La fragilité du monde moderne face aux ... nuages !
18/04/2010
Eyjafjallajökull en a décidé autrement...
Un monde de plus en plus fragile et dépendant
Tout un symbole !
La précédente éruption du maintenant célèbre volcan islandais Eyjafjallajökull avait eu lieu en 1822. Elle avait eu des impacts locaux forts, tels qu’inondations et décès de nombreux animaux dans les champs avoisinants.
En 2010, l’éruption est d’une nature et d’une puissance proche de celle de 1822 ; ses impacts sont ... sans commune mesure !
Dimanche 18 avril, 17 000 vols aériens (sur un total de 22 000) ont été annulés en Europe. L’industrie aérienne évalue les seuls coûts directs de ces annulations à 200 millions de dollars par jour. Si l’on ajoute les coûts indirects, annulations de conférences, de nuits d’hôtel, de missions non réalisées, on doit être proche du milliard de dollars.
Les applications informatiques concernées ont «beaucoup» de mal à suivre !
Air France m’a envoyé un courriel pour m’indiquer que mon vol était annulé, bravo ; ce message contenait un lien sur ma réservation, mais ...cela fait maintenant 48 h que j’essaie d’accéder au site d’Air France pour annuler ma réservation Paris - New York, sans succès.
J’espère quand même que le trafic aérien sera rétabli pour que je puisse participer à la prochaine conférence Cloud Computing qui aura lieu à Prague les 21 et 22 juin 2010 !
Demain, nuages informatiques !
J’avais écrit, pour le 1er avril, un texte qui annonçait l’»explosion» des grands «volcans Cloud Computing» Amazon, Google et Microsoft. La première image de ce texte était un gros nuage noir qui ressemble étrangement au nuage islandais !
Dans un autre texte récent, je m’inquiétais de la prochaine «dépendance» des entreprises européennes vis-à-vis des infrastructures Cloud américaines.
Depuis le début de la révolution industrielle, nos sociétés ont rajouté des dépendances technologiques de plus en plus nombreuses : électricité, réseaux téléphoniques filaires et sans-fil, Internet, réseaux ferroviaires et autoroutiers...
La prochaine grande dépendance technologique des économies modernes est connue, il s’agit du Cloud Computing.
D’ici à 2020, une majorité d’entreprises, petites, moyennes et grandes ne produiront plus leur énergie informatique et feront confiance à de grands industriels dont j’ai souvent parlé dans ce blog, Amazon, Google, IBM, Microsoft ... pour les alimenter en énergie informatique.Cette dépendance nouvelle va-t-elle créer des catastrophes ? Bien sûr que oui ! Il n’existe pas de pays avec des trains sans accidents mortels, pas de barrages hydrauliques sans ruptures et inondations...
Une grave «rupture de Cloud » se produira certainement dans les 2 ou 3 ans qui viennent. Elle pourra, elle aussi, déclencher la paralysie d’une partie de l’activité économique dans le monde entier, et même entrainer, indirectement, des morts d’hommes.
Non, ce serait un combat d’arrière-garde de plus, comme ceux qui ont été menés contre les premiers trains, les premières voitures...
Optimisme : l’adaptabilité humaine au rendez-vous !
Je l’ai rapidement contacté, samedi 17 avril, pour lui demander quels étaient ses plans de vol et l’alerter sur la situation en Europe.
Comme nos vols respectifs étaient annulés, nous avons pris, ensemble, la décision, pragmatique, d’intervertir nos interventions !
Bill m’a immédiatement envoyé sa présentation en ... Powerpoint ; je n’ai pas encore réussi à le convaincre d’utiliser Google Apps et j’ai donc été obligé d’ouvrir cette présentation avec mon Open Office favori ! (c’est le seul usage que j’en fais).
Cette présentation contient des informations très récentes sur les évolutions du marché du Cloud, aux USA et en Europe.
Ce sera pour l’essentiel une première mondiale, l’essentiel de ces données n’ayant jamais été présentées auparavant.
- Oui, les avancées technologiques des dix prochaines années, Cloud Computing, réseaux sans fil très rapides vont créer de nouvelles dépendances.
- Oui, il faut accepter ces challenges pour ne pas risquer de retomber dans un «obscurantisme moyenâgeux»
- Oui, il faut continuer à faire confiance à l’intelligence humaine pour gérer efficacement les catastrophes technologiques qui se produiront au cours des prochaines années.