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Netbooks : Asus, prends garde ! Medion débarque !

Boites médion J’ai participé le 25 août 2008 (jour de la Saint Louis !) au lancement de l’offre commune France Telecom - Medion, clairement positionnée pour contrer l’avance prise par SFR avec son EeePC Asus, lancé il y a plusieurs mois.

Disons-le tout net : mon EeePC, qui n’a que quelques mois, vient de prendre... un sérieux coup de vieux !


MEDION Akoya mini E1210, en quelques mots

Medion, société allemande, présente en France depuis 10 ans, a réalisé 2,5 milliards d’euros de CA en 2007.
DG Medion dansant Patrick Faubert, Directeur Général de Medion France, était le maître de cérémonie de cette soirée. Il l’a fait avec talent et bonne humeur, même si un léger accident l’obligeait à se déplacer avec des béquilles.

Le notebook choisi par France Telecom est le Akoya mini E1210 ; admirez le génie de la complexité pour choisir des noms !

Medion 1 Quels sont, à mon avis, les points forts de ce netbook ?
- Processeur Atom Intel, qui devrait garantir une bonne autonomie.
- Ecran 10 pouces.
- Un clavier confortable, de taille “presque” normale.
- Wi-Fi n, compatible b et g, peu fréquent sur les Netbooks.
- Garantie de 24 mois.

Autres caractéristiques :
- 1Go Ram
- Disque dur 80 Go
- Windows XP
- Poids : 1;2kg
- Autonomie : 2,5 heures

Fabrice Milhoud, responsable de la stratégie de Microsoft France, était bien sur présent, tout heureux de me confirmer que ce netbook fonctionnait sous WindowsXP et... seulement avec XP !

Certains pourraient être surpris de la ressemblance entre le Medion Akoya et le MSI Wind U100 ; ce n’est pas une coïncidence car ce sont les mêmes netbooks, avec des étiquettes différentes.


Les plus de l’offre conjointe Medion - France Telecom

Danseuses Brésil 2 J’ai pu, pendant cette soirée, travailler un peu avec l’Akoya mini, tout en essayant de ne pas être trop distrait par le spectacle brésilien qui accompagnait ce lancement !

L’accord signé entre France Telecom et Medion présente plusieurs avantages pour les clients :

- Un prix ramené de 349 à 249 € avec un abonnement Internet EveryWhere pour une période de 12 mois seulement.  On peut déduire 50 € de plus en prenant en même temps un abonnement ADSL et une livebox.

- La clef USB n’est pas liée à la machine Medion et peut être utilisée avec un autre PC.
Orange m’a assuré qu’elle fonctionnait aussi sur mon Macintosh.
C’est un plus majeur par rapport à l’offre de SFR qui m’interdit d’utiliser ma clef EeePC sur une autre machine. J’espère recevoir, très vite, un appel de SFR m’annoncant que cette contrainte n’existe plus !


Quels rôles pour les netbooks dans le Web 2.0 ?

D’ici Noël, tous les grands acteurs du marché des PC : Dell, Acer, HP et beaucoup d’autres proposeront des netbooks.
La palette des caractéristiques devrait être la suivante :
- Taille d’écran de 7 à 11 pouces, 9 pouces devenant très vite le minimum.
- Poids compris entre 1 et 1,5 kg.
- Windows XP et/ou Linux.
- Wi-Fi et 3G+.
- Prix (hors subvention éventuelle d’un opérateur) : 250 à 500 €.

Dell Portable décoré Ces mêmes constructeurs proposent en même temps des notebooks traditionnels d’entrée de gamme aux caractéristiques suivantes :
- Ecran 15,4 pouces.
- Poids entre 2 et 3,5 Kg.
- Prix compris entre 350 et 600 €.


Netbook ou notebook ?

Pour des usages professionnels raisonnables d’outils Web 2.0, netbook et notebook d’entrée de gamme répondent bien à la demande.

Balance Netbook - Notebook Quels sont les paramètres de décision qui feront pencher la balance d’un coté ou de l’autre ?

- Le prix ne sera plus le principal critère de décision ; sur une durée de vie utile de 3 ans, la différence entre un netbook et un notebook devient négligeable, inférieure à 3 ou 4 € par mois.

- Ce sont les dimensions d’usages qui vont guider les choix des entreprises et des utilisateurs :
- Taille d’écran et du clavier.
- Poids et encombrement.
- Autonomie.

La possibilité de rajouter à un netbook un grand clavier USB et un écran VGA pour des usages sédentaires va rendre le choix encore plus difficile.
Une personne ayant des usages nomades dominants sera séduite par les faibles poids et encombrement d’un netbook, quand elle sait qu’elle pourra, de retour à son bureau, disposer d’un écran 17 ou 19 pouces.


Demain ?

Tous les constructeurs de PC attendent avec impatience, et un peu d’inquiétude, le verdict du marché. Si les netbooks séduisent une grande partie des utilisateurs, leur chiffre d’affaires et leurs marges vont fortement s’en ressentir.

Sony TZ Ultramobile
Les grands perdants de cette bataille seront les PC “ultramobiles” haut de gamme, avec des écrans de 11 ou 12 pouces, qui étaient vendus à des prix dépassant les 2 000 euros. 


Un Sony TZ Vaio, Intel Core Duo 1,33 Ghz, écran de 11 pouces et 2Go de mémoire, avec Vista Ultimate, coûte $3.300.

Raisonnable, aujourd’hui ?

Les grands gagnants seront ... les utilisateurs qui auront à leur disposition toute une panoplie d’objets mobiles, dans des gammes de prix abordables.

Merci, la concurrence !


“Cloud Computing” : prêt pour les grandes organisations


Logo AWS Merci Amazon ! Toutes les grandes entreprises, tous les DSI, tous les responsables de production informatique disposent aujourd’hui d’une offre professionnelle de très haut niveau qui leur permet de commencer à planifier ...
la migration progressive de leurs centres de calculs propriétaires sur le “Cloud”.

Dans la série de ses AWS, Amazon Web Services, Amazon a annoncé, le 20 août 2008, un nouveau service :

 DataCenter on the cloud EBS = Elastic Block Store

EBS est clairement expliqué par Amazon sur son site (en anglais).

Je vous en propose une définition lapidaire :

Votre centre de calcul, “On the Cloud”


EBS, Elastic Block Store : les points clefs

(Un minimum de technique dans ce paragraphe, mais j’espère que ce sera compréhensible par la majorité)

Quelles sont les innovations importantes proposées par EBS ?

- Persistance : l’innovation majeure par rapport aux Web Services d’Amazon existants. En clair, les bases de données sont pérennes et indépendantes des applications qui y accèdent. On peut donc les utiliser comme des bases de données “classiques”.

EBS avaibility zones - Création d’un espace de mémorisation de 1 GB à 1 TB, dans une “availability zone”, en pratique un centre de calcul physique.

- En cas de besoin, plusieurs espaces de mémorisation différents peuvent être créés dans une même zone et être partagés par une même application : ce sera souvent utile pour optimiser les temps de réponse.

- Réplication à l’intérieur d’une même zone, pour des raisons de fiabilité.  C’est l’équivalent de la démarche RAID utilisée dans les centres de calcul.

- Les premiers produits d’AWS, EC2, S3, étaient très orientés usages “Web”.  EBS répond aux attentes des usages plus “traditionnels”, avec des bases de données relationnelles.

- En pratique, EBS permet aux entreprises de créer un SAN (Storage Area Network) on the Cloud.

- Snapshots dans S3 (Simple Storage Service, un autre des Web Services d'Amazon) : Ce qu’Amazon nomme des snatpshots sont des copies dans d’autres “Availability zone”, pour répartir géographiquement les risques.
C’est ce que font les grandes entreprises lorsqu’elles créent plusieurs centres de calcul et répliquent les données de l’un sur l’autre.

Vogels CTO Amazon Pour en savoir plus, je vous conseille la lecture du blog de Werner Vogels, CTO d’Amazon, qui présente, très bien, les fonctionnalités d’EBS.


EBS, Elastic Block Store : quels coûts ?

Comme toutes les solutions “Cloud computing” proposées par les grands industriels du secteur (Google, IBM...) EBS fait profiter ses clients des économies d’échelles, rendues possibles par leurs investissements massifs dans des centres de calcul.

Conscient des enjeux, et sous l’impulsion de Ray Ozzie, Microsoft a lancé un ambitieux plan de construction de nouveaux centres de calcul. Le dernier, annoncé cette semaine, installé dans l’état de l’Iowa, représente un investissement de $ 500 millions.

Les prix annoncés par Amazon pour EBS sont “très compétitifs” !
- 1$/mois/10GB de stockage.
- 1$/10 millions I/O (accès à la base de données).

Cost reduction Pour traduire ces chiffres un peu “abstraits” en réalité opérationnelle, je prendrais deux exemples pratiques.

- Un site Web moyen (Chiffres d’Amazon).
Pour un site Web de taille moyenne, nécessitant 100 GB de stockage et 100 I/O par seconde, l’utilisation d’EBS représentera un budget de : $36/mois.

- Une grande organisation : (Chiffres calculés par Dion Hinchcliffe, de ZDNet US)
 Une entreprise qui consomme 10 TB, 24h/24H, pour 5 000 utilisateurs actifs en permanence, devrait dépenser environ $4 600/mois. (Moins de 1$/mois/utilisateur)
Une question : Dans votre centre de calcul, quel est le coût complet d’une telle prestation ?


EBS, Elastic Block Store  : impacts stratégiques

Non ! Rassurez vous ! je ne vous propose pas de vider vos centres de calcul avant Noël 2008 !

Empty Datacenter Par contre, il me paraît indispensable que toutes les grandes entreprises commencent, immédiatement, à élaborer une stratégie qui les amènera, en quelques années, à basculer tout ou partie de leur production informatique, de leurs centres de calculs propriétaires, qu’ils soient gérés par elles ou par des prestataires “hébergeurs”, vers des solutions telles que EBS.

Migration Les avantages de cette migration sont évidents :

- Travailler avec des fournisseurs industriels, pour qui c’est un métier stratégique.

- Flexibilité face à la variabilité de la charge : on peut, en quelques heures, multiplier par 10 ou diviser par 2 la puissance informatique consommée.

- Profiter “automatiquement” des innovations technologiques. Ces fournisseurs seront souvent les premiers à mettre en œuvre les innovations qui leur permettent de mieux faire leur métier ; ils en feront immédiatement profiter leurs clients.

- Forte réduction des coûts : diviser par 5 ou 10 ses coûts de production informatique, par les temps qui courent, je ne connais pas beaucoup de Directeurs généraux ou financiers qui sont contre !


EBS, Elastic Block Store = Perte de contrôle ?

C’est une question à laquelle je dois répondre souvent :
Est-ce que je ne vais pas perdre le contrôle de mon informatique en allant sur le “Cloud” ?

(Ce sont souvent les mêmes qui “outsourcent” auprès des grands intégrateurs et perdent alors tout contrôle de leur système d’information, qui craignent le “Cloud computing”)

Ma réponse est très claire : mais non, au contraire !

Dinosaur 1 Ce n’est pas parce que les solutions de Cloud Computing telles qu’EBS condamnent, à terme, la grande majorité des centres de calculs propriétaires à disparaître qu’il faut craindre une perte de contrôle.

Je pronostique qu’un nouveau métier, passionnant, va naître :

Responsable de production informatique “on the cloud”

Crown_Dashboard  Les entreprises vont avoir besoin d’équipes performantes, alliant compétences techniques et de management, pour bien choisir leurs prestataires, piloter à distance leurs processus de production, rééquilibrer les charges quand nécessaire...

C’est d’ailleurs souvent comme cela que travaillent déjà les équipes de production informatique performantes ; elles gèrent, à distance, leurs centres de calcul propriétaires.
Le changement de métier peut donc se faire, vite et bien.


Web 2.0, au service des universités


Lac vu de la chambre  J’ai participé, vendredi 15 et samedi 16 août (oui, il a des personnes qui travaillent ces jours-là !) à une réunion passionnante organisée à Montreux (Suisse) par la Fédération Coselearn.

Comby Bernard  J’avais eu l’opportunité, il y a quelques mois, de rencontrer les responsables de la société Qualinearning, spécialisée dans l’e-learning, fondée par le Dr Bernard Comby, ancien ministre de l’Education du Valais et à laquelle collabore son fils Alexandre.
Ce sont eux qui ont été à l’origine de la Fédération Coselearn.

Il y a derrière ces projets des potentiels extraordinaires, auxquels j’ai donné un nom :

            Alphanétisation

Et si les technologies du Web 2.0 permettaient, en quelques années, à toutes les universités, à toutes les écoles du monde, d’accéder aux connaissances indispensables, à très faible coût ?

C’est, à mon avis, l’accélérateur dont ont besoin en priorité tous les pays en émergence pour donner à leur principale ressource, leur jeunesse, les moyens de rattraper leur retard sur les pays développés.


Le projet Coselearn

Coselearn Logo  Je reprends directement sur leur site la définition de la mission de la Fédération Coselearn :
proposer à ses membres, apprenants, professeurs et créateurs de contenus, un environnement collaboratif gratuit et performant, leur permettant, sans contrainte de temps ni de lieu, de collaborer à des veilles technologiques et d’échanger des informations, tant au niveau national, qu’international.

La DDC Suisse (Direction du Développement et de la Collaboration) participe aussi à cette Fédération.  Sa représentante à la réunion de Montreux a annoncé un ... doublement renouvellement du budget consacré par la DDC à l’Afrique Francophone.
Revevol a aussi décidé de devenir un partenaire de la Fédération Coselearn.

Aujourd’hui, des universités d’une dizaine de pays de l’Afrique francophone ont adhéré à la Fédération CoParticipants faceselearn :
Algérie, Burkina Faso, Congo-Brazzaville, Mali, Maroc, Mauritanie, Niger, Tchad, Tunisie et Sénégal.

Le succès a été très rapide : en moins de 6 mois, plus de 300 000 étudiants et enseignants se sont inscrits.


Alphanétisation = Éducation + Web 2.0

LN proche C’était le thème de mon intervention lors de ces journées : quels peuvent être les apports du Web 2.0 au monde de l’enseignement, et en priorité dans les pays en émergence.

Le Web 2.0 représente aujourd’hui une opportunité extraordinaire pour le monde de l’éducation. Il suffit d’un accès Internet de haut débit raisonnable, autour du Mbit/s, pour que tous les élèves et enseignants accèdent à des outils et des contenus d’excellente qualité.

La liste des partenaires qui ont choisi d’aider la Fédération Coselearn est très révélatrice de ce potentiel :
- Google, qui met à disposition la version Education, gratuite, de Google Apps.
- Lenovo, qui propose un portable écran 15 pouces pour 299 €.
- Qualilearning, avec sa plateforme d’e-learning.
- Revevol, pour assurer l’assemblage de tous ces composants et l’accompagnement.

Participants questions À la suite de ma présentation, nous avons eu beaucoup d’échanges “très animés” avec les responsables de tous les pays présents.
Sécurité, confidentialité, hébergement sur “Les nuages”, les mêmes questions, les mêmes inquiétudes sont évoquées par les universités et les entreprises !

On retrouve bien là l’universalité du Web 2.0 !


Les priorités d’investissements

Antenne WiMax  Les seuls investissements prioritaires en technologies de l’information sont à réaliser dans des réseaux sans fil, WiMax ou 4G, car les réseaux filaires existants sont peu développés.

Les avantages des infrastructures Web 2.0 sautent aux yeux dans ces pays. Lenovo Netbook Une fois les réseaux installés, il suffit d’investir dans des objets d’accès “low cost”, Netbooks ou des PC portables d’entrée de gamme, pour donner, immédiatement, un accès universel à toutes les connaissances de base nécessaires pour couvrir les besoins pédagogiques, de la maternelle à l’université.

En s’appuyant sur le “Cloud Computing”, en faisant l’économie d’investissements lourds en serveurs, centre de calculs et ressources logicielles nécessaires à leur gestion, les universités “innovantes” peuvent concentrer leurs ressources “limitées” sur les contenus pédagogiques et les ressources humaines nécessaires pour les utiliser au mieux.


Coselearn, demain ?

Afrique Map on human face J’ai été profondément impressionné par la forte volonté de nos amis africains d’aider leur jeunesse à avancer dans la connaissance, malgré les grandes difficultés que cela représente dans des pays où les infrastructures de base ne sont pas toujours au niveau nécessaire.

La Fédération Coselearn a démarré un projet passionnant, et je suis fier d’y apporter, modestement, ma contribution.

J’espère que les pays africains francophones qui n’en font pas encore partie, tels que la Côte d’Ivoire, le Togo ou le Cameroun, comprendront les avantages qu’ils ont à rejoindre la Fédération Coselearn.  

Dans une logique “collaborative”, très Web 2.0, plus le nombre de pays et d’universités parties prenantes sera élevé, plus la qualité des contenus pédagogiques mis à la disposition des enseignants et des élèves s’améliorera.

Une dernière question :

Et si les universités françaises prenaient, elles aussi, le train Web 2.0 ?
Je suis scandalisé de la réaction des quelques écoles prestigieuses et universités que j’ai pu rencontrer pour leur proposer d’utiliser les solutions Web 2.0 et qui m’ont fait des réponses “monstrueuses” du genre :

“Monsieur, je n’utiliserai jamais les solutions Google Apps car ce sont des solutions américaines !”

Sans commentaires !


Cloud Computing & SaaS, Software as a Service : différences, complémentarités

Cloud computing expo title
 Postulat : Cloud Computing et SaaS (Software as a Service) sont deux évolutions stratégiques majeures qui vont bouleverser les Systèmes d’Information des entreprises.

Mais ... je rencontre tous les jours des personnes qui me posent des questions qui tournent toutes autour d’une même préoccupation :
Cloud Computing et SaaS : Bonnet-blanc ou blanc-bonnet ?

Je vous propose donc, dans les lignes qui suivent, de clarifier les différences et complémentarités entre ces deux concepts.
(Les pros du sujet m’excuseront de la simplicité de la présentation.)


Rappel : Infrastructures et Usages

Tout Système d’information se compose de deux composants :
- Des infrastructures : postes de travail, réseaux, serveurs, outils de développement... en pratique, tout ce qui n’intéresse pas les utilisateurs.
- Des usages : Bureautique, jeux vidéos, ERP/PGI, Décisionnel, Wikis... qui apportent de la valeur aux utilisateurs.

- Un Système d’information performant suit une règle cardinale :

indépendance absolue entre infrastructures et usages.

Indépe Infrast-Utilisat- Lunettes L’exemple des lunettes permettra d’illustrer l’importance de cette indépendance.  Jusqu’au milieu des années 90, toute monture de lunettes (infrastructures) imposait la forme des verres (usages). Le changement de monture rendait obsolète les verres. (partie basse du schéma joint)

C’est en 1998 que l’entreprise silhouette a révolutionné les montures en créant un modèle qui permettait de choisir des centaines de formes différentes de verres pour un seul type de monture. (Partie haute du schéma joint).
Des dizaines de fabricants ont depuis repris cette innovation.

Lunettes Chanel Ces montures innovantes ont un “éneaurme” défaut : elles ne permettent pas d’afficher en très gros le logo d’une grande marque !
C’est, à mon avis, la principale raison qui fait que les montures traditionnelles se vendent encore !

J’ai pu vérifier personnellement l’efficacité de cette révolution optique. Il y a a quelques mois, j’ai cassé l’une des branches de mes lunettes Silhouette, que j’avais achetées en Espagne. En moins de 2 heures, un opticien parisien a changé les montures, en réutilisant mes verres.  
Quelle était la probabilité de retrouver, en France, des montures strictement identiques à des montures classiques que j’aurais achetées, 4 ans plus tôt, En Espagne, et sur lesquelles j’aurais pu réutiliser mes verres ?

L’informatique des années 90 suivait le modèle des lunettes traditionnelles, liant infrastructures et usages.  Je ne pouvais pas utiliser sur mon Macintosh un logiciel client/serveur Windows.

Lunettes SAP Aujourd’hui, dans une informatique “silhouette”, Je peux accéder à tout usage Web à partir de navigateurs modernes, sur mon PC, mon Mac ou mon smartphone Nokia.

Est ce que le phénomène “marques” va aussi jouer en l’informatique comme pour les lunettes ? Bonne question !


Cloud Computing = infrastructures, demain

Supercalculateur IBM Roadrunner Dans ce modèle “simpliste” des Systèmes d’information, le Cloud Computing, ce sont les infrastructures de demain.

Des millions de serveurs, gérés industriellement par Amazon, eBay, IBM ou Google sont à notre disposition pour remplacer les serveurs traditionnels que nous avions installé à l’abri, précaire, d’un pare-feu.
DSI d’une PME ou d’une grande entreprise, je n’aurais à investir que dans des objets d’accès, le plus souvent mobiles, utiliser des réseaux fllaires et sans fil haut débit pour accéder à ce Cloud Computing.

Une récente série d’articles de BusinessWeek sur le sujet confirme la crédibilité croissante de ce concept.


SaaS : Software as a Service = Usages, demain

SaaS, ce sont les usages de demain.
No software Bernioff Au lieu d’acheter des licences logicielles, de les installer sur mes serveurs, de gérer leur maintenance, j’achète un service professionnel qui répond à mes besoins, sans avoir à m’occuper de logiciels.
C’est le célèbre message de l’entreprise qui a fait le plus pour les solutions Saas, Salesforce.com :
No Software !


Cloud Computing - SaaS : rôles respectifs

Je vous propose maintenant un tableau très (trop ?) simple, pour clarifier les rôles respectifs du Cloud Computing et du SaaS.
Cloud:SaaS expliqué Il servira de base à toutes les explications qui suivent.

J’ai représenté dans ce tableau les quatre options possibles pour les infrastructures et les usages.

- Aujourd’hui : l’essentiel des infrastructures sont “in house”, en Intranet et l’essentiel des usages sont construits avec des logiciels classiques, avec licences.

- Demain : Double mutation ! Les infrastructures sont majoritairement “On the Cloud” et les usages en SaaS.

- “Zones Interdites” : L’un des intérêts de ce tableau est de mettre en évidence les deux zones rouges, qui sont des aberrations :
- Installer des usages SaaS sur des infrastructures “In house”.
- Proposer des logiciels traditionnels “On the Cloud”.

La migration de la case “Aujourd’hui” à la case “demain” est un double challenge, pour l’offre et pour la demande.


Migration : challenge pour l’offre
 
Les fournisseurs d’infrastructures, les fournisseurs d’usages savent tous que cette migration est inéluctable et qu’ils doivent s’y préparer.
Ce n’est pas un hasard si les fournisseurs jeunes, qui n’ont pas à défendre leurs “vache à lait” des solutions traditionnelles, sont les plus actifs dans ce double mouvement Cloud Computing et SaaS.

L’analyse du marché met en évidence différentes familles d’offres “demain” :
Rackspace - Fournisseurs d’infrastructures Cloud Computing. L’IPO récente de Rackspace illustre l’intérêt que suscite ce marché pour les financiers. 

- Fournisseurs SaaS avec leur propre Cloud Computing : Salesforce.com.

- Fournisseurs SaaS qui s’appuient sur les infrastructures Cloud Computing d’autres acteurs comme Amazon ; c’est le cas de la majorité des start-ups SaaS telles que 37Signals.

- Fournisseurs de solutions SaaS et de Cloud Computing : Google en est un bon exemple avec Google Apps pour les usages et Google Engine comme infrastructures de développement.

Les fournisseurs leaders de solutions “Aujourd’hui” sont dans une situation complexe : ils savent qu’il leur faut évoluer, mais à un rythme pas trop rapide pour ne pas détruire leurs sources actuelles de revenus.
Devant ce dilemne, ils ont choisi des stratégies différentes, que je vais illustrer par trois exemples pris parmi les leaders actuels :

- Oracle fait partie des fournisseurs d’usages qui ont clairement annoncé qu’ils font pour le moment l’impasse sur SaaS. Cette position a au moins le mérite de la clarté !

Ms Software + Services - Microsoft s’essaye à une stratégie "Software + Services".

C’est, sur mon schéma, l’une des “zones interdites” et il n’est pas difficile d’en prévoir le “non- succès”.

- SAP a lancé, avec le “succès” que l’on sait, son offre SaaS, BBD, alias Business By Design.  Le seul fait que SAP propose à ses clients de pouvoir migrer ensuite d’une solution SaaS à une solution classique montre à quel point SAP n’a strictement rien compris aux offres SaaS.

300  Le combat des anciens et des modernes pour la maîtrise des infrastructures et des usages sera sans merci.
 
- Combien d’anciens seront encore leaders, demain ?

- Combien de modernes se feront avaler par des anciens ?

On en reparlera souvent, dans ce blog !


Migration : challenge pour la demande, donc les DSI

Pour les entreprises et leur DSI, la stratégie gagnante est toute tracée :

Migrating_birds Migrer, le plus vite possible, de la case “Aujourd’hui” à la case “Demain” !

Reste toute une série de questions :
- Par où commencer ? Infrastructures ? Usages ?
- Quel calendrier ?

La première décision, conservatoire, à prendre à la veille de cette rentrée de septembre, est très simple :

Interdiction définitive de tout investissement dans une nouvelle solution qui ne soit pas dans la case “demain” :
- Infrastructures : Cloud Computing
- Usages : SaaS

Bonne rentrée Cloud Computing & SaaS !


Processiels, l’alternative Entreprise 2.0 aux PGI/ERP intégrés ?


Article 01 processiels Dans un article écrit pour 01 Informatique en novembre 2002, avant que les blogs n’existent, je proposais le néologisme “processiel” et j’en pronostiquais le succès rapide.
J’étais manifestement un peu trop.... optimiste sur le calendrier de déploiement !  (Ce n’est ni la première ni la dernière fois que je ferai cette erreur ; j’assume !)

Aujourd’hui, je pense, et j’espère que le concept est mur et va vraiment trouver sa place dans le Système d’Information des entreprises innovantes.


Processiel ?

Bourgeois gentilhomme A l’image du Bourgeois Gentilhomme de Molière, de très nombreuses entreprises utilisent quotidiennement des processiels sans le savoir.
L’idée de ce néologisme m’est venue en rapprochant deux mots clefs des systèmes d’information :

Processiel = processus + progiciel

Je reprends ci-dessous, sans en changer un seul mot, la définition d’un processiel dans un autre article écrit début 2003 pour la revue CIO (Malheureusement indisponible sur le Web). Elle est restée très “actuelle” :

“J'ai donné le nom de « Processiel » à cette nouvelle famille de logiciels qui s'appuient sur deux mouvements majeurs, la vision processus du fonctionnement des organisations et la généralisation des infrastructures 100% Internet, fixe et mobile. Un processiel est un progiciel, construit pour répondre aux fonctionnalités d'un processus, directement accessible par navigateur, s'appuyant sur les infrastructures 100 % Internet.”

Les caractéristiques clefs d’un processiel sont les suivantes :

Zoomerang processiel - Construit pour répondre aux besoins d’un seul processus. J’en présenterais de nombreux exemples par la suite mais Zoomerang permet d’illustrer ce point ; Zoomerang est un processiel qui gère, très bien, un processus précis : réaliser une enquête par Internet.

- S’appuie sur des infrastructures 100 % Internet et est accessible par un simple navigateur. Ne cherchez surtout pas des processiels “client/serveur” Windows !

Processiel Michelin - Fonctionne en mode “Libre Service”. Le client d’un processiel peut y accéder directement, comme à toute application Web grand public.
Le processiel “viaMichelin”, permet, en libre service, aux entreprises de positionner leurs points de vente, leurs usines, leurs agences bancaires...
Sur cet exemple, Caprabo, une chaîne de supermarchés espagnols, permet à ses clients de savoir où se trouvent les magasins.

- Est proposé en mode “SaaS”, Software as a Service.  Même si ce n’est pas “obligatoire”, l’essentiel des processiels modernes est aujourd’hui SaaS.

Processus interentreprises  - Permet de travailler en mode “Entreprise étendue”. Rien n’oblige un processiel à d'arrêter aux frontières de l’entreprise, au contraire ; clients, distributeurs, partenaires, fournisseurs... tous les acteurs potentiels d’un processus peuvent partager le même processiel.


Processiels : une offre de solutions pléthorique !

C’’est une excellente nouvelle pour les DSI ; ils ont aujourd’hui accès à une offre très riche, très variée, de processiels de haute qualité ! Simplement, ils ne savent pas toujours qu’elle existe et comment en tirer parti.
Il n’existe pas encore, à ma connaissance, de catalogue complet des processiels disponibles.  Je suis persuadé que ce manque sera vite comblé car la demande existe ; avis aux amateurs, il y a une place à prendre !

Autre point clef : les fournisseurs performants sont ceux qui proposent ... un seul processiel.

Contrairement aux mouvement actuels poussés par quelques DSI, qui cherchent à réduire le nombre de leurs fournisseurs de solutions informatiques, il faudra demain faire confiance à des dizaines de fournisseurs différents de processiels si l’on souhaite construire un S.I. performant.

Opase home page J’en profite pour donner un petit coup de pouce à une “jeune pousse” française, Opase, créée par Jean-Christophe Legros, que j’ai rencontré il y a quelques jours. Opase propose un processiel qui devrait beaucoup intéresser tous les DSI des grandes entreprises.

Opase s’attaque au processus d’achat de prestations intellectuelles par les entreprises ; ce processiel, SaaS, évidemment, permet d’optimiser le processus interne aux entreprises pour que informaticiens, donneurs d’ordre et acheteurs puissent travailler efficacement, ensemble !

Si Opase réussit, avec l’aide de ses premiers clients, à rendre ce processus performant, je lui promet un grand succès, quand on connaît l'extrême inefficacité de ce processus dans la majorité des entreprises.
Opase se substituera aux solutions traditionnelles, telles que Oalia ou Ivalua, à installer en Intranet, et qui coûtent beaucoup plus cher.
Dans une logique “entreprise étendue”, il peut aussi être utilisé par les fournisseurs de ces prestations intellectuelles, ce qui rend le processus plus fluide et plus efficace.


Place des processiels dans le Système d’Information

Dans une logique moderne de “composants logiciels”, à mille lieux de la vision archaïque “intégrée”, les processiels peuvent occuper une place majeure dans un Système d’Information intelligemment urbanisé.

Infrastructures-usages détaillé Le schéma joint est très utile pour comprendre l’architecture d’un S.I. construit dans une logique de composants.

La partie haute de ce schéma regroupe en quatre familles les “usages” :
- Bureautique 2.0, sujet souvent traité dans ce blog.

- Usages Web 2.0 innovants, que j’ai appelé les “sept piliers”, tels que blogs, Wikis ou réseaux sociaux.

- Processus métiers, spécifiques d’une entreprise, d’un secteur d’activité. C’est, par exemple, la production et la distribution d’énergie électrique chez EDF, processus qui n’intéresse que “moyennement” la BNP !

- Processus soutien, par nature génériques.  Revue de presse, gestion des vacances, achats de fournitures, gestion des budgets... Ces processus soutien, très variés, très nombreux, sont le champ privilégié des processiels.
Ils sont en effet, par nature, universels ; le processus budgétaire de Rhodia n’est pas fondamentalement différent de celui du Crédit Agricole.

Le message est à la fois simple et très fort :
“Pour tout processus soutien, il existe, ou il existera, des processiels de haute qualité qui permettent de répondre économiquement, rapidement et efficacement aux attentes des clients de ce processus soutien."


Zuora subscription SaaS Un dernier exemple de processiel : la société Zuora vient d'annoncer un processiel qui gére la facturation des ... éditeurs de processiels SaaS. Un SaaS au service des autres SaaS !

C’est une excellente nouvelle !
En faisant l’hypothèse, moderne et raisonnable, que pour la majorité des processus soutien, il existe des processiels, les DSI pourront consacrer l’essentiel de leurs ressources, de leur énergie aux seuls processus métiers.

En 2008, les bonnes nouvelles s'accumulent pour les DSI : Cloud Computing, SaaS, Processiels...
Petit à petit, les briques qui permettront de construire un Système d'Information performant, économique et flexible se mettent en place.
Un peu de patience et tout sera disponible !