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Pourquoi Microsoft voue une haine viscérale au Cloud Computing

(Remarque : texte plus long qu’à l’habitude)

Black Clouds Pourquoi ce titre ? Est-ce que l’on n’entend pas chez Microsoft tous les responsables au plus haut niveau vanter les louanges du Cloud Computing, des nouvelles offres Azure...

Lors des journées Microsoft Techdays célébrées à Paris du 8 au 10 février 2010, le Cloud, sous la marque Azure, était très présent.
Hugo Lunardelli est l’auteur d’un des blogs les plus «positifs» sur Microsoft ; dans son compte rendu de cette manifestation, Produits Microsoft Techdays il écrivait :
«... voir Microsoft souligner qu’il était seul en mesure de proposer un continuum de solutions allant du dacatencer traditionnel au cloud computing en passant par toutes les solutions hybrides situées entre ces deux éléments

Ce texte  est tout sauf un pamphlet primaire «anti Microsoft».
Ce que je vous propose, c’est une analyse froide, objective et financière des impacts du Tsunami Cloud Computing sur les finances de Microsoft.

La décennie Cloud a démarré en 2010 ; ce n’est pas demain matin que ses impacts vont s’en faire sentir à plein, mais on en voit déjà les premiers résultats.
J’ai par exemple évoqué les «soldes» faites par Microsoft sur un produit non encore annoncé, Office 2010.

Microsoft vient d’annoncer les prix d’Office 2010 en Angleterre, avec une baisse d’environ 30 % par rapport à la version 2007.

Et ce n’est qu’un début ...

Ce texte n’est pas une critique des produits commercialisés par Microsoft, dont les qualités et les défauts ne sont pas en cause. Comme je l’ai écrit dans un texte très récent, même le meilleur avion à hélice du monde n’avait aucune chance face à l’arrivée de la révolution des moteurs à réaction.


Les sources de bénéfices de Microsoft, fin 2009

Logo Xbox Depuis plus de 10 ans, Microsoft a tout tenté pour se diversifier : Xbox, moteur de recherche Bing...

Malgré tous ces efforts, et des dizaines de milliards de dollars investis en R&D, les résultats ne sont pas au rendez-vous.
L’arrivée de Ray Ozzie en numéro deux de la société reste l’une des clefs de la mutation de Microsoft vers le Cloud ; un long article d’Infoworld présente positivement les efforts réalisés par Ray, tout en restant sceptique sur sa capacité à contrer Google.

Microsoft profit by divisions Ce tableau présente la répartition des bénéfices de Microsoft selon ses lignes de produits, sur les trois dernières années.

Les chiffres sont sans appel :
Fin 2009, ce sont les produits historiques, Office, Windows poste de travail et les solutions Windows Server qui font que Microsoft gagne encore beaucoup d’argent.
Toutes les autres divisions, autour de l’Internet ou des plateformes de jeux, perdent de l’argent ou équilibrent tout juste leurs comptes.

Microsoft share 2000 - 2010 La bourse américaine l’a d’ailleurs bien compris et considère Microsoft comme une valeur de rendement et non pas de croissance. Avec un bénéfice trimestriel qui oscille entre 5 et 8 milliards de dollars, Microsoft reste l’une des entreprises américaines les plus rentables.

Le cours de l’action Microsoft n’a pas vraiment fait des étincelles depuis 10 ans ! Il est en ce début de 2010 inférieur à sa valeur de janvier 2000.

10 ans bourse Apple, Ms, Google C’est encore plus frappant quand on compare les cours de Microsoft à ceux de Google et d’Apple sur la même période ; ils ont respectivement augmenté de 400 % et 700 %.

Ballmer Cloud Zombies Alors, pourquoi s’inquiéter ? En ce début 2010, la situation est tout sauf catastrophique, comme le montrent les résultats à fin décembre 2009 :
- Les bénéfices trimestriels restent très élevés, supérieurs à 8 milliards de dollars.
- Windows a encore plus de 90 % de part de marché sur les PC et Windows 7 est mieux accepté par le marché que Vista.
- Office est archi dominant sur les postes de travail de toutes les entreprises.
- Windows Server a acquis une bonne crédibilité dans les centres de calcul.

Oui, mais... le Tsunami Cloud Computing est annoncé !


Impacts du Cloud Computing sur les bénéfices de Microsoft

Si vous pensez que le Cloud Computing n’est qu’une mode passagère, une vaguelette de changement,  la suite de ce texte va vous paraître totalement irréaliste. Dans le cas contraire, vous devriez, pour l’essentiel, partager mes conclusions.

Dry lake s Comme l’ont montré les graphiques précédents, Microsoft tire encore, en ce début 2010, l’essentiel de ses bénéfices des trois lignes de produits historiques.
La migration des entreprises vers des solutions Cloud Computing va, très vite, assécher les trois sources historiques de bénéfices de Microsoft.
Ce «changement climatique» majeur aura atteint son maximum d’ici une dizaine d’années, mais dès 2015 on pourra en mesurer les impacts.

Je vous propose donc un saut en avant raisonnable, de cinq années, pour mesurer le niveau de tarissement des trois sources de bénéfices de Microsoft en ... 2015.


2015 : Serveurs et outils

Tous les acteurs industriels du Cloud Computing,, Amazon, Facebook, Google, IBM, Yahoo! ... utilisent quasi exclusivement des solutions Open Source pour gérer leurs maxi centres de calcul ; elles ont pour noms Linux, Cassandra, Hadoop, HipHop, Mapreduce, Memcached, Traffic server ...

Indian reserve Windows Azure Avec Azure, Microsoft est le seul grand acteur du Cloud qui continue à proposer des solutions propriétaires, Windows Server, SQLServer, .Net ...

En 2010, Microsoft dispose encore d’une des plus grandes armées de développeurs du monde formée à ses solutions. Dans beaucoup d’entreprises et de SSII, cette population a défendu ses compétences, ses «certifications» et à réussi à ralentir la vague Open Source.
En 2015, une majorité des applications «historiques» telles que les grands ERP et les solutions métiers développées sur mesure n’auront pas migré sur des clouds publics ;  elles resteront dans des clouds privés, utilisant les mêmes solutions techniques qu’en 2010 (N’oublions pas que Cobol est encore très présent en 2010 !).

North American Indian Cette «tribu» des développeurs sur solutions Microsoft restera donc encore forte en 2015, même si elle commencera à souffrir du vieillissement que l’on connait aujourd’hui dans la tribu des spécialistes Mainframe IBM.

La division Serveurs de Microsoft sera donc celle dont les bénéfices devraient le moins baisser ; une grande majorité d’entreprises auront encore des centres de calcul privés utilisant Windows Server et les outils de développement de Microsoft.

Mais la migration vers les clouds publics de 50 % des applications fonctionnant sous Windows Server, la virtualisation des serveurs restant, combinées à une forte pression sur les prix, vont réduire de 60 % les bénéfices de cette division.

Bénéfices serveurs et outils en 2015 : 40 % des bénéfices 2010.


2015 : Windows poste de travail

2010 a bien commencé pour cette division de Microsoft, avec le succès de Windows 7 qui fait un peu oublier le fiasco de Vista.

Windows8 On commence à évoquer chez Microsoft Windows 8, qui pourrait apparaître en 2012.
Hélas pour Microsoft, ce dernier rejeton de la famille Windows fera un bide retentissant, car la demande d’0S lourds sera devenue minimale.

En 2015, pour accéder aux solutions Cloud, les entreprises utiliseront majoritairement des objets mobiles et légers, comme je l’ai souvent évoqué.

Jolycloud - Chrome OS Ces OS légers qui équipent ces postes mobiles ont pour noms JoliCloud, ChromeOS, Android, MeeMo. Ils sont tous Open Source et gratuits pour les constructeurs.
Comme on l’a déjà vu lors de l’arrivée des Netbooks en 2008, Microsoft a été obligé de brader Windows XP, à un prix inférieur à 3 €, pour contrer l’offensive Linux.

Face à d’excellentes solutions Open Source et gratuites, Windows 8 et Windows Mobile 7 ne pourront plus lutter, avec leurs prix actuels. Pour sauvegarder le plus possible ses parts de marché, Microsoft sera obligé de réduire très fortement les prix de vente de ses OS à tous les constructeurs, même les plus fidèles tels que Dell ou HP.

HP recommande Windows Les excellentes relations qu’entretenait Microsoft avec les grands constructeurs vont s’envenimer avec l’arrivée du Cloud Computing et l’on verra de moins en moins sur leurs sites des phrases comme : «xxx recommande Windows 7 édtion ultimate»

Oui, il existera encore beaucoup de PC fonctionnant sous Windows en 2015.
Oui, mais ... ce seront pour l’essentiel des versions «anciennes», telles que Windows 7 et les nouvelles versions commercialisées le seront avec des marges beaucoup plus réduites qu’en 2010.
Les bénéfices opérationnels de la division Windows poste de travail auront, en 2015, chuté d’environ 70 %.

Bénéfices Windows poste de travail en 2015 : 30 % des bénéfices 2010.


2015 : Office

Logo office 2010 Il y a en 2010 environ 1 000 millions d’utilisateurs d’Office, toutes versions confondues.

En 2015, il en reste 200 millions qui estiment, parfois avec raison, qu’une solution très puissante sur le poste de travail est indispensable pour leur tableur ou leur «PauvrePoint»». Ces 200 millions ont gardé leur version favorite, 2003, 2007 ou 2010 et n’ont pas acheté la nouvelle version 2014, bien qu’elle soit en promotion à 37 € HT pour toutes les entreprises.

Les 800 autres millions continuent à écrire, calculer... mais ils utilisent maintenant des solutions Web professionnelles collaboratives natives, proposées par Cisco, Google, IBM et Microsoft. Le prix référence de 2010, 3 € / personne / mois, a été maintenu et le niveau de fonctionnalités a fait d’énormes progrès.
Pour le grand public, ce sont des solutions gratuites qui sont utilisées ; il n’existe plus une seule personne censée sur terre pour «acheter» ses outils «participatique», messagerie, agenda, traitement de texte, tableur, présentation, wikis, blogs et microblogs, partages de photos et vidéos ...

La division Office de Microsoft est celle qui souffrira le plus du mouvement vers le Cloud. Microsoft est bien sur présent avec une offre Web d’excellente qualité, mais vendre 3 € par mois une solution Web qui demande de grosses ressources d’infrastructures (tous les fournisseurs proposent 50 Go en standard) a fait fondre les marges de 80 %.

Bénéfices Office en 2015 : 20 % des bénéfices 2010.


Quelle valeur boursière pour Microsoft, en 2015

MS opérating income 2006 - 2009 En ce début d’année 2010, la valeur boursière de Microsoft est d’environ 250 milliards de dollars.
En prenant comme valeur moyenne des bénéfices opérationnels (operating income) des quatre dernières années, on obtient les chiffres suivants :
Bénéfices Windows :     $   9 B
Bénéfices Office :         $ 10 B
Bénéfices serveurs :      $   1 B
Bénéfices totaux :      $ 20 B

Dans toute cette série de calculs, l’important, ce sont les ordres de grandeur et non pas des chiffres précis. Par exemple, la moyenne des «operating income» 2006 - 2009 est de 19, 36 B, mais en tenant compte des pertes des autres divisions, j’ai arrondi à $ 20 B pour ces trois divisions.

Si les hypothèses que j’ai faites sur les évolutions de ces différentes lignes de produits s’avèrent raisonnables, j’obtiens les chiffres suivants pour les bénéfices opérationnels de Microsoft en 2015 :

Bénéfices serveurs :      $   1 B x 40 % =     $ 0,4 B
Bénéfices Windows :     $   9 B x 30 % =     $ 2,7 B
Bénéfices Office :         $ 10 B x 20 % =     $ 2,0 B
Bénéfices totaux :                                   $ 5,1 B

Bénéfices Microsoft - 75 % Le bénéfice annuel de Microsoft passera donc de 20 milliards à environ 5 milliards de dollars, un chiffre encore respectable, mais qui correspond à une baisse de près de 75 %.

Comme on l’a vu plus haut, cela fait dix ans que la bourse considère que Microsoft est une valeur de rendement, dont le cours est étroitement lié à ses bénéfices. 
Sur ces hypothèses, je pronostique que la valeur boursière de Microsoft devrait elle aussi être divisée par quatre, soit :

Valeur boursière Microsoft en 2015 :

60 milliards de dollars



Scénario catastrophe ?

Je vais être attaqué de toutes parts pour faire de l’anti-Microsoft primaire, de la «finance fiction», pour travailler sur des hypothèses irréalistes... et je m’y suis préparé !

Je résume les grandes lignes du scénario que j’ai construit :
- Le Cloud Computing est la grande mutation informatique de la décennie 2010 - 2020.
- Le Cloud Computing va mettre à mal les trois principales sources actuelles de bénéfices de Microsoft.
- Microsoft n’arrive pas à trouver des relais de croissance suffisants dans ce nouvel environnement Cloud Computing pour enrayer une très forte chute de ses marges et de ses bénéfices.

Gisant 1 Sur les deux premiers points, il n’y a pas, de mon point de vue, la moindre incertitude.

Sur le troisième, j’aimerais bien me tromper ; malheureusement, ce qui c’est passé entre 2000 et 2010 ne me rend pas très optimiste sur les capacités de Microsoft à créer des lignes de produits et services capables de générer les milliards de dollars de nouveaux bénéfices nécessaires pour combler les pertes des divisions historiques.


Vague basque Comment demander à une entreprise d’accueillir à bras ouverts un Tsunami nommé Cloud Computing, quand elle sait très bien qu’il va balayer les 3/4 de ses bénéfices ?
Comment reprocher à Microsoft de tout faire pour retarder au maximum cette échéance ?

Aucun fournisseur informatique, aussi puissant soit-il aujourd’hui, ne pourra bloquer cette puissante vague Cloud Computing.
Seuls les fournisseurs capables de l’anticiper, de l’accompagner, de s’adapter aux nouveaux contextes technologiques qu’elle va induire seront encore des acteurs crédibles en 2020.

Tous ne seront pas au rendez-vous ...

Les 3 ans de Google Apps


Birthday-cake 3 ans Trois ans déjà ! Trois ans, seulement !

L’un de mes premiers textes sur ce blog, le 22 février 2007, était consacré à l’annonce officielle, à Paris et en première mondiale, de Google Apps dans sa version professionnelle.

Equipe lancement Google Même si une partie de la petite équipe Google qui y participait à depuis changé d’activité, Laurent Lasserre, deuxième depuis la droite, en est toujours le responsable France.



Google Apps : la maturité après trois ans

A sa naissance, Google Apps était l’une des toutes premières offres SaaS, Software as a Service, qui avait l’ambition de couvrir les besoins de base en Bureautique Web 2.0.
Google Apps - 2007 - 2009
Google Apps, en 2007, c’était :
- Une solution révolutionnaire : toutes les fonctionnalités étaient accessibles depuis un simple navigateur.
- Un ensemble de fonctions minimales : à titre d’exemple, Google Docs ne proposait pas encore une alternative à Powerpoint, qui n’est arrivée qu’en octobre 2007.
- Un prix «de rupture», très bas : 40 € par an et par utilisateur, tout compris.

Google Apps, en 2010, c’est :
- Le même prix, de 40 €/personne/an : ceci devrait rassurer les entreprises qui pensaient que Google aurait la tentation d’augmenter ses prix. A l’inverse, les clients qui ont fait ce choix ont maintenant beaucoup plus de fonctionnalités, au même prix.
- De très nombreuses innovations : elles se sont rajoutées de manière continue, et font que la «version» 2010 a atteint un excellent niveau de maturité.
- Des évolutions en continu, qui évitent aux entreprises les traumatismes et les coûts des changements traditionnels de version.
- Des fonctionnalités «professionnelles», spécifiques, demandées par les entreprises, telles que la délégation de lecture de sa boîte mail par une assistante, une gestion efficace des groupes et les liens avec un annuaire interne, qu’il soit LDAP ou Active Directory de Microsoft.
- A titre d’illustration, Revevol a publié la liste des évolutions pour le seul mois de décembre 2009 et une liste des principales améliorations de l’année 2009.

Sommaire livre blanc Google Apps Pour ceux qui ne sont pas encore convaincus de la valeur de Google Apps (Si, si, il en reste encore !), je leur propose de télécharger, gratuitement, le livre blanc que Revevol a écrit pour en présenter les principaux avantages.

Il y a maintenant en France des centaines d’entreprises, de 10 à 30 000 utilisateurs, qui ont déployé avec succès Google Apps. On y trouve des noms très connus, tels que Valeo, EuroMaster ou le groupe malakoff méderic.


Une parfaite démonstration du modèle d’innovation de Christensen !

Les lecteurs habituels de mon blog le savent bien, je suis un grand «fan» du modèle de l’innovation de Christensen, qui explique pourquoi seules les innovations de rupture peuvent détrôner les produits leaders aux fonctionnalités surdimensionnées.

L’offensive menée par Google contre les solutions bureautiques de Microsoft, Office et Exchange, illustre à la perfection la pertinence de ce modèle !
Modèle Christensen-Apps 2007 - 2010
Pour la grande majorité des utilisateurs, le point d’équilibre entre leurs attentes et les fonctionnalités des solutions de Microsoft a été atteint avec Office 97 et Exchange 2003.
Toutes les versions ultérieures ont essayé, difficilement, de convaincre les utilisateurs et les décideurs qu’elles offraient des améliorations «indispensables».
Super Constellation TWA C’est la situation où se trouvait, au milieu des années 1950, Lookheed en essayant de vendre son «SuperConstellation», le top du top des avions à hélice.

En proposant en 2007 la première version de Google Apps, aux fonctionnalités minimales, Google se situait sur la courbe «rouge» de l’innovation de rupture, en n’attaquant pas Microsoft de front.


3 ans plus tard, comme je l’ai montré dans la première partie de ce texte, Google Apps a fait des progrès spectaculaires et se trouve maintenant au «point magique», au confluent d’‘une offre bien adaptée aux attentes de la majorité des utilisateurs «normaux» dans les entreprises.

Le 707, premier avion à réaction de Boeing, était bruyant, peu confortable ; cela ne l’a pas empêché de détrôner, en moins de cinq années, tous les fournisseurs, tels que Lookheed, qui continuaient à proposer des avions à hélice.

Choices Comme les dirigeants d’AirFrance ou de TWA à l’époque, les responsables informatiques ont maintenant le choix entre :
- Des produits surdimensionnés, en fin de vie, s’appuyant sur des infrastructures dépassées, tels que Office 2010 ou Exchange 2010.
- Des solutions innovantes, dont tout l’avenir est devant elles, et qui répondent aux véritables attentes de la majorité de leurs clients internes.

Rarement un choix intelligent aura été plus facile !



L’hommage de Microsoft à ... Google Apps

Google ne pouvait rêver d’un plus beau cadeau d’anniversaire !

 Google vs microsoft En prenant Google Apps pour cible, Microsoft crédibilise immédiatement le challenger actuel auprès de tous les responsables informatiques !

Très conscient du succès grandissant de Google Apps dans les entreprises de toute taille et de tout secteur d’activité, Microsoft vient de démarrer une campagne très agressive contre Google Apps.
Une première vidéo est visible sur ... YouTube, ce qui ne manque pas de sel quand on sait que YouTube appartient à Google.



SI vous avez installé Silverlight, vous pouvez aussi visualiser, mais cette fois sur le site de Microsoft, une autre vidéo qui attaque Google Apps.

Il est amusant de constater que certaines des «déficiences» de Google Apps mise en avant par Microsoft ne sont déjà plus d’actualité, telles que la délégation pour la messagerie et l’agenda, ou la création de «dossiers».
Ce sera un jeu d’enfant pour Google de rendre caduque chaque nouvelle itération de ces vidéos anti-Google en proposant en quelques semaines les fonctions «manquantes» que Microsoft choisit de mettre en évidence !

Ghost Oui, Microsoft à la trouille de Google Apps !

En Europe, un «commando» anti-Google est opérationnel ; il est envoyé dans toutes les entreprises, moyennes et grandes, qui ont consulté Google pour un éventuel déploiement de Google Apps. Leur mission est claire : tout faire pour ralentir le nombre de références de Google Apps.
C’est l’une des raisons pour laquelle un grand nombre de responsables informatiques ne souhaitent pas que l’on parle de leurs projets Google Apps, même lorsqu’ils sont très avancés dans le déploiement.


Et demain ?

Google 5th birthday Début 2012, on célèbrera le 5ème anniversaire de Google Apps.

Ses concurrents ne seront plus ... Exchange ou Office, mais les versions Web que Microsoft, IBM et Cisco proposeront aux entreprises pour concurrencer Google Apps, devenu le leader du marché de la Bureautique 2.0.

Cette concurrence sera bien sur bénéfique pour les entreprises, qui pourront  abandonner leurs «avions à hélice» et choisir entre plusieurs «avions à réaction» ; tant mieux !


En 2009, un DSI d’une grande entreprise qui avait choisi Google Apps à reçu la visite de l’un des plus hauts responsables de Microsoft qui venait le voir pour lui demander d’expliquer les raisons de son choix.
Le dialogue a été le suivant :
- Microsoft : dommage que vous ayez fait ce choix, nous aurons bientôt une solution comparable à celle de Google.
- Le DSI : merci, vous confirmez la pertinence de mon choix, et tant qu’à faire, je suis heureux d’avoir choisi le nouveau leader !

Tout est dit !

Bon anniversaire, Google Apps !

Lethargy Merci à Google d’avoir réussi à dynamiser et réveiller un marché qui était tombé en léthargie depuis trop longtemps !

iPad, gPad, xPad ? Quelle tablette pour les entreprises ?


Smartphone, netbook, smartbook, maintenant les tablettes ! Le cauchemar des responsables informatiques qui rêvent encore d’un poste de travail unique, le même pour tout le monde, ne fait qu’empirer !

Exemple tablet Pc Tablette, une innovation ? Si vous posez la question à Microsoft, ils vous diront que cela fait presque 10 ans qu’ils font la promotion de leur «tabletPC», et c’est exact.
Le TabletPC est l’un des plus grands échecs de Microsoft ; cette famille de produits, sous sa forme actuelle, n’a aucun avenir.
Je suis un peu triste de lire que même Bill Gates ne peut s’empêcher de critiquer l’iPad d’Apple ; quand on connait le succès planétaire du tabletPC qu’il a essayé, en vain, de promouvoir pendant 10 ans...


2010, année un du succès des tablettes

Apple newton A moins d’avoir passé les dernières semaines sans Internet, sans presse et sans Twitter, il est difficile d’ignorer le lancement par Steve Jobs, le 27 janvier 2010, de l’iPad, la nouvelle proposition d’Apple dans ce domaine après l’échec du Newton. (J’ai été l’un des rares propriétaires d’un Newton !).

L’iPad sera un succès, sur son marché initial grand public. Apple vendra plus d’iPad pendant les neuf derniers mois de 2010 que Microsoft de TabletPC en dix années.
Tablettes archos exo iPad sera la tablette la plus vendue en 2010, même si d’autres produits comme l’Archos ou l’ExoPC vont tenter de lui faire concurrence (Les xPad du titre de ce texte).

Nexus One contre iPhone, Chrome contre Safari, gPad contre iPad ! La concurrence entre Apple et Google devrait aussi se déplacer sur le terrain des tablettes. Pour la simplicité de l’explication, je propose de donner le nom, provisoire, de gPad aux produits que pourrait lancer Google fin 2010.


gPad, tablette de Google en 2010

Google Tablet 48 heures avant l’annonce de l’iPad, Glen Murphy, spécialiste des interfaces utilisateurs qui travaille sur Chrome OS et le navigateur Chrome, avait publié, très discrètement, des premières informations sur ce que «pourrait» être une tablette vue par Google. Cette annonce a été souvent commentée.
Il a aussi publié une vidéo de 2 minutes.



Je fais l’hypothèse qu’un ou plusieurs gPad seront annoncés en 2010, avec les caractéristiques suivantes :
- Fonctionnent sous Chrome OS ; ceci garantit la disponibilité du multitaches.
- Tous les usages seront Web, uniquement disponibles lorsque le gPad sera connecté.
- L’écran tactile aura une taille proche de celui de l’iPad, autour de 10 pouces.
- Il n’y aura pas de clavier physique.

Ce graphique de Google est passionnant : il met en évidence les différentes options qui pourraient devenir disponibles, en allant de la tablette à l’écran et au desktop. Google envisage plusieurs interfaces utilisateurs ( UI en anglais) qui s’adaptent aux tailles des différents écrans.
Chrome os tablet options
Une tablette gPad sera donc plus proche d’un netbook sans clavier, fonctionnant avec Chrome OS, que d’un téléphone sous Android. Les fonctions voix, si elles existent, seront fournies par des logiciels VoIP tels que Google Voice ou Skype.


Rappel : l’IPad d’Apple

IPad Multitouch Pendant plus d’une année d’attente, des dizaines d’articles ont essayé d’en deviner les caractéristiques. Je n’avais pas échappé à ce petit jeu en proposant, début janvier 2009, ma vision de ce super iPhone, et n’ai pas trop à rougir de ce texte, même si j’avais fait quelques erreurs, telles que le nom (iPod Touch Max) ou la date de sortie que je voyais plutôt fin 2009.
L’iPad sera disponible à partir de mars 2010.

L’iPad est un produit innovant, important et au design Apple, toujours aussi séduisant :
- Un super iPhone.
- Un écran de 10 pouces, avec une très bonne définition de 1 024 x 768.
- Donne accès aux 140 000 + applications déjà disponibles pour l’iPhone.
- Une gamme de prix raisonnable, à partir de $ 500.
- Une très bonne autonomie annoncée de 10 heures.

iPad et gPad auront une apparence physique proche ; ce sera leur seul point commun !


iPad vs gPad : deux approches radicalement différentes

Pour tout le reste, à savoir l’essentiel, l’OS, les applications, le positionnement, ces deux tablettes seront profondément différentes.

IPad vs gPad Dans ce tableau, j’ai mis en évidence les cinq points de différentiation qui me paraissent les plus importants pour aider les entreprises à choisir une tablette.
Pour chacun de ces points, je donnerai aussi mon opinion, que vous avez tout à fait le droit de contester.

- Client lourd vs Client Allégé : l’iPad perpétue la logique client lourd d’Apple et privilégie les usages en mode non connecté. Le gPad, à l’inverse, ne fonctionnera qu’en mode connecté, toutes les applications étant accessibles depuis un navigateur. Pour les rares situations de non-accès au réseau, HTML 5 fournira en standard la capacité de travailler Off-line.
Avantage .... gPad.

- OS propriétaire vs Open Source
: Microsoft avec son annonce récente de Windows Mobile 7 et Apple persistent dans leur démarche d’OS mobiles propriétaires. Google, Intel, Nokia ont choisi la voie Open Source, comme l’immense majorité des acteurs de ce marché.
Avantage .... gPad.

Data juggler - Monotâche vs multitâches : L’iPad fonctionne avec l’OS de l’iPhone qui est encore, pour le moment, monotâche. Le gPad sera nativement multitâche, dès sa sortie.
Avantage .... gPad.

- Applications propriétaires vs Applications Web : Les utilisateurs d’iPad auront immédiatement à leur disposition les 140 000 + applications déjà disponibles pour l’iPhone plus des applications nouvelles construites spécialement pour profiter des nouvelles caractéristiques de l’iPad. Les utilisateurs de gPad auront, immédiatement... toutes les applications du Web à leur disposition et probablement quelques applications spécialement réalisées pour le gPad.
Avantage .... iPad.

- Connectique minimale vs connectique ouverte : L’iPad est vraiment très pauvre dans ce domaine : une prise écouteur et une prise «propriétaire» pour se relier à un dock de chargement et de synchronisation, comme l’iPhone. Le gPad disposera, lui de connecteurs ouverts, USB en priorité.
Avantage .... gPad.

Mon score est sans appel : 4/1 en faveur du gPad !

Le gPad sera un choix beaucoup plus logique pour des responsables informatiques qui souhaiteront proposer une tablette professionnelle à leurs clients, capable d’accéder facilement à tous les nouveaux usages SaaS / Cloud Computing en situation de mobilité.


Quelle place pour les tablettes en entreprise ?

Entre les smartphones et les Netbooks, les tablettes vont essayer de trouver leur place dans la panoplie du collaborateur nomade.
Les tablettes sont proches des Netbooks, avec des écrans de tailles similaires, mais sans clavier physique.

Ecran tactile contre clavier, nouvelle ergonomie contre plus de 20 ans d’habitudes du format netbook : Il est encore trop tôt pour savoir si ce nouveau format d’objet d’accès au Système d’Information sera un grand succès dans le monde professionnel ; il faudra attendre le milieu de l’année 2011 pour le savoir.

J’ai attendu l’ouverture du salon GSM de Barcelone pour publier ce texte, pour d’éventuelles annonces d’autres tablettes, et j’ai bien fait.
MeeGo logo = Maemo + Moblin Intel et Nokia ont annoncé leur décision, raisonnable, d’unifier leurs OS Open Source, Moblin pour Intel et Maemo pour Nokia, sous le nom de MeeGo.
Le marché n’était pas prêt à accepter deux OS de plus.
Lors de cette annonce, les deux fournisseurs ont indiqué clairement que MeeGo sera disponible pour des ... tablettes. La deuxième information intéressante est que, contrairement à Moblin, MeeGo fonctionnera sur les deux plateformes Intel et ARM. C’était l’un des thèmes d’un texte récent, et Intel a du hésiter longtemps avant d’accepter ce compromis.

Fin, 2010, les responsables informatiques pourront proposer à leurs «clients» plusieurs modèles de tablettes modernes, économiques et performantes.

Encore un casse-tête de plus ! Il devient de plus en plus difficile de prendre des décisions.

Informatique : Etes-vous Moyen âge ou ... Renaissance ?

Palacio_Real,_Madrid_6 Anticiper les grandes mutations de l’informatique est pour moi une passion et, souvent, mon métier.
Ce n’est pas pour autant qu’il faut oublier les leçons de l’histoire, au contraire !

Je viens de revisiter le Palais Royal de Madrid, lieu emblématique de la capitale espagnole ; il abrite une très riche collection d’armes du moyen âge.

Cavalier Madrid En admirant ces armures des rois d’Espagne et de leurs chevaux, j’ai été frappé par la date qui revient souvent dans les textes de présentation, 1510.
1510 : c’est la date à laquelle les rois et princes ont commencé à abandonner leurs armures lourdes pour les remplacer par des protections plus légères et mieux adaptées aux nouvelles conditions des combats.


Et si, dans le monde de l’informatique, une mutation similaire commençait ... en 2010 ?


1510 - 2010 : mêmes combats ?

IBM 360 En informatique, l’histoire s’écrit en décennies, et pas en siècles. Cela fait presque 50 ans que les premiers mainframe IBM «360» sont nés ; ils ont donné naissance à l’informatique moderne, à grande échelle.

Immédiatement, la protection de ces ordinateurs est devenue une préoccupation forte et légitime. Au fil des années, ces défenses se sont professionnalisées.

Heaume A l’image des armures de la fin du XVe siècle, il est aujourd’hui possible de protéger totalement un utilisateur informatique avant de le laisser sortir dans un monde externe considéré comme très hostile.

Toutes les parties du corps des combattants étaient protégées, de même que tous les accès Internet sont, par défaut, interdits. J’étais récemment dans les bureaux d’un grand opérateur télécom ; les accès à Facebook, YouTube, Google, Typepad, LinkedIn, Twitter et autres lieux «hyperdangereux » étaient totalement bloqués !

Chateau fort moyen Age Cette démarche de protection périmétrique avait tout son sens avant l’arrivée massive d’Internet, du Web 2.0 et du Cloud Computing.

Ces «murailles» ne sont plus adaptées au monde actuel. Comment protéger raisonnablement un système d’Information moderne ? Ce sera l’un des grands challenges de la décennie 2010.


2010 : la fin du moyen âge ... informatique

Intranet Chateau fort2 Comme les châtelains du moyen âge, DSI et dirigeants d’entreprise considèrent qu’une informatique «château fort» est la meilleure réponse pour se protéger d’un monde extérieur, dangereux et hostile.

Les utilisateurs sont priés de rester à l’intérieur, de ne pas s’aventurer à l’extérieur, forêt de Sherwood peuplée de brigands qui vont les détrousser.
S’ils doivent sortir, une escorte «VPN» tentera de leur éviter tout contact périlleux.

Et si cette stratégie de défense statique, géographique, était en fin de vie ?
L’informatique sort de son époque moyen âge, introvertie ; elle doit préparer sa mutation «Renaissance», pour s’ouvrir plus largement au monde extérieur.

Ligne maginot Il y aura encore, en 2020, des entreprises convaincues que le «château fort firewall» reste la meilleure défense. Elles seront, hélas, très vulnérables aux nouvelles attaques et des proies faciles pour les armées ennemies, équipées de canons modernes capables d’abattre ou de contourner leurs murailles en quelques minutes.
Malgré ses qualités, la ligne Maginot n’a pas bloqué l’invasion allemande de 1940.


2010 : le début de la Renaissance ... informatique

Renaissance logo Quand a commencé la Renaissance ? Personne n’est d’accord sur une date précise, mais la majorité considère que c’est au «Cinquecinto», le début du XVIe siècle, que le mouvement a pris une réelle ampleur.
Innovations scientifiques, développement des échanges internationaux, renouveau de tous les arts, diffusion plus grande de l’information, nouveaux modes d’enseignement ... la Renaissance a été dans l’histoire du monde l’une des périodes les plus porteuses de progrès.

Cheverny En quelques années, le style des châteaux change du tout au tout.
La France dispose, dans la région de la Loire, de l’une des plus belles collections de châteaux de la renaissance, que le monde entier nous envie. L’immense majorité a été construite au début du XVIe siècle.

Cheverny, Azay-le-Rideau, Chenonceau... Ces chefs-d'œuvre ont été construits en rupture totale avec les dogmes des châteaux forts du moyen âge. Est-ce que, en quelques années, les forêts avoisinantes avaient été vidées de leurs coupe-jarrets, de leurs brigands ? Bien sûr que non, mais les méthodes de protection s’étaient modernisées et adaptées aux nouveaux modes de vie.
Cette migration c’est-elle passée sans heurs, sans anicroche ? Posez la question aux seigneurs de Cheverny qui y auraient été assassinés !

Open door Et si 2010 marquait le début d’une profonde renaissance de l’informatique des entreprises ?
Cloud Computing, réseaux mobiles, génération Y... Tous les ingrédients d’une informatique plus moderne, plus ouverte, plus innovante sont présents.

Je suis profondément optimiste sur la capacité des entreprises et de leurs responsables informatiques à rentrer dans cette «inforenaissance» au cours des dix années qui viennent.

Faut-il pour autant avoir une vision angélique du monde et imaginer que tous les dangers ont disparu ? Bien sûr que non !
Arbalète Au contraire, la variété et la force des attaques contre les systèmes d’information vont continuer à s’accroître, de même que le fusil à lunettes a remplacé l’arbalète.

Il faudra profondément modifier nos stratégies de protection, de défense, en privilégiant des solutions modulaires, acceptant le fait que tous les utilisateurs de l’informatique devront pouvoir travailler en mobilité complète, depuis n’importe quel lieu, à toute heure, et en utilisant aussi bien un iPhone qu’un netbook ou une tablette.

Portique airport Tout le monde accepte les mesures de sécurité contraignantes mises en œuvre dans les aéroports. Elles évoluent sans cesse, pour s’adapter à l’émergence de nouveaux risques.

Ce n’est pas pour cela qu’il faut installer ces mêmes portiques à l’entrée de votre domicile, d’un restaurant ou d’un bateau-mouche !

Privilégier l’inforenaissance, construire des Systèmes d’Information «Cheverny» ouverts sur l’extérieur, mais sans créer des risques déraisonnables pour l’entreprise et ses collaborateurs, ce sera l’un des principaux challenges que devront affronter les responsables informatiques à partir de 2010.

L’avant 2010 : on ferme, pour sécuriser.

L’après 2010 : on ouvre, et on sécurise, autrement !