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Quand les DSI refont le monde !



Logo Finaki Les nouvelles frontières de la DSI !

C’était le thème choisi cette année par les DSI des grandes organisations françaises pour leur rencontre annuelle d’Opio, organisée par Finaki.

Humility Comme chaque année à la même époque, 90 DSI, dans leur majorité membres du Cigref (Club Informatique des Grandes Entreprises Françaises), se sont réunis avec un nombre équivalent de fournisseurs de tous les secteurs de l’informatique, Google, Microsoft, Bouygues Telecom...

C’est, pour les fournisseurs, une excellente occasion d’écouter leurs clients. Face aux “grands-messes ” classiques des fournisseurs, qui font l’apologie de leurs produits, la réunion d’Opio organisée par Finaki est une bonne leçon d’humilité pour l’offre, qui, pour une fois, écoute ses clients.


Les thèmes de réflexion 2008

Développement durable, nomadisme, réalité virtuelle, réseaux sociaux professionnels, les thèmes discutés dans les tables rondes montrent bien la variété et l’étendue des préoccupations des DSI français.
On y parlait aussi d’externalisation, de la relation client-fournisseur et de la répartition des rôles entre les métiers et la DSI.

Didier Lambert  J’ai été particulièrement sensible à l’argumentaire de Didier Lambert, Président du Cigref et DSI d’Essilor, qui a récusé l’expression “réalité virtuelle”, avec beaucoup d’intelligence. Il préfère parler de deux mondes, le monde numérique et monde moléculaire. C’est une idée forte, qu’il reprend d’ailleurs dans son dernier éditorial sur le site du Cigref, et dont j’ai extrait cette citation :

“Il suffit de regarder des adolescents américains pour saisir à quel point l’échange numérique leur est plus naturel (déjà) que son équivalent moléculaire. Les deux mondes continueront à vivre ensemble, le « nouveau » se développant mille fois plus vite, et c’est à nous, informaticiens, que revient la tâche d’établir les interactions entre eux, de plus en plus riches, mais en respectant les particularités de chacun.”


Lieu d’échange et de travail

Piscine Les réseaux sociaux professionnels tels que Linkedin ou Facebook ont un rôle clef à jouer pour améliorer l’efficacité et la réactivité des entreprises, ce n’est pas moi qui vais dire le contraire !

Les échanges sociaux en face à face ne sont pas éliminés pour autant, comme le montre l’intérêt d’une réunion “moléculaire” comme Opio, malgré l’’austérité” des lieux !

Participants 2 Les tables rondes qui débattaient des thèmes déjà cités ont été suivies avec assiduité ; pendant plus de deux heures, tous les participants ont écouté, studieusement, les rapporteurs présenter leurs conclusions.

En dehors de ces réunions formelles, des dizaines de petits groupes de travail se formaient pendant les périodes de temps libre.
Pépin Laurent 3 J’ai, par exemple, croisé Jean-François Pépin, Secrétaire Général du Cigref, Patrick Anglard, DSI Groupe de Thalès et Président des rencontres d’Opio 2008 en train de réfléchir aux usages possibles des outils Web 2.0 au sein du Cigref, avec Laurent Gasser, DG de Revevol.


Création de la Fondation Cigref

Logo Fondation Cigref Opio 2008 a été le lieu choisi par le Cigref pour annoncer la création de sa fondation.

Signature Fondation Cigref 2

En association avec la Fondation Sophia Antipolis, représentée par le Sénateur Pierre Laffitte, Didier Lambert, Président du CIGREF a signé la convention de création de la FONDATION CIGREF de Recherche. Elle a pour mission de :

-  Mener des études sur l’histoire de l’informatisation des grandes entreprises (1970 - 2010).

- Développer un programme international de recherche en vue d’évaluer la dynamique des usages professionnels des technologies de l’Informatique et des communications (TIC) et d’anticiper leurs impacts sur le management futur des firmes (2010-2030).

Je trouve cette initiative très positive ; l’informatique des entreprises est un domaine encore très jeune ; créer une mémoire de ces premières années, quand les principaux acteurs de cette période commencent à sortir de la vie active, est essentiel. Ceci permettra aux “digital natives”, qui sont nés avec des outils informatiques très performants, de mieux comprendre les extraordinaires progrès réalisés au cours de ces 40 dernières années.

Ceci devra surtout aider, je l’espère, à mieux anticiper les mutations des 20 prochaines années pour ne pas pérenniser les solutions actuelles et faire comprendre qu’elles ne sont qu’une étape dans un mouvement continu et de plus en plus rapide.


Conférence de cloture : l’”inévitable” Jacques Attali

Je participais il y a 15 jours à la réunion annuelle du Syntec, association regroupant les principales SSII françaises ; le conférencier “vedette” en était Jacques Attali.
Jacques Attali 4 Les rencontres d’Opio se sont aussi terminées par une conférence de notre vedette nationale.  Pendant une petite 1/2 heure, Jacques Attali, qui semblait fatigué, a égrainé quelques chiffres tirés de son dernier livre “Une brève histoire de l’avenir” ; c’était d’ailleurs le titre de sa conférence.

J’avoue ne pas avoir saisi toute la pertinence de son discours dans le contexte de cette réunion de la profession informatique ; j’aurais aimé qu’il fasse un “tout petit effort” pour adapter son discours au contexte.


Préparer ... Opio 2009

Louis Terrasse Ces réunions annuelles sont une occasion unique de faire le point sur la situation actuelle des Systèmes d’Information des grandes organisations ; elles permettent des échanges sympathiques et fructueux.

Opio 2009 en sera la vingtième édition ; il n’est pas trop tôt pour réfléchir aux thèmes qui seront abordés en juin 2009.
Je fais confiance aux DSI, à Finaki et au Cigref pour nous préparer une édition 2009 exceptionnelle par le choix des thèmes abordés.


CaaS : Confidentiality as a Service !


Voiles On the cloud & SaaS La série des acronymes XaaS s’agrandit !

Les infrastructures “On the Cloud”, les services SaaS, Software as a Service ont le vent en poupe, comme le savent bien les lecteurs de mon blog.

Il y a encore, et c’est normal, de nombreuses réticences initiales aux solutions SaaS. 
Petit à petit, elles tombent toutes, une par une :

- Sécurité des infrastructures : la fiabilité des infrastructures des grands acteurs de ce marché, Google, Yahoo et autres.  Le fait que la panne de quelques heures subie par Amazon US vendredi 6 juin a suscité autant de réactions et de commentaires... confirme ce point.

- Performance des réseaux : la banalisation des solutions Wi-Fi et autres 3G+ garantit maintenant un “always on”, dans 95 % des situations.

Logo Gears - Travail en mode déconnecté, “off-Line ” : L’arrivée prochaine de Firefox 3 et les progrès de Google Gears permettent, progressivement, de disposer de l’essentiel des fonctions SaaS en environnement sans réseaux ; mes seuls moments de vie “off-line” sont aujourd’hui les avions !
Il est important de noter que Google vient de renommer Google Gears... Gears, pour bien montrer que cette plateforme Open Source est à la disposition de toute l’industrie SaaS ; bravo !

Fort Bravo Il restait une réticence très forte, compréhensible, autour de la ... confidentialité des données hébergées “on the cloud”.
Ce dernier bastion de résistance vient de tomber !


L’offre CaaS de la société ETSEM

Logo EtSem Il y a quelques, jours, ETSEM, une start-up “Franco-Anglaise-Israelienne”, après une longue période de développement et de recherches, vient d’annoncer ses premiers produits autour d’une offre CaaS : Confidentiality as a Service
Pour les personnes qui, comme moi, n’ont pas une connaissance forte de l’hébreu, je me suis fait expliquer que ETSEM signifie “essence”, au sens “essentiel”, et non pas d’un produit dont le prix fait actuellement la une des journaux.

L’offre de sécurité proposée par ETSEM est très riche ; elle couvre un large éventail de solutions telles que :
- Authentification.
- Cryptage des flux échangés.
- Garantie de l’intégrité des messages transmis.
- ....

CaaS EtSem Dans le contexte des solutions SaaS, la fonction de sécurité qui devrait faire la différence et assurer un succès rapide à l’offre CaaS d’ETSEM est la possibilité de crypter de manière très forte les données stockées dans les serveurs des solutions SaaS et “On the cloud”.
C’est la partie droite du schéma ci-joint.


CaaS : Confidentiality as a Service : pour qui ?

Le thème de la confidentialité des données dans un environnement SaaS est très culturel et sensible.  Quels que soient leurs efforts, les grands acteurs du marché, tels que Salesforce.com et Google, ne pourront jamais convaincre les entreprises qui ne leur font pas “confiance” que les données sont totalement protégées et ne seront jamais exploitées.

Fichet-787z C’est pour ses irréductibles de la confidentialité que l’offre ETSEM est une excellente réponse ; les données seront cryptées dans les serveurs des fournisseurs, avec des clefs de très haut niveau auxquelles ces derniers n’ont pas accès.

Cette offre CaaS s’adresse donc en priorité aux grandes organisations, publiques, privées ou militaires qui souhaitaient profiter de l’efficacité et de la réduction des coûts induites par les solutions SaaS mais qui n’étaient pas prêtes à sauter le pas, car elles ne faisaient pas confiance aux fournisseurs pour garantir la confidentialité des données qu’elles auraient à mémoriser dans leurs serveurs.

Je suis persuadé que Google, Salesforce et autres fournisseurs de solutions SaaS ont perdu de très nombreux clients pour cette seule raison. 
Safe En proposant, en complément de leurs offres, des solutions CaaS telles que celle d’ETSEM, ces fournisseurs pourront éliminer le dernier grand argument qui pouvait empêcher une entreprise de choisir une solution SaaS.
C’est une très bonne nouvelle !

Soyons clairs ! Les solutions CaaS d’ETSEM ne sont pas obligatoires ; pour la très grande majorité des entreprises, la confidentialité et la sécurité des solutions SaaS existantes sont très largement suffisantes.

Utiliser des outils CaaS haut de gamme a au moins deux inconvénients :
- L’impossibilité d’utiliser les fonctions “recherche” proposées par les solutions SaaS ; ce sera, pour beaucoup d’utilisateurs, un handicap fort.
- Un coût supplémentaire.

Même pour les entreprises qui choisiront ces solutions CaaS, il pourrait être raisonnable de ne pas les utiliser pour l’ensemble de leurs données et de les réserver aux seules informations considérées comme vraiment stratégiques.

Clarification : les équipes fondatrices d’ETSEM m’ont demandé de les aider lors du lancement de leur entreprise ; j’ai commencé à travailler avec elles il y a 3 mois.  Une de mes premières propositions a été de leur demander d’utiliser ... l’acronyme CaaS pour leur offre.


Format de documents : Ça suffit ! Assez joué !



Guéguerre des formats ! un peu de bon sens, S.V.P. !

Stop the war  Il est temps que les responsables informatiques tapent sur la table et fassent comprendre à nos amis de Microsoft que 2008, ce n’est plus 1995, quand les formats d’Office imposaient leur Chappe de plomb sur les solutions bureautiques.

Guéguerre des formats ? Nous avons d’autres priorités, d’autres urgences dans la construction de Systèmes d’Information modernes !

Virus Sida OOXML et XDF sont des virus, des parasites, des "emm...dements” qui n’apportent aucune valeur positive, polluent les systèmes d’Information et consomment inutilement l’énergie des DSI sur des sujets sans aucun intérêt !


Un “crash course” sur les formats bureautiques

J’espérais bien ne plus avoir à revenir sur un sujet que j’ai souvent traité ; hélas, l’actualité m’y oblige.

(Désolé pour les professionnels du secteur, mais je pense nécessaire de rappeler quelques évidences)

Interoperabilite_s Dans tous les métiers du monde, on définit des standards pour assurer une raisonnable interopérabilité entre des outils différents.
Quand je transmets une photo en format JPG ou PNG à une personne, je n’ai pas besoin de faire la moindre hypothèse sur l’outil logiciel qu’elle va utiliser pour la visualiser ou la modifier ; JPG et PNG sont de véritables standard.

En 2008, la situation des formats bureautiques est très “surprenante” et je vais essayer de la clarifier, au risque de la caricaturer.

Il y a aujourd’hui trois grandes catégories de formats :

1 - Les formats anciens, condamnés.
.doc, .xls, .ppt, les formats propriétaires de Microsoft, utilisés dans les versions d’Office 2003 et antérieures.  La position quasi monopolistique de Microsoft avec sa suite intégrée Office fait que ce sont encore aujourd’hui, et de loin, les plus utilisés.
Toutes les entreprises vont devoir apprendre, progressivement, à vivre sans leurs .doc favoris.

ODFLogo2 2 - Les formats standardisés, par des organismes officiels comme l’OSI, et acceptés par la grande majorité des fournisseurs informatiques ; les principaux sont :
- PDF pour les documents non révisables.
- ODF pour les documents modifiables.
Il en existe d’autres, tels que RTF, utilisés comme formats “a minima”.

3 - les nouveaux formats “exotiques” de Microsoft ; il en existe trois :

- Open XML d’Office 2007 : cette première version “XML” a été acceptée par un organisme de normalisation marginal, l’ECMA, et rejetée par l’OSI.
Ce format est condamné à disparaître et les utilisateurs de la version Office 2007 doivent savoir qu’ils devront très vite migrer vers ...

Forceps - ISO/OOXML :  la nouvelle version, “officialisée” par OSI, dans des conditions pour le moins “discutables”, et déjà contestée par des pays tels que l’Afrique du Sud, l’Inde, le Brésil ou le Royaume-Uni, mais c’est une autre histoire.

XPS download, not on Mac - XPS, supposé concurrencer PDF, qu’heureusement personne n’utilise et n’utilisera jamais.
Impossible de l’essayer sur mon Macintosh ; la version du reader n’existe même pas !

Y a-t-il encore chez Microsoft une seule personne raisonnable pour arrêter de dépenser bêtement de l’argent sur XPS ?


La situation “paradoxale” de Microsoft

Essayons d’y voir clair, même si ce n’est pas évident.

- Utilisateurs des versions anciennes d’Office, y compris 2003. Les formats utilisés, doc et autres sont condamnés ; vous devrez migrer.

- Utilisateurs d’Office 2007.  Le format Open XML utilisé, transitoire, est condamné ; vous devrez migrer.

- Utilisateurs de la prochaine version d’Office 2007, Service pack SP2, prévu au milieu de l’année 2009.
Dans cette nouvelle mouture d’Office 2007, on pourra utiliser la version 1.1 de... ODF.
Sisyphe Le merveilleux paradoxe de cette version d’Office 2007 est que Microsoft vient d’annoncer qu’elle ne supportera pas... la nouvelle version ISO d’OOXML !
Microsoft, promoteur de ce format, avoue que, malgré toutes ses ressources de développement et sa connaissance du format (on peut en tout cas l’espérer) il ne pourra pas offrir le support de son format ISO/OOXML car c’est très... compliqué !

On croit rêver !  Peut-on imaginer, une seconde, qu’une autre entreprise, une autre organisation soit capable de proposer des outils bureautiques au format ISO/OOXML, si Microsoft n’y arrive pas ?

Ceci n’a pas empêché nos amis de l’AFDEL, association des éditeurs de logiciels propriétaires, qui n‘en ratent pas une, de s’empresser à saluer ... l’ouverture de Microsoft, un de leurs plus illustres membres !

- Prochaine version d’Office, connue sous le nom de code Office 14.
Microsoft a annoncé qu’Office 14 utilisera le nouveau format ISO/OOXML ; enfin une bonne nouvelle !
Petit détail : nul ne sait quand cette version sera disponible. Espérons simplement que ce ne sera pas en ... 2014, comme pourrait le laisser penser son nom.

Betise Heureusement que le ridicule ne tue plus !
Peut-on imaginer situation plus ubuesque, plus surréaliste que celle de Microsoft annonçant qu’il n’est pas capable de proposer dans son produit phare, Office, le support de son format phare, OOXML ?

Microsoft espère encore, croit encore qu’il peut garder sa maîtrise des outils bureautiques en imposant ses formats : est-ce de l’inconscience ? Est-ce de la bêtise ? À vous de juger !


La solution : elle est très simple !

Est-ce si difficile de trouver une solution à un problème qui risque de perturber, bêtement, pendant de nombreuses années, la vie de dizaines de millions d’utilisateurs bureautiques ? Non !

Il suffit que des dirigeants de Microsoft prennent trois décisions “simples” :

- Abandon des efforts sur OOXML et support véritable du seul format ODF.
- Abandon des efforts sur XPS et support véritable du format PDF.
- Abandon définitif de toute velléité de proposer de nouveaux formats bureautiques propriétaires.

Ces décisions, simples, de bon sens, compréhensibles par tous, annoncées officiellement, peuvent être prises immédiatement.

Pétanques 00XML
Tout le monde sera gagnant, et Microsoft en premier, en démontrant enfin qu’il comprend ce que signifie le mot standard et qu’il accepte de jouer le jeu de la concurrence, sur un terrain commun, avec des règles communes pour tous les acteurs du marché.

La pétanque avec des boules lestées, laissons ces tricheries aux minables qui plument des pigeons au Bois de Boulogne !

Les formats ODF, PDF et autres sont imparfaits ? Bien sûr, tout le monde en est convaincu ! Raison de plus pour que Microsoft, avec ses grandes ressources, ses nombreuses intelligences, participe à leur amélioration !

B Ourganlian C’est d’ailleurs ce qu’a déclaré Bernard Ourghanlian, Directeur technique et sécurité de Microsoft France, cité par PCinpact :

Microsoft n’a pas toujours été premier de la classe en termes d’interopérabilité, mais nous avons fait un choix en février, et nous le suivons. Ces promesses continueront, car Microsoft fait désormais partie de l’OASIS et travaillera en commun à l’amélioration de l’ODF, ainsi que de l’AIM pour le développement du PDF “

Ozzie  J’espère que Ray Ozzie, CTO de Microsoft, sait lire le Français, ou qu’un responsable de Microsoft France fera l’effort de traduire ce texte avant de le lui transmettre. C’est à mon avis la seule personne chez Microsoft qui a le poids suffisant pour prendre ces décisions, techniquement simples, mais difficiles, culturellement.

Un petit coup de gueule de temps en temps, ça fait du bien !