Web 2.0, “On the cloud” : mais où ?
13/04/2008
Traduisons en langage “normal” :
- Quelques fournisseurs, très puissants et peu nombreux, construisent des centres informatiques gigantesques, répartis dans le monde entier. Cet ensemble constitue le “Nuage” d’infrastructures.
- Ces “usines informatiques” servent de support aux services Web 2.0, anciennement appelés applications, partagés par des millions de personnes.
- Une seule instance de ces services est utilisée par tous les clients, d’où est née l’expression “multi-tenant”, que l’on peut illustrer par un immeuble partagé par plusieurs locataires.
A l’inverse, les applications traditionnelles “hosted” ou hébergées ressemblent à des maisons individuelles, chaque client disposant de sa propre version de l’application.
Restait une question sans réponse claire : où se trouvent les centres de traitement qui composent le “Cloud” ?
Des informations qui viennent d’être publiées sur le plus grand acteur du “Cloud”, Google, permettent, enfin, de lever un coin du voile.
Les centres de calcul de Google, démasqués
Il a quelques semaines, on a posé la question à Eric Schmidt, Président de Google :
” Combien avez-vous de centres de calcul et où sont-ils situés ?
Sa réponse a été immédiate : “je ne sais pas !”
Le nombre de centres de calculs, de serveurs, leur localisation étaient des informations que Google refusait de communiquer.
Cette carte mondiale a été construite, évidemment sur Google Maps, par Pingdom, une entreprise qui mesure la performance des data centers.
Pour ceux d’entre vous qui “s’obstinent” à garder des centres de calculs privés, je vous conseille de vous abonner aux services de Pingdom ; ils vous permettront de suivre en permanence vos performances, vues par vos clients.
Je trouve, personnellement, ces résultats fascinants !
Je ne pense pas être le seul à découvrir l’étendue de ce réseau de centres de calcul de Google, dont je n’imaginais pas à quel point il était mondial.
Quelques résultats intéressants :
- Les centres de calcul répartis sur le territoire américain représentent vraisemblablement l’essentiel de la puissance globale du “Cloud Google”.
Sachant que les données sont répliquées sur plusieurs centres de calcul, ces cartes montrent bien l’inanité de ces remarques ; le “Cloud” est mondial et faire référence à une zone géographique n’a plus de sens.
- La répartition des centres de calcul est très proche des zones où sont concentrées la majorité des internautes. Ceci permet de réduire au minimum la latence et explique l’excellence des temps de réponse, quel que soit le lieu où l’on se connecte.
Puissance, puissance !
Cette photo aérienne montre le chantier de l’un de ces nouveaux “mini-centres”.
Je vous conseille aussi de visualiser le diaporama qui présente l’un des nouveaux sites en construction à Eemshaven, aux Pays-Bas ; il contient une cinquantaine d’excellentes photos.
Ceux qui pourraient encore douter de la dimension et de l’importance de ces investissements ne peuvent pas ne pas être impressionnés par la taille de ce chantier.
Pour en savoir plus, vous pouvez aussi consulter une excellente FAQ sur les Data Centers de Google (en anglais).
Et les autres ?
Microsoft, Amazon, eBay, Salesforce et quelques autres ont des stratégies similaires.
Microsoft a choisi la solution des containers de 40 pieds pour ces nouveaux centres de calculs ; d’après leurs analyses, ce sont des solutions plus performantes en termes énergétiques.
Ce qui ne manque pas de sel, c’est que l’entreprise qui a déposé récemment des brevets sur les centres de calculs à base de containers est... Google !
Une dernière remarque :
Je ne dispose d’aucune information privilégiée venant de Google ; toutes ces informations sont disponibles sur le Web. Si, comme moi, ce sujet vous passionne, je vous encourage à suivre les nombreux liens que j’ai référencés.
Bon voyage “On the Google Cloud” !