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La première conférence européenne Cloud Computing, à Prague


Entrée cathédrale 2 s Prague, quelle belle ville !

C’était le lieu choisi par SYS-CON pour organiser leur premier congrès en Europe sur les thèmes Cloud Computing et Virtualisation.

Cloud Computing Prague Hilton SYS-CON se présente comme “the World’s Leading i-Technology Media Company” et organise de très nombreux congrès aux USA, sur le Cloud Computing, la Virtualisation, AJAX, SOA, et autres thèmes d’actualité.

Cloud Computing conference Santa clara 2 Le prochain congrès sur ces thèmes aura lieu à San Francisco en novembre 2009 et Jeremy Geelan, le responsable de ce premier congrès en Europe, m’a confirmé qu’une deuxième édition aura lieu en 2010, à la même période de l’année, dans un lieu non encore choisi.


Remarques générales

Room 2s Cette première édition européenne a réuni quelques centaines de participants, ce qui, compte tenu des circonstances économiques, est un bon résultat. C’était vraiment un congrès européen ; j’ai rencontré des Français, des Russes, des Espagnols, des Tchèques et beaucoup d’autres pays étaient représentés.


Cloud Sky bar 2s Je m’étais demandé pourquoi SYS-CON avait choisi l’hôtel Hilton (très Hilton !) pour ce congrès alors qu’il y a tant de superbes hôtels anciens à Prague. J’ai découvert pourquoi quand ... j’ai vu le nom du bar qui se trouve au 9e étage : “Cloud9 sky bar & Lounge !

Le programme était très riche, et il était impossible d’assister à toutes les présentations, car il y avait souvent trois conférences en parallèle.

Je ne vous parlerai pas de ma présentation, qui a été suivie par beaucoup de personnes ; vous pouvez trouver une copie de mes supports, ici.(en Anglais).
Je préfère présenter les trois thèmes qui m’ont paru les plus originaux, les plus d’actualité :
- Naissance de la Cloud Security Alliance.
- EyeOS, pour créer des “nuages privés”.
- Cloud Computing et Virtualisation.


Cloud Security Alliance

Cela a été, pour moi, l’intervention qui m’a le plus appris. Le conférencier, Jim Reavis, est l’un des initiateurs et le nouveau Président de la Cloud Security Alliance, une association qui a pour but de répondre à tous les défis potentiels de sécurité que peuvent poser les solutions Cloud Computing et SaaS.
CSA White paper Ils ont publié un remarquable document, en anglais, de 90 pages, qui fait l’inventaire de tous les défis de sécurité ; il est disponible, gratuitement, sur leur site.
C’est une lecture indispensable pour toute personne qui s’intéresse, comme client ou fournisseur, au Cloud Computing.

Cette association regroupe des acteurs de la sécurité, tels que PGP et Qualys, des clients tels que les banques Barclays et ING, des fournisseurs comme Dell, Sun (Oracle) ou HP.
Cette initiative est passionnante, car elle permet d’attaquer immédiatement les problèmes potentiels de sécurité, alors même que le mouvement vers le Cloud Computing n’en est encore qu’à ses débuts.

Il y a aussi deux lectures négatives possibles de ce document :
- Je vous l’avais bien dit, le Cloud Computing est plein de risques, il ne faut pas y aller !
- Ce document ne présente aucune solution à des problèmes potentiels graves, il est inutile !

Je préfère, vous vous en doutez, en faire une analyse positive ; plus tôt on aura identifié les risques, plus rapidement on sera capable de proposer des solutions.


Eye0S, une option Open Source pour des “Private Clouds”

Pau Garcia s Bravo à SYS-CON pour avoir invité le “benjamin” des conférenciers, Pau García Mila, un catalan de 22 ans ! (Ne lui dites surtout pas qu’il est Espagnol, il rectifiera immédiatement !).

A 17 ans, il a commencé à travailler sur EyeOS, un projet Open Source permettant de créer des “nuages privés”, qui ne mettent pas nos données entre les mains des grands clouds publics tels que Amazon ou Google. Il est, sur ce point, dans la droite ligne du discours de Richard Stallmann, gourou historique du “Free Software”, et qui mène une campagne acharnée contre le Cloud Computing.

EyeOS private vs public cloud J’ai un peu de mal à comprendre le positionnement d’EyeOS, mais l’initiative est sympathique et il est toujours encourageant de constater que la nouvelle génération des “Digital Natives” ne se borne pas à utiliser les outils du Web 2.0, mais est aussi capable de participer activement à leur conception et leur réalisation.


Cloud Computing et Virtualisation

Comme ils le font aux USA, SYS-CON avait regroupé dans la même conférence les thèmes “Cloud Computing” et “Virtualisation”.
Les raisons économiques sont évidentes :
- Un marketing plus efficace.
- Un plus grand nombre d’exposants potentiels
- Des participants plus nombreux, sans doubler le coût de la manifestation.

Future 5 public, 500 private clouds Sur la complémentarité de ces deux thèmes, deux thèses opposées se sont “confrontées” pendant le congrès, et méritent qu’on approfondisse le sujet :
L’un des intervenants a fait un prognostic “dérangeant” :


En 2015, il n’y aurait que 5 nuages publics et 500 nuages privés !

- Cloud Computing et Virtualisation sont “cousins germains”.
- Cloud Computing et Virtualisation sont deux thèmes disjoints, souvent en opposition.

Ce n’est pas, à mon avis, un sujet anodin, car il sera au centre de nombreux débats dans les années qui viennent. J’aurai l’occasion d’y revenir souvent.

Les partisans de la première approche sont pour l’essentiel des fournisseurs historiques, qui voient dans la virtualisation et la création de “nuages privés” la possibilité de continuer à commercialiser leurs solutions existantes.

Je suis un grand fan de la virtualisation, qui permet à une entreprise d’optimiser ses ressources, réduire ses budgets et sa consommation électrique. Je suis moins convaincu de la pertinence du concept dans une véritable logique Cloud Computing.

VMWare Best platform for building clouds VMWare, l’un des sponsors de cette conférence, fait partie des défenseurs de cette approche, et c’est logique. VMWare, comme tous les “Gold Sponsors”, a eu droit à deux conférences “keynotes”, et l’un des thèmes clefs était :

“Construisez votre nuage avec nous”.

“Build Cloud Infrastructures ?”
Oui, mais qui ?
- Les fournisseurs industriels de Cloud Computing, tels que Amazon et Google. C’est l’un de leurs métiers de base et une source de compétitivité. Il suffit de voir comment ces grands fournisseurs protègent leurs “secrets de fabrication” pour s’en rendre compte.
- Les entreprises. L’un des avantages du Cloud Computing est justement de permettre aux entreprises de ne pas se poser de questions d’infrastructures et de laisser les professionnels s’en occuper.

Construire son Cloud, ce sont quand même des mots en opposition !

Je vous propose donc une première topologie des solutions mise à la disposition des entreprises :

- Cloud Computing, l’original. L’entreprise cliente ne se pose aucune question sur les infrastructures et les outils utilisés et n’a aucun pouvoir sur le prestataire pour lui proposer ou imposer ses choix.

Private Clouds - Private Clouds : L’entreprise gère ses infrastructures, les optimise, s’appuie sur la virtualisation et peut même “externaliser” une partie de ses infrastructures, par exemple en cas de surcharge.
C’est le point de vue de VMWare qui parle de “Cloud” sous la responsabilité des équipes informatiques, qu’ils soient internes ou hébergés

Derrière ces différentes visions du Cloud Computing, se cachent des enjeux techniques et financiers majeurs, ne l’oublions pas.
Les partisans des “private clouds” vous annoncent qu’il est possible d’aller vers des “Clouds publics”, mais en garantissant la réversibilité de cette décision. En clair, vous pouvez “y aller sans y aller !” et revenir en arrière.

Bus reversible C’est à mon avis, une contre-vérité profonde. Les solutions industrielles de Cloud Computing professionnelles, proposées par des Google ou Amazon, sont construites sur des techniques propriétaires, en particulier pour la gestion des données.

C’est rendre un mauvais service aux entreprises que d’essayer de leur faire croire qu’elles pourront, facilement, faire marche arrière.

Cette “réversibilité” est, en pratique, une sympathique, mais dangereuse illusion !

Tous ceux qui souhaitent en savoir plus sur cet événement peuvent consulter ce site, où ils trouveront aussi de nombreuses photos des participants.


Arrêtez immédiatement vos déploiements de Vista, dixit... Microsoft


Hasta la vista En avril 2006, j’écrivais sur mon blog “Hasta la Vista”, première alerte sur l’arrivée prochaine de Windows Vista.

En septembre 2006, je demandais aux DSI de choisir leur camp, en leur suggérant “fortement” de ne pas déployer Windows Vista.

Inutile de vous dire que les commentaires n’étaient pas tous positifs et que quelques DSI, heureusement très rares, ont succombé aux sirènes de Microsoft et pris la décision de déployer ce nouveau système d’exploitation sur leurs PC.


Qui croire ? Louis Naugès ? Microsoft ?

Mais... les messages changent, du coté de .... Microsoft !

Corbillard Vista En octobre 2008, Microsoft, par la voix de Steve Balmer, commençait à reconnaître l’échec de Vista dans le monde professionnel.

Le dernier clou du cercueil Vista a été enfoncé le 11 mai 2009, par l’un des plus hauts responsables de Microsoft, Bill Veghte, senior vice president for Windows business lors d’un congrès majeur de Microsoft, Tech•E.d 2009 USA

Veghte Je cite :
“If you're just starting your testing of Vista, with the release candidate (Of WIndows 7 ndrl) and the quality of that offering, I would switch over and do your testing on the release candidate, and use that going forward.”
(Si vous venez de commencer vos tests de Vista, avec l’arrivée de la Release candidate de Windows 7, et la qualité de cette solution, je prendrais la décision de déplacer immédiatement les tests vers cette release candidate et de continuer maintenant dans cette direction”).

Et s’il m’arrivait, parfois, de bien anticiper les évolutions et les décisions stratégiques à prendre pour construire un Système d’Information performant ?

Je suis heureux de pouvoir démontrer, à ceux qui m’accusent souvent d’être un “anti Microsoft primaire”, que Microsoft et moi avons, au moins sur ce sujet, la même opinion :

     Windows Vista n’a aucun avenir dans le monde professionnel


DSI : Décisions immédiates concernant Windows Vista

DSI, soyez rassurés ! Microsoft vous le recommande !
Vous pouvez faire l’impasse sur Windows Vista.

Face à Windows Vista, les entreprises sont aujourd’hui dans trois situations différentes :

Gros jean comme devant - Déploiement réalisé ou très avancé : Désolé, mais les énormes investissements réalisés, les perturbations apportées à des milliers d’utilisateurs, qui n’en demandaient pas tant... n’auront servi à rien.
Pour les DSI impliqués dans ce naufrage, les prochaines réunions avec leur comité exécutif risquent d’être agitées !

Précipice mouton - Déploiement planifié ou en phase de démarrage : On arrête tout ! On tire le signal d’alarme !  On ne saute pas dans le précipice !
Même dans les entreprises qui calquent leur stratégie Système d’Information sur celle de Microsoft (mais si, il en existe, je les ai rencontrées), personne ne reprochera plus à un DSI d’arrêter un projet qui mènait l’entreprise droit dans le mur, maintenant que Microsoft “l’autorise” !

J’aimerais bien assister aux prochaines réunions de la Direction Générale de la société Avanade, bras armé d’Accenture pour déployer les solutions de Microsoft ; les prévisions de CA relatives à Vista doivent prendre la “direction du Sud” avec une très forte pente.

Winner - Aucun déploiement de Windows Vista prévu : DSI, votre jour de gloire est arrivé !

Vous pourrez parader devant vos collaborateurs, vos dirigeants, vos utilisateurs, en expliquant que vous aviez brillamment anticipé la décision de Microsoft et l’abandon précoce de cette version de Windows.


L’après Windows Vista : quelles décisions, en 2009 ?

Maintenant que Windows Vista a disparu de vos radars prévisionnels, quelle est la prochaine décision raisonnable pour un responsable informatique ?

Relax J’ai une très bonne nouvelle : elle tient en trois courtes phrases !
- Relax !
- Ne touchez pas au système d’exploitation de vos PC pendant 12 mois !
- Reposez-vous la question au milieu de l’année 2010.
Ceci vous laissera plus de temps pour répondre à des défis immédiats, autrement plus stratégiques, tels que les possibilités de réduire fortement le coût de votre S.I en mettant en œuvre vos premières solutions SaaS et Cloud Computing.

Relax, pourquoi ?
Vous pouvez éliminer de vos préoccupations immédiates ce sujet. Windows 7, la prochaine version de cet OS, pourrait apparaître sur les PC grands publics à la fin de 2009, juste à temps pour les ventes de Noël. Ce n’est absolument pas garanti.

J’imagine que Dell, HP, Acer et les autres doivent se poser beaucoup de questions sur leur stratégie de vente pour le dernier trimestre de 2009.

Quelle version Windows
Quelles seront les versions à proposer sur les Netbooks, les PC portables, les PC de bureau ? Comment communiquer efficacement sur les avantages respectifs de chaque version ? Comment gérer les demandes des clients qui souhaiteront garder l’une des trois versions sur leurs nouveaux PC ?

Pour les entreprises, les premières versions opérationnelles de Windows 7 devraient être disponibles mi 2010.
OS vs Navigateur On y verra beaucoup plus clair d’ici là, non seulement sur la pertinence d’une éventuelle migration vers Windows 7, mais, surtout, sur les rôles et les poids respectifs des systèmes d’exploitation et des navigateurs sur les objets d’accès de demain.

Ce sera le thème d’un très prochain texte sur mon blog.

D’ici là, ne boudez pas votre plaisir, profitez de quelques mois de tranquillité pour vous et les utilisateurs de PC dans votre entreprise ; laissez les travailler en paix avec leur fidèle Windows XP.

Ayons quand même une petite pensée pour ces millions de clients grand public condamnés, encore pour de longs mois à subir Windows Vista, qui leur est imposé par l'immense majorité des fournisseurs de PC.


Google Apps dans les grandes entreprises : Valeo “sort du placard” !


Logo VALEO Discrétion ? Précaution ? Peu importe la raison de ce long silence ; Valeo vient de publier un communiqué officiel qui confirme une information que beaucoup d’entre nous connaissions depuis longtemps, mais ne pouvions pas divulguer :

Valeo aura, fin 2009, migré l’intégralité de ses 30 000 utilisateurs
de postes de travail sur Google Apps Premier Edition.


Une annonce qui a fait le tour du monde !

Phileas En moins de 24 heures, cette annonce a été reprise par des dizaines de sites Web !
En utilisant une des nouvelles fonctionnalités avancées de Google Search, qui permet de ne chercher que sur les dernières 24h, j’ai trouvé 77 références sur la recherche “google valeo”.

Parmi les nombreux supports qui ont parlé de Valeo et Google, on trouve :
- Le journal du Net
Techcrunch Valeo - Le blog de Techcrunch
- Cnet.com
- BusinessWeek
- Et, bien sûr, le site de Revevol !

Pourquoi autant de réactions ? Il y a deux analyses possibles, diamétralement opposées :
Migration

- C’est une nouvelle majeure, le signe que les grandes entreprises vont, massivement, migrer leurs solutions bureautiques et de communications vers des outils “Participatique” sur le Cloud !

- C’est la démonstration que les solutions Bureautique 2.0 sur le Cloud ne sont pas encore mures ; faire autant de bruit sur une entreprise qui ne représente “que” 30 000 utilisateurs montre bien à quel point ces solutions sont encore marginales.
(Rappel : on estime que 600 à 700 millions de personnes utilisent encore aujourd’hui une version officielle de Microsost Office).


Historique du projet Valéo - Google Apps

Chut J’attendais avec impatience que Valeo officialise ce projet, car j’étais tenu par le devoir de “réserve” et ne pouvais pas parler de sa genèse. 

Je pense qu’il est intéressant, pour des responsables informatiques de grandes organisations, de comprendre comment est né et a évolué ce projet majeur, le plus important déploiement de Google Apps dans une entreprise, tous pays confondus.

- Octobre 2006 : François Blanc, DSI du groupe Valeo et Hervé Dumas, responsable “office solutions”, me demandent d’animer un séminaire devant tous les responsables informatiques du groupe Valeo.

- Novembre 2006 : Laurent Gasser, aujourd’hui Directeur Général de Revevol, participe chez Google, à Montain View en Californie, au premier séminaire de formation à une offre non encore officielle, qui deviendra ensuite Google Apps.  C’est le seul européen présent à ce séminaire.

- Novembre 2006 : Je contacte immédiatement une dizaine de DSI que je connais personnellement et que je sais être ouvert à l’innovation pour leur proposer de participer à un programme mondial de “Early Adopters” pour tester ce nouveau service.
Avec Essilor, L’Oréal, SMABTP, Médiamétrie et quelques autres, Valeo accepte immédiatement cette proposition.

Lancement Google Apps 02:2007 - Février 2007 :  Les “Frenchies” représentant la majorité des entreprises mondiales ayant signé pour ce programme, Google décide d’annoncer officiellement Google Apps en France.

Mars-juin 2007 : Valeo lance trois POC (Proof Of Concept), des plateformes de démonstration "office solutions" pour remplacer ses outils existants.

Course chevaux_m IBM et Microsoft sont bien sûr consultés, ainsi que Google. Valeo demande aux équipes de Revevol de prendre en charge le POC construit autour de Google Apps et quelques autres outils complémentaires.
Les différentes solutions sont présentées, pendant plusieurs jours, à des groupes de managers, d’utilisateurs et d’informaticiens.

La solution Google arrive largement en tête !

Janvier 2008 à  juin 2008 : Durant cette période :
Negociation - Des groupes pilotes testent la solution et remontent à la DG de Google Enterprise leurs commentaires et demandes de modification.
- Les négociations sur les dimensions financières et juridiques ont lieu entre Google et Valeo (Ce n’est pas le plus facile !).
- La Direction Générale de Valeo prend la décision de basculer toute l'entreprise sur Google Apps.

- Février 2008 : A la suite du feu vert donné par la Direction Générale de Valeo, CapGemini est contacté pour prendre en charge le déploiement opérationnel de la solution dans les 27 pays où Valeo est présent, Revevol étant sélectionné pour accompagner Valeo dans les dimensions de management du changement.

- Mai 2009 : Valeo officialise son choix Google Apps et confirme que le déploiement sera terminé en 2009, pour les 30 000 collaborateurs concernés.


Une première analyse de cette mise en œuvre de Google Apps

Je ne reviendrai pas sur les caractéristiques des solutions Google Apps, dont j’ai souvent parlé dans ce blog. On peut aussi visiter le site de Google pour en connaître les fonctionnalités précises.

Le communiqué de presse de Valeo est très clair quand il exprime les principales motivations qui les ont amenés à faire ce choix :

Saving - Forte réduction des coûts administratifs ; c’est le point clef du communiqué. C'est un argument auquel sont très sensibles tous les dirigeants, surtout dans le contexte économique difficile actuel. 
A 3 euros par personne et par mois, tout compris, difficile de trouver mieux et moins cher !

- L’amélioration de la productivité des 30 000 utilisateurs. Valeo a déjà trouvé, lors des premiers mois de déploiement, de très nombreux exemples concrets d’augmentation de la productivité dans les différents métiers de Valeo.

Collaboration - Google Apps est le leader mondial des outils “nativement” participatique, depuis le traitement de texte à la messagerie en passant par l’outil “Sites” qui permet de créer rapidement des espaces partagés de type wiki.
Valeo a aussi trouvé rapidement de nombreux usages professionnels à la possibilité de partager des vidéos (3Go par personne x 30 000 personnes = 90 Teraoctets de vidéo).

Coq-francais Pourquoi le cacher ? Je suis très heureux que des entreprises françaises, comme Valeo, démontrent que nous sommes aussi capables de prendre le leadership mondial dans les usages innovants des outils informatiques.

Ce qu’a réalisé Valéo, des dizaines d’autres entreprises, petites, moyennes et grandes sont en train de le mettre en œuvre en ce moment avec Revevol. Le plus souvent, comme vient de le démontrer Valeo, elles préfèrent attendre pour en parler d’avoir obtenu des premiers bénéfices démontrables.

SaaS User Group Dans quelques jours, Revevol organisera la deuxième réunion d’une association que nous avons contribué à créer, le “SaaS User Group”.
Cette association regroupe un nombre restreint de grandes organisations européennes qui ont commencé à déployer des solutions SaaS, Software as a Service, dans tous les domaines du Système d’Information. 

Ce ne sera pas un club d’utilisateurs d’un seul produit ; on y trouvera des clients de Google, mais aussi de solutions CRM, gestion de ressources humaines ...
Hervé Dumas, qui a brillamment mené le projet Google Apps de Valeo depuis le début, a accepté d’en être le premier Président.

Arme au pied Je suis persuadé que l’annonce de Valeo va accélérer les décisions de très nombreux dirigeants, de très nombreux DSI qui, rassurés par cet exemple, ne voudront pas priver plus longtemps leurs entreprises des bénéfices tangibles et immédiats d’une migration de leurs solutions “héritages” vers Google Apps.

Revevol est prêt, l’arme au pied, pour vous accompagner dans ce voyage passionnant !


Très haut débit : Quand ? Comment ? Pour quels usages ? (Cinquième partie). Dimensions financières


Réseaux & dollars Dans un premier texte, j’ai posé la problématique du Très Haut Débit (THD).

La deuxième partie a présenté les quatre principales technologies filaires qui permettent d’obtenir du THD.

La troisième partie a fait le point sur les cinq principales solutions sans-fil qui permettront, d’ici à 2013, de proposer du THD.

Dans la quatrième partie, j’ai sélectionné les solutions qui devraient s’imposer, selon les contextes.

Il reste à analyser les dimensions financières, vues à la fois par les clients, particuliers et entreprises, les fournisseurs de solutions et les états.

Pas simple, mais essentiel si l’on souhaite l’arrivée la plus rapide possible du THD, ce qui est mon souhait.


Client particulier

Grand Public Janus Je propose de commencer par le point de vue du “client particulier” ; ce sont les plus nombreux et ce sont aussi, pour beaucoup, des personnes qui vont utiliser le THD dans leurs activités professionnelles, où il pourrait être tenté d’utiliser les .... mêmes outils.

La France est l’un des pays où l’accès à l’ADSL est le moins cher du monde, en grande partie grâce aux actions du FAI (Fournisseur d’Accès Internet) Free avec son message d’une simplicité aveuglante : tout le haut débit pour 30 € !

Toutes les box Les consommateurs ont très bien compris le message, trop bien aux yeux des autres opérateurs, mais il est devenu impossible de faire marche arrière.

Les FAM (Fournisseurs d’Accès Mobile) ne peuvent plus ne pas adopter la même démarche !
Nous allons donc vivre une époque “géniale” :
- Le THD filaire à 30 €.
- Le THD sans-fil, LTE ou WiMAX à .... 30 €, aussi !

Il y aura bien sûr des écarts de +/- 10 € autour de ce chiffre, mais le principe du forfait pour un accès données illimité en mode filaire et sans-fil restera la norme.
N’oublions surtout pas qu’il y a déjà 4 milliards de clients de téléphones mobiles, voix, et que beaucoup d’entre eux sont prêts à prendre un forfait données illimité.

Faisons un peu de “technologie fiction” en se projetant en 2013.

Usages THD 2013 Je serai équipé, à minima, d’un smartphone TDH sans-fil avec un abonnement forfaité à 30 €. Comment l’utiliser, intelligemment ?
- Ce sera mon outil de base pour tous mes déplacements, tous mes usages en mobilité, dans les trains, les métros et les avions.
- Toutes mes communications voix (oui, il en restera !) seront évidemment en VoIP, par Skype ou toute autre solution, et l’abonnement voix aura disparu du catalogue des opérateurs !
- Ce smartphone me servira, cela va de soi, de “modem” pour mon PC portable, que ce soit un PC, un Mac, un Netbook ou un MID tels que les nouveaux MaxiIPhone qui seront disponibles avant la fin 2009.  Je pourrai ainsi utiliser, plus confortablement, un outil disposant d’un écran plus grand et d’un clavier plus confortable.
- Je pourrai aussi récupérer la carte SIM pour l’installer dans un mini boitier WI-Fi pour partager l’accès THD avec toute ma famille, dans ma maison de campagne, dans la résidence que j’aurai louée pour les vacances ou dans une chambre d’hôtel. Il est même probable que ce minirouteur Wi-Fi pourra se connecter sans fil à mon smartphone, sans même avoir besoin de déplacer la carte SIM.

Il va alors se poser une question “intéressante” à toutes les familles ?
Combien d’abonnement THD faut-il acheter ?
- Un par personne ?
- Un par lieu de résidence ?
Dépenses France Telecoms La réponse n’est pas évidente ! Prenons l’hypothèse d’une famille de 4 personnes qui ont, chacune un abonnement THD sans-fil, ce qui représente un dépense de 120 €/ mois, soit environ 1 500 €/an.
Aujourd’hui, le budget télécom moyen d’une famille française est déjà proche de 100 €/mois, pour des capacités bien moindres.

Si chacun peut continuer à utiliser son abonnement THD sans-fil quand il est chez lui, et même le partager avec les autres membres de la famille, alors... pourquoi payer, en plus, un abonnement de type xDSL chez soi ?

Si ce scénario n’est pas totalement aberrant, alors les opérateurs “historiques”, qui continuent à obtenir des rentes très élevées pour leurs infrastructures “cuivre” depuis longtemps amorties, ont beaucoup de souci à se faire.

Foyers US mobile only Garderiez-vous une ligne téléphonique fixe si elle ne servait qu’à des échanges de voix
? Aujourd’hui, nombreux sont ceux qui ne la gardent que parce qu’elle fournit un accès haut débit à Internet.
Le mouvement est déjà bien entamé aux USA, car l’Internet par le câble TV y est très répandu et permet de se passer d’ADSL.

Je pense quand même que, pour des raisons de confort d’usage, beaucoup de familles décideront de conserver un accès filaire THD à 30 €/mois, surtout si c’est de la fibre optique qui sera, souvent, plus rapide.

Résumé : quel sera le budget télécommunication d’un foyer, en 2013 :

                 Budget télécom familial moyen = (N+1) x 30 € / mois

Où N est le nombre de personnes partageant le foyer, ayant plus de 5 ans, et moins de 95 ans.


Entreprises

J’ai, depuis le début de cette série de textes, fait la différence entre les grands et les petits sites professionnels.

Coûts THD professionnels Pour les petits sites professionnels, le calcul du budget sera ... simplissime !
Un accès THD sans-fil = 30 € /mois.

Cet accès sans fil sera utilisé avec un boîtier Wi-Fi qui fournira une excellente couverture à tous les collaborateurs.
Prenons l’exemple d’une banque ayant 1000 agences ; son budget télécom agences sera de 360 000 € / an. 
Ce chiffre devrait faire très plaisir aux responsables réseaux des grandes banques qui payent, aujourd’hui, beaucoup plus pour des vitesses rachitiques.

J’entends déjà les cris que vont pousser les professionnels en me parlant de sécurité, de garantie de service...
Comment, par exemple, continuer à fonctionner si le réseau sans-fil de l’opérateur choisi par la banque ne donne plus signe de vie ? La réponse est ... très, trop simple !
N’oublions pas que 100 % des collaborateurs de la banque qui travaille dans l’agence affectée viennent travailler avec un accès THD sur leur mobile. Il suffira qu’un seul d’entre eux ne soit pas fourni par le même opérateur et qu’il le mette, provisoirement, au service de la banque, pour que le problème soit réglé !

Pour les grands sites professionnels, la solution retenue sera d’installer un ou plusieurs liens THD fibre optique en mode Ethernet Last Mile ou Man Ethernet, selon la distance.
Je pronostique les coûts suivants : (J’assume le risque de me tromper)

- Liens THD en mode MAN Ethernet : 300 à 500 €/mois pour 1 Gbit/s.
- Liens THD en mode MAN Ethernet : 1 000 à 2 000 €/mois pour 10 Gbit/s.
- Liens THD en mode MAN Ethernet : 10 à 20 K€/mois pour 100 Gbit/s.

RIP - PABX Et la voix ? Elle sera, c’est évident, transportée en mode VoIP sur les mêmes réseaux Ethernet / IP que les données.
Et la téléphonie, et les centraux téléphoniques ? La ToIP (Téléphonie sur IP) sera généralisée et offrira l’essentiel des services nécessaires, aujourd’hui proposés par de coûteux centraux téléphoniques qui auront rejoint les machines à écrire au musée des antiquités de l’informatique.

J’ai, vous l’avez compris, un peu trop simplifié la situation ! en 2013, il y aura encore quelques services complémentaires à payer, tels que le MPLS (Multiple Label Switching), pour garantir une bonne qualité de service et de priorité aux flux sensibles, la voix ou la vidéo, mais tous les opérateurs seront capables de fournir ces services.

En résumé :
Cost busters La pénurie actuelle de bande passante, endémique dans l’immense majorité des entreprises en 2009, aura disparu en 2013.

Les tarifs, prohibitifs, auxquels sont commercialisées des bandes passantes anémiques en 2009 auront été remplacés par des forfaits raisonnables THD, le Gbit étant la base minimale pour les grands sites.


Opérateurs, filaires et sans fil

Debit-credit J’ai présenté l’équation financière du THD du point de vue des clients, particuliers et professionnels.
Ce sera bien sur la même équation, vue des opérateurs filaires et sans-fil, ce qui sort des poches des clients entrant dans celles des opérateurs.

- Est-ce qu’ils vont tous accepter, de gaité de cœur, les joies du “forfait généralisé” ?
- Est-ce qu’ils vont tous comprendre, rapidement, que c’est la demande évidente de tous les clients, et qu’il faudra y répondre ?

C’est peu probable !
Je vois apparaître deux grandes mutations intéressantes :

- Fournisseurs de réseaux filaires
ce sont les premiers à s’être convertis au tarif forfaité, en priorité pour le grand public. Ceci n’empêche pas les bons acteurs du marché, tels que Free, d’avoir des marges brutes supérieures à 50 % !
Beaucoup vont souffrir de la forte réduction des usages THD passant par le filaire cuivre téléphonique, mais ils pourront compenser, partiellement, par le THD sur fibre optique.

- Fournisseurs de réseaux sans-fil, en clair, opérateurs mobiles.
Ce seront les plus réticents à accepter le principe du forfait généralisé, alors que ce sont eux qui ont le plus à y gagner !
Comme ils l’ont fait avec la téléphonie voix classique, où le GSM marginalise de plus en plus le fixe, ils peuvent jouer à fond la carte du THD mobile.

ITU on mobile phones Par rapport aux premières heures de la téléphonie mobile, ces opérateurs ont un avantage concurrentiel majeur : ils ont déjà des dizaines de millions de clients à qui ils peuvent, rapidement proposer de nouveaux services !

Les opérateurs sont de plus en plus filaires et sans-fil : l’arrivée de la BBox chez Bouygues en est un exemple récent.
A eux de proposer, rapidement à leurs clients, grand public et professionnels, des offres “intelligentes” THD qui .... optimisent le rapport Valeur/Coût pour leurs clients !

Les premiers à le faire auront un avantage concurrentiel durable, mais quels sont ceux qui seront capables d’une véritable démarche de rupture, à la “Christensen” ?


Gouvernements

Lobbying2 En ces périodes économiques difficiles, nombreux sont les acteurs économiques, opérateurs, fournisseurs de composants, régions... qui exercent un “lobbying” très actif sur le thème du Très Haut Débit.

Je suis personnellement persuadé que le THD est une priorité d’investissement pour des pays comme la France, où de trop nombreuses entreprises sont pénalisées par l’absence de haut débit aujourd’hui, ou par les coûts indécents auxquels il est parfois proposé, sous couvert d’une “qualité professionnelle”.

On parle beaucoup d’une quatrième licence mobile en France, avec des nouveaux acteurs comme Free ou Virgin Mobile qui sont pour et, surprise, FT, SFR et Bouygues Telecom pas vraiment emballés !

Grenelle Haut débit On parle aussi beaucoup d’un plan fibre optique, dans le cadre de la LME, “Loi de modernisation de l’économie”.
J’ai même entendu parler d’un “droit à la fibre optique !
Est-ce que ce n’est pas confondre l’objectif, le THD, et “La” solution, la fibre optique ?
La vision “ambitieuse” de ce plan est d’avoir ...  4 millions d’abonnés à la fibre en 2012.

Au mois de septembre 2009, se tiendra au CNIT la Défense à Paris le salon “ODEBIT 2009”, dont l’un des thèmes forts est :
Le premier FiberCamp européen.
Le nombre d’organismes “Bleu Blanc Rouge” qui en sont partenaires est impressionnant.

Et si c’était, au contraire, un plan ... ringard” ?

Fin 2012, nous pourrions avoir, plus vite, moins cher, entre 15 et 30 millions d’abonnés THD sans-fil !

France Hot Country Ouvrir une quatrième licence, sous réserve que l’opérateur propose immédiatement du LTE ou du WiMAX mobile, aider les trois opérateurs historiques à basculer aussi vite que la Suède et d’autres pays tels que la Corée, ce sont, à mon humble avis, de très loin les meilleures solutions pour doter l’économie française d’une infrastructure THD de pointe.

Démodés, les HotSpots Wi-Fi ! Vive les “Hot Countries” LTE/WiMaX !

La demande, formulée, par l’ARCEP, de partage des investissements dans les nouveaux réseaux entre les opérateurs va dans le bon sens.

J’ai de plus en plus de mal à me convaincre que des investissements dans les travaux de génie civil sont très intelligents, alors qu’ils représentent 80 à 90 % des coûts de “fibrage” de la France.


Une rapide synthèse

Merci de votre patience, à vous tous qui ont attendu un mois pour voir se terminer cette longue série de cinq textes sur le THD, le Très Haut Débit.

Optimism La synthèse tient en peu de mots :

Optimisme : le THD sera là, en 2013, pour une grande majorité de la population.

Espoir : Les acteurs de marchés tels que l’ADSL ont montrè qu’ils pouvaient être à la fois compétitifs et rentables.

Rapidité : 2013, c’est demain ! Il faut se préparer, aujourd’hui, à l’idée que le THD sera disponible, partout, économiquement !

Je voudrais terminer cette série en remerciant tous les participants des séminaires “Passeport Réseaux et Télécoms” que j’anime pour CapGemini Institut et qui m’ont beaucoup aidé, par leurs questions, à mieux formaliser les réponses aux questions complexes que j’ai abordé dans ces textes.