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Accord Yahoo! et Microsoft : quels impacts ?


Bartz Ballmer Mercredi 29 juillet 2009 : Carol Bartz et Steve Ballmer, respectivement CEO de Yahoo! et Microsoft, ont signé un accord de collaboration dans les domaines de la recherche et de la publicité sur Internet.

Vous êtes surpris ? Pas vraiment !
Toute l’industrie informatique pariait, depuis longtemps, sur un possible rapprochement entre ces deux entreprises.
En novembre 2006, sur ce blog, j’avais déjà évoqué cette possibilité, parlant de Yasoft alors que d’autres préféraient Microhoo!.

La fusion entre Microsoft et Yahoo! n’aura pas lieu ; à sa place, un accord important de collaboration vient d’être signé.

Essayons d’en comprendre la portée, et les impacts.


Accord Microsoft Yahoo! : les points clefs

Microsoft Yahoo HP Le premier résultat tangible de cet accord est la création d’un site Web commun, au nom un peu “compliqué” : choicevalueinnovation.

Sur ce site, on trouve le communiqué de presse commun ; son titre est très clair :
“Microsoft, Yahoo! Change Search Landscape (Microsoft, Yahoo! changent le panorama du monde de la recherche)
Il est aussi possible de lire le compte rendu “live” de la conférence de presse conjointe, tenue par Carol Bartz et Steve Ballmer, et réalisée par CNET.com.

Les points clefs de cet accord :
Bing Search - Yahoo! abandonnera son moteur de recherche et le remplacera par BING, la récente évolution de celui de Microsoft.
- Les publicités sur les sites de Yahoo! et Microsoft seront vendues, en exclusivité, par les équipes Yahoo!.
- Cet accord vise le marché grand public, pas le marché professionnel.
- Accord signé pour 10 ans.
- Microsoft reversera 88 % des revenus TAC (Traffic Acquisition Costs) qui viennent de tous les sites Yahoo!, au moins pendant les 5 premières années.
- Microsoft et Yahoo! estiment à deux années le temps nécessaire pour que les organismes de contrôle entérinent l’accord.
- Dans tous les autres domaines d’activités,  sites Web, messagerie, chat... les deux sociétés vont continuer à se faire une concurrence forte.

Même si les réactions de la bourse américaine doivent être prises avec précaution, la réponse a été claire ; sur la journée de l’annonce :
Cours Yahoo Microsoft 29 juillet - Stabilité pour Microsoft (+ 1%)
- Forte baisse pour Yahoo! (-12 %)

Le cours de Google est resté stable (- 1%) ; certains analystes pensent même que ce sera une opération qui pourrait bénéficier à ... Google.


Quels impacts ? Une première analyse

La cible est claire ; elle a été citée par Ballmer dans sa présentation, et ne surprendra personne : il s’agit bien sûr de Google.

Steve Ballmer Le marché visé est celui de la recherche grand pubiic sur le Web, et la manne publicitaire qu’elle engendre ; le communiqué de presse est limpide à ce sujet :
"Through this agreement with Yahoo!, we will create more innovation in search, better value for advertisers, and real consumer choice in a market currently dominated by a single company"
“Par cet accord avec Yahoo!, nous allons créer plus d’innovation dans la recherche, plus de valeurs pour les annonceurs et un véritable choix pour les consommateurs dans un marché aujourd’hui dominé par une seule entreprise”.

On y retrouve les trois mots clefs qui figurent dans le nom du nouveau site Web commun :
-Innovation
- Valeur
- Choix

Que faut-il en penser ?

- Innovation ? Pourquoi pas, mais j’ai du mal à voir d’où elle peut venir.
Microsoft a investi des milliards de dollars pour développer son moteur de recherche, avec un succès pour le moins relatif. Yahoo! annonce que ceci lui permettra de réduire ses dépenses de R&D de $ 200 M ; cela fera peu de différence en termes d’investissements.
CV Yahoo Une partie des équipes de développement du moteur de recherche de Yahoo! devrait rejoindre celles de Microsoft. Vu les différences de culture, et géographiques, il n’est pas interdit de penser qu’un grand nombre de CV de Yahootiens ont déjà atterri sur les bureaux de .... Google !

C’est probablement là l’innovation va s’accélérer ! Google pourrait profiter du savoir-faire de son principal concurrent actuel !

- Valeur (pour les annonceurs). C’est un domaine où je n’ai pas de compétences particulières ; peut-être que certains commentateurs pourraient intervenir sur ce sujet.

- Choix : J’ai du mal à comprendre comment les consommateurs vont avoir plus de choix. Aux USA, il y avait trois moteurs de recherche, Yahoo! en numéro 2 et Microsoft en 3. Il ne va en rester que ... deux !
Tous les autres moteurs de recherche (Ask...) ont des parts de marché très faibles.
C’est une perte importante de variété et de richesse dans la recherche. Toute personne qui avait effectué des recherches un peu pointues sur les trois moteurs avait remarqué que les résultats étaient très différents.


La grande faiblesse ce cet accord ? Une vision très "USA" du marché.

Je suis très frappé, mais pas surpris, par la vision très “US centric” de cette annonce et de tous les commentaires.
C’est, à mon avis, une grave erreur ; pourquoi ?

Internet world stats march 2009 by regions Il y a aujourd’hui 1 600 millions d’internautes dans le monde et les USA n’en représentent plus que 20 %, selon les chiffres publiés par internetworldstats (chiffres de mars 2009).

Sur le marché de la recherche, la situation des USA est très différente de celle du reste du monde ; c’est le seul marché où Yahoo! et Microsoft ont encore une part de marché significative, même si elle baissait en permanence.

Comscore July 2005 En juillet 2005, il y a 4 ans, Yahoo! + Microsoft avaient 46 % de part de marché, contre “seulement” 36,5 % pour Google.

Comscore Search USA 6:2009 En juin 2009, la situation est très différente ! Google a maintenant 65 %, soit plus du double du couple Yahoo! + Microsoft avec 28 %.

Google Market share worldwide Dans le reste du monde, soit ... 80 % des internautes, est la partie d'Internet qui a la plus forte croissance, la situation est totalement différente :
- Microsoft et Yahoo! sont presque inexistants.
- Certains grands pays, tels que la Chine, la Russie ou la Corée, disposent de moteurs de recherche très puissants localement, et Google est un challenger.
- Dans le reste du monde, et en particulier en Europe, Google dépasse souvent les 80 % de part de marché.
Pour des raisons évidentes de cohérence des résultats, je n’ai utilisé que les chiffres publiés par Comscore.

C’est sur ces marchés mondiaux que va se jouer la véritable bataille pour la maîtrise de la recherche, donc de la publicité.

Je crains que, aveuglés par leurs pertes de marchés aux USA, Ballmer et Bartz aient pris une décision défensive, sur un “petit” marché, alors qu’ils auraient dû concentrer leurs forces sur ces marchés d’avenir.
Prendre le contrôle ou une participation dans les moteurs de recherche russe ou coréen aurait été, à mon avis, une meilleure option pour Microsoft.

Regrouper deux perdants sur un marché saturé, ce n’est probablement pas la bonne manière de créer une entreprise gagnante au niveau mondial !


Deux ans de délais, c’est une éternité dans ces métiers

Eternity Microsoft et Yahoo! précisent, dans leur communiqué de presse qu’ils estiment qu’il faudra deux ans de travail avant d’obtenir l’accord définitif des autorités antitrust.

On peut aussi faire confiance aux juristes de Google pour tout faire pour ralentir au maximum ce processus.

Obama venait de nommer Christine Varney comme responsable de ses équipes antitrust ; elle avait fait sensation en annonçant qu’elle avait l’intention de s’intéresser de très près à ...Google !

C’est probablement pour Google la meilleure surprise de ce rapprochement annoncé entre Yahoo! et Microsoft ; pendant deux ans, les équipes antitrust vont devoir concentrer leur énergie sur ... ses deux principaux concurrents !

Météo informatique : Tsunami Cloud/SaaS à l’horizon ! Troisième partie : postes de travail, objets d’accès

Wavesdark Je continue mon “feuilleton de l’été” ; après une introduction et un texte sur les serveurs, j’aborde aujourd’hui le sujet des postes de travail dans un contexte Cloud/SaaS.

PC Wintel Office actuel Je consacrerai l’essentiel de ce texte au monde de l’entreprise, qu’elle soit très grande ou petite, en essayant de répondre à deux questions :

- Quels seront, demain, les outils utilisés pour accéder au Système d’Information de mon entreprise.
- Quels seront les impacts de ces évolutions sur le marché actuel des postes de travail, encore très largement dominé par les PC Intel/Windows/Office/Internet Explorer.


Du PC aux Objets d’Accès (OA)

Depuis plus de 15 ans, les entreprises ont standardisé le PC Windows comme plateforme dominante d’accès aux applications professionnelles et Microsoft Office pour les outils bureautiques locaux.

PC disparu Magicien J’ai un “scoop” pour vous : ce PC ne va pas disparaître... immédiatement !
Il va simplement cesser d’être... la seule option, et c’est là que se prépare la rupture !

Pour accéder à une application en mode SaaS, Software as a Service, qui réside sur le Cloud, il n’y a qu’une seule contrainte :

Disposer d’un “objet d’accès” équipé d’un navigateur moderne.

Cette simple petite phrase résume le Tsunami qui se prépare pour tous les fournisseurs des matériels et de logiciels qui étaient nécessaires dans la génération précédente de solution, dominée par le PC Wintel.

C’est un sujet majeur, fondamental, que j’ai souvent abordé sur mon blog depuis trois ans, en parlant du CWR, Client Web Riche, de la marginalisation de Windows, et, plus récemment, de Vista ou de Chrome OS.

Ces Clients Web Riche ou ces Objets d’accès vont déclencher un bouleversement total du marché des outils que vont acheter les entreprises.
Le PC Wintel, encore ultra-dominant en 2009, avec environ 90 % de part de marché dans les entreprises, va céder son trône à une ... extraordinaire variété de solutions !
Soyons clair : un PC Wintel restera “aussi” un outil d’accès aux usages Cloud/SaaS, mais.... il ne sera plus que l’une des options possibles !


Objets d’Accès : l’embarras du choix !

Usine 2CV Qu’elle était confortable, pour les responsables informatiques, cette époque où l’on pouvait décider de déployer le même PC pour tout le monde, avec un “master” commun ! Cela ressemblait à la situation du directeur de la production de Citroën, qui dans les années 50, ne fabriquait que des 2CV grises, avec en plus 4 ans de commandes déjà enregistrées.

Amis informaticiens, il va falloir apprendre à gérer la variété ! Dur ! Dur !

Eventail Objets d'accès Pour bien comprendre les lignes qui suivent, il ne faut pas oublier que, dans les objets d’accès, je regroupe tout outil informatique qui dispose d’un navigateur, soit, en priorité :
- PC Windows “classiques", laptops et de bureau
- Macintosh
- Netbooks
- Smartphones
J’avais déjà présenté, dans un autre texte, cet éventail de solutions.

Un Objet d’accès Cloud/SaaS se compose de trois composants clefs :
- Un navigateur : l’outil essentiel.
- Un OS, le système d’exploitation, au service du navigateur.
- Un processeur, pour faire fonctionner ces deux logiciels d’infrastructures.

Pour chacun de ces trois composants, quelles seront les principales options disponibles sur la période 2009 -2013 ?
Avant de rentrer dans les détails, je ferai deux remarques :
- Dans chacune des listes de produits, j’ai choisi l’ordre alphabétique pour éviter tout favoritisme.
- Les solutions en italiques sont “Open Source”.

Ce schéma, qui regroupe les principales solutions disponibles, permet, théoriquement, de créer 6 x 11 x 6, soit environ ... 400 combinaisons !
Processeur, OS, Navigateur options Heureusement qu’elles ne seront pas toutes opérationnelles !
A titre d’exemple, Windows ne fonctionne pas, aujourd’hui, sur les processeurs ARM.


Quel butineur (navigateur) ?

Les utilisateurs vont passer l’essentiel de leur temps dans le navigateur de leurs objets d’accès ; il est donc essentiel de les équiper efficacement et intelligemment.  Les six navigateurs dominants des cinq prochaines années sont maintenant connus, et je ne vois pas arriver de nouvel intervenant significatif.

Browsers stats Europe July 2009 Ce sont :
- Chrome, de Google
- Fennec, le Firefox mobile de Mozilla
- Firefox, de Mozilla
- Internet Explorer, de Microsoft
- Opera, et en priorité sa version mobile
- Safari, et sa version mobile, d’Apple

Europe, juillet 2009 : pour la première fois, dans les statistiques de “StatCounter”, les différentes versions d’Internet Explorer passent sous la barre des 50 % !

Je vais, une fois de plus, me livrer à un pronostic, cette fois sur les parts de marché des navigateurs en 2013 :
- Solutions Open Source : 70 % du marché, avec Mozilla (Firefox + Fennec) dominant.
- Solutions propriétaires : 30 % avec IE gardant de 15 à 20 % du marché.


Quels OS ?

Cornucopia Nous venons de basculer, en moins d’une année, dans un marché où l’offre est devenue surabondante !

Les 11 OS que j’ai retenus sont :

- Android, de Google
- Chrome OS de Google
- MacOS d’Apple
- LiMo (Linux Mobile), de la fondation Linux
- Moblin (Mobile LInux) d’Intel
- RIM (BlackBerry)
- Symbian, de Nokia
- Ubuntu, de Canonical (principal représentant des Linux sur PC classiques)
- WebOS de Palm
- Windows 7 de Microsoft
- Windows Mobile de Microsoft

Cela fait beaucoup, cela fait beaucoup trop ! Tous ne survivront pas !
 
Un nouveau pronostic s’impose : quelles seront leurs parts de marché en 2013 ?

7 mercenaires - Sur les objets d’accès très mobiles, smartphones et netbooks, qui seront majoritaires en 2013, je pronostique une victoire complète du “gang des Open Source”, Android, Moblin, LiMo et Symbian, avec plus de 80 % de part du marché. MacOs restera la seule solution propriétaire significative.
- Sur les objets d’accès à écrans de 13 pouces et plus, principalement les PC et Macintosh x86, Windows, toutes versions confondues, devrait rester en tête, autour de 50 %, Chrome OS et MacOS, restant les challengers avec 30 à 40 % à eux deux.


Quels processeurs ?

Dans ce domaine, les choix sont plus simples, mais tout aussi stratégiques.
- Tous les PC Windows, tous les Macintosh utilisent aujourd’hui des processeurs x86, Intel ayant un peu moins de 80 % du marché et AMD / Via se partageant le reste.

Qualcomm-snapdragon-chipset - L’immense majorité des smartphones utilisent des processeurs “Risc” développés par ARM et commercialisés, sous licences, par de nombreux partenaires.  L’un d’entre eux, Qualcomm, a annoncé une nouvelle plateforme, Snapdragon, qui vise en priorité les netbooks et les smartphones haut de gamme.

Cette menace est l’une des principales raisons du divorce annoncé entre Microsoft et Intel, et de l’annonce par ce dernier de l’OS Moblin.

Le Tsunami Cloud/SaaS va pousser l’essentiel du marché vers des objets d’accès qui fonctionnent très bien avec des processeurs économiques.
C’est une très mauvaise nouvelle pour .... Intel.

Intel Price list July 2009 Comme le montre ce tableau sur les prix de vente des processeurs, Atom, qui est omniprésent sur les netbooks, a un prix de vente officiel de $30 à $40 environ, à comparer aux $200 à $1000 des processeurs haut de gamme que l’on trouve sur les PC puissants.


La seule chance de survie des PC Windows, le ... Low cost !

Dans ce contexte, tous les fournisseurs ont compris qu’ils devront proposer des machines raisonnables et low-cost.
Compaq Wall-mart $298 En rédigeant ce texte, dimanche 26 juillet, je suis tombé sur ce blog d’une “PME de la distribution”, Wallmart, qui propose, entre autres :
- Un PC Compaq (HP), processeur AMD, écran 15, 6 pouces, Windows Vista, 3 Go de Ram, pour $298, soit environ  215 €.
- Les personnes très “riches” peuvent, pour $548 (392 €), choisir un Acer ultrafin avec processeur Intel, RAM de 3Go, disque dur de 320 Go.

Déjà, en 2009, on constate que les prix de vente des objets d’accès Cloud/SaaS se concentrent sur la fourchette 300 à 600 euros.
Ce sont les prix de vente “nus” d’un netbook, d’un iPhone ou d’un PC portable 15 pouces.

Compaq at $1 with Sprint Demain, nous achèterons la majorité de nos objets d’accès comme nous le faisons pour nos smarphones, avec un contrat et une subvention des opérateurs téléphoniques.
Il est maintenant possible d’acheter, aux USA un Netbook Compaq pour ... $1, avec un contrat de 24 mois chez l’opérateur Sprint Nextel, alors que son prix “nu” est de $400.

Intel, HP, Dell, Acer, Toshiba... préparez-vous immédiatement à ce que prix moyen de vente de vos processeurs, de vos PC soit de plus en plus proche de vos produits d’entrée de gamme.

Intel, HP, Dell, Acer, Toshiba... préparez-vous immédiatement à ce qu’une partie importante de vos clients actuels bascule sur des smarphones et des netbooks en ... substitution de leurs PC haut de gamme actuels.

Une bonne nouvelle pour votre chiffre d’affaires ? Une bonne nouvelle pour vos marges ?


Impacts du Tsunami Cloud/SaaS sur Microsoft

J’avais parlé récemment de la fragilité des marges principales de Microsoft, qui sont faites sur Windows poste de travail et Office, deux produits qui n’ont plus de raison d’exister dans un monde Cloud/SaaS.

Le 23 juillet 2009, Microsoft a annoncé des résultats trimestriels catastrophiques, avec une baisse du chiffre d’affaires de 17 % et des bénéfices de 29 %.

Contrairement à ce qu’annonce Microsoft, ce n’est pas un accident, lié à la “crise”, ce n’est que la continuité d’un mouvement de fond, que le Tsunami Cloud/SaaS va encore amplifier.

J’ai eu la curiosité de comparer le cours de bourse de Microsoft à celui du Nasdaq, qui regroupe les principales sociétés technologiques aux USA.
MS vs Nasdaq 24 juillet Sur les cinq dernières années, déjà, Microsoft fait moins bien.

Google Apps vs Nasdaq 24 juillet Faut-il enfoncer encore plus le clou ? Ce deuxième graphique, sur la même période, montre qu’Apple et Google ont fait respectivement 8 fois et 3 fois mieux que le Nasdaq !

Et demain ?
Après l’échec de Vista, Microsoft espère que Windows 7 va l’aider à remonter la pente. J’aimerais les croire, mais rien n’indique que Windows 7 sera un grand succès dans les entreprises.
Sisyphe Windows Windows 7 est probablement un bon produit, j’accepte même l’idée que ce sera la meilleure version de Windows jamais produite.

Le drame, pour Microsoft, c’est que Windows 7 ne correspond plus aux attentes de la grande majorité des consommateurs, et en particulier dans les entreprises qui migreront vers des solutions Cloud/SaaS.

J’espère que Microsoft ne compte pas trop sur les DSI des grands groupes pour augmenter ses ventes, même si j’ai entendu des “horreurs” à ce sujet, cette semaine.

Anerie DSI Vista

Il m’a été rapporté que l’une des plus grandes entreprises françaises, sérieuse, profitable, “bien sous tout rapport” serait en train de planifier le ... déploiement de Windows Vista en 2011.

Oui, vous avez bien lu, Vista, et en 2011 !

Par pudeur, je préfère ne pas nommer cette entreprise, j’espère vraiment que c’est un canular et qu’il n’existe plus un seul DSI capable d’une telle aberration stratégique, technique et économique !
Je crains, hélas, que ce ne soit la réalité. Il est, heureusement, encore temps d’arrêter cette catastrophe annoncée, cette imbécilité rare !

Contrairement à ce qu’expriment parfois certains commentaires, il ne s’agit pas de faire de l’antiMicrosoft primaire, au contraire !
Je suis toujours désolé de voir une grande entreprise, qui comme toutes les grandes entreprises, ont, à un moment de leur histoire, été de très grandes réussites techniques et économiques, prendre le risque de se marginaliser en restant trop longtemps sur des marchés qui avaient fait leur succès.

Gm market share US 1920 - 2009 Ce graphique fait froid dans le dos ; il représente la part de marché automobile de General Motors aux USA ! GM est passé de 50 % du marché à la faillite, en refusant de voir évoluer la demande.

Voitures économiques, voitures hybrides, faible consommation dans l’automobile, Cloud Computing, SaaS, dans l’informatique, ce sont des mutations que l’on voit arriver depuis longtemps pour l’automobile, plus récemment pour l’informatique.

J’espère vraiment que Microsoft ne sera pas le prochain GM ; l’industrie informatique en a, hélas, déjà connu beaucoup, qui avaient pour nom Digital, Compaq ou Wang.

Le marché du poste de travail, de l’objet d’accès en 2013 sera aussi différent de celui de 2009 que le marché de l’automobile 2009 l’est par rapport à 1980.

Les Intel, Microsoft, Dell, HP, Toshiba et tous les autres leaders actuels sur le marché actuel des PC doivent, immédiatement, se préparer à affronter ce Tsunami Cloud/SaaS.

Il est encore temps, mais il faut réagir, vite, très vite !

Météo informatique : Tsunami Cloud/SaaS à l’horizon ! Deuxième partie : serveurs


Waves many Après un premier texte qui a planté le décor d’un Tsunami Cloud/SaaS qui va déferler sur toute l’industrie informatique, je vous propose d’analyser l’un des premiers secteurs qui est touché par cette vague, celui des serveurs.


Les deux familles de “Cloud”, Public et Private

Dans une démarche Cloud Computing “native”, les entreprises clientes ne contrôlent pas les serveurs qu’elles utilisent ; elles consomment de la puissance informatique à la carte.

Private & public cloud Face à cette révolution, cette menace, les acteurs historiques du monde des serveurs ont eu une merveilleuse idée marketing, en inventant le terme “Private Cloud” ! Le cloud initial devient alors le “Public Cloud”. Ceci a un autre avantage ; on dévalorise la concurrence en laissant entendre que si le cloud est “public”, il ne peut pas avoir la qualité professionnelle !
Rien n’est plus faux, mais le marketing fait des miracles !

Depuis que l’informatique existe, des entreprises ont construit des centres informatiques privés où elles hébergent leurs serveurs.
Elles ont aussi, souvent, confié la gestion de ces centres informatiques à des sociétés spécialisées en les faisant héberger par de grands acteurs tels qu’IBM ou Orange.
l’expression “Private Cloud” permet de redonner un nom plus moderne à l’existant informatique des entreprises, ni plus, ni moins.


Evolution des “Private Cloud”

Empty-data-center La virtualisation des serveurs est le nouveau champ d’action des défenseurs des “Private clouds”. Cette évolution, très forte, permet d’optimiser l’utilisation des serveurs donc d’en... réduire le nombre.

L’un des exemples emblématiques français est celui d’Essilor, qui, après avoir virtualisé ses serveurs, en utilise... 20 fois moins !

Ce n’est pas, on s’en doute, une très bonne nouvelle pour les constructeurs de serveurs !


Evolution du Cloud (public)

Face aux “minicentres de calcul” du “Private cloud”, les grands acteurs du Cloud Computing, Amazon, Google et Microsoft (bientôt avec Azure) construisent de véritables usines informatiques très puissantes.

Google Server Google en est un excellent exemple ; depuis la création de l’entreprise, il y a dix ans, ils ont toujours fabriqué leurs propres serveurs !

HP POD Container Data Center Depuis quelques années, Sun, HP, Google et Microsoft ont amélioré l’industrialisation des centres calculs en utilisant comme unité de base les containers de 40 pieds.

Data Center 1 million serveurs On commence même à envisager des centres de calculs, sous forme de parcs de containers, pouvant contenir jusqu’à ... 1 million de serveurs.

Ces serveurs seront, soit construits par les acteurs du Cloud, soit achetés par dizaines de milliers à des prix très bas. 
Ils seront utilisés à 90 % de leur potentiel, ou plus.

Encore une bonne nouvelle pour les vendeurs de serveurs traditionnels !


Les marchés de serveurs, demain

Pour mieux comprendre l’étendue du désastre qui va être causé aux fournisseurs de serveurs par le Tsunami Cloud/SaaS, je vous propose une analyse des quatre principaux marchés impactés.

- Grand public
Comme souvent, le grand public a montré aux entreprises la voie à suivre !
Flickr number of photos Que ce soit pour leur messagerie, l’archivage de leurs fichiers multimédias photographies ou vidéos, 1 500 millions d’internautes ont déjà choisi les solutions Cloud Computing de Yahoomail, Gmail, Picassa, Flickr, YouTube ou Facebook.

En novembre 2008, il y avait déjà 3 milliards de photos sur Flickr et... 10 milliards sur Facebook.

Il reste encore un “ersatz ” de serveur dans les foyers, sous la forme des disques durs pour copie de sécurité.  Dans ce domaine aussi, les performances des outils d’archivage Web vont rapidement les réduire à la portion congrue.
Des dizaines de services, tels que icloud ou boxnet sont opérationnels.

Les nouvelles clefs USB, qui dépassent déjà les 256 Go, seront utilisées pour de l’archivage court terme, en substitut des disques durs traditionnels.

- TPE/PME
Aujourd’hui, une forte majorité de TPE/PME utilise ou achète encore des serveurs, ce qui est une quadruple aberration, technique, écologique, économique et sécuritaire.

- Techniquement : ces serveurs sont utilisés, au mieux, à 5 ou 10 % de leur capacité de traitement, calculée sur 365 jours, 24h/24.
Yatch Monaco Le seul domaine que je connaisse qui fait pire est celui des grands yachts à moteur qui sortent quelques heures par an et restent à quai plus de 99 % du temps !

- Ecologiquement : le ratio de l’énergie utilisée pour faire fonctionner ces serveurs (et souvent les refroidir) par rapport à l’énergie informatique produite est catastrophique. Ce ratio est de 20 à 100 fois plus mauvais que celui des grands centres informatiques des acteurs du Cloud Computing.

Datacenter Google Energy efficiency Google a publié récemment un tableau qui montre qu’il arrive à un ratio PUE (Power Usage Effectiveness) de 1.3, ce qui signifie que 30 % seulement de son énergie électrique n’est pas utilisée par les serveurs.

Yahoo espère faire encore mieux en utilisant l’énergie des chutes du Niagara et atteindre un PUE de 1,1 !

- Economiquement : les coûts de gestion de ces serveurs, le prix de revient monstrueusement élevé du “kw/h informatique” utilisé sont tels que les responsables de TPE/PME vont, je l’espère, redevenir raisonnables et arrêter les frais de leurs “danseuses informatiques”.

Cambriolage - Sécurité : hébergés dans des bureaux aux serrures qui ne résistent pas 5 minutes à un professionnel, laissés sans surveillance toutes les nuits, tous les Week End, équipés d’un firewall “léger”, ces serveurs sont 10 000 fois plus vulnérables que ceux hébergés dans des centres des grands fournisseurs de Cloud Computing, aux normes maximales SAS 70 II, comme Salesforce, Google ou tous les autres.

Reste le fallacieux prétexte de la confidentialité, quand ce sont ceux qui sont le plus exposés au vol de données confidentielles, soit par des accès des informaticiens internes soit au travers d’attaques extérieures.

Demain (dans 5 ans ?), 90 %¨des TPE/PME auront abandonné leurs “centres de calcul jouets” et utiliseront de la puissance informatique venant du Cloud (public).

- Grandes et très grandes entreprises
Ces entreprises disposent d’excellents professionnels pour gérer leurs centres de calcul ; ils ont déjà obtenu de très bons résultats et vont les améliorer de deux manières, en virtualisant leurs “private cloud” et en externalisant une partie de leurs applications sur le Cloud (public).


Quels impacts sur les ventes de serveurs

Une fois de plus, je risque l’ire des lecteurs en tentant des prévisions, car je vais me risquer à estimer la réduction du nombre de serveurs qui seront commercialisés dans les 8 à 10 ans qui viennent.

Commençons par les “Private Clouds” des grandes entreprises qui vont souhaiter garder la maîtrise d’une partie de leurs serveurs, soit chez elles, soit en mode hébergé ; je fais l’hypothèse que cela concerne 50 % des serveurs existants.
Les progrès de la virtualisation devraient, à minima, réduire par 5 le nombre de serveurs nécessaires pour réaliser les tâches conservées.

Deuxième estimation, ces grandes entreprises vont basculer sur des “Public Clouds”  les 50 % de leurs serveurs correspondant aux applications de type processus soutien (CRM, RH...) ou “Participatique (Bureautique 2.0, Wikis, réseaux sociaux...).

Un rapide calcul donne les résultats suivants :
- Pour 50 % des applications, le nombre de serveurs gardés est divisé par 5.
- Les 50 % d’autres serveurs disparaissent.
Résultat brutal : le nombre de serveurs nécessaires est divisé par ... 10.

Abandonned data center Toutes les autres entreprises, TPE, PME et moyennes, auront éliminé la quasi-totalité de leurs serveurs, les applications ayant migré sur des “Public clouds”. C’étaient en plus les serveurs qui avaient les taux d’utilisation les plus mauvais, souvent inférieurs à 10 %.

Google Inside Data Center container Les grands acteurs du Cloud (public), soit fabriquent eux-mêmes leurs serveurs, comme Google, soit les achètent par dizaines de milliers à des prix très bas, tout en ayant des taux d’utilisation extrêmement élevés.

Ces ventes pour les “Public Clouds” ne vont donc plus représenter qu’une faible source de revenus, et de bénéfices, pour les vendeurs de serveurs traditionnels, tels que Dell, Sun-Oracle, HP ou IBM.

Pour contrebalancer ces chiffres catastrophiques, je vais faire l’hypothèse que les besoins de serveurs pour de nouveaux usages vont être multipliés par 4 sur cette période de 10 ans.

Baisse nb serveurs vendus Résultats :
- Ventes aux grandes entreprises divisées par 2,5.
- Ventes aux PME/TPE, éliminées.
Je ne connais pas les pourcentages de ventes entre grandes entreprises et PME/TPE, et je ferai l’hypothése 50 / 50.

Le nombre de serveurs vendus dans le monde pourrait donc être réduit de .... 80 %.

Je suis prêt à accepter une fourchette de 60 à 90 %, sachant que mes estimations sont fausses, mais pas forcément plus fausses que celles des grandes sociétés d’étude de marché qui, souvent, appuient leurs prévisions sur la continuité des tendances existantes.

Étonnez-vous ensuite que les fournisseurs de serveurs ne soient pas des grands fans du Cloud Computing !

Chrome OS de Google : Le chant du cygne pour Windows ?



Official Google Blog Chrome OS 7 juillet 2009 : sur l’un de ses très nombreux blogs officiels, Google annonce, tranquillement, comme si de rien n’était, qu’il travaille sur un nouveau produit, Google Chrome OS.

Chrome OS Logo Le simple fait qu’il n’y a pas encore de logo pour ce produit montre bien que nous sommes au tout début de son processus de développement. Je me suis donc permis d’en imaginer un, avant que Google ne comble cette absence.

Search Chrome OS = 72 M Cette nouvelle a été reprise immédiatement par tous les médias informatiques, au vu de ses impacts potentiels. Le 11 juillet au matin, une recherche sur “Chrome OS” donnait déjà plus de 72 millions de réponses.

Que faut-il en penser ?
La variété des opinions exprimées est, pour le moins, variée !
Si vous considérez, ou souhaitez, que Chrome OS va échouer, lisez cet article et celui .

Si vous pensez, ou souhaitez, que Chrome OS réussisse, voici un article et un autre qui vont vous faire plaisir.

J’ai choisi d’analyser dans ce texte les dimensions stratégiques de Chrome OS, mais en n’oubliant pas :
- Que personne ne sait exactement ce que sera ce produit.
- Qu’il n’existe encore que comme un projet, dont la version alpha n’est pas encore disponible.
- Que sa disponibilité sur des postes de travail que l’on pourra acheter n’est pas prévue avant la deuxième moitié de 2010.
D’ici là, il peut se passer beaucoup de choses, encore imprévisibles...


Chrome OS : l’essentiel

Je vous propose de mettre en exergue quatre caractéristiques essentielles de Chrome OS :
- C’est une nouvelle génération d’OS qui fait l’hypothèse que l’essentiel de nos activités informatiques se déroulera sur le Web.

- Il a comme fonction principale de bien faire fonctionner un navigateur haut de gamme (Chrome, Firefox...) où les utilisateurs vont passer la majorité de leur temps.

- Il gère aussi tous les composants d’infrastructures du poste de travail, tels que mémoire, périphériques et processeur.  Il ne faut pas oublier que Google a annoncé récemment NaCl, un autre outil Open Source.qui a pour objectif d’optimiser l’exécution d’un programme AJAX sur les postes de travail.

- C’est un logiciel Open Source, comme tous les OS modernes, qui ont pour nom Android, Moblin, LImo ou Symbian, et dont j’ai récemment parlé.

Est-ce que l’arrivée de Chrome OS est une surprise pour tout le monde ?
Tous les experts patentés vont vous répondre que non ! Personnellement, je ne m’y attendais pas, si tôt.

Chrome OS, sens histoire Au lendemain de l’annonce de Chrome OS, Dominique Filippone, du Journal du Net, m’avait interrogé à ce sujet.

Il a choisi de mettre en lumière l’un de mes commentaires :
“ Google Chrome OS ne va pas dans le sens de l'Histoire. Il crée l'histoire et constitue une véritable rupture par rapport à tout ce qui existe jusqu'à présent.


Chrome OS : concurrencer Windows 7 ? Non ! Le remplacer ? Oui !

Modèle Christensen-Windows:Chrome OS Il me faut, une fois de plus, faire appel à Christensen pour comprendre l’importance et le positionnement de Chrome OS.

Windows, sur les postes de travail, a toutes les caractéristiques d’un produit de type “C” :
- Position archi dominante : plus de 95 % sur les PC Intel, hors Macintosh.
- Surdimensionné par rapport à la demande.

Comme l’explique si bien Christensen, toute attaque de produits de type C par de nouveaux entrants se traduit toujours par un ... échec.
Quelles que soient les qualités d’un Ubuntu ou d’un Mandriva, ils ne pourront jamais déloger Windows des PC en proposant un produit de substitution.  C’est ce qui se passe aussi avec OpenOffice contre Office de Microsoft.  La gratuité n’est pas un argument suffisant pour faire changer les utilisateurs.

Google l’a bien compris en proposant Chrome OS comme un produit de rupture !
- C’est un OS de nouvelle génération, qui fait l’hypothèse que le Web est dominant.
- Non, il ne va jamais essayer de faire fonctionner en local les milliers d’applications historiques “client/serveur”, construites pour Windows.
- Oui, au départ, il va en priorité s’adresser aux postes de travail d”entrée de gamme, tels que les Netbooks.
- Oui, très vite, il va monter sur la courbe des innovations de rupture pour atteindre le “point magique” où l’offre et la demande se croisent.
En clair, Chrome OS sera disponible sur tous les PC, fixes et mobiles, dès 2011.

Vision OS:Navigateur MS vs Google Microsoft et Google ont deux visions opposées du rôle de l’OS et du navigateur :
Vision Microsoft : le navigateur, au-dessus d’un OS obèse
Vision Google : un OS léger, au service d’un navigateur puissant.

On ne peut pas imaginer plus différent !


Chrome OS, Android, Windows : Quels OS, pour quels postes de travail ?

Android logo Il y a moins d’un an, Google lançait Android, son OS Open Source pour smartphones, avec beaucoup de succès. Fin 2009, entre 15 et 25 smartphones fonctionnant sous Android seront disponibles.

Avec l’annonce de Chrome OS, la question est sur toutes les lèvres :
“Pourquoi deux OS ? Vont-ils se faire concurrence ?

Chrome OS et Android ont quelques points forts communs :
- Un noyau Linux
- Solutions Open Source
- Une marque très forte, Google.

Comme l’ont compris depuis longtemps les lecteurs de mon blog, je ne suis pas un grand fan des solutions uniques, du produit qui fait tout pour tout le monde !

Parmi les 20 millions de français qui accèdent à un réseau ADSL avec une “Box”, peu savent qu’ils utilisent... Linux ! Heureusement que ce n’est pas le même Linux que celui qui gère les 1,4 millions de serveurs de Google !

Même Microsoft l’a bien compris, qui propose un Windows Mobile adapté aux téléphones, différent du Windows des PC.

Place Google OS : Windows Ce schéma permet de positionner, clairement je l’espère, les OS de Microsoft et de Google sur le marché des postes de travail.

- Sur les smartphones, Android est en choc frontal avec Windows Mobile.
Windows Mobile est en forte perte de vitesse, deviendra très probablement marginal dans les années qui viennent.  Android doit lutter en priorité contre MacOS de l’iPhone, L’OS du BlackBerry ou Symbian de Nokia.

- Sur le marché des Netbooks, en forte croissance, les fournisseurs auront trois options principales :
+ Une version “bas de gamme”, artificiellement bridée, de Windows 7.
+ Une version “musclée” d’Android.
+ Chrome OS, développé en priorité, nativement, pour ce marché.
Il n’est donc pas très difficile d’imaginer quel sera, à terme, le vainqueur !

- Sur les PC classiques, fixes et portables, Chrome OS aura la lourde tâche de prendre, progressivement, des parts de marché à Windows.
Sur ce marché, il faudra, à mon avis, entre 3 et 5 années avant que la part de marché de Chrome OS dépasse les 30 à 40 %. C’est le temps qu’il a fallu à Firefox pour atteindre ce chiffre, et remplacer un navigateur par un autre est autrement plus facile que de changer d’OS.

Parts Marché OS fin 2012 Je vais me livrer à un exercice risqué, faire des prévisions sur les parts de marché respectives de ces différents OS, fin 2012.

Je me considérerais vraiment comme très bon prévisionniste si mes estimations se révélaient exactes avec une marge d’erreur de 10 % !


Chrome OS, le baiser de la mort pour Windows ?

Gates Schmidt Sun Valley Media summit Au lendemain de l’annonce de Chrome OS, Eric Schmidt, Président de Google participait à une conférence dans les montagnes de l’Idaho, et il y a croisé... Bill Gates.
Les sourires échangés ne doivent pas masquer la réalité : Google et Microsoft sont engagés dans une guerre sans merci.

Revenus Microsoft Q1 2009 80 % des bénéfices de Microsoft viennent de deux produits, Windows sur le poste de travail et Office. Sur le premier trimestre 2009, ensemble, ils représentent 5 400 millions de dollars, soit plus de 20 milliards annuels.

Avec Chrome OS, Google disposera de tous les éléments pour, potentiellement, se substituer à ces produits stratégiques de Microsoft
PC Wintel Regardons le poste de travail “original” actuel de l’immense majorité des entreprises, avec Windows, Office et Internet Explorer.

Microsoft est en train de perdre la bataille des navigateurs, mais cela ne les préoccupe pas trop, car les revenus de IE sont égaux à ... zéro.

 PC Google Quelles sont les offres “concurrentes” de Google ?
- Chrome OS et Chrome sur le poste de travail.
- Face à Office : rien sur le poste de travail, mais Google Apps ... sur le Web.

Mangouste cobra Comme la mangouste quand elle s’attaque au cobra, Google cible Microsoft où cela fait mal, à la jugulaire, en clair, au portefeuille !
C’est tout, sauf un combat à fleurets mouchetés, c’est une lutte à mort entre le leader absolu du poste de travail obèse des années 1990-2000 et le futur leader du poste de travail Web, des années 2010-2020.


Chrome OS : quelle stratégie pour un DSI ?

PAP LN Blogs J’imagine un DSI qui consulte ses flux RSS le 8 juillet au matin, et découvre tous ces blogs et articles qui annoncent Google Chrome OS. Quelles pensées peuvent traverser son esprit ? Quelles conclusions peut-il en tirer ?

Pour résumer, c’est une ... excellente nouvelle !

Analysons tout d’abord le calendrier :
- Aujourd’hui, Microsoft recommande à tous les DSI de ne plus installer Vista.
- Arrivée de Windows 7 SP1, la première version raisonnable pour les entreprises : mi 2010.
- Disponibilité opérationnelle de Chrome OS : mi 2010.
Est-ce une coïncidence ? À vous de décider !

Pendant les 12 mois qui viennent, les DSI vont, tranquillement, garder leur OS actuel, Windows XP en majorité, et prendre le temps d’analyser les trois options qui s’offrent à eux pour la période fin 2010 - 2013.

- Garder XP quelques années de plus. Microsoft a confirmé que XP sera maintenu jusqu’à la fin de l’année 2013.
Cette solution à de très nombreux avantages pour un DSI pragmatique :
+ Je continue à utiliser un OS stable, que je maîtrise bien.
+ Cet OS a un avantage essentiel : il me permet de garder toutes mes applications “legacy” Client/Serveur.
+ Je n’ai pas besoin de changer les postes de travail, ni d’en augmenter les performances.

- Chrome OS, pour tous les utilisateurs à usages dominants Web et Intranet.
Au fur et à mesure que le Système d’Information de mon entreprise se “Webise”, mais sans aucune pression, je peux commencer à remplacer mon parc de PC Windows actuels par des machines plus modernes, plus “légères”, qui fonctionnent avec Chrome OS.

- Windows 7, pour les personnes (minoritaires) qui auront encore besoin d’un poste de travail très puissant pour exécuter des applications Client Serveur lourdes.
Il faudrait y aller avec beaucoup de précautions, car la principale motivation pour garder une version de Windows est sa capacité à faire fonctionner des applications héritages, et il faudra à nouveau tester Windows 7 pour éviter les déboires des pionniers qui ont, imprudemment, tenté l'expérience Vista.

Choix stratégiques DSI poste travail 2013 Comme je l’avais fait pour les parts de marché des différents OS à la fin 2012, je reprends des risques en essayant d’estimer ce que pourrait être, fin 2013, la répartition des OS sur les postes de travail d’une entreprise, grande ou moyenne, selon les trois options proposées.

La fourchette des pourcentages est très large ; elle dépend, en priorité, de l’adhérence d’une entreprise à ses applications Client/Serveur héritages, et à la volonté de la DSI de les éliminer, aussi rapidement que cela est économiquement possible.


Météo informatique : Tsunami Cloud/SaaS à l’horizon ! Première partie : l’alerte !


Tsunami 1 De nombreux animaux, terrestres et marins, seraient capables d’anticiper un Tsunami, bien avant l’arrivée de la vague assassine, ce que les humains ne savent pas faire.

Je vous propose de jouer le rôle de ces “vigiles avancés” et de vous annoncer que :
le plus grand Tsunami qui a jamais frappé l’industrie l’informatique s’est déclenché ; il va, rapidement, submerger toutes les “plages informatiques” existantes.

Le nom de ce Tsunami : Cloud/Saas.


Une longue expérience des ruptures technologiques

Crevasse L’industrie informatique a déjà connu, au cours de ses 50 années d’existence, de nombreuses ruptures, des changements profonds :
- Les postes de travail graphiques, Macintosh puis Windows.
- Internet 1 ère génération : interconnexion des machines.
- Internet 2 éme génération, le Web = Interconnexion de pages.
- Internet 3 ème génération, le Web 2.0 = Interconnexion de personnes.
- L’invasion des ERP / PGI.
- Les communautés Open Source.
- ...

Le Tsunami Cloud/SaaS s’annonce comme la mutation la plus forte, la plus universelle, celle qui va impacter le plus en profondeur tous les secteurs de l’industrie informatique.

Il me faudra plusieurs textes pour essayer d’anticiper ses impacts (ses dégâts ?), mais avant, il est nécessaire de faire des rappels rapides, sur les concepts de Cloud Computing, de SaaS (Software as a Service) et d’innovation.


Rappel 1: Cloud Computing et SaaS (Software as a Service)

Ce sont deux concepts avec lesquels les lecteurs attentifs de mon blog sont familiers.
L’article anglais de Wikipedia sur le sujet est une remarquable mine de renseignements.

Cloud Computing plane @ - Le Cloud Computing, ce sont des infrastructures informatiques partagées, mises à la disposition des clients comme un service “Internet”.
Cette énergie informatique est :
+ Illimitée, en pratique.
+ Modulaire, que l’on peut consommer “à la carte”, en ne payant que ses besoins, qui peuvent varier selon les taches et les moments.

Saas - Les caractéristiques “fondatrices” des solutions SaaS :
+ S’exécutent sur des infrastructures Cloud Computing.
+ Sont nativement “multi-tenants” (multilocataires), ce qui signifie que la même instance du logiciel est partagée par de très nombreux clients.
+ Sont facturées comme un service, le plus souvent au temps et au nombre d’utilisateurs.

 Migration vers Cloud : SaaS Tous les acteurs de l’industrie informatique doivent se préparer à cette double rupture.
Toutes les entreprises doivent se préparer à cette double rupture.


Rappel 2 : l’innovation expliquée par Christensen

Clayton_christensen Clayton Christensen a révolutionné la compréhension que nous avons de l’innovation en publiant plusieurs livres sur ce sujet ; le premier de la série est “The Innovator’s dilemna”.

J’en ai souvent parlé dans mon blog ; c’est, à mon avis, la clef la plus puissance que je connaisse pour décrypter les évolutions d’une industrie qui évolue aussi vite que celle de l’informatique.

Sur ce schéma, très simplifié, de la démarche présentée par Christensen, je m’intéresse en priorité aux marchés de type C, pour Continuité.
Modèle Christensen-Tsunami Cloud:SaaS
Leurs caractéristiques :
- Des produits ou services surdimensionnés par rapport aux attentes de la grande majorité des consommateurs.
- Des acteurs dominants, en position de monopole ou d’oligopoles.
- Des innovations de continuité, qui ont de plus en plus de mal à “enthousiasmer” les acheteurs potentiels.

Ce que démontre brillamment Christensen, c’est qu’il n’est pas possible d’attaquer avec succès, de front, les leaders de ces marchés de type C en proposant des solutions similaires.
Il est indispensable d’innover, avec des produits et services de type R, pour Rupture.
Cette rupture peut prendre plusieurs formes :

Moto family - Des fonctionnalités nouvelles, que n’ont pas les produits existants ; un bon exemple est le premier iPhone d’Apple.

- Des coûts beaucoup plus bas, pour des services proches ; la Logan de Dacia/Renault en est un bon exemple.

- Miser en priorité sur le marché des “non-utilisateurs” : c’est le cas de la voiture indienne Nano qui cible les millions de familles qui voyagent encore en moto !


Topologie des secteurs informatiques impactés

Ce double rappel permet de mieux comprendre quels sont les marchés de type C qui ont tout à craindre de l’arrivée des solutions R, que sont le Cloud Computing et le SaaS.

Plages SI tsunami Tous les secteurs de l’industrie informatique “historique” sont directement touchés par cette double rupture, qui peut mettre à mal leur leadership actuel.

En fait, il est plus facile d’identifier les secteurs non impactés !

Dans mes prochains textes, je vais analyser les marchés qui seront les plus impactés par le Tsunami Cloud/SaaS.
Ce sont :
- Infrastructures : vendeurs de serveurs. En migrant sur le Cloud, les entreprises vont réduire le nombre, voire éliminer les serveurs qu’elles installent dans leurs Intranet.

- Infrastructures : matériels et logiciels des postes de travail historiques. Les CWR, Client Web Riche, majoritairement mobiles, serviront en priorité à accéder des usages SaaS sur le Cloud, depuis un navigateur.

- Fournisseurs de réseaux, filaires et sans fil. S’ils ne réagissent pas rapidement, ils sont condamnés à ne devenir que des vendeurs de “tuyaux”, sans différentiation, sans valeur ajoutée forte.

- Solutions logicielles transverses, bureautiques et “participatique”. Ce seront les premières applications à migrer en mode SaaS, car leur nature “universelle” représente un marché prioritaire, car gigantesque. Il y a au minimum 700 millions d’utilisateurs d’Office dans le monde !

- Editeurs d’ERP et progiciels intégrés. Les solutions SaaS privilégient une approche “Best of Breed”, avec des services spécialisés.

- SSII et sociétés de conseil. Il est “très” difficile de vendre des contrats millionnaires en euros, pour des développements spécifiques ou de l’”intégration” quand les solutions SaaS ont des coûts qui se mesurent en ... milliers d’euros !

- DSI et équipes informatiques internes.  Quand le pouvoir d’une DSI se mesure au nombre de serveurs gérés, à la taille des équipes et aux budgets d’investissements, une migration vers des solutions Cloud/SaaS aura peu de probabilités d’être accueillie à bras ouverts par les informaticiens de l’entreprise.

Boxing SaaS vs IT industry Dans tous ces domaines, il existe des entreprises informatiques très puissantes, proposant des solutions haut de gamme, qui maîtrisent très bien leurs marchés, bien implantées chez leurs clients.
Elles ont compris les dangers que représente ce Tsunami Cloud/SaaS ; il ne faudra pas s’étonner de leurs réactions fortes de défense de leurs territoires menacés.


Quand ?

Chrono arrivée Tsunami Reste une question complexe, essentielle, qui est celle du calendrier de l’arrivée de ce Tsunami Cloud/SaaS :

- Arrivera-t-il en plusieurs vagues, de plus en plus fortes ?
- Est-ce que toutes les “plages informatiques” seront touchées en même temps ?
- Les barrages que vont tenter d’établir les leaders actuels pourront-ils ralentir, voire bloquer ce Tsunami Cloud/SaaS ?

- La deuxième partie de cette analyse, consacrée aux serveurs, a été publiée le 23 juillet 2009.

- La troisième partie de cette analyse, consacrée aux postes de travail et objets d'accès, a été publiée le 26 juillet 2009.

- La quatrième partie ce cette analyse, consacrée aux éditeurs de logiciels applicatifs, a été publiée le 15 août 2009.