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Office 365 : le Cloud Computing a définitivement gagné la partie


Conversion St Paul Le 19 octobre est une grande date pour le Cloud Computing : le plus illustre représentant des solutions informatiques «historiques», Microsoft, a annoncé sa conversion au Cloud en présentant ... Office 365.


Office 365

Logo-office-365 J’aime bien ce nom, quand même plus sympathique que celui de la solution qu’il remplace, BPOS - Business Productivity Online Services.

A titre plus anecdotique, cette annonce constitue une publicité extraordinaire pour une société anglaise qui commercialise des fournitures de bureau : elle a pour nom ... Office 365.

Un nouveau site Web est dédié à la présentation détaillée de cette nouvelle offre.
Office 365 Home Page

Il est aussi possible de visionner la vidéo de la conférence de presse pendant laquelle Office 365 a été annoncé.
Office 365 est encore en version ß et devrait être disponible en version opérationnelle au premier trimestre 2011.

Il est bien sur trop tôt pour faire une analyse détaillée de cette offre, mais je pense utile de mettre en exergue quelques points clefs :
- Sous le nom d'Office 365, se trouvent plusieurs offres très différentes.
- La version complète d’Office 365 regroupe les fonctions d’Exchange, Sharepoint, Lync (ex OCS) et Office.
- Les coûts mensuels couvrent une large plage :
   - $2 pour la seule messagerie.
   - $6 pour une version de base pour les PME. 
   - $27 pour la version la plus complète.


Les impacts de cette annonce

Credibility Comme je le disais en introduction c’est une excellente nouvelle pour les partisans du Cloud Computing.
En mettant tout son poids dans la balance, le leader incontesté de la «Bureautique 1.0» donne une crédibilité définitive à toutes les solutions de «Bureautique Cloud».

Il m’arrivait encore souvent, lorsque je vantais dans des conférences les mérites des solutions Cloud, de devoir argumenter avec des responsables informatiques qui continuaient à défendre les solutions «legacy» de Microsoft.

Cloud Computing risks Il leur sera beaucoup plus difficile de le faire à partir du 20 octobre 2010, maintenant que même Microsoft annonce que c’est l’avenir des solutions bureautiques !
Les dangers du Cloud ? La sécurité ? La confidentialité ? La Bureautique depuis un navigateur ? Tous ces arguments «anti-cloud» viennent de prendre un sérieux coup de vieux !

Qui osera encore, maintenant défendre un statu-quo bureautique ? Qui osera encore, s’il ne veut pas passer pour un «ancien combattant» de l’informatique, prétendre que les solutions historiques ont encore un sens et qu’il faut migrer sur les nouvelles versions, installées en Intranet, de ces produits ?

Merci, Microsoft ! J’ai trouvé un allié de poids pour m’aider dans la promotion des solutions «Bureautique Cloud», ce que je fais depuis plus de 4 ans.


Que le meilleur gagne !

La question : «faut-il migrer vers une Bureautique Cloud ?» ne se pose plus. La seule réponse est dorénavant un : «Oui, bien sur !», même Microsoft le recommande.

Il ne reste plus qu’une question : quelle solution choisir ?
Cinq grands acteurs vont se partager le marché des 1 000 millions d’utilisateurs de bureautique : Cisco, Google, IBM, Microsoft et Zoho (par ordre alphabétique pour ne pas être accusé de favoritisme).

Entre 2010 et 2013, toutes les entreprises qui ne l’ont pas déjà commencé vont entreprendre une migration vers une Bureautique Cloud.


Migration Bureautique Cloud

Ce schéma propose une démarche de migration très pragmatique et efficace, basée sur les idées simples :
- Les 50 % de personnes qui ne sont pas, aujourd’hui, équipées de solutions Bureautique 1.0 peuvent migrer immédiatement ; cela représente une cible idéale car il n’y aura que très peu de résistance au changement !
- Parmi les 50 % de personnes aujourd’hui utilisatrices, 80 % ont des usages «normaux» des outils bureautiques et peuvent migrer rapidement vers les solutions Cloud.
- Reste le cas plus délicat des utilisateurs «avancés» ; ne dites pas à votre contrôleur de gestion favori qu’il va devoir abandonner «son Excel», il risquerait de faire une crise cardiaque ! Laissez le encore, pendant quelques mois ou années, utiliser son outil favori. Il peut par contre utiliser immédiatement les solutions Cloud pour les fonctions traitement de texte ou présentation.

Comme l’annonce le titre de ’article de Techcrunch cité plus haut, Office 365 vise en priorité Google Apps, même si cette solution n’est jamais citée dans la conférence de presse.
Dans quelques semaines, Google va annoncer la disponibilité de DocVerse, leur solution qui permet de collaborer avec Google Docs depuis les versions existantes de Microsoft Office, 2003 ou 2007. Une démonstration de la version ß avait été faite lors de la conférence Atmosphere organisée par Google en septembre 2010.

Google Apps + DocVerse contre Office 365 : on se prépare à de belles joutes dans les mois qui viennent !


Un gros «Nuage Noir» sur Office 365

Ray Ozzie, MS CSA La veille de cette annonce, une nouvelle majeure est venue de Redmond : Steve Ballmer, Président de Microsoft a annoncé par email que Ray Ozzie, le CSA (Chief Software Architech) de Microsoft, allait quitter la société et ne serait pas remplacé.

C’est à mon avis une très mauvaise nouvelle pour Microsoft. Au moment où ses idées sont enfin concrétisées par une offre Cloud digne de ce nom, Microsoft perd son principal visionnaire et stratège.

J’avais, en 2007, anticipé que Ballmer et Ozzie ne pourraient pas cohabiter.
Je m’étais par contre trompé sur deux points :
- Ils ont tenu ensemble 3 ans.
- J’annonçais que ce serait Ballmer qui partirait !


Réunion de DSI européens : une «atmosphère» très «nuages»


Castle 2 Pour la deuxième fois en Europe, Google organisait fin septembre 2011, pendant deux journées, la conférence «Atmosphere», qui réunissait plus de 300 DSI européens et quelques partenaires, dont bien sur Revevol.
Le lieu choisi cette année était un fort sympathique château situé à côté de Chantilly, au nord de Paris, appartenant au groupe CapGemini.

Je participe à des dizaines de conférences par an, et «Atmosphere» a été l’une des plus impressionnantes de cette année 2010, par :
- La qualité des intervenants.
- La qualité des participants.
- La qualité de la table, la nourriture et ... des boissons.
- La qualité du cadeau remis à tous les participants, y compris les partenaires : un Smartphone Samsung Galaxy S, sous Android, cela va de soi ! (Oui, j’ai immédiatement commencé à l’utiliser et il a remplacé mon fidèle iPhone.).

Il est difficile de résumer une réunion aussi riche en quelques lignes, mais je vais essayer de transmettre quelques-uns des enseignements les plus importants que j'ai retirés de cet événement, en particulier pour les personnes qui n'ont pas pu y assister.



Google Apps ne «fait plus peur» aux grandes entreprises

En 12 mois, le nombre d’entreprises utilisant Google Apps est passé de 2 à 3 millions, ce qui représente, sur le marché des solutions professionnelles, une croissance exceptionnelle.

Si je devais choisir une seule idée forte de toute la conférence Atmosphère, ce serait :

"Le déploiement de Google Apps dans une grande organisation n'est plus une aventure, c'est une évolution naturelle pour gérer avec succès une transition depuis des outils «héritages» vers les solutions Cloud qui vont rapidement devenir la norme."

3 CIO testimonial Plusieurs séances étaient animées par les DSI de grandes organisations européennes qui ont expliqué, très sereins, comment ils avaient déployé Google Apps pour des milliers d'utilisateurs.
Ils venaient de différents pays, de différents secteurs d’activité :
- Jaguar-Rover et Rentokil du Royaume-Uni.
- Ringier en Allemagne.
- Malakoff Médéric en France.

Au début de la conférence, Google c’est fait un plaisir d’annoncer que le géant hollandais de la distribution, Ahold, venait de prendre la décision de migrer plus de 50 000 personnes sur Google Apps. Je ne serais pas surpris que ce soit l’un des intervenants à Atmosphere 2011 !

Tous ont expliqué pourquoi, comment ils ont mis en place Google Apps. Le même message a été, maintes et maintes fois répété : ce n'est plus un problème technique, mais un projet dans lequel la gestion du changement est le principal challenge.
Il y a bien sur des problèmes techniques à résoudre, les liens avec l'annuaire, AD ou LDAP, la migration des agendas, des contacts et des mails... mais des solutions industrielles sont opérationnelles pour les résoudre et des partenaires ont une bonne compétence dans ces domaines.

Pol Evlard 1 Pol Evlard, DSI de la compagnie d'assurances Malakoff-Médéric était le «représentant» de la France ; il a fait un exposé très complet sur la gestion du changement et la stratégie de marketing interne suivie pour obtenir que Google Apps soit bien accepté par tous dans l'organisation.


Les «Keynotes», conférenciers invités

Google avait invité des conférenciers célèbres qui ont bien répondu aux attentes des 300 DSI en leur donnant des pistes de réflexion sur le management et comment relever des défis «impossibles».

Tapscott 5 principles S Le premier était Don Tapscott, auteur du best-seller "Wikinomics". En avance sur la vente grand public, un exemplaire de son dernier livre, MacroWikinomics, a été offert à tous les participants.

À la fin de son exposé, il a résumé les cinq principaux attributs qui sépareront les organisations performantes des autres :
La collaborationVInt Cerf 2 , l'ouverture, le partage, l'interdépendance et l'intégrité.

C’est ensuite Vin Cerf, l’un des fondateurs historiques d’Internet, maintenant «Chief Internet Evangelist» chez Google, qui est venu partager avec nous sa vision du futur d’internet.
Parmi les idées fortes qu’il a évoqué, j’ai retenu :
- La possibilité, grâce au Cloud de regrouper tous les médias de manière transparente.
- La création d’objets numériques complexes.
- Gérer la persistance des informations numériques.
Il a aussi beaucoup insisté sur l’urgence pour tous de se préparer à des mutations fortes et permanentes par de la formation qui ne doit jamais s’arrêter.

L’intervenant «non IT» était le Dr Bertrand Piccard ; il représente la troisième génération d'une célèbre famille suisse d’innovateurs scientifiques et d’explorateurs. Il a été la première personne à réussir le tour du monde en ballon sans escales.

Airplane Son nouveau défi est le projet «Solar Impulse», le premier avion capable de voler sans utiliser d’énergies fossiles. Le 8 juillet 2010, ils ont réussi une première mondiale, un vol de plus de 24 h avec un avion utilisant uniquement l’énergie solaire.

En s’appuyant sur tous les défis qu'il a rencontrés et résolus, Bertrand Piccard a été capable de transmettre beaucoup de messages universels sur la capacité des hommes à innover et à lutter contre les conformismes et le «c’est impossible», réponse que l’on entend aussi en informatique.

J'ai choisi un seul exemple pour illustrer ses messages : quand l’équipe de Solar Impulse a demandé à des avionneurs très connus de construire leur avion en respectant les caractéristiques de poids, d’envergure, de rigidité.., elle a obtenu des réponses très claires :
- Il est impossible de construire un tel avion.
- Il est impossible de faire voler un avion de ce type.
- Il sera impossible de le faire voler pendant une nuit entière.

Face à ces refus, l’équipe Solar Impulse c’est adressée à un ... constructeur de bateaux, celui qui avait construit le défi suisse "Alinghi" pour la Coupe de l'America, et il a répondu :
«Oui, nous pouvons le faire.»

A la fin du premier vol, au lever du soleil, il restait... 6 heures de réserve d’énergie dans les batteries de l’avion !


Coopération entre les grands acteurs du Cloud Computing

Lars & Werner Google avait invité les dirigeants de deux autres grands acteurs du Cloud, Amazon et SuccessFactors. En donnant la parole à ces autres jeunes entreprises leaders du Cloud, «pure player» comme lui, Google a transmis un message fort sur sur la façon dont l’écosystème du Cloud Computing fonctionne.
Aucun fournisseur du Cloud ne va essayer de tout faire pour tout le monde. Google a été clair sur ce point : nous ne sommes pas susceptibles d'entrer dans des applications de gestion d'entreprise s'il n'y a pas un besoin similaire dans le grand public.

La coopération entre les acteurs natifs du Cloud est déjà une réalité, et elle est demandée par tous les DSI.
Lorsque vous mettez en œuvre les solutions de SuccessFactors, les connecteurs pour parler avec les applications Google Apps sont déjà disponibles.

Il a également été rafraîchissant, pour les participants européens présents, de découvrir que Werner Vogels, le CTO d'Amazon, est né aux Pays-Bas et Lars Dalgaard, le fondateur-Directeur Général de SuccessFactors, en Norvège. Comme il l’a dit avec humour : «J’ai plus de clients qu’il n’y a de citoyens dans mon pays".


Technologie

Google est une société de technologie et nous avons eu une chance d'obtenir des informations sur la façon dont elle gère ses infrastructures.

Google Data Center Cette image "Google Map" présente l'un des nouveaux "Data Center" en cours de construction. Sur cette image, le rectangle rouge est utilisé pour donner une idée de la taille du site ; ce rectangle a la taille d'un stade de football américain.

ChromeOS.
J'ai assisté à une impressionnante démonstration d'une version «quasi définitive» de cette nouvelle génération d'OS pour les «nuages». Installé sur un ordinateur portable Dell d’entrée de gamme, ChromeOS a démarré en 6s ! Pour Google c’est déjà bien, mais l'objectif, pour la première version opérationnelle, est de descendre à 4s.

ChromeOS est construit pour tirer parti de HTML5, y compris des fonctions off-line et des potentiels matériels de la machine hôte.
Ce sera le moyen d'accès "le plus sûr et efficace» pour le Cloud pour les entreprises. Un utilisateur peut se connecter sur n'importe quel appareil compatible ChromeOS, entrer son mot de passe et retrouver tout son environnement personnel sur une machine qu'il n'avait jamais vu avant, en quelques secondes.

Google Apps était la «Star» de cette conférence Atmosphere : Google en a profité pour présenter quelques-unes des récentes améliorations pour Google Apps :
- DocVerse, pour être en mesure de collaborer sur un document Google Docs à partir d'une application Microsoft Office installée sur le poste de travail.
- La possibilité d'éditer des documents Docs sur une plateforme mobile (IPAD, iPhone, Android ...). L '«effet démo» a une fois de plus fait des siennes, et ce processus de modification n'a pas fonctionné lors de la présentation ! (On a appris ensuite que ce n'était pas dû au produit, mais au réseau Wi-Fi qui c’était arrêté pendant la démo).
- L'authentification à deux niveaux : sans coût supplémentaire, un utilisateur peut utiliser un objet qu'il possède, comme un téléphone, pour recevoir un SMS pour confirmer son mot de passe, une information qu'il connaît.


Un rôle croissant pour les partenaires de Google Enterprise

Google avait aussi invité ses partenaires les plus importants à l'événement atmosphère. Nous avons eu droit à un petit déjeuner réservé aux partenaires.
La stratégie de Google Enterprise est claire : ils ne proposent pas à leurs clients de services professionnels pour Google Apps et s'appuient sur des partenaires pour toutes les mises en œuvre techniques et la gestion du changement nécessaire pour assurer le succès d'une transition vers Google Apps.

J’ai noté avec intérêt que la majorité des managers récemment embauchés par Google Enterprise viennent d'entreprises comme Microsoft ou Oracle, qui s'adressent principalement aux entreprises.
Pour les entreprises, Google propose donc le meilleur des deux mondes :
- Des solutions déjà opérationnelles dans le grand public, garantissant des performances, la facilité d'utilisation et des prix très bas.
- Une assistance professionnelle, des SLA (Service Level Agreement) proposés par les partenaires de Google.


Résumé

L'importance accordée à cette conférence Atmosphère par Google Enterprise était confirmée par le niveau des dirigeants présents.
Fireside chat members Lors d'un "débat au coin du feu", il y avait sur le plateau :
- Dave Girouard, Président de Google Enterprise.
- Singh Amit, Vice-Président des ventes et opérations internationales.
- Alan Eustace, Vice-Président, Ingénierie et Recherche.

J'ai eu l'occasion de parler avec beaucoup de DSI présents à Atmosphere ; tous ont été vraiment impressionnés par la qualité de la conférence et, plus encore, par la maturité des solutions.
Il était aussi important pour eux d'échanger avec les "vrais utilisateurs" de Google Apps.
Parmi les DSI présents, la moitié d'entre eux avaient déjà déployé Apps, l'autre moitié avait des plans à court terme pour le faire.

Compte tenu du succès de la conférence atmosphère 2010, j’attends avec impatience la prochaine édition.
Google aura une tâche difficile en 2011 pour faire encore mieux, je suis convaincu qu'ils vont réussir.
Et si le cadeau distribué en 2011 à tous les participants était... une tablette sous Chrome OS ou sous Android ?