Pour la deuxième fois en Europe, Google organisait fin septembre 2011, pendant deux journées, la conférence «Atmosphere», qui réunissait plus de 300 DSI européens et quelques partenaires, dont bien sur Revevol.
Le lieu choisi cette année était un fort sympathique château situé à côté de Chantilly, au nord de Paris, appartenant au groupe CapGemini.
Je participe à des dizaines de conférences par an, et «Atmosphere» a été l’une des plus impressionnantes de cette année 2010, par :
- La qualité des intervenants.
- La qualité des participants.
- La qualité de la table, la nourriture et ... des boissons.
- La qualité du cadeau remis à tous les participants, y compris les partenaires : un Smartphone Samsung Galaxy S, sous Android, cela va de soi ! (Oui, j’ai immédiatement commencé à l’utiliser et il a remplacé mon fidèle iPhone.).
Il est difficile de résumer une réunion aussi riche en quelques lignes, mais je vais essayer de transmettre quelques-uns des enseignements les plus importants que j'ai retirés de cet événement, en particulier pour les personnes qui n'ont pas pu y assister.
Google Apps ne «fait plus peur» aux grandes entreprises
En 12 mois, le nombre d’entreprises utilisant Google Apps est passé de 2 à 3 millions, ce qui représente, sur le marché des solutions professionnelles, une croissance exceptionnelle.
Si je devais choisir une seule idée forte de toute la conférence Atmosphère, ce serait :
"Le déploiement de Google Apps dans une grande organisation n'est plus une aventure, c'est une évolution naturelle pour gérer avec succès une transition depuis des outils «héritages» vers les solutions Cloud qui vont rapidement devenir la norme."
Plusieurs séances étaient animées par les DSI de grandes organisations européennes qui ont expliqué, très sereins, comment ils avaient déployé Google Apps pour des milliers d'utilisateurs.
Ils venaient de différents pays, de différents secteurs d’activité :
- Jaguar-Rover et Rentokil du Royaume-Uni.
- Ringier en Allemagne.
- Malakoff Médéric en France.
Au début de la conférence, Google c’est fait un plaisir d’annoncer que le géant hollandais de la distribution, Ahold, venait de prendre la décision de migrer plus de 50 000 personnes sur Google Apps. Je ne serais pas surpris que ce soit l’un des intervenants à Atmosphere 2011 !
Tous ont expliqué pourquoi, comment ils ont mis en place Google Apps. Le même message a été, maintes et maintes fois répété : ce n'est plus un problème technique, mais un projet dans lequel la gestion du changement est le principal challenge.
Il y a bien sur des problèmes techniques à résoudre, les liens avec l'annuaire, AD ou LDAP, la migration des agendas, des contacts et des mails... mais des solutions industrielles sont opérationnelles pour les résoudre et des partenaires ont une bonne compétence dans ces domaines.
Pol Evlard, DSI de la compagnie d'assurances Malakoff-Médéric était le «représentant» de la France ; il a fait un exposé très complet sur la gestion du changement et la stratégie de marketing interne suivie pour obtenir que Google Apps soit bien accepté par tous dans l'organisation.
Les «Keynotes», conférenciers invités
Google avait invité des conférenciers célèbres qui ont bien répondu aux attentes des 300 DSI en leur donnant des pistes de réflexion sur le management et comment relever des défis «impossibles».
Le premier était Don Tapscott, auteur du best-seller "Wikinomics". En avance sur la vente grand public, un exemplaire de son dernier livre, MacroWikinomics, a été offert à tous les participants.
À la fin de son exposé, il a résumé les cinq principaux attributs qui sépareront les organisations performantes des autres :
La collaboration , l'ouverture, le partage, l'interdépendance et l'intégrité.
C’est ensuite Vin Cerf, l’un des fondateurs historiques d’Internet, maintenant «Chief Internet Evangelist» chez Google, qui est venu partager avec nous sa vision du futur d’internet.
Parmi les idées fortes qu’il a évoqué, j’ai retenu :
- La possibilité, grâce au Cloud de regrouper tous les médias de manière transparente.
- La création d’objets numériques complexes.
- Gérer la persistance des informations numériques.
Il a aussi beaucoup insisté sur l’urgence pour tous de se préparer à des mutations fortes et permanentes par de la formation qui ne doit jamais s’arrêter.
L’intervenant «non IT» était le Dr Bertrand Piccard ; il représente la troisième génération d'une célèbre famille suisse d’innovateurs scientifiques et d’explorateurs. Il a été la première personne à réussir le tour du monde en ballon sans escales.
Son nouveau défi est le projet «Solar Impulse», le premier avion capable de voler sans utiliser d’énergies fossiles. Le 8 juillet 2010, ils ont réussi une première mondiale, un vol de plus de 24 h avec un avion utilisant uniquement l’énergie solaire.
En s’appuyant sur tous les défis qu'il a rencontrés et résolus, Bertrand Piccard a été capable de transmettre beaucoup de messages universels sur la capacité des hommes à innover et à lutter contre les conformismes et le «c’est impossible», réponse que l’on entend aussi en informatique.
J'ai choisi un seul exemple pour illustrer ses messages : quand l’équipe de Solar Impulse a demandé à des avionneurs très connus de construire leur avion en respectant les caractéristiques de poids, d’envergure, de rigidité.., elle a obtenu des réponses très claires :
- Il est impossible de construire un tel avion.
- Il est impossible de faire voler un avion de ce type.
- Il sera impossible de le faire voler pendant une nuit entière.
Face à ces refus, l’équipe Solar Impulse c’est adressée à un ... constructeur de bateaux, celui qui avait construit le défi suisse "Alinghi" pour la Coupe de l'America, et il a répondu :
«Oui, nous pouvons le faire.»
A la fin du premier vol, au lever du soleil, il restait... 6 heures de réserve d’énergie dans les batteries de l’avion !
Coopération entre les grands acteurs du Cloud Computing
Google avait invité les dirigeants de deux autres grands acteurs du Cloud, Amazon et SuccessFactors. En donnant la parole à ces autres jeunes entreprises leaders du Cloud, «pure player» comme lui, Google a transmis un message fort sur sur la façon dont l’écosystème du Cloud Computing fonctionne.
Aucun fournisseur du Cloud ne va essayer de tout faire pour tout le monde. Google a été clair sur ce point : nous ne sommes pas susceptibles d'entrer dans des applications de gestion d'entreprise s'il n'y a pas un besoin similaire dans le grand public.
La coopération entre les acteurs natifs du Cloud est déjà une réalité, et elle est demandée par tous les DSI.
Lorsque vous mettez en œuvre les solutions de SuccessFactors, les connecteurs pour parler avec les applications Google Apps sont déjà disponibles.
Il a également été rafraîchissant, pour les participants européens présents, de découvrir que Werner Vogels, le CTO d'Amazon, est né aux Pays-Bas et Lars Dalgaard, le fondateur-Directeur Général de SuccessFactors, en Norvège. Comme il l’a dit avec humour : «J’ai plus de clients qu’il n’y a de citoyens dans mon pays".
Technologie
Google est une société de technologie et nous avons eu une chance d'obtenir des informations sur la façon dont elle gère ses infrastructures.
Cette image "Google Map" présente l'un des nouveaux "Data Center" en cours de construction. Sur cette image, le rectangle rouge est utilisé pour donner une idée de la taille du site ; ce rectangle a la taille d'un stade de football américain.
ChromeOS.
J'ai assisté à une impressionnante démonstration d'une version «quasi définitive» de cette nouvelle génération d'OS pour les «nuages». Installé sur un ordinateur portable Dell d’entrée de gamme, ChromeOS a démarré en 6s ! Pour Google c’est déjà bien, mais l'objectif, pour la première version opérationnelle, est de descendre à 4s.
ChromeOS est construit pour tirer parti de HTML5, y compris des fonctions off-line et des potentiels matériels de la machine hôte.
Ce sera le moyen d'accès "le plus sûr et efficace» pour le Cloud pour les entreprises. Un utilisateur peut se connecter sur n'importe quel appareil compatible ChromeOS, entrer son mot de passe et retrouver tout son environnement personnel sur une machine qu'il n'avait jamais vu avant, en quelques secondes.
Google Apps était la «Star» de cette conférence Atmosphere : Google en a profité pour présenter quelques-unes des récentes améliorations pour Google Apps :
- DocVerse, pour être en mesure de collaborer sur un document Google Docs à partir d'une application Microsoft Office installée sur le poste de travail.
- La possibilité d'éditer des documents Docs sur une plateforme mobile (IPAD, iPhone, Android ...). L '«effet démo» a une fois de plus fait des siennes, et ce processus de modification n'a pas fonctionné lors de la présentation ! (On a appris ensuite que ce n'était pas dû au produit, mais au réseau Wi-Fi qui c’était arrêté pendant la démo).
- L'authentification à deux niveaux : sans coût supplémentaire, un utilisateur peut utiliser un objet qu'il possède, comme un téléphone, pour recevoir un SMS pour confirmer son mot de passe, une information qu'il connaît.
Un rôle croissant pour les partenaires de Google Enterprise
Google avait aussi invité ses partenaires les plus importants à l'événement atmosphère. Nous avons eu droit à un petit déjeuner réservé aux partenaires.
La stratégie de Google Enterprise est claire : ils ne proposent pas à leurs clients de services professionnels pour Google Apps et s'appuient sur des partenaires pour toutes les mises en œuvre techniques et la gestion du changement nécessaire pour assurer le succès d'une transition vers Google Apps.
J’ai noté avec intérêt que la majorité des managers récemment embauchés par Google Enterprise viennent d'entreprises comme Microsoft ou Oracle, qui s'adressent principalement aux entreprises.
Pour les entreprises, Google propose donc le meilleur des deux mondes :
- Des solutions déjà opérationnelles dans le grand public, garantissant des performances, la facilité d'utilisation et des prix très bas.
- Une assistance professionnelle, des SLA (Service Level Agreement) proposés par les partenaires de Google.
Résumé
L'importance accordée à cette conférence Atmosphère par Google Enterprise était confirmée par le niveau des dirigeants présents.
Lors d'un "débat au coin du feu", il y avait sur le plateau :
- Dave Girouard, Président de Google Enterprise.
- Singh Amit, Vice-Président des ventes et opérations internationales.
- Alan Eustace, Vice-Président, Ingénierie et Recherche.
J'ai eu l'occasion de parler avec beaucoup de DSI présents à Atmosphere ; tous ont été vraiment impressionnés par la qualité de la conférence et, plus encore, par la maturité des solutions.
Il était aussi important pour eux d'échanger avec les "vrais utilisateurs" de Google Apps.
Parmi les DSI présents, la moitié d'entre eux avaient déjà déployé Apps, l'autre moitié avait des plans à court terme pour le faire.
Compte tenu du succès de la conférence atmosphère 2010, j’attends avec impatience la prochaine édition.
Google aura une tâche difficile en 2011 pour faire encore mieux, je suis convaincu qu'ils vont réussir.
Et si le cadeau distribué en 2011 à tous les participants était... une tablette sous Chrome OS ou sous Android ?