Previous month:
juin 2008
Next month:
août 2008

De quoi vous SAPper le moral !


Sap Logo  SAP ? pour ceux qui ne connaissent pas bien cet éditeur allemand, c’est le fournisseur favori des DSI des grands groupes qui pensent qu’un ERP/ PGI intégré est la meilleure réponse à leurs maux informatiques !


L’informatique, selon saint SAP

Un projet PGI, construit avec SAP :
Merlin magician - Se met en œuvre en quelques semaines.
- Coûte quelques dizaines de milliers d’euros.
- Installe des solutions flexibles, très faciles à modifier.
 - Enchante les utilisateurs par l’extraordinaire ergonomie de ses applications.
- Est très mal vu par les grands “intégrateurs” car il ne leur laisse que des miettes d’un petit projet non récurrent.
- Prévoit, d’origine, tous les outils permettant, très facilement, à l’entreprise de remplacer SAP par un autre produit si elle n’est pas satisfaite de la solution.
- S’appuie sur des architectures modernes, full Web.
- Utilise des outils de développements performants tels qu’ABAP.
Legoland park - Se construit comme un “Lego” très modulaire, dans lequel les composants SAP cohabitent harmonieusement avec ceux d’autres acteurs tels que Microsoft et Oracle.

Au vu de ces nombreux “avantages”, il n’est pas étonnant que l’éditeur SAP ait convaincu un grand nombre de DSI de grands groupes internationaux.
Ce sont des personnes qui savent prendre des bonnes décisions, basées sur d’excellents critères objectifs, et en particulier sur le ROI (Return On Invesments) des projets.


Otages

Hostages La réalité des ERP, dont SAP est le plus illustre représentant, est hélas, bien loin du portrait idyllique que je viens de peindre ; j’en ai déjà souvent parlé, là et .

Les “bonnes nouvelles” s’accumulent pour les entreprises qui sont tombées dans le piège SAP, oserai-je dire la Secte SAP.

François Cointe sur SAP maintenance Cette semaine, SAP a annoncé à ses clients, tous ses clients, une augmentation progressive, d’ici à 2012, de 30 % des charges de maintenance.

Je ne résiste pas au plaisir de reprendre, avec son autorisation, le dessin publié sur ce thème par François Cointe dans LeMagIT.

A la demande générale”, après avoir longuement discuté avec les clubs utilisateurs,  SAP va unifier tous les contrats de maintenance de ses clients sur la version “premium”, même s’ils ne demandent rien.

Business class Cela me fait penser à une compagnie aérienne, en position de monopole sur une ligne qui obligerait tous les passagers d’un avion à voyager en classe affaires, en payant bien sur le prix correspondant !

LeMagIT sur SAP La majorité des commentateurs, que ce soit en Français ou en Anglais, utilisent le mot “impose” pour parler de cette décision de SAP.

USF, le Club des utilisateurs SAP en France, a publié un commentaire à ce sujet sur son site.
Moonies mass marriage
Il est très mesuré dans son style, mais pose beaucoup de bonnes questions, en particulier sur la qualité accrue du support promise par SAP en contrepartie de cette augmentation.
Ce document référence un texte de SAP qui promettait, il y a moins de trois mois, que les tarifs de maintenance ne seraient pas augmentés ; je n’ai malheureusement pas pu le lire, c ar il est réservé aux membres de l’USF.


SAP et performances économiques

Utilisez SAP, vos performances économiques seront meilleures que celles de la concurrence ; c’est l’un des arguments chocs des partisans de ces solutions intégrées.
Vous allez dépenser beaucoup d’argent, certes, mais en gagner encore plus !
Est-ce vrai ?

Body Shop Run SAP Il y a deux ans, une polémique intéressante c’est déroulée, surtout aux USA, sur le fait de savoir si les entreprises qui utilisaient SAP étaient 32 % plus “rentables” que les autres ; c’est ce que claironnait une célèbre champagne publicitaire “Best run Businesses run SAP”.
Cette campagne devait être efficace, car elle continue.

NUcleus sur SAP 20% Dans les mois qui ont suivi, Nucleus, un cabinet d’études indépendant, a analysé les performances financières de 80 entreprises citées sur le site Web de SAP et a comparé leurs résultats avec des entreprises du même secteur.

Les résultats de cette étude étaient... intéressants :

“Les clients SAP sont 20 % moins profitables que leurs pairs !”

+ 32 % selon SAP ; - 20 % selon Nucleus : qui croire ?

La contre-attaque de SAP n’a pas tardé ; deux petits problèmes :
- SAP a refusé de publier ses propres résultats.
- Stratascope, l’entreprise qui avait fait l’étude pour SAP, a confirmé qu’il n’était pas possible de tirer ce genre de conclusions de son étude ! Je cite Bruce Brien, CEO de Stratascope dans un entretien avec Business Week  : "They're making an implication that my numbers can't prove, but it's a marketing message”. (Ils en tirent une conclusion que mes chiffres ne peuvent pas prouver, mais c’est un message marketing).

On peut aussi lire avec “profit” les commentaires intéressants qu’ont suscités la publication d’un texte sur cette polémique sur le blog de Nicolas Carr.


Un “improbable” retour à la raison ?

J’espère ne pas avoir trop “SAPpé” le moral des responsables informatiques, clients de SAP, avant qu’ils ne prennent quelques jours de vacances.

Joachim du Bellay  Ce célèbre poème de Jean Joachim du Bellay pourrait leur servir de thème de reflexion pendant l’été pour que, “plein d’usage et raison”, ils commencent un voyage de retour pour “desappiser” leur Système d’Information !

“Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy là qui conquist la toison,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son age !”

A la poursuite du St Graal : Système d’Information et Creation de Valeur !



Vague Digue Dans un monde économique complexe, imprévisible, les actions de nos amis DSI sont aussi analysées par les Directions Générales, les financiers et les utilisateurs pour savoir si les investissements importants réalisés pour construire, gérer et faire évoluer un Système d’Information sont ... créateurs de valeur !

La phrase magique est lancée : “création de valeur”.


Un impératif : créer de la valeur

Nous souhaitons tous, dans nos métiers et nos activités professionnelles “créer de la valeur” pour nos entreprises favorites.
Comment créer de la valeur ? Comment mesurer cette création de valeur ?
A ces questions dignes d’un sujet au prochain bacalauréat de philosophie, la profession informatique essaie, “difficilement”, de proposer des réponses.

Pour l’y aider, le CIGREF (Club informatique des grandes entreprises françaises) a réalisé, avec l’aide du cabinet de conseil McKinsey, une étude sur le thème :

Dynamique de création de valeur par les Systèmes d’Information

Renaud de Barbuat 1 L’approche choisie est intéressante : au lieu de mener une enquête quantitative sur un nombre important d’entreprises, les personnes en charge de l’étude ont mené des entretiens en profondeur avec une dizaine de grandes entreprises françaises, toutes membres du CIGREF, parmi lesquelles on trouve :
EDF, Danone, La Poste, Nexans, Pernod-Ricard, PSA, ou la Société Générale.

C’est Renaud de Barbuat, DSI d’EDF et l’un des VP du CIGREF, qui a présenté avec efficacité les principaux résultats de l’étude.


Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre

Salon Cercle Militaire 1 Mercredi 9 juillet, le CIGREF organisait, dans les superbes salons du Cercle Militaire à Paris, un petit déjeuner studieux pour présenter les résultats de cette étude, devant quelques dizaines de DSI et de représentants des fournisseurs.

Une copie papier de l’étude a été remise à tous les participants ; sa version PDF est disponible sur le site du CIGREF.

J’ai parfois eu du mal à suivre l’exposé (merci à mes amis de McKinsey de préparer, la prochaine fois, des supports plus faciles à lire depuis le fond de la salle !), mais le support papier m’a permis de mieux comprendre l’essence du rapport.

St Graal Les “chevaliers de la table S.I.”, continuent leur recherche du Saint Graal leur permettant de démontrer que leur métier apporte de la valeur aux entreprises.

Il reste, on s’en doute, beaucoup de chemin à parcourir avant d’y arriver, mais ce rapport, sans promettre de miracles, propose quelques pistes intéressantes de réflexion.


Infrastructures, usages, collaboration métiers

Couverture rapport Cigref Je n’ai pas la prétention de résumer les 30 pages de ce rapport en 30 lignes ; je préfère vous donner, en quelques mots, envie de le lire dans son intégralité.

Trois principaux vecteurs de création de valeur sont cités :

- La valeur patrimoniale : en langage simple, tout ce qui dépend directement du DSI, les infrastructures, les plateformes de développement, les applications...

- La valeur d’usage : très tournée métiers, elle mesure l’apport du Système d’information aux processus métiers, à l’accroissement des ventes, à la réduction des délais de fabrication...

- Une alliance renforcée entre la DSI, la Direction générale et les Directions Métiers ; je cite :” La performance est co-créée par la DSI, la DG et les Directions Métiers (page 28)”.

Chaque lecteur jugera du bien-fondé de cette analyse tridimensionnelle.
Elle a au moins le grand mérite de poser beaucoup de questions pertinentes et de replacer le Système d’Information au cœur du fonctionnement des entreprises ; aucun véritable DSI ne s’en plaindra !


Mon grain de sel

J’ai lu ce rapport en ayant à l’esprit les solutions Entreprise 2.0.
En reprenant cette trilogie d’éléments créateurs de valeur, j’en tire quelques enseignements que je souhaite partager avec vous.

- Valeur patrimoniale
On the cloud + sun Ce rapport du CIGREF considère que pour une entreprise, disposer d’Infrastructures qui fonctionnent est un préalable indispensable au succès d’un Système d’Information.

C’est une excellente nouvelle pour les fournisseurs de “Cloud Computing”, dont c’est justement l’un des arguments de vente les plus forts.
Je rajouterai que l’excellence dans ce domaine est du seul ressort de la DSI.  S’appuyer sur des fournisseurs industriels qui leur garantissent cette fiabilité indispensable leur permettra de consacrer une plus grande part de leur énergie aux deux autres points.

- Valeur d’usage
CetteComposants voiture valeur d’usage est perçue comme la plus importante par les clients métiers du SI, ce qui est à la fois une évidence et une bonne nouvelle.
Ce rapport du CIGREF insiste aussi sur le fait que ces valeurs d’usages sont très dépendantes des.... métiers, autre évidence qu’il est important de rappeler à nos amis informaticiens. 

Pour adapter les usages aux attentes spécifiques de chaque métier, la seule réponse est bien sur une démarche centrée sur des “composants usages” spécifiques, choisis un par un.

Solutions intégrées ? Bye bye !

Autre bonne nouvelle pour les partisans du Web 2.0 dont les briques de base, toutes utilisables sur des infrastructures “Cloud computing”, peuvent être installées de manière modulaire, à la carte, métier par métier.

- Alliance DSI, DG et Directions Métiers
Collaboration Ce travail “collaboratif” à trois est très facile à recommander ; il est beaucoup, mais beaucoup plus difficile à mettre en pratique.
Il signe en tout cas la mort définitive d’une invention franco-française qui a fait beaucoup de dégâts, la séparation maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre.

Comment imaginer une seconde une collaboration efficace entre informaticiens et métiers s’ils ne travaillent pas ensemble, en permanence.
Avant tout projet, les équipes de la DSI doivent apporter une dimension innovation forte en présentant aux représentants des métiers les nouveautés technologiques qui pourraient permettre de faire, mieux ou autrement, leurs métiers.
Tout au long du projet, la faisabilité technique, les coûts, les délais et les arbitrages vont dépendre des choix faits en commun par les métiers et les informaticiens.

Cette étude conjointe CIGREF-McKinsey aura, à mon avis, un premier impact très positif.  Elle va accélérer le mouvement des Systèmes d’Information des grandes entreprises françaises vers les solutions innovantes qui ont maintenant fait la preuve de leur efficacité :
- Cloud computing.
- Démarche composants, non intégrée.
- Collaboration permanente DSI-métiers, pendant toutes les étapes d’un projet Système d’Information.

Merci !


Weave, mon “petit nuage perso” !



Une nouvelle réussite de la Fondation Mozilla se profile à l’horizon !

Firefox Download Day LN 2008 Après leur pari réussi de battre le record du nombre de téléchargements en 24 heures avec Firefox 3, qui a dépassé la barre des 8 millions, je pronostique que Weave sera, rapidement, le ... deuxième best-seller de la Fondation Mozilla.

De quoi s’agit-t-il ?


Weave, les principes

Weave-logo Dans la logique du Web 2.0, je n’ai besoin, pour accéder à l’ensemble de mes services, que d’un bon navigateur, Firefox par exemple !

Dans cette même logique, je serai de plus en plus amené à utiliser une grande variété d’”objets d’accès”, qui ira d’un ordinateur puissant tel que mon nouveau Macbookpro à l’EeePC d’Asus, l’iPhone ou mon bon vieux Nokia 9300.
Je vais aussi souhaiter me connecter quelques minutes à l’aéroport avec l’ordinateur disponible en libre-service, dans un cybercafé, sur l’ordinateur prêté par une entreprise où je travaille et qui ne m’autorise pas à utiliser les miens....

Weave services personal Dans un monde Web 2.0, je n’ai plus besoin de synchroniser des applications lourdes, telles qu’Outlook, sur mes objets d’accès.

Par contre, je vais avoir un besoin immédiat d’un accès unifié à toutes les ressources qui me permettent de “butiner” efficacement sur le Web, quels que soient les objets d’accès utilisés.

C’est l’objectif premier de Weave : synchroniser en permanence mes paramètres personnels de navigation, tels que :
- favoris
- sites visités
- cookies
- mots de passe
- onglets
....

Weave, les potentiels

Petit prince Au milieu des gros nuages du Web 2.0, tels que Google ou Amazon, Weave me permettra de me créer un “petit nuage perso” ou je vais mémoriser et retrouver mon environ de travail, à jour en permanence.

Au fur et à mesure que les usages Web 2.0 vont se multiplier, tant dans sa vie personnelle que pour ses activités professionnelles, la demande pour des outils de type Weave va exploser.  Google a déjà proposé un service similaire, browsersync ; d’autres solutions vont apparaître.
La fondation Mozilla me paraît la mieux placée pour gagner la partie avec Weave, complément naturel du navigateur Firefox dont les parts de marché augmentent tous les jours.

Tous les utilisateurs d’un navigateur auront besoin, demain d’un outil de synchronisation multi objets d’accès. Weave a vocation à devenir le leader de ce marché, sauf si les équipes de Mozilla sont incapables d’en sortir une version 1.0 de qualité, hypothèse hautement improbable !


Weave, les challenges

Les équipes de Mozilla ont clairement défini les fonctionnalités de Weave et je leur fais confiance pour respecter leurs engagements.

Confidential stamp Le principal souci des utilisateurs potentiels de Weave sera la sécurité et la confidentialité des informations confiées à Weave.
N’oublions pas que, parmi les informations que l’on pourra décider de partager, figurent les mots de passe des différents sites visités !

Pour répondre à cette attente, Weave utilise plusieurs méthodes :
- Mot de passe, bien sur.
- Cryptage des données avec AES, de bout en bout.
- Clef publique/clef privée RSA.
- Deuxième mot de passe pour activer le cryptage.

La sécurité parfaite n’existe pas, nous le savons tous.  Je suis par contre persuadé que mes données Weave, sur mon “petit nuage perso” seront mieux protégées que celles qui résident sur la majorité des PC des utilisateurs, qui ne cryptent pas les données sur leur poste de travail.


Weave, situation actuelle

En obras Les équipes de Mozilla viennent de mettre à la disposition du public la version 0.2 ; comme l’indique clairement ce numéro, nous sommes encore très loin d’une version stable, 1.0.

De très nombreux commentaires, lus sur le blog de Weave, montrent que beaucoup de personnes qui ont installé la version 0.2 n’arrivent pas à la faire fonctionner correctement.
Autre limite actuelle ; Weave ne fonctionne pas encore sur mon fidèle et ancien Macbook avec processeur PowerPC.
Je déconseille bien sûr à toute personne de l’utiliser pour des activités critiques ; ce n’est d’ailleurs pas son objectif.

Il est par contre important que les utilisateurs et les DSI comprennent les potentiels de Weave.  J’estime qu’il devrait être possible de l’utiliser sans difficultés majeures au début de l’année 2009.


Les dimensions “collaboratives” de Weave

Cloud collaboratif J’ai, jusqu’à présent, insisté sur les dimensions “individuelles” de Weave.  Les équipes de Mozilla ont déjà prévu que je pourrai décider de partager tout ou partie de mon “petit nuage”.  Il deviendra alors un “petit nuage collaboratif” !

Weave services collaboratif Cette dimension collaborative de Weave est intéressante ; sera-t-elle utilisée par beaucoup de personnes ? Ce n’est pas évident.

Je ne suis pas certain que l’on puisse, facilement, regrouper des usages personnels et collaboratifs.  J’aurais, pour ma part, une préférence pour des outils personnels et collaboratifs distincts.

J’ai, par exemple, commencé à utiliser avec les équipes de Revevol un outil de partage de liens très efficace, twhirl, un client twitter construit sur Adobe AIR. 

Pour le moment, je préfère avoir la possibilité de clairement séparer mes usages personnels et collaboratifs ; ce n’est pas une décision coulée dans le béton, elle pourra changer, au fil de l’évolution de mes usages et de l’apparition de nouveaux outils tels que Weave. 

On aura l’occasion d’en reparler...