Le Cloud, en trois décisions ! (deuxième partie)
27/11/2011
Dans la première partie, j’ai présenté les 3 décisions que peut prendre une entreprise quand elle envisage de migrer sur le Cloud ses usages participatique.
Dans cette deuxième partie, je vous propose d’analyser le calendrier de cette migration sur la période 2007 - 2020 et ses impacts économiques prévisibles.
2007 - 2020 : évolution du marché solutions participatique Cloud
Est-il raisonnable d’essayer de prévoir les évolutions technologiques sur une aussi longue période ? Oui, en utilisant les distributions «Gaussiennes» qui sont bien adaptées à ce type de phénomène.
Pour l’analyse de la vitesse de pénétration d’une innovation, on utilise la classification suivante, avec les pourcentages correspondants :
- Innovateurs : 2,5 %
- Premiers adoptants : 13,5 %
- Majorité initiale : 34 %
- Majorité tardive : 34 %
- Retardataires : 16%
Dans le domaine des solutions collaboratives et communications dans le Cloud, je propose de prendre comme origine du graphique la première version de Google Apps, soit le début de l’année 2007 ; Google Trends montre clairement que c’est la date du début de la notoriété pour cette solution.
Le deuxième chiffre clef à connaître est le nombre actuel d’utilisateurs de Microsoft Office, la solution quasi monopolistique pendant la décennie 2000- 2010 ; il est de l’ordre de 1 000 millions d’après Comscore. D’autres personnes pensent qu’il est plus près de 750 millions, mais je vais garder comme hypothèse, dans la suite de mon analyse, ce chiffre d’un milliard d’utilisateurs.
Toutes les études de marché confirment que la priorité de la migration des entreprises vers le Cloud est la participatique.
C’est par exemple ce que montre cette étude publiée en 2010 par la société Saugatuck, spécialisée sur le marché du Cloud Computing : entre 2008 et 2010, cette priorité est passée de 45 à 67 %, une croissance de près de 50 %, cohérente avec l’accélération prévisible sur la courbe de Gauss.
Il n’existe pas, à ma connaissance, de chiffres officiels précis sur le nombre actuel d’utilisateurs de solutions participatique Cloud à la fin de l’année 2011.
Celui qui est le plus souvent cité est de 40 à 50 millions de personnes.
En m’appuyant sur ces hypothèses, j’ai donc construit la courbe de Gauss du succès de la participatique entre 2007 et 2020. Sur le graphique, j’ai indiqué en rouge le nombre d’utilisateurs correspondant à chaque étape de la courbe de Gauss. Avec plus de 40 millions d’utilisateurs, nous sommes donc bien rentrés en 2011 dans la période des «premiers adoptants».
Ce tableau présente les mêmes résultats, mais en donnant en plus le résultat cumulé prévisible de cette croissance entre 2007 et 2020.
Tous ces chiffres sont bien sur à utiliser avec prudence. Trop optimistes ? Trop pessimistes ? Si je devais choisir entre ces deux pistes, je dirais qu’ils sont plutôt pessimistes, car ils ne prennent en compte que le remplacement des outils actuels sans tenir compte de toutes les personnes qui vont découvrir les usages collaboratifs sur des objets mobiles comme les tablettes ou les smartphones, sans jamais avoir utiliser un PC historique.
2012 - 2013 et 2014 - 2016 : les années charnières
Concrètement, cela signifie que les années 2012 et 2013 seront encore des années de conquête, pendant lesquelles les entreprises «innovantes» constitueront l’essentiel des nouveaux convertis aux vertus de la participatique Cloud Computing.
Projetons-nous à la fin de l’année 2013 : 150 à 170 millions de personnes utilisent quotidiennement des solutions Participatique Cloud, qui ont démontré leur efficacité et leur rentabilité ; tout est prêt pour rentrer dans la phase d’accélération suivante.
A partir de 2014, commencera l’âge d’or de la participatique Cloud ; pour une majorité d’entreprises, ce sera le choix le plus naturel chaque fois qu’il leur faudra envisager de changer leurs outils anciens. Tous les ans, plus de 100 millions d’utilisateurs rejoindront les rangs de ceux qui ont découvert les avantages de ces solutions Cloud.
2010 - 2020 : dimensions économiques
Est-il possible de prévoir, raisonnablement, les chiffres du marché entre 2010 et 2020 ? Réponse, oui !
La courbe de Gauss, adaptée aux outils universels, a un précédent historique avec Microsoft. Sur la période 1990 - 2000, Microsoft a construit son succès, et sa fortune, sur deux outils «universels», Office et Windows.
Le véritable démarrage de Windows a eu lieu au début des années 1990 avec les versions 3 et 3.1 et, en parallèle, le lancement de la suite intégrée Office.
Comme le montre ce graphique du cours de bourse de Microsoft, il a grandi très vite au début des années 90, pour atteindre son apogée en 2000.
Sur cette période, la capitalisation boursière de Microsoft est passée de quelques milliards de dollars à plus de 600 milliards.
Ensuite, pendant la décennie 2000 - 2010, les deux «vaches à lait» de Microsoft, Windows et Office, ont été en position de quasi-monopole, et le marché c’est stabilisé, les entreprises se contentant de changer de versions. Le cours de bourse de Microsoft a commencé une baisse ininterrompue ; fin novembre 2011, la capitalisation boursière de Microsoft est d’environ 200 milliards de dollars, le tiers de celle de la fin des années 2000.
En s’appuyant sur cet exemple historique, il est donc logique d’anticiper une croissance très forte de la capitalisation boursière des entreprises qui auront su se mettre en position de force sur ce marché de la participatique Cloud, fin 2013.
Entre 2014 et 2020, les cours de bourse de Google et de quelques très rares autres entreprises (dont Revevol ?) vont croitre très vite, car ces entreprises seront devant un marché devenu fortement demandeur de leurs solutions.
Si l’on prend, comme prix de référence, le moins cher du marché actuel, les $50/an/utilisateur de Google Apps, cela représente quand même en 2020, pour 840 millions d’utilisateurs, un Chiffre d’Affaires annuel récurrent de 42 milliards de dollars pour les seuls abonnements aux solutions SaaS.
A part Google et Microsoft, les deux acteurs dominants actuels, quels pourraient être les autres fournisseurs en mesure de se partager ces 42 milliards de dollars ? Je pense à Cisco et VMWare, qui disposent déjà d’embryons de solutions ; VMWare, par exemple, a racheté Zimbra pour la messagerie et SlideRocket pour un équivalent PowerPoint.
2010 - 2020 : réduction des dépenses participatique des entreprises
Les chiffres précédents concernaient l’offre de solutions ; quels en seront les impacts pour les entreprises ?
Toutes les études économiques faites par de grands cabinets tels que le Gartner Group ou Forrester sont unanimes : les solutions participatique Cloud sont beaucoup moins chères que les antiquités actuelles, Office, Exchange ou Lotus Notes.
En juin 2011, Forrester a publié une étude comparative des coûts et bénéfices d’Office 365, comparés au solutions anciennes de Microsoft ; cette étude a été commissionnée par Microsoft, et concerne le marché des entreprises moyennes.
J’en ai extrait la phrase suivante : «le ROI (Return on Investment) pour Office 365 est de 321 %...»
Même les plus farouches partisans des anciennes solutions de Microsoft doivent se rendre à l’évidence : le Cloud est moins cher que les solutions internes, dixit... Microsoft.
Quand on sait que les solutions Office 365 complètes, analysées dans ce rapport Forrester, coûtent autour de $25 par mois, soit 6 fois plus que Google Apps à $4 par mois, cela rend vraiment optimiste sur les potentiels de réduction des coûts !
En prenant par sécurité l’hypothèse la plus basse, soit une réduction des coûts dans un rapport 5, on peut calculer les bénéfices en 2020 :
- Coûts participatique Cloud : $ 42 milliards
- Economies réalisées : 5 x 42 = 210 milliards annuels, récurrents !
Résumé
Dans ces deux textes, j’ai présenté les trois décisions possibles, en 2011, concernant une migration des solutions participatique dans le Cloud ainsi que le calendrier de cette migration sur la période 2007 - 2020.
La synthèse de cette analyse tient en une phrase :
Fin 2020, 840 millions de personnes dans le monde utiliseront des solutions «Participatique Cloud», en faisant économiser un minimum de 210 milliards annuels aux entreprises.
Alors, quand vous joindrez-vous à cette grande aventure ?