Télécoms, comportements mafieux
18/01/2010
Ces actions ont comme résultats immédiats de ralentir ou empêcher des usages «normaux» des réseaux ; il faut donc tout faire pour les éradiquer le plus vite possible.
J’avais, il y a deux ans, attaqué les tarifs abusifs pour des accès Wi-Fi dans les hôtels haut de gamme ; ceci m’avait valu une réponse rapide et positive de l’opérateur incriminé qui avait baissé le prix journalier de 60 % dans toute l’Europe.
Il existe encore, hélas, trop d’exemples de ces comportements inadmissibles et je vais en fustiger deux, que j’ai vécu récemment.
CNIT La Défense
C’est en tout cas le sentiment que donne la société qui gère ce lieu d’exposition. Les faits :
- Je demande à l’organisateur de ce salon les conditions financières pour un stand ; le tarif proposé est classique et raisonnable.
- Je rappelle qu’il s’agit d’un salon consacré au Cloud Computing ; je pose quand même la question de savoir quels accès Internet sont disponibles sur le stand et pour les visiteurs ; les réponses sont pour le moins surprenantes :
- Il n’y a pas d’accès Internet prévu dans le package exposant, il faut prendre un abonnement séparé auprès du CNIT.
- Il n’y a pas de réseaux Wi-Fi disponibles pour les visiteurs, qu’ils soient payants ou gratuits.
- Je me renseigne sur les tarifs de ces accès, pour les deux journées du salon, et j’ai eu la très mauvaise surprise de recevoir une liste de tarifs démentiels, et le mot n’est pas trop fort.
Oui, vous avez bien lu :
- Les prix pratiqués sont scandaleux. Si je prends une ligne à 2 Mbit/s, ce qui est aujourd’hui un minimum ridicule, et le maximum disponible, j’obtiens un coût pour deux journées de 1255 €, soit :
MBit/s - jour au CNIT = 314 €
Un calcul simple me donne un prix de revient du Mbit/s/jour :
MBit/s - jour au domicile parisien = 0,02 €
La comparaison des deux prix est édifiante :
Le Mbit/s - jour au CNIT est ... 15 700 fois plus cher
que chez moi !
J’espère que le nouveau Président de l’EPAD, qui gère la Défense, lira ce blog et prendra des mesures énergiques pour faire cesser ce scandale.
A quel prix faut-il proposer l’accès haut débit au CNIT ? 0 € !
La réponse est fournie par les deux conférences Cloud Computing auxquelles j’ai participé en novembre 2009 à San Francisco ; l’accès Wi-Fi y était gratuit pour les exposants et pour les visiteurs.
La Défense = Record du monde (A homologuer au Guinness ?) du tarif le plus élevé du haut débit pour les salons professionnels ?
«Venez exposer chez nous, au CNIT - La Défense ;
nous vous garantissons le tarif haut débit mafieux
le plus élevé du monde !»
nous vous garantissons le tarif haut débit mafieux
le plus élevé du monde !»
J’ai bien sûr pensé à utiliser mon réseau sans fil 3G, mais :
- L’exposition a lieu dans des salles en sous-sol où la couverture 3G n’est pas assurée.
- Aucun opérateur téléphonique n’a pensé, n’a osé installer des antennes intérieures pour proposer un service «normal» à leurs milliers de clients qui visitent ces salons professionnels.
Ceci assure une transition naturelle vers mon deuxième exemple.
Roaming international données réseaux sans fil 3G
Ce deuxième cas est encore plus scandaleux, car il touche des millions de personnes dans le monde.
Le tarif, non négocié, pour une utilisation «illimitée» est d’environ 30 € / mois, ce qui revient à 1 € / jour ; cher, mais pas scandaleux.
Ce tarif «illimité» donne en pratique droit à 1Go/mois, soit environ 30 Mo/jour.
En faisant l’hypothèse que ma consommation est proche de cette limite, je paie donc 3 centimes le Mo téléchargé.
1 Mo = 3 centimes d’euros
Que se passe-t-il quand je passe une frontière, pour aller par exemple en Espagne ?
Une étude récente d’UFC-Que choisir donne la réponse : le prix pratiqué par les opérateurs varie entre 5 et 9 € par Mo. Mon opérateur favori, Orange, est lui à 9 €.
En prenant un prix moyen de 7 €, un calcul très «compliqué» me montre que :
Mo en déplacement = 233 fois plus cher qu’en local
De qui se moque-t-on ?
Là où cela devient encore plus incroyable, c’est que l’opérateur qui me rançonne en Espagne est... Orange, celui chez qui j’ai pris mon abonnement en France !
- Il est très «compliqué» de gérer les échanges entre opérateurs internationaux, surtout si l’on reste chez le même !
- Le coût des réseaux internationaux est très supérieur à celui des réseaux du pays d’Origine. Surprenant, si l’on constate qu’un Espagnol qui vient en France se fait rançonner de la même manière qu’un Français en Espagne.
- Au moins, nous sommes tous égaux devant ce scandale.
A combien peut-on estimer le coût, réel, pour les opérateurs de la re-facturation mensuelle des services de roaming internationaux qu’ils se rendent mutuellement ? 10 % ? 20 % ?
Soyons généreux et acceptons l’hypothèse de 20 %, auquel je suis prêt à rajouter une confortable marge commerciale de 30 % pour service rendu.
Avec ces hypothèses, j’arrive à un prix du Mo en roaming international proche de 5 centimes d’euros.
Il est maintenant facile de calculer de combien doit baisser le prix du roaming international :
Réduction coût roaming international :
7 € vers 5 centimes/€ = 140 fois
7 € vers 5 centimes/€ = 140 fois
Les responsables de la concurrence à Bruxelles ont récemment prix des décisions pour faire baisser le prix du roaming pour les SMS, bravo.
Etonnez-vous après que beaucoup d'entreprises bloquent les usages «données» lors des déplacements internationaux, ce qui est «excellent» pour leur efficacité et leur productivité.
C’est d’ailleurs la première question que je pose en faisant une réservation.
Ces mafias nationales, CNIT, ou internationales, réseaux d’opérateurs mobiles, doivent d’urgence être mise hors d’état de nuire !
Qui aura le courage de s’y attaquer ?