Previous month:
septembre 2008
Next month:
novembre 2008

Microsoft enterre définitivement Vista pour les entreprises

Ballmer - skip vista is OK Bravo Microsoft ! Steve Balmer a entendu les messages forts transmis par les DSI des entreprises, grandes et moyennes, du monde entier.

Cela n’a pas du être facile, mais le message est clair :
“ OK, vous pouvez attendre Windows 7”
En ... sept mots, Steve Balmer a planté les clous qui ferment définitivement le cercueil de Windows Vista pour les entreprises.

Les lecteurs de mon blog ne seront pas étonnés de cette décision ; je l’avais souvent anticipée, , et entre autres.


Windows en entreprises : état des lieux

Plan to deploy Vista - Forrester Windows est le système d’exploitation archi-dominant dans toutes les entreprises, quelles que soient leur taille, leur secteur et leur pays.
Cette domination est encore plus forte que dans le grand public, où les Macintosh d’Apple font une percée remarquable.
Cette étude de Forrester Research le montre clairement.

- Windows XP est le plus répandu.
- Windows 2000 est le deuxième en part de marché.
- Windows Vista est déployé dans moins de 10 % des entreprises.

Tous les responsables informatiques se posent en permanence la question de savoir quand il faudra changer le système d'exploitation des postes de travail, et avec quelle version ; ce sont des chantiers longs, coûteux et dont la valeur ajoutée n’est pas évidente.


Quelle version de Windows, demain ?

Je fais l’hypothèse, pas déraisonnable, que Windows sera encore le système d'exploitation dominant des postes de travail dans les entreprises pendant la période 2009 - 2012.
Les trois solutions possibles sont maintenant bien identifiées :

Windows 7 Ultimate - Windows XP, que Microsoft maintiendra jusqu’en 2013, au minimum.
- Windows Vista : un échec, on oublie...
- Windows 7 : C’était le produit vedette de la conférence des développeurs Windows, WDC, qui c’est terminée le 30 octobre 2008.
La grande inconnue reste maintenant la date de sortie effective : les pronostics vont de septembre 2009 à mars 2010.

Pour un DSI raisonnable, ceci veut dire qu’il ne pourra envisager un déploiement de Windows 7 qu’à partir de 2011, dans deux ans. En clair, XP peut rester sur les postes de travail avant l’installation, éventuelle, de Windows 7.


Windows 7 : on y voit beaucoup plus clair

Windows 7 screen 2 Il se confirme que Windows 7 pourrait être un bon cru de Windows, comme je l’avais laissé entendre.
Face à la mauvaise presse de Vista, je suis frappé du bon accueil fait à Windows 7, avant même sa sortie. Une recherche simple sur Google, pour “windows 7”, donne déjà plus de 18 millions de réponses.

Les responsables informatiques n’auront aucun mal à s’informer sur le petit dernier de la famille Windows ; quelles pistes initiales :

Video Ballmer on W 7 - Interviewé parZDnet (qui publie aussi une version de mon blog), Steve Ballmer en a fait un éloge appuyé.

- Tous les participants de la conférence WDC sont repartis avec une version “pré-beta” de Windows 7 ; comme ils étaient plus de  6 000, il faut s’attendre à un déluge de commentaires.

- Une série complète d’images d’écrans de ces versions pré-béta est publiée sur ZDNet par Ed Bott, un blogueur connu.
- Microsoft dispose d’un blog Windows 7 à destination des développeurs.

Gartner on Windows support calendar Il n’y a plus que nos amis du Gartner Group pour dire aux entreprises que sauter Vista serait une erreur !
Au vu de la "pertinence" de leurs dernières prédictions et de leur difficulté à anticiper les innovations importantes, c’est plutôt une bonne nouvelle !
Il leur est difficile de se facher avec les grands éditeurs historiques et les DSI les plus intégristes qui sont leurs grands clients traditionnels.


Plan d’action 2009, pour un DSI raisonnable

A la veille de cloturer leurs budgets informatiques pour 2009, les DSI sont soumis à des pressions encore plus fortes que les années antérieures.
Dollar squeezed Le “poste” de travail représente souvent le “poste” de dépenses le plus élevé de leur budget.
Une stratégie efficace de maîtrise des coüts passe par quelques décisions simples :

- Maintenir en 2009 les versions de Windows existantes, XP ou 2000.

- Installer sur tous les PC un navigateur digne de ce nom ; Firefox 3 est aujourd’hui le plus raisonnable, mais Chrome de Google sera son challenger dès le mileu de 2009.
Ceci permettra de mieux comprendre les potentiels des “Client Web Riche” sur des usages Intranet et Internet.

- S’il est nécessaire d’acheter de nouveaux PC, choisir XP, sur des PC d’entrée de gamme.

HP Linux Netbook - Installer quelques Netbooks, à la fois sous Windows XP et Linux ; aider les utilisateurs à mieux comprendre les avantages et les limites de ces nouveaux outis.  Maintenant que tout le monde s’y met, y compris HP et Dell, les Netbooks deviennent “persona grata” en entreprise.


Plan d’action pour un DSI raisonnable, en 2010

Face au choix d’un système d’exploitation pour les PC existants, un responsable informatique aura, pour la période 2010 - 2013, trois grandes options :

Farniente - Garder les versions existantes, XP en priorité.

- Préparer un basculement sur Windows 7 : les tests seront réalisés en 2010 ou 2011, pour un déploiement éventuel dans l’année qui suit.

- Eliminer progressivement les PC classiques de son parc, pour les remplacer par des “CWR”, Client Web Riche, en priorité mobiles, équipés d’un excellent navigateur.  En pratique, cela signifie que le choix du Système d’Exploitation deviendra moins important que celui du navigateur.

Avec des solutions logicielles SaaS, des infrastructures “Cloud” et des postes de travail simplifiés, la vie des DSI devient, “un peu”, plus facile.

Système d'Exploitation sur poste de travail : un souci en moins !  Merci, Microsoft !


Innovation “Web 2.0”, un journal “papier”, lecteur de flux RSS !


Vendredi journal Aujourd’hui, 24 octobre, sort le deuxième numéro d’un nouvel hebdomadaire papier, “Vendredi”, disponible dans les kiosques pour 1,5 €.
Le tirage du premier numéro était supérieur à 200 000 exemplaires.



Le projet

Mon premier réflexe, face à une entreprise qui naît, est toujours d’applaudir. 
L’acte d’entreprendre doit être encouragé par tous et laissons le marché décider de la pertinence d’un projet.
C’est encore plus courageux quand il s’agit de lancer un hebdomadaire papier, par les temps qui courent, dans un monde où le numérique l’emporte de plus en plus sur le moléculaire, pour reprendre une expression chère à Didier Lambert, DSI d’Essilor.

Vendredi Numéro 2 Je vois au moins deux bonnes fées qui se sont penchées sur le berceau de ce nouveau-né :
- Des fondateurs, professionnels de la presse, anciens de “Courrier International” et de “Marianne”, deux titres qui ont réussi, ce qui n’est pas si fréquent.
- Un financement fort, de Pierre Berger : connaissant ses liens étroits avec le parti socialiste et Ségolène Royal, on ne peut qu’être à moitié étonné quand silicon.fr nous rappelle que “Vendredi” était déjà, il y a quelques années, le titre d’une revue hebdomadaire du ... parti Socialiste !

J’ai été très surpris par le format, pour le moins original, tout en longueur, en très grande longueur !
Je ne suis pas certain qu’il soit très bien adapté à une lecture dans la ligne 13 du métro à 18h, mais je fais confiance aux professionnels qui ont proposé cette maquette ; ils avaient certainement d’excellents arguments à faire valoir.
En tout cas, l’effet de surprise est garanti ; je ne connais pas d’autres titres qui utilisent ce format.


Principes

Netvibes en format papier ! c’est la première impression que j’ai eu en feuilletant “Vendredi”.
Cet hebdomadaire a comme sources d’information largement dominantes des pages Web et des blogs.
Je ne peux qu’applaudir ; c’est l’un des principes fondateurs du Web 2.0,  l’UGC (User Generated Content) ; c’est en plus une excellente idée sur le plan financier, car cela réduit au minimum les coûts de création de contenu !

La majorité des contenus vient des blogs ; je me pose au moins deux questions, sur les copyrights et la rémunération de ces blogueurs.

Dans ce numéro, il n’y a pratiquement pas de publicité, ce qui peut expliquer le prix de vente “élevé” de 1,5 € par numéro, pour huit pages.
Canard Enchainé On ne peut s’empêcher de penser au mode de fonctionnement du célèbre Canard enchaîné.
Je me suis précipité sur le Web pour savoir comment ce vaillant nonagénaire abordait le sujet et j’ai trouvé un site “spartiate ” qui dit fièrement :
Mais notre métier, c'est d'informer et de distraire nos lecteurs, avec du papier journal et de l'encre. C'est un beau métier qui suffit à occuper notre équipe.


Pour qui ?

C’est la question que je me pose depuis quelques jours, et je n’arrive pas à trouver une réponse satisfaisante ; j’ai beaucoup de mal à comprendre le positionnement de ce titre.

Regardons le marché potentiel :
Vendredi N2 Web - Les 50 % de français qui sont déjà sur le Web : ils peuvent trouver directement ces informations, "Vendredi" leur facilite la tache en ouvrant son site Web avec l’essentiel des liens.  Ce site fournit en plus des mises à jour... quotidiennes.
Ils sont de plus acculturés Web 2.0, utilisent Netvibes ou iGoogle, écoutent la radio et regardent la télévision grace à leur ordinateur.

Cyber - Les 50 autres % des Français qui n’ont pas un accès à Internet, chez eux ou sur leur lieu de travail.  J’ai du mal à imaginer qu’ils vont lire “Vendredi”, noter sur un calepin une adresse Web, si tant est qu’ils sachent ce que c’est, et aller au cybercafé du coin pour accéder aux blogs référencés.

J’ai aussi quelques inquiétudes sur les possibilités de référencement sur les moteurs de recherche avec un titre comme “Vendredi”.

Le succès de “Courrier international”, réel, tenait au fait que les informations reprises par le journal étaient très difficiles, et coûteuses à obtenir.  Ce n’est pas le cas pour "Vendredi".

Il y a peut-être une logique “longue traîne ” derrière ce projet ; le succès peut venir d’une petite partie des “sans-internet” qui souhaite s’initier à Internet ... sans ordinateur. Est-ce un marché suffisant pour assurer le succès de ce titre ?

Je souhaite, très sincèrement, que Vendredi continue à être publié, pendant de très nombreuses semaines.


Un CIGREF en pleine forme !

Salle 2 Le 9 octobre 2008, comme chaque année à l’occasion de son Assemblée Générale, le CIGREF (Club Informatique des Grandes Entreprises Françaises) recevait tous ceux qui comptent dans le monde informatique français ; plus de 400 personnes étaient présentes : DSI, éditeurs de logiciels, SSII, fournisseurs de matériels...

J’ai choisi, cette année, de privilégier trois exposés :
- Francis Aaron, DSI de Bolloré, sur les partenariats fournisseurs.
- La synthèse de Didier Lambert, Président du CIGREF jusqu’à cette réunion.
- L’exposé du nouveau Président.


Les grands partenaires fournisseurs du CIGREF

Aaron Dans un langage très clair et sans “langue de bois”, Francis Aaron, DSI de Bolloré et Vice-Président du CIGREF, a parlé de leurs relations avec les “grands” fournisseurs.

Il a donné des “notes” aux quatre partenaires “historiques” du Cigref, IBM, Microsoft, Oracle et SAP.

Les points sur lesquels les “peuvent mieux faire” ont été nombreux :
- Coûts de maintenance des logiciels.
- Complexité des contrats de licences.
- Absence de garantie des résultats dans les logiciels.
- innovations bien timides.

J’ai entendu, avec plaisir, le CIGREF mettre l’accent sur deux évolutions fortes des logiciels, les solutions Open Source et le ... SaaS, Software as a Service. 
Il est très encourageant de voir ces deux grands axes d’innovations mis en avant devant les représentants de l’offre de services, conseils et logiciels, qui étaient très présents dans la salle ; j’espère qu’ils entendront le message !

Five Horses Partenaires Cigref  Une des grandes annonces de la soirée a été que le club des partenaires privilégiés du CIGREF s’est enrichi d’un cinquième membre, Google.

Comme l’a souligné Francis Aaron, Google est devenu... incontournable pour les DSI des grandes entreprises.
J’ai aussi bien aimé ce double message :
- Les DSI du CIGREF ont beaucoup apprendre de Google.
- Le CIGREF peut apprendre l’Entreprise à Google.
Une relation “gagnant-gagnant” entre un fournisseur et ses clients, ce n’est pas si fréquent et je m’en réjouis.


La synthèse de Didier Lambert

Lambert 2 Fidèle à ses engagements, Didier Lambert, DSI d’Essilor, a confirmé qu’il abandonnait son poste de Président du CIGREF après un mandat de 2 années.

J’ai retenu quelques messages forts :

- Le CIGREF se porte bien.

- Le CIGREF est une association, unique au monde, de DSI qui y consacrent beaucoup de temps, bénévolement ; “On y travaille beaucoup !”

- Le rachat des grands éditeurs français (Business Objects et Ilog) par des entreprises internationales lui fait “mal au cœur”.
Il ne nous reste plus qu’un seul éditeur d’envergure mondiale ; il ne l’a pas cité, mais tout le monde a reconnu Dassault Systèmes.

Crisis - Dans un bel exemple de réactivité, l’Assemblée Générale du CIGREF a rajouté le thème de la crise financière à son ordre du jour.  Didier nous a rapporté qu’il n’y avait pas eu de réactions de “catastrophisme”, au contraire. 

Les DSI du CIGREF sont prêts à réduire les coûts, plus vite que prévu, mais il faudra aussi que ... les fournisseurs fassent un effort.

- Avec une pointe d’humour dont il a le secret, il a proposé une répartition “géographique” de l’outsourcing :
- Les machines au Nord, pour des raisons de refroidissement des centres de calcul.
- Les hommes au Sud, où les salaires sont plus bas.
Dans cette logique, être sur le 45ème parallèle, comme la France, n’est pas forcément un avantage ! (Ceci est un commentaire strictement personnel).

Les chaleureux applaudissements qui ont salué sa présentation montrent à quel point sa présidence a été appréciée ; il a fait du “très bon boulot”.
Merci, Didier !


Un nouveau Président pour le CIGREF

Didier Lambert a ensuite présenté son successeur, en faisant durer le suspense avec un portrait-robot en forme de rébus :
Ménard 4 - DSI d’un grand groupe international qui fait 24 milliards d'euros de CA.
- Un “non-ingénieur ”.
- Une longue expérience de l’international.
- De nombreux postes dans l’opérationnel.
- Un “grand” sportif, qui a passé à 16 ans une barre à 2,06 m.
- En un mot, un “non franchoulliard” (expression qui en fait sursauter plus d’un dans l’assemblée !)

Le nouveau DSI, choisi par ses pairs pour présider le CIGREF est :
- Bruno Ménard.
- Un jeune DSI, de quarante-quatre ans.
- Ancien élève de l’École Supérieure de Commerce de Lille.
- Vice-Président, Systèmes d'Information, Groupe Sanofi-aventis.

Il a choisi de mettre " L'usage compétitif des systèmes d'information ! " au cœur de sa présentation.
Un résumé de cette présentation était disponible le soir même sur le site du CIGREF ; encore un bel exemple de réactivité !

Présidents - Ancien & nouveau Je lui souhaite beaucoup de réussites, dans ce poste clef pour accroître la compétitivité des grandes entreprises françaises ; nul doute que Didier Lambert saura lui transmettre son expérience et son enthousiasme.

Il ne reste plus au nouveau Président du CIGREF à lui faire obtenir les “trois étoiles” de l’Informatique, comme l’a fait son homonyme, Bruno Ménard, responsable du restaurant l’Osier à Tokyo, et qui a décroché trois étoiles d’un coup dans le premier guide Michelin de cette ville !


Google : une vision gagnante, une stratégie “limpide” !

Strategy Cloud  L’actualité m’a amené à retarder de quelques jours la publication de ce texte, suite du post : “Google, des infrastructures et ... des satellites !”, qui faisait le point sur les investissements récents de Google dans différents domaines d’infrastructures Web.

La stratégie de Google peut se résumer en une phrase :

“Il y a beaucoup d’argent à gagner en investissant dans le Cloud !”



“Infrastructurus” vs “usus”

(Petit rappel)
Porte conteneur Infrastructures et usages sont les deux “composants” clefs d’un Système d’Information.  Les infrastructures servent de support aux usages.

Les infrastructures, pourquoi s’y intéresser ?
- Les utilisateurs du Web s’en moquent : plus elles  “transparentes”, mieux ils se portent.
- Elles nécessitent des investissements colossaux
- Les infrastructures coûtent et ... ne rapportent rien !

A l’inverse les usages :
- Apportent de la valeur aux clients du Web.
- Sont très “visibles” et proches des clients.
- L’éventuelle “création de valeur”, les bénéfices viennent des usages.

Oui, mais sans infrastructures, pas d’usages !

Le succès du Web, 1.0 et 2.0 est pour l’essentiel porté par des innovations d’infrastructures, qui induisent de nouveaux usages.


Infrastructures, leviers de la réussite du Web 2.0

La stratégie de Google est à la fois limpide et très intelligente : en investissant massivement dans tous les composants des infrastructures Internet, Google augmente le nombre de personnes qui y accèdent et le temps qu’elles y passent.

Où en est Google, en termes d’infrastructures ?

- Serveurs : Google Video for apps
 Problème réglé ! Google dispose déjà de la plus grande capacité mondiale et a une avance considérable dans le management et la gestion des performances de ces centres de calcul distribués.

Une illustration récente : tous les clients de la version professionnelle de Google Apps disposent maintenant de 3 Go par personne pour mémoriser des vidéos, sans augmentation de prix.

- Réseaux :
O3b satellite Google n’hésite pas à investir chaque fois que le marché ne va pas assez vite, à son gré ! Ceci tout en s’appuyant, chaque fois que possible sur les réseaux existants ; le réseau 03b, dont j’ai parlé dans mon précédent texte, ne couvre pas les pays développés de l’hémisphère Nord, où des solutions performantes sont déjà opérationnelles.

Un autre exemple : Google a annoncé au début de l’année 2008 qu’il participait à la construction d’Unity, un câble optique sous-marin USA-Japon, de 10 000 km.

- Postes de travail :
AlienWare Android  Avec Chrome, Gears, Android et le smartphone G1, Google commence un travail de sape qui permettra l’exécution performante de toutes les applications Web, professionnelles et personnelles, en toute indépendance des OS propriétaires traditionnels, Windows, MacOS, Linux ou Symbian.

Il faudra entre 3 et 5 ans pour que cet objectif soit atteint, mais le mouvement vers une domination des CWR, Client Web Riche, est en marche ; plus rien ne peut l’arrêter et Google n’hésitera pas à investir dans d’autres outils postes de travail s’il l’estime nécessaire.

Google l’a bien compris ! En aidant les acteurs d’infrastructures (Android pour les fabricants de téléphones) ou en se substituant à eux si nécessaire (O3b), Google fait tout ce qui est en son pouvoir pour assurer la croissance la plus rapide possible du nombre d’internautes.


Les usages

Google Search Ads Apps La baseline de Google est : “Search, Ads & Apps”, (Recherche, publicité et applications) comme l’expliquait il y a quelques semaines Eric Schmidt, son Président.

Search
Comscore search countries Combat gagné ! Malgré tous les efforts de Microsoft et Yahoo!, les numéros 2 et 3 du marché de la recherche, la part de marché de Google augmente inexorablement, tous les mois, dans tous les pays.

Dans une démarche pour le moins “surprenante”, Microsoft relance une campagne marketing offrant aux internautes de gagner des cadeaux s’ils font des recherches en ... utilisant le moteur de Microsoft.

Search payant Microsoft Fidèle à une démarche “mono marque intégrée” qui devient pathétique dans ses échecs, il faut, pour être éligible à cette campagne :

- Naviguer avec... Internet Explorer.
- Naviguer depuis un ... PC WIndows.
(la prochaine fois, faudra-t-il aussi envoyer les preuves d’achat d’une Xbox et d’une licence Office 2007 Ultimate ?)

Ads
L’essentiel des revenus de Google provient de la publicité sur Internet. 
Google Market share paid search Dans ce domaine aussi, le trou est fait ; ses concurrents n’arrivent pas à gagner du terrain sur Google.

Pour accroître ses revenus, Google a donc besoin que la part du marché publicitaire consacrée au Web augmente, au détriment des médias classiques.
Comment y arriver ? En augmentant le nombre d’internautes, dans le monde entier ; cqfd.

Apps
Rappel : Google Apps regroupe l’essentiel des outils “Bureautique” dont ont besoin les collaborateurs d’une entreprise pour... collaborer : messagerie, agenda, wiki, traitement de texte, tableur, présentation...

Nain - Goliath À la différence des marchés Search et Ads, Google est encore un “nain” sur ce marché, dominé dans le monde professionnel par Microsoft avec le duo Office-Exchange et IBM avec Notes-Domino.

Il faudra encore quelques années pour que les 1 200 millions d’utilisateurs actuels d’Office (50% payants, 50 %... autres) abandonnent leurs outils bureautiques 1.0 favoris, qui les ont accompagnés au cours des 15 dernières années.
Un beau chantier pour les équipes de Revevol !


Michelin, précurseur de Google ?

Old Bibendum Projetons-nous en arrière d’un siècle ! Une analyse historique de la stratégie de l’une des plus grandes entreprises françaises, Michelin, montre des similitudes frappantes avec celle de Google, aujourd’hui.

Comment accroître la consommation de ses produits, les pneumatiques, sur un marché en émergence ?
Il faut favoriser les usages de l’automobile, pour générer de la demande de pneumatiques ; comment ?
Les routes de l’époque (les infrastructures) n’étaient pas très accueillantes et il était difficile de s’y retrouver.

Michelin a eu deux idées de génie, en investissant dans :

Borne-michelin - Les premières bornes d’orientation (Search !), pour réduire le risque de se perdre et permettre aux conducteurs de prendre la route avec moins d’appréhensions.

Guide michelin - Les premiers guides Michelin (Flux RSS !) pour donner envie de voyager en sachant que l’on trouvera sur son chemin des mécaniciens, des lieux de vente de carburant, de bons restaurants et des hôtels de qualité.

Le premier guide, publié en 1900, était gratuit ; il est devenu payant en 1920, pour éviter que les lecteurs ne le jettent ! 
Est-ce un signe avant-coureur de ce qui pourrait se passer sur le Web ? Je n’en suis pas certain, mais la question mérite d’être posée.
Les guides ont évolués ; ils sont devenus un produit Michelin à part entière.

En faisant ces investissements, Michelin aidait aussi ses concurrents potentiels tels que Goodyear et ses partenaires, Renault ou Citroën (Open Source !).

Marathon C’était le prix à payer pour aider un marché en émergence à grandir.
En investissant massivement dans les infrastructures du Web, Google choisi une stratégie similaire ; tous ses concurrents, fournisseurs d’usages, peuvent aussi en profiter et... que le meilleur gagne !

Il ne reste plus à souhaiter à Google d’avoir une longévité au moins aussi grande que Michelin.
Dans le monde du Web qui évolue aussi vite, ce n’est pas évident !