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R2I : la Révolution Industrielle Informatique - Troisième partie : les usages

Saas logoRappel des « chapitres » précédents :

Première partie : les bases de la R2I.

Deuxième partie : les infrastructures

C’est dans le domaine des usages que cette R2I sera la moins visible, mais c’est aussi dans ce domaine qu’elle aura le plus d’impacts sur l’amélioration du fonctionnement des entreprises.

 

SaaS : Software as a Service

C’est un thème que j’ai souvent traité dans mon blog ; il y a presque 2 ans, j’avais écrit un billet entièrement consacré au SaaS et, plus récemment, ce « coup de gueule » contre les usurpateurs du SaaS.

Gmail-on-AndroidJe rappelle en quelques lignes ce qui fait la spécificité d’une véritable solution SaaS :

  • Il suffit d’un navigateur, sur un PC, un Macintosh, une tablette ou un smartphone, pour y accéder : cohérent, bien sûr, avec ce que j’ai déjà écrit sur les infrastructures R2I.
  • Facturée comme un service, au temps et au nombre d’utilisateurs.
  • Hébergée sur un cloud public ou communautaire ; aucune solution SaaS ne peut résider dans un centre de calcul privé.
  • Multi-tenant (multi-locataires) et mono-instance : une seule version du code logiciel est utilisée par toutes les entreprises clientes.
  • Il n’existe, à un instant donné, qu’une seule version utilisable de la solution SaaS.

Toute solution logicielle qui ne possède pas ces 5 caractéristiques n’est pas une solution SaaS ; il n’y a aucune exception possible à cette règle de base.

Penguin imposterPour vous aider dans vos choix, je vous indique les « deux questions pièges » à poser à un éditeur pour dépister les faussaires SaaS :

  • Est-ce que je peux aussi l’installer dans mon centre de calcul privé, abusivement appelé cloud privé ?
  • Est-ce que je peux garder une version plus ancienne et changer à mon rythme ?

S’il répond oui à l’une de ces questions, vous avez affaire à un imposteur.

 

SaaS, un composant clef de la R2I

Vue par les entreprises clientes, la généralisation des solutions SaaS est une excellente nouvelle ; pour la première fois, dans l’histoire des applications professionnelles :

Sap error1 - L’hypothèse que l’application ne fonctionne pas n’existe plus ! Si je suis la 2587e entreprise à mettre en œuvre ce service, 2586 autres entreprises l’utilisent déjà avec succès.

2 - L’entreprise a immédiatement accès aux « meilleures pratiques » dans le domaine de l’application. Quand je mets en œuvre une application de gestion des déplacements telle que Concur, déjà utilisée par des milliers d’entreprises, je vais profiter de toutes les améliorations apportées à ces processus de gestion. Il est intéressant de noter qu’il en existe maintenant une version spéciale « secteur public » qui tient compte des spécificités de leurs processus.

3 - Les délais de mise en œuvre se mesurent en semaines ou en mois, pas en années.

ERP SaaS vs On premise version4 -Le cauchemar des migrations disparaît : quand, par miracle, une entreprise arrivait à faire fonctionner une application artisanale traditionnelle, l’éditeur se faisait un malin plaisir de débarquer pour annoncer qu’il fallait « migrer vers la nouvelle version ». Ceci explique pourquoi la grande majorité des entreprises qui déploient un logiciel traditionnel n’utilisent pas les dernières versions, comme le montre ce graphique comparant une solution SaaS, Workday, à des solutions historiques bien connues.

Boulet-bagnard-5 - Que je sois une multinationale basée à San Francisco, une entreprise moyenne à Rome ou une PME en Roumanie, j’ai la possibilité d’utiliser la même application, la « meilleure possible ». C’est une opportunité extraordinaire pour les PME et pour les entreprises dans les pays en émergence, qui sont moins bloquées dans leurs évolutions de leurs SI par les Boulets ERP existants.

6 - A tout instant, je peux adapter mon budget à l’évolution de l’activité de mon entreprise, en achetant plus de services ou en renouvelant un nombre plus faible d’utilisateurs si nécessaire.

7 - Dans la grande majorité des cas, les coûts complets des solutions SaaS sont très inférieurs à ceux des solutions historiques. Je consacre un paragraphe complet à ce thème.

Difficile, quand on est directeur général, directeur financier, directeur métiers ou informaticien responsable de résister à ces sept avantages principaux des solutions SaaS.

Des applications industrielles, qui fonctionnent, en permanence à jour, à des coûts raisonnables et prévisibles... l’industrialisation des usages a du bon !

 

SaaS : pour quels usages universels

Les solutions SaaS ont un grave défaut : elles ne peuvent pas répondre à tous les besoins des entreprises, contrairement à ce qu’ont essayé de faire croire pendant trop longtemps les éditeurs historiques de « solutions intégrées ».

Couteau suisse géantCes solutions, et tout le monde les connait, me font toujours penser à ces gigantesques couteaux suisses disposant de dizaines de fonctions, oui, mais qui font tout... très mal. 

Essayez d’élaguer votre forêt avec la scie de ce couteau, le plus grand « intégré » au monde ! Seriez-vous prêt à ouvrir une bouteille de Petrus avec ce tire-bouchon ?

La logique « industrielle » des composants s’impose enfin dans le monde du logiciel et plus aucun éditeur SaaS sérieux ne prétend répondre à tous vos besoins.

Une solution SaaS ne peut réussir que si elle répond aux attentes d’un grand nombre d’entreprises ; c’est toujours sur les grandes séries que l’on peut amortir des investissements industriels.

Usages & Infrast - tous composantsSur ce schéma, j’ai représenté les principaux composants d’un Système d’Information.

  • Les infrastructures, support des usages, auxquelles on accède avec un navigateur ou... un navigateur.
  • Les usages informatiques structurés « cœur métiers » : ce sont ceux pour lesquels il existe rarement des solutions SaaS et que je traite dans le prochain paragraphe.
  • Les usages informatiques structurés « fonctions support » : CRM, pilotage RH, budgets... Aujourd’hui, d’excellentes solutions SaaS sont disponibles pour 99 % des les fonctions supports.
  • Les usages « participatique » : messagerie, agenda, traitement de texte, tableur, blogs, wikis... Pour ces usages, les solutions SaaS s’imposent.
  • L’informatique flexible, permettant de développer très rapidement des applications légères de BPM (Business Process Modeling) ou de décisionnel (Business Intelligence). Il existe depuis peu d’excellentes solutions SaaS telles que RMP pour le BPM ou BIME pour le décisionnel, deux jeunes et brillantes sociétés françaises qui concurrencent fortement les solutions historiques traditionnelles.

Migration composantsDans cette logique de « composants logiciels », à la base de la démarche usages R2I, les décisions stratégiques deviennent très simples :

  • La seule réponse industrielle à une demande fonction support = SaaS ou SaaS, sur cloud public.
  • La seule réponse industrielle à une demande participatique = SaaS ou SaaS, sur cloud public.
  • La seule réponse industrielle à une demande « informatique flexible » = SaaS ou SaaS, sur cloud public.

Reste à régler le problème des applications cœur métiers...

 

Les usages cœur métiers

Vueling Paris ValenciaToutes les entreprises nécessitent des applications qui répondent à des besoins très spécifiques : gestion d’une raffinerie de pétrole, équilibrage en temps réel d’un réseau de transport d’énergie électrique, transactions boursières, « yield management » pour les compagnies aériennes... Ce tableau est un exemple des tarifs qui me sont proposés par la compagnie aérienne Vueling pour le vol Paris Valencia en octobre ; ils varient entre 50 et 110 € selon les jours. Je ne suis pas certain que cette application intéresse beaucoup une banque ou une société de distribution alimentaire ; c’est la caractéristique de base d’une application métier.

Pour ces usages métiers, il existe maintenant deux réponses possibles : 

  • Amadeus HPUne solution SaaS sur cloud communautaire. En restant dans l’exemple du transport aérien, la société Amadeus fournit à des centaines d’entreprises du secteur des transports une application métier SaaS industrielle de très haute qualité, capable de traiter 100 millions de réservations par mois. Ces applications communautaires ne sont possibles que si l’application métier concernée n’est pas une source potentielle d’avantage compétitif. C’est le cas avec Amadeus qui s’occupe en priorité du processus de réservation, une fois que le client a fait ses choix de compagnie aérienne et de prix.
  • Une solution propriétaire, unique, non industrielle, installée dans le centre de calcul de l’entreprise ou hébergée par une société tierce. Cela restera encore, pendant de nombreuses années, la réponse la plus fréquente, surtout pour les grandes organisations. Dans cette situation, je pronostique et espère la renaissance des applications vraiment sur mesure, construites avec des outils industriels, Java, PHP, HTML5... Cette démarche est, à long terme, plus efficace et plus rentable que d’essayer de bricoler un ERP universel pour essayer de l’adapter à des processus métiers qui sont spécifiques et différents de ceux de la concurrence.

J’ai une très bonne nouvelle pour les entreprises : 

Aujourd’hui, entre 60 et 80 % des usages peuvent être pris en charge par des applications industrielles SaaS.

 

Dimensions économiques : SaaS vs solution traditionnelle

Fiat KhadafiDans le garage d’un chef d’État « démocratique » récemment disparu, on a trouvé une voiture unique au monde, une Fiat 500 estimée à 200 000 €.

Les « garages informatiques » des grandes entreprises sont eux aussi remplis d’applications et d’ERP uniques au monde, assemblés à grands frais, sur des périodes de plusieurs années et qui, en plus, sont en permanence en révision !

ROI détaillés trois SaaSTous les grands cabinets d’analyse, Gartner, Forrester, Nucleus... ont publié des études sur le ROI des solutions SaaS. Sans surprise, et quelles que soient les méthodes de calcul, les résultats obtenus démontrent que les solutions SaaS sont beaucoup moins chères. En voici trois exemples, parmi des centaines, par Forrester sur Concur et Google Apps et Nucleus sur la plus célèbre des solutions SaaS, Salesforce.

Exemples ROI SaaSJ’ai résumé ces résultats sur ce petit tableau très simple qui donne le ROI et la période de retour sur investissements dans les trois cas ; à montrer, sans modération, à votre Directeur Général ou votre DAF !

Tous ces tableaux, tous ces chiffres ne font que confirmer ce qu’un peu de bon sens rend évident : une solution industrielle, quel que soit le secteur d’activité, coûte toujours moins cher qu’une réalisation artisanale.

Pour une entreprise, les avantages financiers des solutions industrielles SaaS sont nombreux :

  • Pas de CAPEX, uniquement des OPEX. 
  • Des dépenses prévisibles, année après année. 
  • Des ROI très élevés.
  • La capacité d’arrêter un projet qui ne donne pas satisfaction.
  • Des dépenses qui s’adaptent facilement aux évolutions de l’activité de l’entreprise.

 

Des usages informatiques industriels, c’est ... aujourd’hui.

Prix vente moyen voiture USACette révolution industrielle des usages est aux portes des entreprises ; pour le moment, seules les plus innovantes ont fait le saut dans ce Nouveau Monde du SaaS et en tirent des avantages concurrentiels majeurs.

Comme le montre clairement ce graphique, dans la première moitié du XXe siècle, l’industrialisation du secteur automobile américain a permis de diviser par trois, en dollars constants, le prix de vente d’une voiture.

Il n’y a plus aucune raison pour que l’on ne puisse pas faire un graphique similaire, représentant la baisse des coûts des applications informatiques, sur la période 2010 à 2020.

 


iPhone 5, un « non-événement »

 

L’après 12 septembre !

Apple invite September 12Le monde de l’informatique c’est arrêté de tourner le 12 septembre 2012 entre 19h et 21h (heures de France) ; Tim Cook, le nouveau patron d’Apple, présentait quelques nouveaux produits et services, mais la vedette du spectacle était l’iPhone 5.

Cet événement majeur avait même obligé le tandem Nokia-Microsoft à avancer l’annonce de leur nouvelle vedette, le Lumia 920, dans la semaine qui précédait, quitte à ne pouvoir donner aucune précision sur des informations secondaires telles que le prix, la date de disponibilité et les opérateurs qui allaient le commercialiser.

J’ai laissé passer quelques jours après cette annonce, pour que les caractéristiques de base de l’iPhone 5 soient mieux connues ; je vous propose maintenant une vision objective, calme et stratégique de ce nouveau smartphone.

 Avant d’aller plus loin, je vous laisse regarder cette courte vidéo (en anglais) qui montre la réaction de personnes à qui l’on présente un iPhone 4 en leur faisant croire que c’est un iPhone 5 ; instructif !

 

l’iPhone 5 : les faits

Iphone5 vs iphone4sDepuis 3 jours, on a tout lu sur ce sujet, depuis des personnes disant que l’iPhone 5 allait régler les problèmes de l’économie américaine en rajoutant 0,5 % de croissance, à ceux, moins nombreux, qui faisaient part de leur déception.

L’iPhone 5 est-il un très bon smartphone ? Oui, bien sûr !

L’iPhone 5 est-il un progrès par rapport à l’iPhone 4S ? Oui, bien sûr !

La nouvelle série 3 BMW est-elle un progrès par rapport à l’ancienne ? Oui, bien sûr !

A-t-on jamais vu la nouvelle version d’un produit être moins performante que l’ancienne ?

L’iPhone 5 est plus rapide (un peu plus), plus léger (un peu plus), plus fin (un peu plus), son écran est plus grand (un peu plus), il peut fonctionner sur les réseaux 4G-LTE (avec de nombreuses réserves)... Tim Cook a présenté, « à la Steve Jobs », ces « extraordinaires » améliorations.

Caracteristics iphone 5 vs Galaxy IIIOn trouve sur Internet des dizaines de tableaux comme celui-là, comparant l’iPhone 5 à des smartphones commercialisés depuis plusieurs mois tels que le Galaxy III.

Quel est le vainqueur ? Cette question n’a plus beaucoup de sens, ils sont tous les deux excellents et ce serait au mieux une victoire aux points, car chacun est meilleur dans certains domaines, moins bon dans d’autres.

Prix France iPhone 5 nuReste quand même un gros point noir, les prix de vente de l’iPhone 5. Je ne parle pas des prix « subventionnés » avec abonnements de 24 mois, que plus personne ne va utiliser tant ils sont prohibitifs, mais du prix « nu ».
Apple France vient de publier les prix, et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est très très cher. Je viens d’acheter à l’un de mes fils qui rentre à l’Université un PC portable 15 pouces Asus, processeur Intel i7, 8 Go de mémoire vive et il m’a coûté moins cher que la version d’entrée de gamme de l’iPhone 5 ; surprenant !

Amazon Samsung Galaxy NexusJe viens aussi d’acheter sur Amazon un smartphone Samsung Galaxy Nexus, car mon bon vieux compagnon Android de 2009 a fait une chute dans une piscine et... il n’a pas beaucoup aimé.

Son prix de vente nu est de 379 €, ce qui fait que l’iPhone 5 est quand même 80 % plus cher que le Galaxy ; on réfléchirait à moins avant de choisir.

Fnac Samsung Galaxy NexusJe ne résiste pas au plaisir de publier la page du site Web de Fnac.com, qui commercialise aussi le Samsung Galaxy Nexus, en déclarant qu’il fonctionne sous... Windows Mobile ! C’est probablement le meilleur moyen trouvé par Microsoft pour pouvoir dire qu’il y a au moins un smartphone Windows qui a du succès ! (image prise le 14 septembre 2012.).

Essayons maintenant de comprendre pourquoi l’iPhone 5 ne pouvait plus susciter l’enthousiasme des foules.

 

L’iPhone, une innovation de rupture, en 2007

Une fois de plus, je vais utiliser le modèle de l’innovation de Christensen, que j’avais longuement présenté dès 2006 et que je référence souvent dans ce blog.

En 2007, quand il a été annoncé pour la première fois, l’iPhone était une véritable innovation de rupture.

Christensen- Smartphones 2007Quelle était la situation du marché en 2007, au sens de Christensen ?

Le marché des téléphones mobiles et des « assistants personnels » était dominé par de grands acteurs tels que Nokia, Palm, BlackBerry ou Windows Mobile.

Et n’oublions pas qu’Apple n’avait jamais fabriqué un seul téléphone avant de commercialiser le premier iPhone !

Au lien d’attaquer de front les leaders du marché, et Christensen a démontré que cela ne fonctionne jamais, Apple a proposé un produit de rupture et imparfait (la 3G n’était pas disponible sur ce modèle).

Les réactions des grands acteurs historiques, prévisibles, ont été de ne pas prendre au sérieux ce nouveau « jouet », comme le montre la célèbre vidéo de Steve Ballmer, que j’avais présentée dans un billet récent.

Ce qui c’est passé ensuite est l’une des plus belles illustrations de la valeur du modèle de Christensen ; les nouveaux modèles d’iPhone, et les smartphones Android (Google aussi n’avait jamais commercialisé des téléphones mobiles classiques) ont marginalisé, en moins de 5 années, les anciens leaders.

 

L’iPhone 5, une innovation de continuité, en 2012

En 2012, la situation a totalement changé : les smartphones sont devenus des outils banalisés et sont maintenant sur la droite « innovations continues » du graphique de Christensen. 

Christensen- smarphones 2012Les smartphones Android de 2012 et l’iPhone 5 viennent de passer au-dessus de la droite qui définit les attentes des utilisateurs « normaux ». Il faudra dorénavant dépenser beaucoup d’argent en marketing pour « convaincre » le marché que les nouveaux modèles sont indispensables.

Mobile OS marketshare 2009 - Q2:2012Les nouveaux leaders, l’écosystème Android et Apple avec les iPhone, ont éliminé les anciennes gloires de 2007, avec 80 % de part de marché au deuxième trimestre 2012.

Si l’on fait confiance au modèle de Christensen, ce que je fais, l’échec des nouveaux challengers, WP 8 fin 2012 et BlackBerry 10 au milieu de l’année 2013 est inévitable. Pourquoi ?

Lumia 920Les smartphones WP8 et BB 10 ne sont pas de mauvais produits, mais ce sont maintenant des « me-too », des outils peu différents de ceux des leaders Android et iPhone. Christensen a clairement montré que quand les produits leaders du marché sont déjà surdimensionnés par rapport à la demande il est quasiment impossible de les déloger. Dans le monde de l’informatique, Open Office contre Office et Linux contre Windows sur les postes de travail sont d’excellentes illustrations de ce phénomène.

Tant que les smarphones de demain ressembleront à ceux d’aujourd’hui, Android et iOS peuvent dormir tranquilles, comme l’a fait Windows sur les PC pendant plus de 20 ans.

Oui, mais... l’innovation s’accélère, en particulier dans le domaine des objets mobiles. Je pronostique qu’il ne faudra pas attendre 2016 pour voir apparaître de « nouveaux objets de rupture », que je propose d’appeler pour le moment des SMD « Smart Mobiles Devices ».

 

Quelles innovations de rupture, demain

Il faudra attendre la prochaine « génération de rupture » pour que l’innovation redémarre vraiment.

Va-t-elle apparaître ? Oui bien sûr ! 

Quand ? Avant 2016 !

Un fournisseur, probablement un nouvel entrant sur le marché, va, un jour, annoncer un SMD profondément différent des meilleurs smartphones du moment. 

Christensen- L'après smarphonesCe nouvel objet sera certainement accueilli avec scepticisme par les leaders du marché.

Chacune, chacun d’entre nous peut avoir des idées sur ce qui fera que la prochaine génération de SMD sera profondément différente de celle des meilleurs smartphones actuels.

Je vous propose quelques pistes de réflexion :

  • Des batteries qui durent plusieurs jours, en usage intensif.
  • Un circuit radio intelligent et adaptatif, capable de se synchroniser sur toutes les fréquences, sur toutes les technologies de réseaux, CDMA, HSPA, LTE, Wi-Fi... pour créer un véritable SMD mondial.
  • Un affichage tête haute, qui ne demande plus d’écran, un peu comme le proposent aujourd’hui les « lunettes Google ». C’est l’une de mes pistes préférées ! 

Défilé mode Diane Von Furstemberg Google GlassPour la première fois, une partie des mannequins qui ont défilé pour la nouvelle collection de Diane Von Furstenberg à New York portaient les « Google Glass », assorties bien sur à la couleur de leurs vêtements !

Je vous laisse aussi regarder cette vidéo, qui vous permet, en première mondiale, d’assister à ce défilé comme si vous étiez l’une d’entre elles.

 

  • Entièrement piloté à la voix, multilingue, pour ne plus avoir besoin de clavier, d’écran tactile ou de crayon, pour rentrer des données ou pour gérer le SMD.
  • Construit avec des composants modulaires : des petits boitiers qui contiennent tous les processeurs, les mémoires, la batterie et la partie radio, que l’on peut mettre n’importe où, dans sa poche, à sa ceinture, dans son sac... et qui communiquent sans fil avec tous les périphériques d’affichage ou de saisie.

--- A vous d'imaginer d’autres pistes de recherche...

 

En résumé :

L’iPhone 5 est un très bon smartphone « traditionnel », comme le sont maintenant tous les smartphones sérieux du marché. Nous sommes rentrés dans une période d’améliorations continues, mais incrémentales.

Waiting-for-iphone-4sIl y aura toujours des fans d’Android ou d’iPhone pour être persuadés que leur smartphone est bien meilleur que la concurrence, comme il y a des fans de BMW ou d’Audi.

Pendant les 2 ou 3 années qui viennent, je pense, et j’espère que les choix se feront plus sur des critères objectifs, tels que les prix de vente ou les coûts totaux de possession.

Et puis, un jour, en 2015 ou en 2016 (avant, ce serait génial), j’aurai le plaisir d’écrire un billet sur l’arrivée des premiers SMD proposant des innovations de rupture, comme je l’avais fait il y a quelques mois sur l’interface 3D LeapMotion. 

MIse à jour du 20 septembre

Ce long article, en Anglais, anticipe ce que pourrait être un téléphone en 2022 ; intéressant, et il reprend une partie de mes hypothèses.


R2I : la Révolution Industrielle Informatique - Deuxième partie : les infrastructures

 

Tubes infrastructuresDans la première partie de cette analyse, j’ai posé les bases de la R2I, Révolution Industrielle informatique.

C’est dans le domaine des infrastructures que cette R2I est la plus avancée, c’est dans ce domaine qu’elle sera la plus profonde, c’est aussi dans ce domaine que les bénéfices seront les plus faciles à quantifier.

Comment va se présenter cette R2I dans les trois composants principaux d’une infrastructure informatique, les serveurs, les postes de travail et les réseaux ?

 

Serveurs

Cloud typesDepuis 2007, l’expression Cloud Computing est sur toutes les lèvres, mais le vrai Cloud, le Cloud public, a vu apparaître à ses côtés des cousins germains, pas toujours « légitimes » : les Cloud privés, communautaires, nationaux, hybrides... On fera bientôt concurrence aux familles de nuages... en météo !

Il est temps de mettre un peu d’ordre dans ce fatras, et ce sont des thèmes que j’ai souvent traités dans ce blog.

Cloud privé : l’imposture absolue

Tous les fabricants de serveurs, paniqués par l’arrivée des industriels du Cloud public, ont inventé ce contre-feu appelé Cloud privé.

Oui, il y a probablement dans chaque pays une dizaine de très grandes organisations qui ont les moyens de transformer leurs centres de calcul traditionnels en véritable Cloud privé.
JP Morgan $500 Data CenterC’est le cas de la banque JPMorgan Chase qui investit 500 millions de dollars dans un nouveau centre de calcul. C’est le ticket d’entrée minimum si l’on veut jouer dans la cour des grands et proposer des solutions privées industrielles, qui permettent :

  • De facturer les services à l’heure.
  • De pouvoir faire varier de 1 à 10 000 le nombre de serveurs affectés à une tâche.
  • De garantir une redondance très forte et des SLA (Niveau de garantie de services) supérieurs à 99,99 %.

Data Center - Cloud PrivéPour toutes les autres entreprises, une opération de chirurgie esthétique s’impose : elles peuvent remplacer, sur la façade de leur centre de calcul, l’expression « Centre de calcul » par « Cloud privé » et le tour sera joué.

Cloud Communautaire : une voie d’avenir, métier par métier

Un Cloud communautaire, c’est une infrastructure partagée par plusieurs organisations du même secteur d’activité, pour héberger une application métier commune et qui n’est pas un élément majeur de différentiation ou de compétitivité.

Visa Data center control commandCette photo représente la salle de contrôle de l’un des plus récents centres de calcul du groupement bancaire Visa. C’est un bon exemple de « Cloud Communautaire » ; plusieurs centaines de millions de dollars viennent d’y être investis ; ouvert en avril 2012, c’est l’un des maillons du réseau Visa, gérant les transactions de plus de 12 000 banques.

C’est un bon exemple d’industrialisation intelligente, de mutualisation de ressources informatiques très importantes, qu’aucune banque ne pourrait déployer pour ses seuls usages Visa.

Je pense, et j’espère, que ce mouvement « communautaire » va s’amplifier et que de très nombreux secteurs d’activités, hôpitaux, Conseils Généraux ou Régionaux, CCI... vont choisir cette voie, raisonnable, rentable et rapide, d’industrialisation de leurs applications métiers communes.

Cloud Public : l’essentiel de l’énergie informatique produite

Fournisseurs Cloud publicsUn Cloud public, c’est un ensemble de serveurs gérés par de grands industriels qui mettent ces ressources à la disposition de clients qui achètent de l’énergie informatique en ne payant que ce qu’ils consomment.

Depuis sa création en 2006 Amazon avec AWS, Amazon Web Services, est le numéro 1 sur ce marché.

La compétitivité des grands industriels du Cloud Public dépend de la performance de leurs infrastructures et ils communiquent très peu sur ce sujet. 

Il a fallu attendre les calculs faits par Huan Liu, PhD de Stanford travaillant chez Accenture, pour avoir une première estimation du nombre de serveurs utilisés par AWS, autour de 500 000. Amazon ne communique pas plus sur le Chiffre d’Affaires d’AWS mais les analystes, comme GigaOM, estiment qu’il a dépassé largement le milliard de dollars en 2011.

AWS number of servicesDeux chiffres permettent de mieux comprendre la compétitivité industrielle d’AWS :

  • Entre 2006 et mi 2012, le prix de vente d’une heure de calcul a été abaissé 20 fois de suite.
  • Le nombre de services proposés est passé de 9 en 2007 à 82 en 2011.

Google, comme Amazon, ne donne aucun chiffre officiel sur le nombre de ses serveurs ; les chiffres disponibles, non officiels, parlent de 2 à 3 millions de serveurs fin 2011.

Google quarterly Capex 2004 - 2011 -3,5 milliards de dollars : c’est la somme investie en 2011 par Google pour ses infrastructures ! 800 M de dollars, c’est le coût du premier centre de calcul de Facebook. 1 milliard de dollars, c’est le coût du dernier centre de calcul d’Apple, en Caroline du Nord.

Aujourd’hui, pour jouer dans la cour des grands, il faut être capable de mettre sur la table un minimum de 500 millions à 1 milliard de dollars ; combien d’entreprises en sont capables ?

Google Compute Engine LogoEn 2012, Google a commencé à mettre ses infrastructures au service de clients externes, sous le nom GCE « Google Compute Engine », en ce plaçant ainsi en concurrent direct d’AWS.

C’est une excellente nouvelle pour les... entreprises clientes, qui ont maintenant le choix entre deux grands fournisseurs d’IaaS (Infrastructure as a Service), AWS et GCE.

Clouds nationaux

Data Center GauloisL’un des thèmes « à la mode » actuellement est celui de la géolocalisation des données dans des espaces nationaux, en applications de règles et de lois très anciennes. On assiste donc dans certains pays, comme la France, à la naissance de solutions nationales. 

En France, le projet Andromède, financé par le grand emprunt, vient de donner naissance à deux « clouds français » : 

Logo NumergyIl y a au moins une chose que je trouve bien dans ce projet Numergy, c’est leur devise : « Producteur d’Energie Numérique ».

Je ne peux pas ne pas être d’accord avec Cloudwatt quand leur Président, Patrick Stark, écrit sur la page d’accueil de leur site Web (seule page existante pour le moment) : 

« Le Cloud... c’est une véritable révolution industrielle... »

Par contre, pour lutter d’égal à égal avec les grands industriels de l’énergie informatique, je ne suis pas certain qu’une approche nationale a beaucoup de sens et d’avenir. J’aurais bien aimé que l’Europe prenne ce projet en main, mais ce n’est pas bien parti...

En résumé :

Les entreprises qui ont compris les principes de l’industrialisation des serveurs et les avantages de cette démarche vont :

  • Entreprises petites et moyennes : acheter toute leur énergie informatique à des fournisseurs industriels de véritables Clouds publics.
  • Très grandes organisations : acheter l’essentiel de leur énergie informatique à des fournisseurs industriels de véritables Clouds publics. Elles auront encore besoin, pendant quelques années, de garder des serveurs dans leurs centres de calculs privés ou chez des hébergeurs traditionnels pour faire fonctionner des applications historiques.
  • Utiliser de plus en plus de Clouds communautaires par industrie, pour mutualiser leurs applications métiers industrialisables. Banques, assurances, hôpitaux, CCI, Conseils Généraux... la liste est longue de ces métiers qui ont tout à gagner à cette création de Clouds communautaires.

 

Postes de travail

Tablet average selling pricePC, smartphones, tablettes... Les outils que l’on achète sont déjà de qualité industrielle, fabriqués à des millions d’exemplaires et proposent tous les jours des performances en hausse, des coûts en baisse.

L’industrialisation reste donc à faire... au sein les entreprises, dans la gestion de ces postes de travail.

Le coût du « bricolage actuel »

Je propose les hypothèses suivantes, raisonnables, sur un poste de travail traditionnel actuel, un PC portable Windows :

  • Prix d’achat : 1 000 €.
  • Durée de vie utile : 3 ans.
  • Coûts directs de fonctionnement, électricité, assurance... : 500 € sur 3 ans.

Gartner TCO PC 3 500 €Les calculs du TCO (Total Cost of Ownership) ou coût total de possession de ces PC, réalisés par de grands cabinets d’étude tels que le Gartner Group, annoncent un chiffre minimum de 3 000 € par an, soit 9 000 € sur 3 ans.

Un calcul un peu brutal donne donc :

Coûts indirects = 9 000 - 1500 = 7500 € soit 5 fois les coûts directs.

Industrialisation des postes de travail en entreprise

L’industrialisation dans le management des postes de travail peut-elle ramener à zéro ces coûts indirects ? C’est peu réaliste à court terme et je préfère définir un objectif plus raisonnable : coûts indirects = coûts directs, soit un TCO sur 3 ans de 3 000 €.

Potentiels de gains réalistes : 6 000 € par poste de travail

J’ai publié très récemment cinq textes très complets sur l’évolution des postes de travail ; ils permettent de mieux comprendre comment les entreprises peuvent réussir cette industrialisation.

Gartner TCO stable 2008 - 2011Quelles sont les pistes principales qui vont permettre cette industrialisation :

  • Abandon du mythe d’un « master PC Windows » comme seule solution pour équiper tout le monde. Comme l’a amplement démontré le Gartner Group, le TCO des PC classiques est resté stable entre 2008 et 2010, malgré la baisse des coûts matériels. Dans ce tableau l’hypothèse « locked and well managed » correspond aux entreprises qui gèrent au mieux leur « master unique » : dans ce cas optimal, le TCO a baissé de 1 % par an !
  • Privilégier une grande variété de solutions, en donnant à chaque utilisateur un poste de travail adapté à ses besoins.
  • Utiliser en priorité des CCD, Cloud Connected Devices, postes de travail que l’on utilise uniquement avec un navigateur moderne.
  • Promouvoir des démarches AVOP (Apportez Vos Outils Personnels), BYOD en anglais, qui font confiance aux utilisateurs.

L’industrialisation du management des postes de travail est l’une des pistes majeures de réduction des coûts de l’informatique, surtout dans les grandes organisations.

Avec les hypothèses que j’ai formulées, réduction du coût de 6 000 € sur 3 ans, une entreprise qui possède 10 000 PC peut espérer une réduction de ses coûts informatiques de 6 k€ x 10 000 = 60 M€.

Un beau challenge, mais réaliste si on change en profondeur sa vision de ce que sera un poste de travail à l’horizon 2015.

 

Réseaux

Comme cela se passe pour les postes de travail, l’offre de réseaux est déjà industrielle, les usages le sont... un peu moins !

6 Billions mobiles phones usersCette industrialisation est une réalité dans le monde des réseaux mobiles, 3G, 4G ou Wi-Fi. Il y a aujourd’hui plus de 6 milliards d’abonnements mobiles dans le monde et des dizaines de millions de hotspots Wi-Fi sont disponibles, le plus souvent gratuitement.

La R2I est aussi bien avancée dans le monde des réseaux filaires proposés par les opérateurs. S’il reste encore quelques organisations qui gèrent elles-mêmes leurs réseaux longue distance (WAN), comme le Ministère de la Défense, l’immense majorité des entreprises ont externalisé leurs WAN à des opérateurs tels que BT, AT&T ou Orange.

Industrialisation des réseaux d’accès

Quelles sont les pistes qui permettent, aujourd’hui, d’industrialiser les usages des réseaux par les collaborateurs de vos entreprises, en améliorant la qualité, la vitesse, la disponibilité, la sécurité tout en réduisant les coûts ?

Et si la meilleure démarche d’industrialiser les réseaux d’entreprise consistait à les réduire à leur plus simple expression ?

Que se passerait-il si la majorité de vos collaborateurs pouvaient se connecter, au bureau, comme ils le font... en dehors de leur bureau ?

Rappel : nous sommes dans un contexte où la variété des objets d’accès est la norme, où plus de 80 % de ces objets sont mobiles et ne peuvent pas se connecter à un réseau filaire ; difficile de connecter un iPad ou un smartphone Android à un réseau Ethernet avec une prise RJ45 !

Rappel : nous sommes dans un monde où la majorité des applications sont accessibles depuis un navigateur et hébergées en priorité sur des Clouds publics.

Au bureau, comme... chez soi ?

Wi-Fi EverywhereDomicile, hôtel, aéroports, cafés, salles de congrès... tous ces lieux sont maintenant devenus des hotspots Wi-Fi.

Je propose de renverser la démarche classique qui consiste à considérer que le bureau est le seul endroit où l’on peut se connecter en toute sécurité.

Demain, le bureau ne sera plus qu’un endroit parmi des dizaines d’autres, où l’on peut aussi se connecter au système d’information de son entreprise !

Pour les utilisateurs, cette démarche deviendra très vite naturelle ; tous leurs accès au SI seront identiques, indépendamment du lieu où ils se trouvent. Ils pourront utiliser les mêmes outils, les mêmes navigateurs, les mêmes règles de sécurité, partout dans le monde.

Et la sécurité ?

C’est un thème récurrent dès que l’on parle de réseaux mobiles, de Wi-Fi, de Cloud Computing, de BYOD... Il y a plus de sessions « sécurité » dans toutes les conférences Cloud auxquelles je participe que sur tout autre thème.

RSSI réseauxPour les RSSI (Responsables de la Sécurité des SI), le challenge devient beaucoup plus clair ; ils doivent garantir la sécurité des accès au SI pour un utilisateur qui peut se brancher sur tout hotspot Wi-Fi, sur tout réseau 3G ou 4G, dans tous les pays. 

Il y aura bien sur des exceptions à cette règle, des applications auxquelles on ne peut pas donner accès à distance, des métiers où il faut segmenter le SI selon des niveaux de sécurité différents... La clef de la réussite de l’industrialisation de la sécurité des accès, c’est de considérer que ces situations resteront l’exception et non pas la norme.

Des réseaux internes filaires, pour quels usages ?

Les réseaux filaires des grandes entreprises ne vont pas disparaître demain matin ; on aura encore besoin, pour des usages spécifiques, souvent métiers, d’accès très haut débit que le sans fil ne sait pas encore proposer.

Logo OpenFlowCela tombe bien, car ces applications métiers resteront dans les fameux « Clouds privés », gérés directement par les entreprises.

Dans ce domaine aussi, de nouvelles solutions très innovantes, comme OpenFlow dont j’ai récemment parlé, permettront aux entreprises de déployer des réseaux beaucoup moins chers et... plus industriels.

Et les coûts ?

Je reviens sur la démarche proposée, où l’essentiel des accès se font depuis des objets mobiles, en 3G, 4G ou Wi-Fi.

Smartphone as Wi-Fi HotspotChaque collaborateur en mobilité disposera d’un accès, 3G+ aujourd’hui, LTE-4G demain, mais... d’un seul. Tous les smartphones modernes sont capables de se transformer en « routeur Wi-Fi » (Tethering en anglais) pour d’autres smartphones, tablettes ou PC portables. Certains opérateurs rétrogrades continuent à bloquer cette fonction essentielle, mais cela ne devrait pas durer.

Il y a deux parades principales à ce blocage imbécile : 

  • Acheter un smartphone « libre », et un abonnement séparé ; cette solution est aussi beaucoup plus économique et permet d’activer facilement la fonction routeur.
  • Installer des applications gratuites permettant de circonvenir le blocage des opérateurs ; cet article en liste cinq différentes, rien que pour Android.

En France, depuis l’arrivée de Free sur le marché des mobiles, tous les opérateurs historiques ont été obligés de réviser fortement, à la baisse, leurs forfaits. Pour une somme comprise entre 20 et 30 € par mois, 

Le dernier en date est Sosh, l’offre low-cost d’Orange, que je teste en ce moment, dans la version « luxe » à 25 € par mois, et qui me donne, pour le moment, satisfaction.

Résumé :

Demain l’essentiel des accès aux applications, Cloud, de l’entreprise se feront par des réseaux mobiles 3G, 4G ou Wi-Fi. 

La majorité des utilisateurs auront les mêmes accès quel que soit le lieu où il se trouve, en totale « transparence ». 

La qualité et la sécurité « industrielles » de ces accès seront garanties, car les utilisateurs n’auront plus à gérer des contextes différents.

  

Des infrastructures informatiques industrielles

Des réseaux économiques et disponibles partout, des serveurs à la fiabilité exceptionnelle, des postes de travail robustes, pérennes et variés.... non ce n’est pas un rêve !

Google search boxC’est, aujourd’hui, la réalité des infrastructures des entreprises innovantes.

Ce sera, demain, la norme pour toutes les entreprises, quels que soient leur taille, leur secteur d’activité ou leur pays.

Combien de fois avez-vu le moteur de recherche de Google en panne ?

Et si nous prenions exemple sur cette qualité industrielle pour l’informatique de nos entreprises ?

 


R2I : la Révolution Industrielle Informatique - Première partie

Ford Model TIl y a un peu plus de deux ans, j’avais publié un premier texte sur la Révolution Industrielle Informatique (R2I). 

Ce qui c’est passé en informatique depuis 2 années à confirmé, pour l’essentiel, les idées que j’y présentais et qui pouvaient, à l’époque, paraître trop innovantes.

La R2I pointe le bout de son nez ! Je vous propose donc de détailler, dans une série de cinq textes, les très profondes mutations que cette Révolution Industrielle Informatique (R2I) va induire dans la vie des entreprises. La première partie posera les bases de cette R2I ; les suivantes aborderont ses impacts sur :

  • Les infrastructures.
  • Les usages, les applications.
  • Les métiers de service en Informatique.
  • Les directions informatiques des entreprises.

 

L’aube d’une révolution 

Babbage Machine 1800+Il est difficile de mettre une date sur la naissance de l’informatique ; lorsque l’on visite le remarquable «Computer History Museum» à Mountain View en Californie, on peut y voir fonctionner une reproduction de la machine de Babbage, imaginée au milieu du XIXe siècle, mais dont les deux seuls exemplaires en fonctionnement ont été construits au début de XXIe siècle !

 

Il est plus facile de dater les débuts de l’informatique d’entreprise ; elle est née il y a un peu plus de 50 ans avec l’arrivée du premier ordinateur de gestion universel, l’IBM 360, ancêtre des mainframes série Z actuels.

Ces 50 années ont permis la croissance très rapide de cette informatique professionnelle, dans ce que l’on peut appeler l’époque «pré-industrielle». Chaque entreprise construisait sur mesure ces centres de calcul, mettait en œuvre des logiciels ou des ERP sur mesure, et proposait à ses collaborateurs un PC «master» construit sur mesure, avec son propre jeu spécifique d’applications. 

R2I AubeNous sommes aujourd’hui à l’aube d’une profonde révolution ; les méthodes et démarches industrielles vont progressivement s’imposer et la dimension «artisanale» de ces informatiques d’entreprise va rapidement laisser la place à des solutions beaucoup plus industrielles.

Toutes les facettes d’un Système d’Information vont être touchées par cette R2I. Je ne crois pas avoir rencontré, dans ma longue carrière en informatique, une rupture qui aura autant d’impacts.

 

Une bonne nouvelle pour les «clients» entreprise

Automobile, transport aérien, énergie électrique.... Chaque fois qu’un secteur d’activité est passé à la dimension industrielle, les clients en ont tiré de très nombreux avantages en termes de coûts, de fiabilité et de choix.

Bugatti 1931 électriqueLe musée de l’automobile de Mulhouse contient des merveilles, et en particulier de nombreux exemplaires des premières générations de voitures, toutes fabriquées sur mesure pour répondre aux exigences spécifiques de leurs «riches» propriétaires.

Pour se déplacer dans son usine, Ettore Bugatti pouvait se faire construire, en 1931, une voiture électrique, unique au monde.

La première voiture industrielle, la Ford T, dont l’image est présente au début de ce texte, était moins élégante, plus rustique, oui... mais elle a permis à des millions de personnes d’acquérir une automobile. 

Ford T sur circuit MulhouseUn exemplaire de cette Ford T tourne encore tous les jours sur le circuit du musée de Mulhouse, bel hommage à la fiabilité de cette voiture !

L’informatique des années 2010 - 2020, en s’industrialisant pour la première fois, ressemblera peut-être, pendant quelques années, un peu plus à une Ford T qu’à une Bugatti, mais c’est le faible prix à payer pour avoir, enfin, une informatique d’entreprise qui fonctionne, fiable, modulaire et économique.

Le «comment» de cette industrialisation, pour les infrastructures et les usages sera présenté dans les deux prochains billets de cette série.

 

Une mauvaise nouvelle pour la majorité des fournisseurs

Revers médaille LionUne bonne nouvelle pour la demande signifie souvent une mauvaise nouvelle pour l’offre ! C’est l’envers de la médaille de l’industrialisation : si les entreprises peuvent obtenir des solutions informatiques plus fiables et moins chères, cela veut probablement dire que les fournisseurs vont... vendre moins.

Fournisseurs de PC, de serveurs, de réseaux, d’ERP, SSII... il n’y a pas une seule famille de fournisseurs informatiques qui ne doive pas se poser la question de son avenir dans un monde de plus en plus industriel. 

Rapide retour sur le musée de l’informatique de Mountain View en Californie : c’est aussi un... cimetière d’anciennes gloires de l’industrie informatique qui n’ont pas su s’adapter. Burroughs, Control Data, Commodore, Digital Equipment, Compaq, Data General, Tandy, Wang,.. la liste est longue de ces «cadavres» informatiques. 

Je pense pouvoir déjà dresser une première liste des entreprises informatiques, florissantes aujourd’hui, qui feront partie des nouvelles victimes de l’évolution de notre industrie quand je ferai une nouvelle visite dans ce musée... en 2020.

Logo Revevol - RevolutionJ’ai aussi un «petit faible» pour ce musée, car on y retrouve partout ce symbole «révolution» que je peux facilement transformer en logo de mon entreprise, Revevol, Revolution- Evolution !

 

Intégré, intégrateur, intégration... vous oubliez ces «maux»

White puzzleJ’ai un peu hésité pour le titre de ce paragraphe entre «mots» et «maux» mais je suis persuadé que le mot «intégration» est l’un des maux de notre métier, et pourtant, ils sont nombreux ceux qui se définissent comme intégrateurs !

Dans toutes les industries, on utilise des composants standards et interchangeables. Elle est terminée l’époque où tous les éléments d’une voiture étaient spécifiques, fabriqués sur mesure.

Choix pneusAujourd’hui, je peux rentrer dans un point de vente Norauto ou Euromaster et trouver les pneumatiques de remplacement pour ma voiture en choisissant parmi de nombreuses marques.

Demain, ce sera aussi le cas dans un monde informatique industriel. Si je ne suis pas satisfait d’un composant logiciel ou matériel, je pourrai le remplacer par un autre, venant d’un fournisseur différent.

Le métier d’intégrateur sera progressivement remplacé par celui d’agrégateur, capable de proposer toute une palette de composants interchangeables. 

Revolution ITEn résumé, cette Révolution Industrielle Informatique, c’est :

  • Une excellente nouvelle pour les entreprises dont les responsables informatiques sauront tirer parti de cette révolution.
  • Une bonne nouvelle pour les fournisseurs de solutions qui auront été capables d’anticiper cette révolution.
  • Une très mauvaise nouvelle pour les fournisseurs de solutions qui ne sauront pas s’adapter ou feront l’autruche devant cette révolution.

Les prochains billets aborderont les thèmes suivants :