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Météo informatique : Tsunami Cloud/SaaS à l’horizon ! Troisième partie : postes de travail, objets d’accès

Météo informatique : Tsunami Cloud/SaaS à l’horizon ! Deuxième partie : serveurs


Waves many Après un premier texte qui a planté le décor d’un Tsunami Cloud/SaaS qui va déferler sur toute l’industrie informatique, je vous propose d’analyser l’un des premiers secteurs qui est touché par cette vague, celui des serveurs.


Les deux familles de “Cloud”, Public et Private

Dans une démarche Cloud Computing “native”, les entreprises clientes ne contrôlent pas les serveurs qu’elles utilisent ; elles consomment de la puissance informatique à la carte.

Private & public cloud Face à cette révolution, cette menace, les acteurs historiques du monde des serveurs ont eu une merveilleuse idée marketing, en inventant le terme “Private Cloud” ! Le cloud initial devient alors le “Public Cloud”. Ceci a un autre avantage ; on dévalorise la concurrence en laissant entendre que si le cloud est “public”, il ne peut pas avoir la qualité professionnelle !
Rien n’est plus faux, mais le marketing fait des miracles !

Depuis que l’informatique existe, des entreprises ont construit des centres informatiques privés où elles hébergent leurs serveurs.
Elles ont aussi, souvent, confié la gestion de ces centres informatiques à des sociétés spécialisées en les faisant héberger par de grands acteurs tels qu’IBM ou Orange.
l’expression “Private Cloud” permet de redonner un nom plus moderne à l’existant informatique des entreprises, ni plus, ni moins.


Evolution des “Private Cloud”

Empty-data-center La virtualisation des serveurs est le nouveau champ d’action des défenseurs des “Private clouds”. Cette évolution, très forte, permet d’optimiser l’utilisation des serveurs donc d’en... réduire le nombre.

L’un des exemples emblématiques français est celui d’Essilor, qui, après avoir virtualisé ses serveurs, en utilise... 20 fois moins !

Ce n’est pas, on s’en doute, une très bonne nouvelle pour les constructeurs de serveurs !


Evolution du Cloud (public)

Face aux “minicentres de calcul” du “Private cloud”, les grands acteurs du Cloud Computing, Amazon, Google et Microsoft (bientôt avec Azure) construisent de véritables usines informatiques très puissantes.

Google Server Google en est un excellent exemple ; depuis la création de l’entreprise, il y a dix ans, ils ont toujours fabriqué leurs propres serveurs !

HP POD Container Data Center Depuis quelques années, Sun, HP, Google et Microsoft ont amélioré l’industrialisation des centres calculs en utilisant comme unité de base les containers de 40 pieds.

Data Center 1 million serveurs On commence même à envisager des centres de calculs, sous forme de parcs de containers, pouvant contenir jusqu’à ... 1 million de serveurs.

Ces serveurs seront, soit construits par les acteurs du Cloud, soit achetés par dizaines de milliers à des prix très bas. 
Ils seront utilisés à 90 % de leur potentiel, ou plus.

Encore une bonne nouvelle pour les vendeurs de serveurs traditionnels !


Les marchés de serveurs, demain

Pour mieux comprendre l’étendue du désastre qui va être causé aux fournisseurs de serveurs par le Tsunami Cloud/SaaS, je vous propose une analyse des quatre principaux marchés impactés.

- Grand public
Comme souvent, le grand public a montré aux entreprises la voie à suivre !
Flickr number of photos Que ce soit pour leur messagerie, l’archivage de leurs fichiers multimédias photographies ou vidéos, 1 500 millions d’internautes ont déjà choisi les solutions Cloud Computing de Yahoomail, Gmail, Picassa, Flickr, YouTube ou Facebook.

En novembre 2008, il y avait déjà 3 milliards de photos sur Flickr et... 10 milliards sur Facebook.

Il reste encore un “ersatz ” de serveur dans les foyers, sous la forme des disques durs pour copie de sécurité.  Dans ce domaine aussi, les performances des outils d’archivage Web vont rapidement les réduire à la portion congrue.
Des dizaines de services, tels que icloud ou boxnet sont opérationnels.

Les nouvelles clefs USB, qui dépassent déjà les 256 Go, seront utilisées pour de l’archivage court terme, en substitut des disques durs traditionnels.

- TPE/PME
Aujourd’hui, une forte majorité de TPE/PME utilise ou achète encore des serveurs, ce qui est une quadruple aberration, technique, écologique, économique et sécuritaire.

- Techniquement : ces serveurs sont utilisés, au mieux, à 5 ou 10 % de leur capacité de traitement, calculée sur 365 jours, 24h/24.
Yatch Monaco Le seul domaine que je connaisse qui fait pire est celui des grands yachts à moteur qui sortent quelques heures par an et restent à quai plus de 99 % du temps !

- Ecologiquement : le ratio de l’énergie utilisée pour faire fonctionner ces serveurs (et souvent les refroidir) par rapport à l’énergie informatique produite est catastrophique. Ce ratio est de 20 à 100 fois plus mauvais que celui des grands centres informatiques des acteurs du Cloud Computing.

Datacenter Google Energy efficiency Google a publié récemment un tableau qui montre qu’il arrive à un ratio PUE (Power Usage Effectiveness) de 1.3, ce qui signifie que 30 % seulement de son énergie électrique n’est pas utilisée par les serveurs.

Yahoo espère faire encore mieux en utilisant l’énergie des chutes du Niagara et atteindre un PUE de 1,1 !

- Economiquement : les coûts de gestion de ces serveurs, le prix de revient monstrueusement élevé du “kw/h informatique” utilisé sont tels que les responsables de TPE/PME vont, je l’espère, redevenir raisonnables et arrêter les frais de leurs “danseuses informatiques”.

Cambriolage - Sécurité : hébergés dans des bureaux aux serrures qui ne résistent pas 5 minutes à un professionnel, laissés sans surveillance toutes les nuits, tous les Week End, équipés d’un firewall “léger”, ces serveurs sont 10 000 fois plus vulnérables que ceux hébergés dans des centres des grands fournisseurs de Cloud Computing, aux normes maximales SAS 70 II, comme Salesforce, Google ou tous les autres.

Reste le fallacieux prétexte de la confidentialité, quand ce sont ceux qui sont le plus exposés au vol de données confidentielles, soit par des accès des informaticiens internes soit au travers d’attaques extérieures.

Demain (dans 5 ans ?), 90 %¨des TPE/PME auront abandonné leurs “centres de calcul jouets” et utiliseront de la puissance informatique venant du Cloud (public).

- Grandes et très grandes entreprises
Ces entreprises disposent d’excellents professionnels pour gérer leurs centres de calcul ; ils ont déjà obtenu de très bons résultats et vont les améliorer de deux manières, en virtualisant leurs “private cloud” et en externalisant une partie de leurs applications sur le Cloud (public).


Quels impacts sur les ventes de serveurs

Une fois de plus, je risque l’ire des lecteurs en tentant des prévisions, car je vais me risquer à estimer la réduction du nombre de serveurs qui seront commercialisés dans les 8 à 10 ans qui viennent.

Commençons par les “Private Clouds” des grandes entreprises qui vont souhaiter garder la maîtrise d’une partie de leurs serveurs, soit chez elles, soit en mode hébergé ; je fais l’hypothèse que cela concerne 50 % des serveurs existants.
Les progrès de la virtualisation devraient, à minima, réduire par 5 le nombre de serveurs nécessaires pour réaliser les tâches conservées.

Deuxième estimation, ces grandes entreprises vont basculer sur des “Public Clouds”  les 50 % de leurs serveurs correspondant aux applications de type processus soutien (CRM, RH...) ou “Participatique (Bureautique 2.0, Wikis, réseaux sociaux...).

Un rapide calcul donne les résultats suivants :
- Pour 50 % des applications, le nombre de serveurs gardés est divisé par 5.
- Les 50 % d’autres serveurs disparaissent.
Résultat brutal : le nombre de serveurs nécessaires est divisé par ... 10.

Abandonned data center Toutes les autres entreprises, TPE, PME et moyennes, auront éliminé la quasi-totalité de leurs serveurs, les applications ayant migré sur des “Public clouds”. C’étaient en plus les serveurs qui avaient les taux d’utilisation les plus mauvais, souvent inférieurs à 10 %.

Google Inside Data Center container Les grands acteurs du Cloud (public), soit fabriquent eux-mêmes leurs serveurs, comme Google, soit les achètent par dizaines de milliers à des prix très bas, tout en ayant des taux d’utilisation extrêmement élevés.

Ces ventes pour les “Public Clouds” ne vont donc plus représenter qu’une faible source de revenus, et de bénéfices, pour les vendeurs de serveurs traditionnels, tels que Dell, Sun-Oracle, HP ou IBM.

Pour contrebalancer ces chiffres catastrophiques, je vais faire l’hypothèse que les besoins de serveurs pour de nouveaux usages vont être multipliés par 4 sur cette période de 10 ans.

Baisse nb serveurs vendus Résultats :
- Ventes aux grandes entreprises divisées par 2,5.
- Ventes aux PME/TPE, éliminées.
Je ne connais pas les pourcentages de ventes entre grandes entreprises et PME/TPE, et je ferai l’hypothése 50 / 50.

Le nombre de serveurs vendus dans le monde pourrait donc être réduit de .... 80 %.

Je suis prêt à accepter une fourchette de 60 à 90 %, sachant que mes estimations sont fausses, mais pas forcément plus fausses que celles des grandes sociétés d’étude de marché qui, souvent, appuient leurs prévisions sur la continuité des tendances existantes.

Étonnez-vous ensuite que les fournisseurs de serveurs ne soient pas des grands fans du Cloud Computing !

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