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Office 2010 vs Google Apps : La guerre des plates-formes universelles !


Logo office 2010 12 mai 2010 : l’annonce par Microsoft de sa nouvelle panoplie d’outils 2010, Office 2010, Sharepoint 2010 et autres Exchange 2010 donne le signal de ce qui promet d’être l’un des conflits les plus durs des prochaines années.

Après de premières escarmouches entre 2007 et 2009, Google et Microsoft rentrent maintenant dans une guerre totale, qui va durer 10 ans : à la clef, le contrôle de la plateforme «participatique», collaborative, universelle et dominante de la décennie qui démarre.


«Enjeu», ou «en jeu» : des dizaines de milliards de dollars

Solution OFfice 2010 - prix 600 millions de personnes utilisent une version payante d’Office dans leur environnement de travail ; on est plus proche du milliard d’utilisateurs réels, en tenant compte d’un taux de «piratage» moyen de 40 à 50 %.

Combien utiliseront encore des solutions de type Office en 2020 ? 50 % ? 30 % ? 10 % ?


Boxing Office 2010 vs Apps L’enjeu de ce combat de titans est simple à comprendre :

- Microsoft souhaite maintenir ce pourcentage le plus près possible de son niveau actuel, autour de 80 à 90 %.
- Google souhaite qu’il se rapproche le plus vite possible de 0 %.

10 % de ce marché, c’est environ 100 millions d’utilisateurs.
A 50 $/personne/an, cela représente pour Google un CA potentiel de 5 milliards de dollars, par an et sur toute la durée d’utilisation de la solution.
On comprend mieux pourquoi Google en a fait l’un de ses axes majeurs de croissance.
Ce rapide calcul devrait rassurer les dirigeants que je rencontre et qui me posent souvent la question : «Est-ce que le marché des entreprises est vraiment stratégique pour Google ?».

A l’inverse, pour Microsoft, ce sont 12 milliards annuels de bénéfices qui sont menacés.
On comprend mieux pourquoi Microsoft se battra bec et ongles avec Google pour retarder le plus possible une échéance inéluctable, la marginalisation progressive des suites bureautiques obèses sur les PC.


Office 2010 vs Google Apps

Vision Il ne s’agit pas de comparer des solutions de même nature, mais de choisir entre deux visions de l’évolution des outils informatiques universels.
Google Apps est une alternative aux solutions de Microsoft, ce n’est pas un remplacement !

Ce qui m’a le plus marqué lors de l’annonce Office 2010 ? Ce ne sont pas les nouvelles fonctionnalités, mais que... tous les articles, tous les blogs qui en parlent font référence à Google Apps comme la solution à battre !
Quand on se souvient que Google Apps n’existait pas il y a quatre ans, quelle consécration !

Viewpoints J’ai lu, ces derniers jours, des dizaines d’articles et de blogs sur Office 2010 et Google Apps, avec des titres aussi divers et orientés que :

- Office 2010 review, par Paul Thurrott (3 textes) : une analyse très complète.
- Microsoft souhaite accompagner les nouveaux usages professionnels (Marc Jalabert, directeur marketing et des opérations de Microsoft France).
- Office 2010: Can it beat Google Docs at its own game?
- Office 2010 : Microsoft intègre le Web et le mobile, mais n’évite pas les couacs.
- Forrester: Google still a distant Office competitor.
- Office 2010: a deeper dive (publié par Ed Bott, auteur de dix livres sur les différentes versions d’Office !).
- Lancement d’Office 2010 : Office peut-il survivre à la mutation du Cloud Computing ?
- Upgrade here. (Le point de vue de Google sur son blog officiel).
- 10 Reasons Microsoft Office Shouldn't Fear Google Docs.
- Microsoft Office vs. Google Apps: The Business Brawl.
- 3 Fronts of Microsoft's Office 2010 War with Google.

La lecture de ce petit échantillon est suffisante pour avoir un panel raisonnable de points de vue très divergents sur ce sujet !

J’ai quand même souri en lisant :
- Microsoft Office 2010: 3 reasons to switch.
Replique porsche Au cours de sa présentation très officielle à New York, en présence des principaux managers produits de Microsoft, l’entreprise Global Crossing, qui avait testé Office 2010 et Sharepoint 2010 pendant 6 mois, a servi de grand témoin et a mis en exergue trois grands «avantages» de ces nouvelles versions :
- Les conversations dans Outlook, regroupant les messages ayant un même sujet : présent dans Google Apps depuis le premier jour !
- La possibilité de travailler à plusieurs sur un même document grâce à Sharepoint 2010 : présent dans Google Apps depuis le premier jour !
- Des fonctions sociales dans Outlook qui permettent de voir la photo des personnes avec qui on dialogue : présent dans Chat de Google Apps depuis le début, avec en plus la fonction vidéo-chat qui permet de la voir en direct.

Qui a dit : « L'imitation est la plus sincère des flatteries » ?
(Réponse : Charles Caleb Colton)


Office 2010 vs (Google Apps + Office ... existant)

Office 2010 vs Gapps + Office 2003 Aujourd’hui, pour une majorité d’entreprises, la véritable question n’est pas :
Google Apps ou Office 2010,
mais :

Office 2010 vs «Google Apps + une version actuelle d’Office.»


Pour un grand nombre d’entreprises, pour un grand nombre de leurs collaborateurs, les solutions historiques existantes, d’Office 1997 à Office 2007, d’Exchange 2003 à Exchange 2007 ne sont plus des sources de difficultés majeures. Elles ont atteint l’âge de la retraite, mais peuvent encore vivre quelques années tranquilles, en résidence du troisième âge, avec le respect que l’on doit aux bons et loyaux serviteurs qu’elles ont été.

Colocation Google l’a bien compris, en facilitant la «colocation générationnelle» entre l’adolescent Google Apps et les grands-parents Office et Exchange.

Le rachat de DocVerse par Google est cohérent avec cette démarche ; avant la fin de 2010, DocVerse permettra une collaboration en temps réel sur Google Apps depuis Office sur le poste de travail !


Allez-vous migrer sur Microsoft 2010 ? Un test pour connaître la réponse

Migration Office 2010 Etes-vous d’accord avec ces quelques hypothèses, à l’horizon 2015 ?

- L’essentiel des accès aux applications professionnelles se fera depuis un objet mobile.
- La variété des outils utilisés va s’accroître : PC fixes, PC portables, Macintosh, smartphones,netbooks, smartbooks, tablettes ...
- La demande d’un accès permanent, à toute heure, en tout lieu, quel que soit l’outil utilisé, va exploser, poussée en grande partie par les exigences de la génération Y, les digital natives.
- Les réseaux sans fil rapides seront disponibles de manière quasi universelle, à son domicile, chez ses fournisseurs et clients, dans les trains, les lieux publics, les avions, et à des coûts raisonnables.
- Un navigateur performant et moderne sera la fenêtre d’accès dominante aux outils de participatique et pour une majorité des usages professionnels.

Si vous êtes d’accord avec au moins trois de ces cinq propositions, alors vous prendrez la décision immédiate ... de ne pas migrer sur la génération 2010 des outils de Microsoft, car vous avez compris que cela signifie entrer dans un cul-de-sac technologique.
Dans le cas contraire, une éventuelle migration sur la panoplie complète des outils 2010 de Microsoft sera une décision cohérente avec votre vision de l’évolution de l’informatique des 5 prochaines années.


Simplicité contre complexité

Au-delà des fonctionnalités, des avantages et des inconvénients de ces deux plateformes universelles, je suis fasciné par le génie de la complexité dont fait preuve Microsoft pour commercialiser ses offres.
Office 2010 edition Wikipedia

Le tableau des différentes options d’Office, extrait de l’article Wikipedia consacré à Office 2010, occupe ... beaucoup de place !

Et n’oublions pas que cela ne concerne que le produit Office !
Pour évaluer une solution Microsoft complète, en alternative à Google Apps, il faut rajouter les différentes options de Sharepoint 2010, d’Exchange 2010 et OCS 2010, sans oublier l’évaluation des serveurs, SAN et autres outils d’infrastructures nécessaires pour héberger ces différents logiciels.

Bon courage !

En face, Google propose une solution :
- Tout compris.
- Identique pour toutes les entreprises, de 10 à 100 000 utilisateurs ou plus.
- A un prix unique et «raisonnable» de 40 € / personne / an.


Innovateur, moderne ou traditionaliste ? Trois démarches possibles

Jeff-bezos-with-kindleIf you disrupt something, you have to be willing to be misunderstood for long periods of time
(Si vous créez une rupture, vous devez être prêt à ne pas être compris pendant un long moment.)

 Jeff Bezos, fondateur et CEO d’Amazon, a prononcé cette phrase lors d’une récente conférence organisée par le magazine Wired. Il a évidemment lu et mis en pratique la célèbre théorie de Christensen sur les innovations de rupture.

J’ai repris le schéma de Christensen en l’adaptant à l’annonce des solutions 2010 de Microsoft.
Modèle Christensen-Apps 2007 - 2010
Les solutions «Office» sont un parfait exemple des innovations «de continuité». Depuis Office 97 et Exchange 2003, les nouvelles versions sont surdimensionnées par rapport à la demande réelle de la majorité des utilisateurs.
La cuvée 2010 représente le «nec plus ultra» de cette obésité.
Est-il vraiment indispensable de disposer d’outils d’édition de vidéos dans Powerpoint ?

A l’inverse, Google Apps est un excellent exemple d’innovation de «rupture».
La première version, 2007, était pleine de promesses pour qui savait anticiper, mais un grand nombre de fonctionnalités importantes manquaient à l’appel.
Dans une logique d’améliorations permanentes, hebdomadaires ou mensuelles, Google Apps a fait de très grands progrès et s’approche, à mi 2010, du «point magique» où l’offre et la demande sont en phase ; il sera atteint la fin de l’année 2010. Espérons simplement que Google saura résister à la tentation de l’obésité fonctionnelle !

Trois générations skis Les responsables informatiques ont maintenant le choix entre trois démarches pour répondre aux ingénieurs commerciaux de Microsoft qui vont venir frapper à leur porte  :

- Traditionaliste : pourquoi changer ce qui existe depuis 20 ans ? J’accepte de rester dans le giron de Microsoft et je m’offre une «totale 2010». Il vaut mieux avoir les poches bien remplies pour s’offrir le luxe de rester traditionaliste !
Décision : Demander à son commercial Microsoft une proposition de migration sur Office 2010, Exchange 2010, Sharepoint 2010 ... Cela lui donnera du travail pour plusieurs semaines !

- Innovateur : il a compris que l’avenir immédiat appartient aux solutions Web et va migrer sur Google Apps le plus rapidement possible, en ne gardant Office que pour les usages très avancés, quand Google Apps est encore un peu «jeune» fonctionnellement.
Décision : Office 2010, non merci !

- Moderne : a laissé les innovateurs déployer Google Apps entre 2007 et 2009, mais ne souhaite pas continuer sur la voie sans issue des solutions obèses. Il va déployer Google Apps, mais est prêt à permettre que les utilisateurs conservent leurs Outlook ou Excel pendant encore quelques mois, voire quelques années, sans brusquer les choses.
Il va garder ses solutions existantes, installer Google Apps pour tout le monde et laisser les usages d’Outlook et Office se marginaliser, progressivement.
Décision : Office 2010, non merci !


Quelques remarques de synthèse

Office 2010 composants Les solutions 2010 Office / Exchange / Sharepoint / OCS de Microsoft représentent ce que l’on peut faire de plus abouti en termes de solutions bureautiques et collaboratives ... historiques.

C’est une voie possible de mise à niveau pour les entreprises qui souhaitent rester encore quelques années dans le monde de l’informatique historique, en client lourd, en solutions intégrées, en restant sous le «parasol rassurant» de Microsoft.
C’est aussi un choix réservé aux entreprises très riches, qui n’ont aucune contrainte financière pour leur budget informatique !

La plateforme Google Apps représente l’avenir des solutions collaboratives et de communication. Avant la fin de la décennie 2010, toutes les organisations, de tous les pays, de toute taille, auront migré vers des solutions Web de type Google Apps, qu’elles soient proposées par Google ou par d’autres, comme Microsoft BPOS ou Lotus Live d’IBM.

L’annonce d’une nouvelle version des solutions Office de Microsoft oblige tous les responsables informatiques à se poser la question :

Office 2010 : «Je migre ? Je ne migre pas ?»


Vous connaissez maintenant la bonne réponse à cette question !

AfroCIO : quand les DSI africains réfléchissent au futur de leur métier.



Hotel Conférence Hammamet-s Tous les deux ans, les DSI de grandes organisations africaines se réunissent pour les journées «AfroCIO».
La réunion 2010 c’est tenue à Hammamet (Tunisie), les 6, 7 et 8 mai, avec une centaine de représentants de très nombreux pays d’Afrique.
Les trois pays du Maghreb étaient représentés, ainsi que de nombreux états francophones d’Afrique subsaharienne comme le Sénégal, le Congo, la Côte d’Ivoire ou la Mauritanie.

Correctif du 17 mai : Ce congrès est organisé par la SAFREM et il est accompagné par différents partenaires, dont :

- Finaki, représenté par son Président, Sylvain Jouanny. Finaki organise aussi les rencontres d’Opio, ou les DSI des grandes entreprises dialoguent avec leurs fournisseurs (la prochaine édition aura lieu du 10 au 14 juin 2010), et EuroCIO, un club de DSI de très grandes entreprises européennes.

- La revue CIO Mag, seul magazine exclusivement destiné aux DSI africains ; son rédacteur en chef, Mohamadou Diallo, était présent.

- Le CIGREF, Club Informatique des Grandes Entreprises Françaises. Georges Epinette, DSI des «Mousquetaires», était présent et a participé à plusieurs tables rondes et présentations.


Organisation et thèmes traités.

Sylvain & Equipe AfroCIO 2 s Bravo à toute l’équipe organisatrice ! Il n’est pas évident de gérer un congrès de cette nature, dans un contexte économique et politique difficile. Certains DSI n’ont obtenu leurs visas de sortie que 48 h avant le début de la manifestation et certains inscrits n’ont pas été autorisés à quitter leur pays.

Les préoccupations des DSI africains sont très proches de celles de leurs collègues européens :
- Budgets et réduction des coûts
- Usages collaboratifs et Web 2.0
- Agilité et rapidité de mise en œuvre
- Gestion des infrastructures
- ...
Les réponses ne sont bien sûr pas les mêmes et il faut savoir s’adapter aux contraintes locales. Un excellent exemple m’a été donné par le DSI de la société ivoirienne de distribution d’eau et d’électricité, qui fait face à un très grave problème de non-paiement de ses factures, exacerbé par les conflits actuels.

Compteurs prépayés Ils vont déployer des compteurs permettant le «pré-paiement» en utilisant des solutions matérielles et logicielles développées en Afrique du Sud ! Sur le modèle des téléphones mobiles, un Ivoirien pourra acheter son énergie, 1 € à la fois !


Cloud Computing

Louis AfroCIO decor kitch s Vous l’avez deviné, j’avais été invité à parler des potentiels du «Cloud Computing» pour Afrique !
Le Palais des congrès d’Hammamet a un «look» très différent de ceux que je fréquente en général, mais c’était très sympathique.

Pendant plus d’une heure, j’ai fait le point sur les évolutions prévisibles du Cloud Computing pour les dix prochaines années.
J’ai beaucoup insisté sur les avantages spécifiques du Cloud Computing pour les pays africains :
- Accès aux meilleures technologies mondiales, immédiatement, à égalité avec tous les autres pays.
- Absence d’investissements dans les infrastructures, et en particulier dans des centres de calcul. Connaissant les conditions climatiques de ces pays, la qualité incertaine de l’alimentation électrique, c’est un avantage majeur.
- Possibilité de réduire rapidement la fracture numérique, clef du développement dans ses pays.
- Déployer la version «éducation» de Google Apps, gratuite, est une opportunité extraordinaire pour toutes les écoles et universités africaines. Tout objet, y compris les téléphones portables, très présents dans ses pays, permet d’accéder à l’essentiel des outils nécessaires pour étudier efficacement.

Ce n’est pas gagné pour autant ! Les blocages culturels, organisationnels et humains sont au moins aussi forts en Afrique qu’en Europe.
Ma conférence a été très bien accueillie, au vu des très nombreux échanges que j’ai eu ensuite avec les participants. Je suis donc raisonnablement optimiste et pense que les avantages majeurs du Cloud Computing seront assez forts pour faire tomber ses barrières non techniques.


Clubs de DSI africains

Je trouve très positif que les responsables informatiques de nombreux pays africains, qui ont des niveaux de maturité très différents dans le développement des technologies informatiques et réseaux essaient de partager leurs expériences.

Responsables Club DSI africains -s Une des séances de AfroCIO était animée par quelques responsables de clubs de DSI nationaux, de plus en plus présents dans ces pays.
Tout n’est pas parfait dans l’informatique des organisations africaines, les infrastructures de base (électricité, réseaux ... ) ne sont pas toujours disponibles, il n’est pas toujours facile d’y trouver les compétences indispensables... Raison de plus pour partager ses expériences, positives et négatives, pour optimiser des ressources rares.

Je collabore souvent avec l’Afrique et mes amis DSI savent que je réponds souvent présent quand ils me demandent de les aider. Je retournerai très bientôt au Maroc pour la réunion annuelle de l’AUSIM, l’association des DSI marocains.

Une dernière remarque : pendant toute la durée de mon séjour, j’ai eu un accès Internet de très bonne qualité :
- Wi-Fi gratuit dans le palais des congrès.
- Wi-Fi gratuit dans les parties communes de l’hôtel.
- Accès Ethernet dans les chambres, pour un prix raisonnable : 5 €/ 24 h, usage illimité.

Deux jours avant, j’étais à Paris, au CNIT la Défense, pour les salons Intranet et Cloud Computing. Revevol avait du payer le prix mafieux de plus de 800 € pour un accès 1 Mbit/s pour deux jours et ... pendant l’atelier animé par Laurent Gasser, DG de Revevol, l’accès Internet n’a pas fonctionné !

Honte à eux ! Où sont les vrais pays en voie de développement ????