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Chrome OS, le premier système d’exploitation natif Cloud !

Chrome in clouds Toute personne qui suit, un peu, l’actualité informatique a lu des documents ou vu des vidéos sur la première présentation «en société», du projet Chrome OS, le 19 novembre 2009.
(OS = Operating System, Système d’exploitation en Français)

En juillet 2009, j’avais déjà longuement parlé de Chrome OS, lors de la première annonce faite par Google.
Je viens de relire cette analyse à la suite de l’annonce du 19 novembre et, très honnêtement, je n’avais pas écrit trop de bêtises ! Un seul exemple, j’annonçais une disponibilité pour la deuxième moitié de 2010, ce qui vient d’être confirmé par Google.

Après avoir analysé cette première démonstration d’une version, «pré-alpha», de Chrome OS, je vous propose d’essayer d’imaginer ce que sera la version définitive de Chrome OS, et quels pourraient en être les impacts principaux.
Comme toujours, je vais me concentrer sur les usages professionnels, désolé pour les lecteurs fans de jeux vidéos !

La courte vidéo que Google a mise immédiatement sur YouTube est très bien faite et je vous conseille de la regarder avant de lire la suite de ce texte.



Ce que «sera», ce que ne «sera pas» Chrome OS

Logo Chrome OS Non, vous ne pouvez pas acheter aujourd’hui un ordinateur qui est équipé de Chrome OS !
Oui, vous pouvez télécharger le code «Open Source» de Chrome OS et essayer de l’installer sur une machine équipée d’un logiciel de virtualisation.

Pour les utilisateurs «normaux», comme moi, qui n’ont ni l’envie ni la compétence pour «bidouiller» un OS, il faudra attendre le dernier trimestre 2010 pour trouver sur le marché les premiers netbooks livrés avec Chrome OS.

Comment définir, en une phrase, Chrome OS ?

Chrome OS est un produit de rupture, révolutionnaire, à nul autre pareil.

Pourquoi ?
Chrome os Apps - Chrome OS est le premier OS pensé, imaginé, construit dès la première minute en faisant l’hypothèse que le Cloud Computing sera la plateforme informatique dominante du futur.
- Chrome OS part du principe que toutes les applications, toutes les données sont dans le Cloud, et interdit, logiquement, toute installation sur le poste de travail.
- Un navigateur, Chrome évidemment, sera le seul interface d’accès aux applications que verra l’utilisateur d’un objet équipé de Chrome OS.
- Les objets d’accès au Cloud équipés de Chrome OS, des Netbooks dans un premier temps, ne laisseront aucune liberté à leurs acheteurs pour les modifier ou y rajouter un autre navigateur.
Chrome OS Open Source - J’allais oublier : Chrome OS est Open Source (le code est déjà disponible) et sera gratuit pour tous les constructeurs qui souhaitent l’utiliser. C’est Canonical, créateur d’Ubuntu qui a détaché des personnes pour Chrome OS ; c’est une excellente nouvelle.


Chrome OS 3 S's - Chrome OS redéfinit en profondeur ce que doit être l’OS d’un objet d’accès : un logiciel simple, sécurisé et rapide (les 3S en anglais, Speed, Simplicity and Security), dont le seul rôle est de... se faire oublier en mettant le moins de barrières possibles entre un utilisateur et ses usages... Cloud.

Un grand nombre de commentateurs ont choisi de mettre en évidence les fortes limites de Chrome OS et ses carences. Ils n’ont pas compris que ...

Ce sont justement ces limites qui feront la force de Chrome OS.

Je vous conseille la lecture d’un double texte, long et objectif, écrit par Paul Thurrott ; c’est d’autant plus intéressant qu’il est très connu pour son blog WinSuperSite sur.. Windows !


Netbooks, plateforme prioritaire pour Chrome OS

Ventes Nebooks Les Netbooks ont été en 2009 les postes de travail qui ont connu le plus fort taux de croissance, de 264 %, alors que toutes les autres catégories de PC avaient des taux de croisssance négatifs.

Et pourtant, ils ont ... tous les défauts du monde : écrans petits, claviers peu confortables... Malgré cela, des millions de personnes ont montré, par leurs achats, que c’étaient des outils dont le rapport coût/valeur était bon.

Ce qu’annonce Google, avec Chrome OS, c’est qu’il va travailler avec tous les constructeurs de Netbooks pour leur permettre de proposer des machines plus confortables ; mon pronostic :
- Un écran de 11 à 13 pouces.
- Un clavier complet, de la taille de celui des PC portables actuels.
- Un processeur de puissance raisonnable et une mémoire confortable, de 2 à 4 Go.
- Un poids inférieur à 1,5 kg.
- Pas de disques durs, mais des disques SSD (Solid State Disks) : d’ici la fin de 2010, on trouvera des SSD de 16 à 64 Go à des prix compétitifs.
- Réseau Wi-Fi-n pour tous, 3G+ ou LTE en option probable.
- Un prix de vente compris entre 250 et 450 €, hors financement éventuel par un opérateur.

Fourches caudines Microsoft Ces Netbooks Chrome OS seront libérés des contraintes arbitraires et ridicules imposées par Microsoft avec ses versions «du pauvre» de Windows XP ou 7 : 160 Go de disque dur, 1Go de mémoire centrale...
Aujourd’hui, les fabricants de Netbooks sont obligés de passer sous les fourches caudines de Microsoft qui souhaite, et on le comprend, vendre des versions plus chères de Windows et n’autorise les versions basiques de ses OS que sur des machines artificiellement bridées.

Comme Chrome OS est Open Source et gratuit, Google éliminera ces limites absurdes et nous pourrons, enfin, disposer de Netbooks confortables et avec toute la puissance, raisonnable, nécessaire.

Google positionne, pragmatiquement, ces Netbooks sur deux créneaux différents :
- Un deuxième portable pour les gros utilisateurs d’informatique.
- L’outil principal d’une grande majorité de personnes. N’oublions pas que, en 2009, 50 % des salariés n’ont toujours pas «droit» à la messagerie de leur entreprise ou à des outils bureautiques de base.

Verra-t-on ensuite Chrome OS sur des PC portables classiques, voire sur des PC de bureau ? Bien sûr que ... oui !

Rien ne s’y oppose, techniquement, et dès 2011 on pourra acheter des portables de 13 à 17 pouces équipés de Chrome OS.



Netbook ou ... Smartbook ?

Smartphone, netbook, laptop, MID (Mobile Internet Device)...
Qualcomm-smartbook-4 Notre profession, incorrigible, invente sans arrêt de nouveaux mots ; le petit dernier c’est ... Smartbook ! Ils devraient être très présents au prochain salon CES (Consumer Electronics Show) en janvier 2010.

Quelle différence entre un Smartbook et un Netbook ? Elle est très simple : les Netbooks sont équipés de processeurs X86, Intel Atom et autres, alors que les Smartbooks utiliseront des ARM, comme les smartphones tels que l’iPhone.

Ce sera l’un des combats les plus chauds des 3 prochaines années :

Les Netbooks, PC portables descendus en gamme, contre les Smartbooks, Smartphones qui se prennent pour des PC portables.

Pour Chrome OS, no problems !
Intelligemment, Google a confirmé que Chrome OS fonctionnera aussi bien sur ARM que sur X86. Il devra simplement se battre sur les smartbooks avec son cousin germain, Android. Encore une affaire de famille en perspective !


Imprimer, avec Chrome OS ?

Lors de la présentation de Chrome OS, une question a été posée sur les périphériques connectés à un Netbook utilisant Chrome OS, et en particulier les imprimantes.
La réponse était un peu sibylline : nous proposerons une «approche «innovante».

J’ai essayé de l’imaginer, et il me semble que cela ne sera pas très difficile !

Je ne sais pas si la solution que je propose sera celle choisie par Google, mais elle me parait simple et très efficace.

C’est d’ailleurs ce que fait, un peu, Apple avec son nouvel OS Snow Leopard ; aucun driver n’est installé par défaut sur un Macintosh et ce n’est que lorsque l’on connecte une imprimante que le driver nécessaire est installé.

Imprimer Chrome OS Je l’ai représenté sur le schéma joint, et le scénario serait le suivant :

- Après avoir connecté mon netbook sur le «cloud» (1), je choisis l’un des services SaaS (Software as a Service) dont j’ai besoin.
- J’utilise un service SaaS tel que, Google Apps, - Salesforce ou Office Live, sur le nuage 3.
- Si j’ai besoin d’imprimer l’un des documents sur lequel je travaille, il me suffit de brancher une imprimante sur mon Netbook, en USB par exemple.
- Les caractéristiques de cette imprimante sont automatiquement envoyées sur un «nuage de pilotes (drivers)», mis à jour en permanence par les fournisseurs d’imprimantes tels que Canon ou HP. Il leur suffira d’avoir une seule version du plote de chaque imprimante au lieu de devoir les installer sur des millions de PC, ce qui est aussi pour eux un avantage majeur.
- Le document que je souhaite imprimer est immédiatement envoyé du nuage 3 au nuage 2, au bon pilote, et le résultat du traitement ne fait que transiter par mon Netbook pour se retrouver sur l’imprimante ; problème réglé !
Je n’aurai plus jamais à me soucier de la mise à jour des pilotes d’imprimantes ; le pied !


Une analogie intéressante : les Box ADSL avec Linux
 
Freebox Linux 20 millions de français utilisent quotidiennement une box ADSL, Free, Live, Darty ou Bbox, pour accéder à Internet. Toutes ces box utilisent une version de Linux, que chaque opérateur a adapté aux fonctionnalités qu’il souhaite proposer à ses clients.

95 % des clients de ces box ne savent pas qu’elles fonctionnent sous Linux, et c’est le cadet de leurs soucis. Ils ne peuvent pas modifier la version de Linux installée, elle est mise à jour en permanence, et automatiquement par les opérateurs quand ils souhaitent rajouter une fonctionnalité ou corriger une erreur.

Imaginez une seconde que ces box fonctionnent sous Windows ; on aurait réglé immédiatement le problème du chômage en France en devant embaucher des centaines de milliers de dépanneurs de box !!

Un Netbook Chrome OS fonctionnera sur le même principe, et l’immense majorité des utilisateurs n’y verra que des avantages. Je m’équipe d’un objet simple, robuste, fiable, qui fonctionne en permanence et dont je n’ai pas à gérer les mises à jour ; le pied !


Le «nirvana» pour les DSI

Il existe encore quelques, très rares, responsables informatiques qui ne sont pas convaincus des mérites des solutions Cloud/SaaS. Les avantages d’un Netbook Chrome OS sont tels qu’ils suffiront pour convaincre les derniers réticents ; j’en ai choisi deux :

Chrome OS security reboot - La sécurité : tous les collaborateurs de l’entreprise pourront utiliser leur Netbook Chrome OS au bureau, chez eux, en déplacement, sans aucune contrainte, sans aucun risque. Aucun virus, aucune application ne pourront jamais s’y installer.

Briques OS classique - Une gestion industrielle automatique du parc des objets d’accès. De nombreuses entreprises dépensent des fortunes pour construire un «master», version unique de l’OS et des applications qu’il faut ensuite installer sur chaque PC. Tous les composants, maintenant inutiles, d’un OS classiques auront disparu dans Chrome OS.
Avec Chrome OS, il n’y aura plus qu’un seul «master mondial», mis à jour en permanence par Google, et dont les dernières modifications seront installées en permanence, automatiquement, chaque fois que l’utilisateur se connectera sur le Cloud.

C’est déjà la démarche suivie par les éditeurs SaaS ; lorsqu’ils modifient le logiciel, tous les utilisateurs ont accès immédiatement et automatiquement à cette nouvelle version.
Chrome OS va transposer cette démarche SaaS ... sur les postes de travail.

Je vois déjà venir les accusations de «big brother» contre Google, coupable de contrôler tous les netbooks Chrome OS depuis le Cloud.

LE DERNIER DES MOHICANS (1964) Ce sera la fin du cauchemar des mises à jour des OS. Windows 2000, vers XP, XP vers Vista puis vers 7. Microsoft annonce même une version 8 de Windows en 2012 ; espérons qu’elle ne verra jamais le jour et que 7 sera le «dernier des mohicans».

Avec Chrome OS, je n’aurais plus jamais à lire des «horreurs» comme celles qui ont été publiées par l’hebdomadaire 01 Informatique il y a quelques semaines. Cet article expliquait, sur trois pages s’il vous plait, comment le DSI d’une des plus grandes entreprises françaises du secteur de l’énergie allait mettre en œuvre, en 2010 et 2011 la migration de son parc de 80 000 PC vers... Windows Vista !

Oui, vous avez bien lu ! Vista installé en 2010 et au-delà !

J’imagine avec délices la scène suivante : un cadre de cette entreprise déjeune en juin 2010 avec un de ses amis, sur le parvis de la Défense, et lui annonce la grande nouvelle : «Tu sais, on vient d’installer... Vista sur mon PC !!!!!!!».

Un an pour s’y préparer

Queue for Chrome OS Il nous reste 12 mois pour nous préparer à l’arrivée du premier OS de rupture, dans l’ère du «Post Windows», du «Cloud Computing».

Je suis persuadé que ces 12 mois seront bien utilisés par les responsables informatiques de toutes les entreprises, petites, grandes et moyennes, pour préparer la migration de leur Système d’Information pour qu’il soit, demain :

Chrome OS compatible !

Cloud Computing, Clouds publics, Clouds privés , Retour de la conférence Sys-Con à Santa Clara (Californie)


(Remarque : texte plus long qu’à l’habitude)

Cloud Computing Conf Santa clara Logo Après la conférence de SIIA, dont j’ai parlé récemment, j’étais aussi invité comme conférencier à la conférence organisée par Sys-Con sur le Cloud Computing.
C’était la quatrième conférence que Sys-Con organisait sur ce sujet en 15 mois, preuve s’il en est de la popularité croissance du Cloud Computing ; la dernière avait eu lieu à Prague, en mai 2009, et j’y avais aussi participé.


La conférence : participants et sponsors

Salle 4-s Dix fois plus de personnes, en majorité des utilisateurs ; le contraste était saisissant avec SIIA, très orienté offre. Lors de la conférence d’ouverture, il y avait des dizaines de personnes assises par terre ou debout au fond de la salle...

Les participants pouvaient construire leur programme à la carte parmi 120 exposés au total, sachant qu’il y avait souvent 7 ou 8 présentations en parallèle.

Liste sponsors 2 - s Signe fort de la crédibilité croissante du Cloud Computing, parmi les sept sponsors du plus haut niveau, Platinum ou Gold, il y avait Unisys, Oracle, EMC et Intel.

C’est la première fois qu’un aussi grand nombre d’entreprises «historiques» de l’informatique, présentes sur ce marché depuis des dizaines d’années, prennent la décision d’investir plusieurs dizaines de milliers de dollars pour sponsoriser une conférence Cloud Computing.

On trouvait aussi bien sûr parmi les sponsors les noms des entreprises «nées dans le Cloud», telles que Yahoo!, Akamai Rackspace, 3Tera ou RightScale.

J’étais l’un des seuls européens à parler et je l’ai fait à ... 19h 20, dans la dernière tranche horaire d’une journée qui avait commencé à 14 h et pendant laquelle les participants pouvaient assister à .... pas moins de 8 sessions, un véritable marathon !
LN at Sys-Con J’ai eu des échanges passionnants avec les quelques dizaines de courageux qui avaient choisi de venir à ma conférence ; j’ai pu vérifier que les challenges que rencontrent les promoteurs du Cloud Computing sont les mêmes des deux côtés de l’Atlantique.
J’avais proposé comme thème :
«SaaS & Cloud: Know your ennemies» (connaissez vos ennemis).

J’ai choisi de focaliser ce compte rendu sur trois des conférences parmi celles qui m’ont le plus intéressé. C’est un choix subjectif, mais chacune porte un message fort et aussi différent que possible des autres  :
- Unisys sur les Clouds privés.
- Yahoo! sur les outils utilisés pour gérer ses Clouds publics.
- La CIA sur leurs usages du Cloud.


Keynote Unisys : les «nuages privés»

Rich Marcello 2-s Rich Marcello, en tant que Président de «Technology, Consulting & Integration Solutions d’Unisys, l’un des Platinum sponsors de la conférence, avait la lourde tâche d’ouvrir la journée.

Son exposé était clair, précis, bien illustré et il a défendu avec brio sa vision des «nuages privés», très cohérente avec les métiers d’Unisys et le profil de ses clients, en majorité des très grandes entreprises qui ont des systèmes d’information complexes et recherchent avant tout la fiabilité et la sécurité.

Ses messages sur le Cloud Computing sont très positifs et s’appuient sur les premiers résultats obtenus par Unisys après de lourds investissements matériels et logiciels dans un réseau mondial de Clouds privés.

9 reasons, all time is right - s Il avait, contrairement aux classiques dix ou sept, choisi le chiffre neuf pour identifier les bonnes raisons d’utiliser le Cloud, mais le Cloud... privé :
1 - Le Cloud Computing est sur quand il est bien réalisé.
2 - Le Cloud adapté répond à vos exigences réglementaires et de conformité.
3 - Un Cloud sécurisé est très bien adapté pour des centaines d’applications internes.
4 - Les valeurs du Cloud sont l’agilité métier, les opportunités et la réduction des coûts.
5 - Le Cloud Computing est fiable, quand il est bien «architecturé».
6 - Les Clouds privés, c’est beaucoup plus que la virtualisation.
7 - Le Cloud Computing, c’est avant tout pour les métiers.
8 - Il existe différentes familles de Clouds, pour répondre à des besoins distincts.
9 - Le Cloud Computing est une évolution vers la révolution.

Cloud evolutionary-Revolutionary Ce dernier point a été repris par de très nombreux conférenciers, dont Oracle !

(En tant que Président de Revevol, je ne peux que m’en réjouir, car la marque Revevol est la contraction de : «Révolution - évolution» !)

Comme on le voit, il n’y avait dans cet exposé que des messages sérieux, professionnels, à l’attention des responsables de grandes organisations qui, avec juste raison, pensent beaucoup plus métier que technologie.

Recommandations to you-s La conclusion de son exposé, à l’attention des DSI des grandes organisations, contenait 5 messages forts, tous centrés sur la possibilité d’une mise en œuvre rapide de Private Clouds :

- Regardez au-delà de la dimension coût quand vous pensez à un Cloud d’entreprise.

- Une entreprise n’a pas à réécrire ses applications pour migrer vers le Cloud Computing ; pour cela, il faut bien choisir son fournisseur.

- Les Private Clouds sont une voie d’entrée facile vers le Cloud Computing.

- Ne transformez pas la sécurité, la fiabilité ou la conformité en alibis pour ne pas mettre en œuvre des solutions Cloud Computing ; faites le nécessaire pour rendre possible cette migration.

- Ne sous-estimez pas l’avantage concurrentiel qu’il y a lorsque vous alignez vos objectifs informatiques et métiers en déployant le Cloud Computing.

Merci, Rich Marcello ; il y a longtemps que je n’avais pas entendu un discours aussi clair et cohérent sur les atouts d’un «Private Cloud».

Formula incompréhensible-s La conférence qui suivait était le parfait négatif de celle d’Unisys ; une personne, certainement très compétente, et dont j’aurais la gentillesse de taire le nom, a fait une présentation totalement incompréhensible, au moins pour moi, à l’image des graphiques qu’elle a projetés.


Yahoo! : comment fonctionne un «maxi» cloud public

Shelton_Shugar_Yahoo Les «keynotes» suivants ont permis à deux brillants représentants des équipes techniques de Yahoo!, Shelton Shugar et Raghu Ramakrishnan, de faire découvrir aux participants les extraordinaires challenges techniques auxquels doit faire face une entreprise comme Yahoo! pour gérer efficacement un «maxi Cloud public».

Hadoop, PIG, MobStor, MapReduce, Traffic Server, Sherpa, YQL, Open Cirrus... Vous connaissez ? Vous maîtrisez ?

Ce sont quelques-uns des outils qu’utilisent Yahoo! et beaucoup d’autres leaders du Cloud Public, tels que Google, pour faire face aux demandes de leurs centaines de millions de clients.

J’ai retenu quelques chiffres sur Yahoo!, qui donnent le vertige :

Niagara-falls data center - Plus de 20 data centers répartis dans le monde entier. L’un d’entre eux sera alimenté en énergie par .... les chutes du Niagara !
- 300 millions d’utilisateurs de Yahoo! mail.
- 600 millions de visiteurs uniques mensuels.
- 35 000 transaction/s gérées par chaque serveur Intel grâce à Traffic Server.
- 400 Terabytes de données envoyées chaque jour.
- 80 Petabytes de données sont stockés dans leur Cloud.
- ...

Les solutions Open Source jouent un rôle prépondérant dans toutes les activités de Yahoo! ; c’est un message qui a été répété plusieurs fois :
«Yahoo! consomme et produit de l’Open Source en permanence».
C’est en particulier grâce à la grande communauté Hadoop, très présente dans les universités américaines, que Yahoo! peut recruter les centaines de professionnels dont il a besoin.

Je ne peux m’empêcher de penser que le rapprochement éventuel entre Yahoo! et Microsoft sera difficile, très difficile, quand on constate à quel point ce sont deux cultures opposées, en particulier sur l’Open Source.
Face à un Yahoo! qui partage ses outils les plus stratégiques avec des communautés Open Source et des concurrents, la liste des logiciels que va utiliser Microsoft dans son futur Cloud Azure, 100 % Microsoft, 100 % propriétaire parait totalement anachronique.

Yahoo_traffic_animation_screenshot C’est pendant cette conférence que Yahoo! a annoncé qu’il mettait son outil YTS, Yahoo! Traffic Server, qui gère déjà plus de 50 % de ses flux internet, à la disposition de la communauté Open Source en le confiant à la fondation Apache.

Pour traiter les volumes et la variété des données, les outils traditionnels, tels que bases de données relationnelles ou SQL sont totalement inadaptés.  Yahoo! utilise son propre langage de requêtes, YQL, MobStor pour les très gros objets de plusieurs Gb, tels que les vidéos, Sherpa pour les données structurées...

Yahoo! a aussi développé un langage spécifique, PIG, pour créer rapidement du code MapReduce, qui s’appuie aussi sur Hadoop.

Open Cirrus HP Yahoo!, avec HP et Intel entre autres, est un membre fondateur d’Open Cirrus, un consortium dont l’objectif est d’améliorer la recherche dans le domaine du Cloud Computing.

Pour conclure ses présentations, Yahoo! a résumé les impacts du Cloud Computing chez eux :
- C’est une migration sur plusieurs années, qui n’est pas terminée.
- Le Cloud Computing, c’est un peu comme un mariage, cela demande un engagement à long terme.
Le jeu en vaut la chandelle !
- Les développeurs sont maintenant capables de déployer de nouvelles applications beaucoup plus vite.
- Le Cloud Computing change la ... culture de l’entreprise.


Le Cloud Computing à la CIA

CIO du CIA-s J’ai aussi beaucoup aimé la présentation faite par la «CIO of CIA», en clair, la DSI de la CIA, sur la vision du Cloud dans cet organisme dont on peut penser que la sécurité fait partie des priorités fortes ! Il n’y avait pas tellement de femmes parmi les conférenciers, même aux USA.

Que pour la CIA, le Cloud privé soit prioritaire vis-à-vis du Cloud public, personne n’en sera étonné, mais il était rafraichissant de l’entendre défendre avec autant d’enthousiasme le Cloud Computing.

Slide CIO CIA-s Les supports utilisés pendant son exposé étaient pleins d’humour et d’un style très «cool», ce que j’ai beaucoup apprécié.

Elle a terminé sur un thème qui m’est cher :
«La revanche des infrastructures» !
Le Cloud Computing, ce sont avant tout des infrastructures Web performantes, fiables et économiques, mise au service d’usages innovants.
Sans infrastructures Cloud, l’innovation en informatique devient très difficile, et les entreprises qui ignorent cette évidence vont le payer cher, rapidement, par une perte rapide de compétitivité.


Clouds privés ou Clouds publics ? De la place pour les deux !

Unisys a fait un exposé passionnant, parlant de ... Cloud Computing.
Yahoo! a fait un exposé passionnant, parlant de ... Cloud Computing.

Private public A part l’expression Cloud Computing, il était difficile de trouver des mots ou des thèmes communs entre ces deux conférences !

Je retire trois conclusions majeures de la comparaison de ces deux exposés :

- Les outils logiciels d’infrastructures utilisés dans les Clouds privés et les Clouds publics sont totalement différents, et le seront de plus en plus.


Les Clouds privés seront construits avec des outils logiciels traditionnels ; leur principale valeur est d’améliorer la performance des applicatifs cœurs de métiers existants, sans devoir réécrire les logiciels.
Les Clouds publics ont impérativement besoin de nouveaux outils logiciels, Web natifs, capables de gérer des volumes inconnus dans les Systèmes d’Information des entreprises, même les plus grandes.

Cohabitation1 - Pour les grandes entreprises, la cohabitation des Clouds privés et publics restera indispensable pendant de très nombreuses années.

(Les entreprises petites et moyennes pourront souvent migrer 100 % de leur Système d’Information sur des Clouds publics).

Dans les grandes entreprises, l’optimisation des Systèmes d’Information existants passera par les deux actions complémentaires suivantes :
- Migrer rapidement leurs applications génériques : participatique, messagerie, processus soutien tels que CRM ou RH en mode SaaS, sur des Clouds publics.
- Optimiser toutes les autres applications cœurs de métiers en mettant en place des Clouds privés.

- Imaginer que l’on peut utiliser de manière indifférenciée les Clouds privés ou publics pour les mêmes usages mènera tout droit à des échecs majeurs.

Les grandes entreprises qui refuseraient, en s’appuyant sur des alibis sécuritaires ou de confidentialité, de migrer rapidement une partie de leur Système d’Information vers des solutions SaaS sur des Clouds publics ne pourront pas optimiser efficacement leurs Clouds privés, car ils resteront encombrés d’applicatifs qui n’ont plus de raison d’y rester.


Cloud Computing, demain ?

J’ai beaucoup de commentaires sur ce blog qui s’étonnent de l’importance que j’accorde au Cloud Computing. 

Risques et périls S’il en était encore besoin, ces deux conférences à San Francisco m’ont renforcé dans ma conviction que nous n’en sommes qu’au début d’une révolution majeure, et que ce «Tsunami» prend tous les jours plus d’ampleur.

Ignorez-le, mais à vos risques et périls !

L’industrie du logiciel face aux défis du Cloud : Retour de la conférence «SIIA on Demand» à San José (Californie)



SIIA on Demand logo Fin octobre et début novembre 2009, la Silicon Valley accueillait de nombreuses conférences qui faisaient la part belle au Cloud Computing.

L’avantage concurrentiel de la Silicon Valley reste donc fort, même si le Web nous permet de partager plus facilement contacts et connaissances.
La participation à des rencontres dans le monde «réel» offre encore des avantages majeurs en termes de convivialité et d’interactivité ; même Google Wave que nous testons chez Revevol n’est pas encore le substitut idéal aux rencontres dans un monde bien physique.

Free Downtown WIfi Il va sans dire que le Wi-Fi, gratuit, était omniprésent partout où je me suis déplacé. J’ai aussi vérifié qu’il y avait de nombreux réseaux publics gratuits «downtown», mis en œuvre par les municipalités.

La première conférence à laquelle j’ai participé était organisée par SIIA (Software & information Industry Association) les 29 et 30 octobre à San José, sur le thème : «Driving revenues in a recovering economy»(Augmenter son CA dans une économie qui redémarre)

Participants et thèmes principaux

SIIA on Demand est un lieu de rencontres de l’offre de solutions ; les utilisateurs y sont donc minoritaires.

Phil & Bill SIIA octobre 2009 J’ai retrouvé avec plaisir quelques-unes des «leaders» du Cloud, que je connais bien et dont j’ai souvent parlé dans mon blog, tels que Phil Wainewright ou Bill McNee (à droite) de Saugatuck.


Nous sommes encore un petit «club» de professionnels du Cloud Computing et j’espère qu’il va rapidement s’agrandir.

Il y avait environ 300 participants à cette conférence, et beaucoup d’entreprises étaient représentées par leurs CEO ou Présidents.
La dernière séance de travail était d’ailleurs réservée aux «CEO» et ils m’ont demandé de ne pas écrire sur ce qui s’y est dit, car c’était une réunion «private», et je respecte bien sûr mes engagements.  Il était quand même fascinant d’entendre les dirigeants d’une vingtaine de fournisseurs, parmi les plus importants du secteur Cloud/SaaS, échanger librement sur leurs stratégies marketing, leurs alliances et leurs difficultés.


Quelques idées-forces

Il y avait souvent des conférences en parallèle : il m’est donc impossible de faire un compte rendu exhaustif de toutes les interventions. Je vous propose de résumer en quelques lignes les messages les plus forts, les plus universels et de mettre plus en valeur les exposés qui m’ont le plus apporté.

- Le Cloud est là pour durer.
Je n’ai pas croisé une seule personne qui mette en doute la pérennité du Cloud Computing.

- Urgence à s’y préparer, si l’on vient du monde du logiciel historique, «Pré-Cloud».

IBM, Microsoft, Novell, Cast iron Systems, SAP.... étaient quelques-uns des représentants de l’informatique historique qui intervenaient, sponsorisaient ou avaient un stand.

- Les solutions «d’intégration» SaaS fleurissent.
Boomi, Pervasive, Savvion... et quelques autres proposent d’aider les entreprises à «intégrer» les SaaS entre eux et avec les applications qui restent derrière le firewall.

- De très nombreux nouveaux acteurs tentent leur chance sur le Cloud.
Plusieurs séances étaient consacrées à des présentations de 5 minutes maximum par de jeunes sociétés telles que Aha! Software, Clarizen, etouches, Gist, Kaulkin Information Systems, Longjump, Nolio, MarketBright, Smartvault, Widen Enterprises ou Zetta.

- La vente indirecte, par un canal de revendeurs, va s’imposer.
Une session entière était consacrée à ce thème ; pour grandir vite, la majorité des fournisseurs de solutions choisissent de s’appuyer sur des réseaux de revendeurs.
Table ronde Marketing 2.0 La table ronde consacrée au «Marketing 2.0» a aussi insisté sur cette dimension indirecte ; c’était aussi la seule et unique fois que j’ai pu écouter un intervenant féminin ! Le Cloud Computing doit aussi faire des progrès dans ce domaine !

- La grande majorité des éditeurs de solutions SaaS, américains, s’implantent très vite à l’international.
Contrairement aux solutions traditionnelles, qui demandent des implantations géographiques lourdes dans chaque pays, il est possible de distribuer des solutions SaaS dans le monde entier avec des structures très légères, car l’essentiel des activités peut se faire sur le Web.

Je vous propose maintenant de faire le point sur quelques moments forts de la conférence.


SuccessFactors : quelques chiffres

SuccessFactors 2 Lars Dalgaard, né au Danemark, CEO de SuccessFactors était le premier «keynote». Très offensif, fier et sur du succès de son entreprise, il a donné quelques chiffres qui mettent en évidence les avantages de la démarche SaaS/Cloud par rapport aux approches historiques.

SuccessFactors, c’est :
5,4 millions d’utilisateurs, dans 185 pays.
2850 clients, un logiciel en 31 langues.
 La signature du plus gros contrat SaaS du monde avec 420 000 utilisateurs chez Siemens.

Et tout ceci fonctionne avec .... 150 serveurs, à un coût qu’il estime inférieur de 80 % à ceux d’Amazon.
Ses expériences européennes antérieures l’ont aidé à trouver la meilleure implantation de leur centre de calcul en Europe, Amsterdam, terrain neutre ! Il a expliqué à nos amis américains, pas toujours au courant des subtilités de la politique européenne, que l’implanter à Paris aurait mécontenté les allemands et vice-versa.


Google, les clefs de la réussite pour vendre les solutions Cloud.

Google message SIIA Michael Lock, responsable des ventes entreprises aux Etats-Unis, était le dernier «keynote», pendant le déjeuner très frugal (Panini et pomme) de vendredi.

Tout le monde sait que Google Apps est de 5 à 10 fois moins cher que les solutions historiques concurrentes, Exchange ou Lotus Notes. Il était donc intéressant de l’entendre proclamer que le prix n’était pas le principal facteur de succès !
Il a mis la vitesse en tête des critères de réussite, et de nombreux autres conférenciers ont émis la même idée.

Pour Michael, un déploiement de Google Apps doit se réaliser en moins de trois mois, quel que soit le nombre de personnes concernées.


Le cas ... NetSuite

Netsuite Zack Nelson CEO + slide success NetSuite est l’un des grands succès du marché SaaS, avec une stratégie unique ; NetSuite, dont l’un des grands actionnaires est Oracle,  est la seule offre significative d’ «ERP intégré» en mode SaaS.

Zack Nelson, son CEO, a présenté les grandes lignes de sa stratégie, qui a le mérite de l’originalité dans un monde où la majorité des acteurs sont persuadés que seules les solutions spécialisées «Best of breed» peuvent s’imposer.
Sur ce tableau qui liste les entreprises leaders, celles qui souffrent et celles qui voudraient bien y aller, les chiffres sont éloquents :

NetSuite numbers on success Pour réussir le ticket d’entrée est un investissement de plusieurs dizaines de millions de dollars, et cela ne garantit pas le succès, comme le montrent les résultats de Intacct et Workday, sans parler de ...SAP !

Netsuite vertical partners L’autre idée-force de NetSuite est de croire au succès des SaaS verticaux, par secteurs d’activités. Zack, et c’est logique avec sa démarche, pense que les sociétés de services ne peuvent apporter de la valeur à NetSuite qu’en choisissant un secteur d’activité vertical et en adaptant la suite intégrée à ce secteur spécifique.

L’avenir dira s’il a vu juste.


Les marchés financiers... adorent le Cloud Computing.

Logo Pacific Crest Brendal Barnicle est VP et analyste chez Pacific Crest, l’une des plus grandes banques d’investissement spécialisées dans le secteur informatique.

Il y a quelques jours, Bill McNee avait publié un graphique important mettant en évidence les performances relatives des éditeurs de logiciels traditionnels face aux éditeurs SaaS.
SaaS vs Onpremise growth 2005 - 2010 Même en période de crise économique, les résultats sont spectaculaires ; SaaS l’emporte haut la main.

Le discours de Brendal était encore plus optimiste ; les marchés financiers adorent le cloud computing !

Chiffres SaaS bourse Selon lui, c’est la bien meilleure «prédictibilité » des résultats qui intéresse les investisseurs et explique qu’ils appliquent aux éditeurs SaaS des multiples plus importants.
Ceci, couplé à un taux de renouvellement des contrats qui dépasse le plus souvent les 90 %, donne aux entreprises du Cloud Computing un avantage à long terme déterminant sur les marchés financiers.

Comme en plus les clients sont ravis et fidèles, tout est en place pour assurer la victoire finale, par KO, du Cloud Computing !


Une conférence majeure sur le Cloud, en mai 2010 à San Francisco

Westin Lors de la deuxième journée, SIIA et OpSource, qui organisaient des conférences sur le Cloud Computing de manière indépendante, ont décidé d’unir leurs efforts pour proposer, en mai 2010 à San Francisco, dans un lieu emblématique, l’hôtel Westin St Francis, une conférence commune sur le thème :
«All about the Cloud» «Tout sur le Cloud»

Je pense que c’est une excellente idée, car le nombre d’événements sur ce sujet avait une fâcheuse tendance à exploser, une preuve de plus du succès du Cloud Computing.

Je vais maintenant faire un «long» voyage  de 15 miles pour aller à la conférence «Cloud Computing et virtualisation» organisée par Sys-Con à Santa-Clara, du 2 au 4 novembre.

Ce sera le sujet de mon deuxième blog californien.