Naissance d’une interface 3D révolutionnaire : la mort annoncée de la ... souris
22/05/2012
Nous vivons dans un monde où les progrès technologiques sont extraordinaires et permanents !
Des innovations de rupture continuent de secouer l’industrie de l’informatique et permettent d’imaginer des usages, des applications qui ont le potentiel de profondément changer nos interactions avec les outils informatiques.
Je viens de découvrir Leapmotion, une startup de San Francisco qui a mis au point une interface gestuelle révolutionnaire et j’ai eu envie de vous faire partager mon enthousiasme pour ce qu’ils ont réalisé et surtout pour les potentiels vraiment extraordinaires de cette innovation.
LeapMotion, en quelques images
Plus qu’un long discours, cette première vidéo de 1 minute suffit pour comprendre les potentiels de cette innovation. Les mots seraient incapables de rendre compte de la puissance et de l’élégance de cette solution.
Cette deuxième vidéo, une version longue de 6 minutes, met encore plus en évidence l’extraordinaire précision des mouvements que LeapMotion est capable de reconnaître.
Je suis certain qu’aucun des lecteurs de ce blog ne peut rester indifférent après avoir regardé ces deux vidéos et ne va pas immédiatement imaginer des usages possibles de cette innovation dans son métier ou dans sa vie quotidienne.
Je pense en particulier aux développeurs de logiciels, et je reviendrais plus loin sur ce point.
LeapMotion, les technologies sous-jacentes
Nintendo avec la Wii, Microsoft avec Kinect avaient montré la voie pour les jeux vidéos en permettant la reconnaissance des mouvements du corps.
Avec LeapMotion, on change d’échelle, on rentre dans un monde de très haute précision.
Wii et Kinect viennent de prendre, aujourd’hui, un sérieux coup de vieux !
Le boitier LeapMotion, de la taille d’une souris, relié à un ordinateur par USB, crée un espace 3D cubique d’environ 60 cm de côté dans lequel tous les mouvements sont reconnus avec une précision 200 fois supérieure aux meilleures solutions existantes.
C’est le fruit de 4 années de travail d’une équipe dirigée par un mathématicien brillant, David Holtz, l’un des deux fondateurs et le CTO de LeapMotion; il avait travaillé auparavant à la NASA.
Cela représente aussi entre 200 et 300 000 lignes de code logiciel, que très peu de personnes seraient capables d’imaginer ou de reproduire.
On est loin, très loin d’une innovation élémentaire et facile à répliquer, et tant mieux pour les créateurs de LeapMotion.
Beaucoup d’innovations ont eu pour origine la frustration d’une personne devant la difficulté de réaliser une activité. Dans le cas de LeapMotion, ce serait son incapacité à manipuler simplement des modèles 3D avec un clavier et une souris qui aurait donné des idées à David Holtz.
Le prix de vente initial est plus que raisonnable, à 70 $. Je pronostique qu’il devrait très vite baisser pour atteindre 20 à 30 $.
Il est déjà possible de passer une précommande, mais je pense que les listes d’attente vont très vite s’allonger ! Au moment où je publie ces lignes, les dates de livraison annoncées sont déjà décembre 2012 ou janvier 2013.
LeapMotion, de belles ambitions
J’ai un faible pour les entrepreneurs qui ont de grandes ambitions et je ne résiste pas au plaisir de citer leur CEO, Michael Buckwald, dans un entretien avec Cnet.com
«...The goal is to fundamentally transform how people interact with computers and to do so in the same way that the mouse did, which means that the transformation affects everyone, both from the most basic use case all the way up to the most advanced use cases you can imagine for computing technology.»
«... L’objectif est de fondamentalement changer la manière dont les personnes interagissent avec les ordinateurs, comme l’avait déjà fait la souris, ce qui signifie que cette transformation concerne tout le monde, depuis les usages les plus simples en passant par les applications les plus avancées que l’on puisse imaginer».
Quels sont les champs potentiels d’applications de LeapMotion ? Ingénierie, production, arts, médecine, jeux, télécommande d’un avion sans pilote, navigation Internet... Il est probablement plus facile de lister les domaines pour lesquels cette innovation n’aurait pas d’applications.
On parlera peut-être bientôt d’un avant et d’un après LeapMotion.
Le futur, avec LeapMotion
Les premières applications faisant appel à LeapMotion devraient arriver sur le marché en début d’année 2013. Les équipes de LeapMotion ont, très intelligemment, privilégiés pour le moment le dialogue avec les développeurs qui vont se régaler et construire très rapidement des centaines d’applications.
Ils sont déjà plus d’un millier à avoir demandé le kit réservé aux développeurs, et j’espère que LeapMotion va recevoir autant de demandes venant d’Europe que des USA.
Cette ouverture, dès la naissance de la technologie, est une démarche diamétralement opposée à celle qu’avaient choisie les dirigeants de Microsoft pour Kinect et qu’ils avaient été obligés d’abandonner sous la pression des développeurs.
La création d’un écosystème de développeurs sera, selon les créateurs, la clef de la réussite rapide de LeapMotion, et je partage tout à fait cette opinion. Une boutique d’applications devrait apparaître dans les mois qui viennent.
Protéger les fondamentaux de son innovation, mais en favoriser les usages, la démarche choisie par les fondateurs de LeapMotion est brillante.
J’imagine un monde, dans moins de 3 à 5 ans, où chacun aura dans sa poche un boîtier LeapMotion et l’utilisera pour piloter ses différents objets, PC, Macintosh, tablettes ou autres.
Nous pourrons aussi nous en servir dans des milliers d’endroits publics où l’on rencontrera des outils nous permettant de faire nos achats, choisir nos plats au restaurant ou piloter un téléviseur 3D en utilisant notre boîtier qui, entre-temps, ce sera libéré de son fil USB pour devenir vraiment mobile.
Mise à jour du 5 août 2012
Un article très encourageant sur la demande venant des développeurs :
LeapMotion a reçu ... 26 000 demandes de développeurs qui préparent des applications pour tirer partie de cette innovation spectaculaire. Cela fait du bien de constater que l'innovation n'est pas morte dans le monde de l'informatique !