célébrissime Duet, liant Office de Microsoft et SAP.  Les entreprises qui tomberaient dans ce piège mortel mettront plus de dix ans à en sortir !


Google et Salesforce.com : amis aujourd’hui, concurrents demain ?

Contrairement à Nicolas Carr, je suis profondément persuadé que Google et SF.com vont rester amis pendant de très nombreuses années.
Toute autre démarche serait suicidaire pour eux, aujourd’hui.
Il y a de nombreuses raisons qui devraient rendre cette alliance durable :
- Un même modèle économique et technique : SaaS.

- Les mêmes craintes chez leurs clients. Une entreprise qui a confié ses données commerciales, clients, prospects, ventes, à SF.com le fera plus naturellement avec ses documents chez Google. Et vice-versa.

Forteresse - La même importance accordée à des infrastructures puissantes : les 3 data centers de SF.com, les 25 de Google font partie des meilleures forteresses IT du moment.

- Les mêmes adversaires : toutes les entreprises “legacy” qui continuent à vendre des licences logicielles sur des infrastructures internes ; ce sont les “anciens grands” du logiciel des années 90 que vous connaissez bien !

Cette amitié sera-t-elle éternelle ? Rien n’est moins sur !
N’oublions pas que Google, qui a fait 10 milliards de dollars de Chiffre d’affaires en 2006, veut peser 100 milliards, rapidement !
N’oublions pas les ambitions de Marc Benioff, CEO de SF.com, qui veut rester le numéro mondial des services SaaS.

Two_crocodiles_2 Lorsque le marché des logiciels SaaS dépassera celui des licences logicielles, lorsque la majorité des entreprises auront franchi le pas des solutions SaaS, l’image des deux crocodiles dans un marigot pourra peut-être s’appliquer à Google et Salesforce.com.

Quand ces deux conditions seront-elles réunies ? En étant optimiste, je viserais les années 2012-2013.  En étant réaliste, il faudrait attendre 2015 au plus tôt.
Dans le monde du Web 2.0, ce sont des échéances qui correspondent au très, très long terme.

Foret_vierge_09c_2 Il nous reste au moins 7 à 10 années pour profiter des bénéfices induits par cette complémentarité des services SaaS de Google et Salesforce.com.  Profitons-en, tranquillement !
Il sera toujours temps, en 2014, d’explorer de nouvelles pistes !

“Disclosure”
Microcost, dont je suis Président, utilise en interne les services Web 2.0 Google Apps et SF.com.  Nous avons développé une passerelle entre ces deux environnements grace aux API ouvertes.
Microcost est aussi un partenaire de Google et de Salesforce.Com.


Wi-Fi hors de prix, suite : la réaction positive d’iBAHN

Logo_ibahn_2 J’avais, il y a quelques semaines exprimé, fortement, mon indignation quand l’hôtel Marriott du Bd St Jacques m’avait proposé, comme seule option, un accès Wi-Fi à 50 € par jour. 
Le fournisseur Wi-Fi de cet hôtel est l’opérateur allemand iBAHN.

La réponse d’iBAHN

J’ai reçu, il y a quelques jours, par courriel, une réponse d’iBAHN à ce sujet, envoyée par Carolyn Watson, Marketing Director Europe.
Le message était d’un ton très mesuré, et son contenu m’a fait très plaisir.

Pour aller à l’essentiel : iBAHN a pris la décision de ramener le prix de l’accès Wi-Fi dans les salles de conférences de ...

             50 à... 20 €  (TTC)
Ce qui représente une réduction des 2/3.   

“....and am writing to inform you that, in response to market changes, we are about to implement an adjustment of our charging structure in Europe. 
Future pricing for iBAHN “self service” conference connectivity will be charged at the same level as standard iBAHN pricing in hotel bedrooms, which is currently €19.95 inc. taxes.”

Je leur ai simplement demandé de me préciser à quelle date cette mesure sera effective, et j’attends leur réponse.

J’espère que les prochains utilisateurs des réseaux iBAHN qui économiseront 30 euros par jour auront une pensée pour les personnes qui, comme moi, ont contribué à réduire leurs coûts d’accès !

IBahn m’a envoyé dix bons d’accès gratuits à leurs réseaux. Je suis sensible à ce geste ; je les utiliserai lors de mes prochains séminaires qui auront lieu dans cet hôtel.

Ils m’ont proposé de rencontrer leur directeur pour la France, ce que je ferai avec grand plaisir. J’aurai ainsi la possibilité de lui expliquer, de vive voix, quelles sont les véritables attentes d’un professionnel nomade.

Analyse de cette réponse

Je n’ai pas la prétention d’imaginer que mon blog a été le seul élément déclencheur de cette réaction d’iBAHN.  Il a probablement été, par sa diffusion et la force du ton employé, le catalyseur de cette décision.

J’en tire quand même quelques réflexions, plus générales :

Wififreespot - Les fournisseurs ne peuvent plus, impunément, proposer des tarifs absurdes pour des services informatiques, quand les clients savent qu’ils peuvent obtenir des services équivalents moins cher. 
Le nombre d’hôtels mettant gratuitement un accès Wi-Fi au service de leurs clients augmente très vite.
De très nombreux sites, que Wififreespot, permettent de trouver des lieux où l’accès Wi-Fi est gratuit.

- Les clients ont les moyens d’exprimer leur désaccord, rapidement et efficacement, par les blogs ou autres wikis.
Face à ces tarifs Wi-Fi abusifs, les Anglais organisent en ce moment une pétition et un boycott des hôtels qui exagèrent. Il est intéressant de lire à ce sujet le long article, en Anglais, de Silicon.com qui parle aussi de ... iBAHN.

- Il ne faut plus avoir peur d’exprimer son désaccord face à des situations qui nous paraissent déraisonnables.

- De plus en plus, les fournisseurs sont à l’écoute de leurs clients et comprennent qu’il est de leur intérêt de ne pas abuser de positions dominantes, ou pensées telles qu’elles.  Dans le cas de cet hôtel, il suffisait de sortir, de faire quelques dizaines de mètres pour trouver un hotspot Wi-Fi gratuit ou à un prix raisonnable.  La différence de prix permet même de s’offrir un repas de très bon niveau !
Je suis persuadé que le chiffre d’affaires d’iBAHN dans cet hôtel va... augmenter rapidement : dix clients à 20 euros rapportent plus qu’un seul à 50 euros.

3monkeys_2 - Les fournisseurs qui font la sourde oreille face aux demandes de leurs clients prennent des risques sérieux, de plus en plus sérieux.
La réaction, lente, mais positive, de Dell qui promet enfin des PC équipés de Linux en est un autre exemple de cette culture de l’écoute.
Le refus actuel de Microsoft de commercialiser Windows Vista en France à un prix comparable à celui du Canada ou des États-Unis est le contre-exemple parfait du comportement intelligent d’un fournisseur.

Espoira J’ai un secret espoir : recevoir, demain, un courriel de Microsoft, semblable à celui que m’a envoyé d’iBAHN, m’annonçant que les prix de Windows Vista en France s’alignent sur ceux de nos amis canadiens.
Est-ce un espoir raisonnable ? Est-ce utopique ?

En tout cas, je promets aux responsables de Microsoft France que je réagirai vite, et positivement, sur mon blog, à une réaction qui montrerait que Microsoft sait, aussi, écouter ses clients.

Pour résumer

Oreille_2 - Bravo et merci, iBAHN, pour cette réaction positive et rapide !
- N’hésitons plus, nous les clients, à exprimer publiquement nos désaccords quand nous estimons la situation déraisonnable.
- Fournisseurs, vous avez tout à gagner en écoutant vos clients et en réagissant devant leurs mécontentements ; le plus souvent, ils sont justifiés et raisonnables.