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Le Cloud, en trois décisions ! (deuxième partie)

Dans la première partie, j’ai présenté les 3 décisions que peut prendre une entreprise quand elle envisage de migrer sur le Cloud ses usages participatique.

Dans cette deuxième partie, je vous propose d’analyser le calendrier de cette migration sur la période 2007 - 2020 et ses impacts économiques prévisibles.

  

2007 - 2020 : évolution du marché solutions participatique Cloud

GAUSS CurveEst-il raisonnable d’essayer de prévoir les évolutions technologiques sur une aussi longue période ? Oui, en utilisant les distributions «Gaussiennes» qui sont bien adaptées à ce type de phénomène.

Pour l’analyse de la vitesse de pénétration d’une innovation, on utilise la classification suivante, avec les pourcentages correspondants :

- Innovateurs : 2,5 %

- Premiers adoptants : 13,5 %

- Majorité initiale : 34 %

- Majorité tardive : 34 %

- Retardataires : 16%

Google Trends - Google AppsDans le domaine des solutions collaboratives et communications dans le Cloud,  je propose de prendre comme origine du graphique la première version de Google Apps, soit le début de l’année 2007 ; Google Trends montre clairement que c’est la date du début de la notoriété pour cette solution.

Twitter Microsoft OfficeLe deuxième chiffre clef à connaître est le nombre actuel d’utilisateurs de Microsoft Office, la solution quasi monopolistique pendant la décennie 2000- 2010 ; il est de l’ordre de 1 000 millions d’après Comscore. D’autres personnes pensent qu’il est plus près de 750 millions, mais je vais garder comme hypothèse, dans la suite de mon analyse, ce chiffre d’un milliard d’utilisateurs.

Toutes les études de marché confirment que la priorité de la migration des entreprises vers le Cloud est la participatique.

Saugatuck Collaboration & CRM top SaaS byC’est par exemple ce que montre cette étude publiée en 2010 par la société Saugatuck, spécialisée sur le marché du Cloud Computing : entre 2008 et 2010, cette priorité est passée de 45 à 67 %, une croissance de près de 50 %, cohérente avec l’accélération prévisible sur la courbe de Gauss.

Il n’existe pas, à ma connaissance, de chiffres officiels précis sur le nombre actuel d’utilisateurs de solutions participatique Cloud à la fin de l’année 2011. 

Celui qui est le plus souvent cité est de 40 à 50 millions de personnes.

Gauss Participatique 2010 - VolumeEn m’appuyant sur ces hypothèses, j’ai donc construit la courbe de Gauss du succès de la participatique entre 2007 et 2020. Sur le graphique, j’ai indiqué en rouge le nombre d’utilisateurs correspondant à chaque étape de la courbe de Gauss. Avec plus de 40 millions d’utilisateurs, nous sommes donc bien rentrés en 2011 dans la période des «premiers adoptants».

FR  Cumul nombre utilisateurs Participatique CloudCe tableau présente les mêmes résultats, mais en donnant en plus le résultat cumulé prévisible de cette croissance entre 2007 et 2020.

Tous ces chiffres sont bien sur à utiliser avec prudence. Trop optimistes ? Trop pessimistes ? Si je devais choisir entre ces deux pistes, je dirais qu’ils sont plutôt pessimistes, car ils ne prennent en compte que le remplacement des outils actuels sans tenir compte de toutes les personnes qui vont découvrir les usages collaboratifs sur des objets mobiles comme les tablettes ou les smartphones, sans jamais avoir utiliser un PC historique.

 

2012 - 2013 et 2014 - 2016 : les années charnières

ConquistadorConcrètement, cela signifie que les années 2012 et 2013 seront encore des années de conquête, pendant lesquelles les entreprises «innovantes» constitueront l’essentiel des nouveaux convertis aux vertus de la participatique Cloud Computing.

Projetons-nous à la fin de l’année 2013 : 150 à 170 millions de personnes utilisent quotidiennement des solutions Participatique Cloud, qui ont démontré leur efficacité et leur rentabilité ; tout est prêt pour rentrer dans la phase d’accélération suivante.

Age d'orA partir de 2014, commencera l’âge d’or de la participatique Cloud ; pour une majorité d’entreprises, ce sera le choix le plus naturel chaque fois qu’il leur faudra envisager de changer leurs outils anciens. Tous les ans, plus de 100 millions d’utilisateurs rejoindront les rangs de ceux qui ont découvert les avantages de ces solutions Cloud.

 

2010 - 2020 : dimensions économiques 

Est-il possible de prévoir, raisonnablement, les chiffres du marché entre 2010 et 2020 ? Réponse, oui !

La courbe de Gauss, adaptée aux outils universels, a un précédent historique avec Microsoft. Sur la période 1990 - 2000, Microsoft a construit son succès, et sa fortune, sur deux outils «universels», Office et Windows.

Share price Microsoft - 1990 - 2010 windows & OfficeLe véritable démarrage de Windows a eu lieu au début des années 1990 avec les versions 3 et 3.1 et, en parallèle, le lancement de la suite intégrée Office.

Comme le montre ce graphique du cours de bourse de Microsoft, il a grandi très vite au début des années 90, pour atteindre son apogée en 2000.

Market Cap Microsoft 1982 - 2002
Sur cette période, la capitalisation boursière de Microsoft est passée de quelques milliards de dollars à plus de 600 milliards.

Ensuite, pendant la décennie 2000 - 2010, les deux «vaches à lait» de Microsoft, Windows et Office, ont été en position de quasi-monopole, et le marché c’est stabilisé, les entreprises se contentant de changer de versions. Le cours de bourse de Microsoft a commencé une baisse ininterrompue ; fin novembre 2011, la capitalisation boursière de Microsoft est d’environ 200 milliards de dollars, le tiers de celle de la fin des années 2000.

GrowthEn s’appuyant sur cet exemple historique, il est donc logique d’anticiper une croissance très forte de la capitalisation boursière des entreprises qui auront su se mettre en position de force sur ce marché de la participatique Cloud, fin 2013.

Entre 2014 et 2020, les cours de bourse de Google et de quelques très rares autres entreprises (dont Revevol ?) vont croitre très vite, car ces entreprises seront devant un marché devenu fortement demandeur de leurs solutions.

Si l’on prend, comme prix de référence, le moins cher du marché actuel, les $50/an/utilisateur de Google Apps, cela représente quand même en 2020, pour 840 millions d’utilisateurs, un Chiffre d’Affaires annuel récurrent de 42 milliards de dollars pour les seuls abonnements aux solutions SaaS.

Logos ParticipatiquesA part Google et Microsoft, les deux acteurs dominants actuels, quels pourraient être les autres fournisseurs en mesure de se partager ces 42 milliards de dollars ? Je pense à Cisco et VMWare, qui disposent déjà d’embryons de solutions ; VMWare, par exemple, a racheté Zimbra pour la messagerie et SlideRocket pour un équivalent PowerPoint.

 

2010 - 2020 : réduction des dépenses participatique des entreprises

Les chiffres précédents concernaient l’offre de solutions ; quels en seront les impacts pour les entreprises ?

Toutes les études économiques faites par de grands cabinets tels que le Gartner Group ou Forrester sont unanimes : les solutions participatique Cloud sont beaucoup moins chères que les antiquités actuelles, Office, Exchange ou Lotus Notes.

En juin 2011, Forrester a publié une étude comparative des coûts et bénéfices d’Office 365, comparés au solutions anciennes de Microsoft ; cette étude a été commissionnée par Microsoft, et concerne le marché des entreprises moyennes.

Forrester ROI Office 365J’en ai extrait la phrase suivante : «le ROI (Return on Investment) pour Office 365 est de 321 %...»

Même les plus farouches partisans des anciennes solutions de Microsoft doivent se rendre à l’évidence : le Cloud est moins cher que les solutions internes, dixit... Microsoft.

Quand on sait que les solutions Office 365 complètes, analysées dans ce rapport Forrester, coûtent autour de $25 par mois, soit 6 fois plus que Google Apps à $4 par mois, cela rend vraiment optimiste sur les potentiels de réduction des coûts !

En prenant par sécurité l’hypothèse la plus basse, soit une réduction des coûts dans un rapport 5, on peut calculer les bénéfices en 2020 :

- Coûts participatique Cloud : $ 42 milliards

- Economies réalisées : 5 x 42 = 210 milliards annuels, récurrents !

 

Résumé

Dans ces deux textes, j’ai présenté les trois décisions possibles, en 2011, concernant une migration des solutions participatique dans le Cloud ainsi que le calendrier de cette migration sur la période 2007 - 2020.

La synthèse de cette analyse tient en une phrase : 

Fin 2020, 840 millions de personnes dans le monde utiliseront des solutions «Participatique Cloud», en faisant économiser un minimum de 210 milliards annuels aux entreprises.

 Alors, quand vous joindrez-vous à cette grande aventure ?

 


Le Cloud, en trois décisions ! (première partie)


Cloud computingEn 2010, les entreprises sont entrées dans la décennie du Cloud Computing. 

Pour les entreprises, quels que soient leur taille, leur secteur d’activité ou leur pays, les premiers usages universels du Cloud computing sont les applications « participatique », de communication et de collaboration.

Quelles sont les trois décisions que doivent prendre, aujourd’hui, les dirigeants et les DSI pour préparer cette migration, inéluctable, vers une participatique Cloud ?

 

Décision 1 : y aller ou pas

Legacy world - 365 vs Apps 1Entre 1990 et 2010, trois outils universels s’étaient imposés dans toutes les entreprises du monde entier : Microsoft Office, Microsoft Exchange et IBM Notes-Domino.

En 2011, il y a environ 1 000 millions d’utilisateurs professionnels et payants de Microsoft Office, connectés à l’une ou l’autre de ces deux messageries.  Ces outils, et en particulier Lotus Notes, ont rendu d’excellents services pendant ces 20 dernières années. J’ai été au début des années 90 l’un des plus ardents promoteurs de Notes, qui était la première plateforme « groupware » moderne.

Lorsque, tous les dix ans, une rupture technologique forte se produit en informatique, ce sont toujours les usages universels qui sont en pointe pour son adoption :

- 1990 : les premiers PC et l’usage généralisé du tableur.

- 2000 : le Web et l’usage généralisé de la messagerie électronique.

- 2010 : le Cloud Computing et l’usage généralisé du « Social Computing », alias participatique.

Decision 1 - 365 vs Apps 2La décision 1, la plus stratégique , est simple à énoncer : est-ce que je fais le saut dans le Cloud Computing pour mes usages participatique ?

Cette décision se pose à toutes les entreprises maintenant que des solutions SaaS/Cloud professionnelles sont disponibles : Google Apps, depuis février 2007 et Microsoft Office 365 depuis juin 2011, après une préannonce en octobre 2010.

Cette « décision 1 » est lourde de conséquences : entre 30 et 100 % des collaborateurs de l’entreprise utilisent quotidiennement les outils historiques qui vont être remplacés : ils devront apprendre à travailler autrement, en mode collaboratif natif.

La jeunesse de ces « outils Cloud » fait aussi qu’ils sont, pour le moment, moins riches fonctionnellement que les ancêtres qu’ils remplacent. 

En clair, c’est une décision que le DSI ne peut pas prendre seul, mais avec l’appui de sa Direction Générale.

Si vous ne souhaitez pas prendre cette première décision, la suite de ce texte ne vous concerne plus.

Vous êtes courageux, innovant, soucieux des deniers de votre entreprise et de sa compétitivité et vous prenez la décision 1 : OK nous faisons le saut dans le Cloud. 

Il vous reste à sélectionner l’une des deux étapes suivantes possibles, décision 2 ou 3 ; à vous de choisir !


Décision 2 : j’y vais, mais je n’y vais pas !

Unknown territoireDifficile de débarquer dans un territoire nouveau et où les règles du jeu sont très différentes : 

- Le client lourd disparait, tout ce fait depuis un navigateur.

- Tous les CCD, Cloud Connected Devices (PC Windows quel que soit la version, Macintosh, tablettes, iPhone ou Android...) sont utilisables sans aucune installation d’applications.

- L’entreprise ne maîtrise plus l’évolution des versions de la solution utilisée, mise à jour en permanence par l’éditeur.

Devant cette vague d’innovations, beaucoup d’entreprises et de DSI peuvent être saisis par une crainte compréhensible. C’est alors que « Zorro » Microsoft sort son arme redoutable, Office 365, et annonce fièrement aux responsables de l’entreprise : « avec l’aide de Microsoft, vous pouvez dire que vous êtes dans le Cloud, mais... sans y être vraiment ! »

Decision 2 - 365 vs Apps 3Le discours marketing de Microsoft est très efficace : votre ego et votre image sont satisfaits, car vous transmettez l’image que vous êtes dans le cloud mais :

- Rassurez-vous, vous avez encore besoin de votre client lourd pour toutes les tâches importantes : nous vous proposons de rester dans le giron des outils que vous connaissez bien, Outlook, Word, Excel, PowerPoint... et autres solutions qui ont plus de 20 ans. En plus il est fortement recommandé de passer sur la version 2010 de ces outils historiques.

- Rassurez vous, vous continuerez à utiliser les mêmes solutions que celles que vous pourriez installer dans votre « Cloud privé », Exchange 2010, Sharepoint... 

- Dans 2 ou 3 ans, vous aurez la joie, le plaisir (et les coûts) de refaire une migration sur la nouvelle version d’Office 365. Demandez d’ailleurs aux entreprises qui nous avaient fait confiance avec BPOS quels sont les délais et les coûts d’une migration vers Office 365...

Cette décision 2, c’est : trois pas en avant, 2 pas en arrière !

J’aurai quand même un pied dans le Cloud, mais je garderai l’autre dans le monde ancien, celui que je connais bien et où je me sens plus en confiance.

Backward-clockCette montre, qui tente de remonter le temps à l’envers, illustre très bien cette démarche.

La ressemblance entre les deux noms, les deux logos de Microsoft, Office et’Office 365 est saisissante ; ce n’est certainement pas une coïncidence ! Elle transmet, très bien, ce sentiment de continuité entre les deux solutions ; elle est faite pour rassurer les entreprises qui ne sont pas encore prêtes pour une migration vers le Cloud en leur permettant d’y faire un... séjour virtuel !

 

Décision 3 : j’y vais, et j’y vais vraiment !

Vous venez de prendre votre décision 1, nous allons dans le Cloud ; reste à concrétiser cette première étape par le choix d’une solution qui a toutes les caractéristiques du Cloud : navigateur, logiciel SaaS multi-tenant...

Decision 3 - 365 vs Apps 4La bonne nouvelle : vous pouvez prendre cette décision 3, car les solutions existent ! J’ai longuement couvert ce thème en présentant les principales différences entre Google Apps et Office 365 dans un blog récent.

Quels sont les fournisseurs présents sur ce marché ? Fin 2011, Zoho et Google Apps sont les seules solutions participatique disponibles, authentiquement Cloud :

Logos Zoho & Google- Zoho, qui couvre un champ fonctionnel plus étendu, avec CRM, gestion de projets... est surtout utilisé par des entreprises petites et moyennes.

- Google Apps, très spécialisé dans les solutions participatiques, est utilisé aussi bien par des PME que de très grandes entreprises dans le monde entier. 

Zoho annonce 5 millions d’utilisateurs et on estime qu’environ 50 millions de personnes utilisent Google Apps.

(Disclaimer : Revevol est partenaire de Zoho et de Google.)

Il est possible que Cisco, déjà présent sur ce créneau avec Webex et Jabber, et VMWare, qui a racheté Zimbra et SlideRocket, deviennent en 2012 ou en 2013 de nouveaux acteurs de référence sur ce marché.

Excel BannedLe pragmatisme doit rester la règle ; la décision 3 ne signifie pas que les outils historiques, tels que PowerPoint ou Excel doivent être « bannis » du territoire Cloud ! Ils y ont encore leur place, mais en position minoritaire.

Il est normal et raisonnable que les 5 à 10 % de personnes qui ont besoin de fonctionnalités très avancées continuent à les utiliser : Excel pour un contrôleur de gestion, Keynote pour une personne qui anime des dizaines de conférences par an comme moi.

 

Résumé

Tout dirigeant d’entreprise, DSI ou pas, doit maintenant se poser la question de savoir quelle décision prendre concernant le Cloud Computing : 1, puis 2 ou 3.

Summary - 365 vs Apps 5Je respecte le choix des entreprises qui sont encore trop frileuses pour aller vraiment dans le Cloud et :

- Décident qu’elles ne sont pas prêtes = pas de décision 1.

- Décident qu’elles y vont, tout en gardant un pied dans le monde ancien = décision 2.

Je préfère, et de beaucoup, les entreprises qui pensent que les avantages d’une solution Cloud sont aujourd’hui très supérieurs aux risques et prennent la décision 3. 

Je suis prêt à les aider à faire ce « bon choix » !

Dans la deuxième partie de ce texte, je vous ferai découvrir le calendrier de la migration vers le Cloud et proposerai une analyse économique de l’impact de cette migration vers une « participatique » Cloud au cours de la décennie 2010 - 2020.