Informatique : Etes-vous Moyen âge ou ... Renaissance ?
06/02/2010
Ce n’est pas pour autant qu’il faut oublier les leçons de l’histoire, au contraire !
Je viens de revisiter le Palais Royal de Madrid, lieu emblématique de la capitale espagnole ; il abrite une très riche collection d’armes du moyen âge.
1510 : c’est la date à laquelle les rois et princes ont commencé à abandonner leurs armures lourdes pour les remplacer par des protections plus légères et mieux adaptées aux nouvelles conditions des combats.
Et si, dans le monde de l’informatique, une mutation similaire commençait ... en 2010 ?
1510 - 2010 : mêmes combats ?
Immédiatement, la protection de ces ordinateurs est devenue une préoccupation forte et légitime. Au fil des années, ces défenses se sont professionnalisées.
A l’image des armures de la fin du XVe siècle, il est aujourd’hui possible de protéger totalement un utilisateur informatique avant de le laisser sortir dans un monde externe considéré comme très hostile.
Toutes les parties du corps des combattants étaient protégées, de même que tous les accès Internet sont, par défaut, interdits. J’étais récemment dans les bureaux d’un grand opérateur télécom ; les accès à Facebook, YouTube, Google, Typepad, LinkedIn, Twitter et autres lieux «hyperdangereux » étaient totalement bloqués !
Cette démarche de protection périmétrique avait tout son sens avant l’arrivée massive d’Internet, du Web 2.0 et du Cloud Computing.
2010 : la fin du moyen âge ... informatique
Les utilisateurs sont priés de rester à l’intérieur, de ne pas s’aventurer à l’extérieur, forêt de Sherwood peuplée de brigands qui vont les détrousser.
S’ils doivent sortir, une escorte «VPN» tentera de leur éviter tout contact périlleux.
Et si cette stratégie de défense statique, géographique, était en fin de vie ?
L’informatique sort de son époque moyen âge, introvertie ; elle doit préparer sa mutation «Renaissance», pour s’ouvrir plus largement au monde extérieur.
Malgré ses qualités, la ligne Maginot n’a pas bloqué l’invasion allemande de 1940.
2010 : le début de la Renaissance ... informatique
Innovations scientifiques, développement des échanges internationaux, renouveau de tous les arts, diffusion plus grande de l’information, nouveaux modes d’enseignement ... la Renaissance a été dans l’histoire du monde l’une des périodes les plus porteuses de progrès.
La France dispose, dans la région de la Loire, de l’une des plus belles collections de châteaux de la renaissance, que le monde entier nous envie. L’immense majorité a été construite au début du XVIe siècle.
Cheverny, Azay-le-Rideau, Chenonceau... Ces chefs-d'œuvre ont été construits en rupture totale avec les dogmes des châteaux forts du moyen âge. Est-ce que, en quelques années, les forêts avoisinantes avaient été vidées de leurs coupe-jarrets, de leurs brigands ? Bien sûr que non, mais les méthodes de protection s’étaient modernisées et adaptées aux nouveaux modes de vie. Cette migration c’est-elle passée sans heurs, sans anicroche ? Posez la question aux seigneurs de Cheverny qui y auraient été assassinés !
Cloud Computing, réseaux mobiles, génération Y... Tous les ingrédients d’une informatique plus moderne, plus ouverte, plus innovante sont présents.
Je suis profondément optimiste sur la capacité des entreprises et de leurs responsables informatiques à rentrer dans cette «inforenaissance» au cours des dix années qui viennent.
Faut-il pour autant avoir une vision angélique du monde et imaginer que tous les dangers ont disparu ? Bien sûr que non !
Il faudra profondément modifier nos stratégies de protection, de défense, en privilégiant des solutions modulaires, acceptant le fait que tous les utilisateurs de l’informatique devront pouvoir travailler en mobilité complète, depuis n’importe quel lieu, à toute heure, et en utilisant aussi bien un iPhone qu’un netbook ou une tablette.
Ce n’est pas pour cela qu’il faut installer ces mêmes portiques à l’entrée de votre domicile, d’un restaurant ou d’un bateau-mouche !
Privilégier l’inforenaissance, construire des Systèmes d’Information «Cheverny» ouverts sur l’extérieur, mais sans créer des risques déraisonnables pour l’entreprise et ses collaborateurs, ce sera l’un des principaux challenges que devront affronter les responsables informatiques à partir de 2010.
L’avant 2010 : on ferme, pour sécuriser.
L’après 2010 : on ouvre, et on sécurise, autrement !