Previous month:
janvier 2013
Next month:
mars 2013

Le Cloud Computing, expliqué en 3 schémas

 

ThreeIl ne se passe pas une semaine sans que j’anime un séminaire ou participe à une conférence dont le thème principal est le « Cloud Computing ». 

Que ce soit pendant une heure ou quatre jours, j’ai à chaque fois le même challenge, expliquer simplement cette profonde révolution.

Je viens d’imaginer trois schémas qui ont comme ambition de faciliter cette compréhension du Cloud Computing, que ce soit par des professionnels de l’informatique ou des décideurs d’entreprise.

Je vous en propose une première version et serait très attentif aux commentaires qui seront faits ; j’espère qu’ils m’aideront à les améliorer et les rendre de plus en plus pertinents, donc utiles à tous.

 

Trois composants

Ces schémas s’appliquent aux usages professionnels du Cloud Computing.

Je les ai construits en m’appuyant sur les idées simples suivantes :

  • Pour utiliser le Cloud Computing, une personne a besoin d’un « objet d’accès », qui sera le plus souvent un ordinateur portable, une tablette ou un smartphone.
  • Des « infrastructures informatiques » lui donneront accès à des applications hébergées sur des serveurs d’entreprises ou gérés par des tiers, et des réseaux établissent des liens entre ces objets d’accès et les serveurs.
  • Les applications, qui apportent de la valeur aux utilisateurs seront disponibles sur ces différents serveurs.

MInitelCe sont les principes de base de toute solution informatique, depuis plus de 50 ans. Ces trois composants ont toujours existé ; le Minitel français, lancé en 1980 et distribué à environ 10 millions d’exemplaires, a été un précurseur extraordinaire de l’Internet.

Les trois schémas qui sont présentés dans ce billet ont pour objectif de mettre en évidence, le plus simplement possible, les spécificités des solutions Cloud Computing.

 

Les objets d’accès

Un objet d’accès est un outil que je transporte avec moi pour... accéder à des applications, des usages.

Cloud Explained - Access toolsSur ce schéma, on découvre, en allant de gauche à droite : 

  • Des navigateurs : Chrome, Firefox, IE, Opera ou Safari sont les 5 navigateurs dominants du marché. Chaque objet d’accès peut héberger un ou plusieurs de ces navigateurs. Toutes les applications, sans aucune exception, peuvent être utilisées depuis un navigateur.
  • Des objets d’accès, mobiles bien sur : chacun peux choisir un smartphone, une tablette ou un ordinateur portable, selon ses besoins, les lieux où il est et ses préférences. 
  • Des réseaux sans fil : Wi-Fi, 3G ou 4G, il y aura toujours un ou plusieurs de ces réseaux haut débit disponibles. 
  • L’accès au réseau Internet : ces réseaux sans fil permettent de se connecter à Internet, réseau universel qui donne accès à tous les serveurs qui hébergent les applications.

J’ai présenté en détail, dans une série de cinq textes, ce que seront les postes de travail de demain.

Résumé : 

Les caractéristiques de base d’un objet d’accès Cloud Computing :

  • Mobile.
  • Equipé d’un navigateur moderne.
  • Très grande variété : toute taille, tout système d’exploitation.
  • Se connecte à un réseau sans fil, haut débit.

Cette extraordinaire variété des objets d’accès est l’un des avantages clefs des solutions Cloud Computing.

 

Les infrastructures

Le problème de l’objet d’accès étant réglé, restent à traiter les autres composantes de l’infrastructure Cloud Computing, les réseaux et les serveurs.

Cloud Explained - InfrastructuresSous son apparence complexe, ce schéma représente une réalité raisonnablement simple :

  • On retrouve, au centre, le réseau Internet qui sert de transporteur universel.
  • En haut, les réseaux sans fil haut débit, 3G ou 4G/LTE, sont accessibles quel que soit l’endroit où l’on se trouve, en déplacement, au siège social de son entreprise, à son domicile...
  • La ligne en pointillé rouge sépare le monde des lieux professionnels, à droite, et les lieux « grand public », à gauche. Chacun de ces espaces dispose d’accès communs et spécifiques.
  • L’accès « Wi-Fi » est disponible partout (domicile, hôtel, agence...), à l’exception des situations de mobilité.
  • Le siège social dispose d’accès direct par fibre optique à Internet et aux Centres de Calcul Privés de l’entreprise, ce que certains appellent encore Cloud Privés. Ces Centres de Calcul Privés sont aussi reliés par fibre optique à Internet, pour en permettre l’accès depuis tout lieu.
  • Agences, usines, magasins... tous les autres espaces professionnels de l’entreprise disposent d’accès multiples et redondants à Internet : ADSL, fibre optique, CPL ou satellites... selon les besoins, le nombre d’utilisateurs et les disponibilités locales de réseaux.
  • A son domicile, en déplacement ou dans un hôtel, chacun peut se connecter à Internet soit en Wi-Fi soit en 3G/4G.
  • Tous les Cloud Publics, d’Amazon, Google, Microsoft... sont reliés au réseau Internet et donc accessibles par tout le monde, en tout lieu.

En résumé : 

il y a toujours, en tout lieu, un réseau sans fil, Wi-Fi et/ou 3G/4G, qui permet de se relier à internet, et donc à tous les serveurs qui hébergent les applications auxquelles on souhaite pouvoir accéder.

 

Les usages ou applications

Mes objets d’accès mobiles, disposant de navigateurs modernes, se connectent à des réseaux sans fil haut débit en tout lieu, comme on vient de le voir.

Ceci me permet d’accéder à toutes mes applications, à tous les usages dont j’ai besoin pour travailler efficacement.

Cloud Explained - UsagesCes applications seront accessibles dans des Cloud publics, communautaires ou « privés » ; j’ai présenté, dans deux billets dédiés à ce thème, les principales différences entre ces familles de Cloud.

Ce que représente ce troisième schéma : 

- Des objets d’accès, qui sont reliés à un réseau sans fil.

- Un service de SSO, Single Sign On, hébergé sur un Cloud public (Ping Identity...), qui va, selon les personnes et les lieux où l’on se connecte, autoriser des accès sécurisés à tous les services que l’on a le droit d’utiliser.

- Des clouds publics, utilisés en priorité, pour tous les usages universels SaaS (Software as a Service) tels que :

  • Communication et Collaboration, ou « participatique » (Google Apps...).
  • Applications transverses : CRM, pilotage RH ou gestion budgétaire (Salesforce...)
  • Décisionnel et Big Data (BIME, BigQuery...).
  • BPM : Business Process Modelisation (RunMyProcess...).
  • BPaaS : Business Process as a Service : ces centaines de processus très standards, disponibles clefs en main, tels que Amiando pour la gestion des événements ou Concur pour la gestion des voyages.

- Des Clouds Communautaires, disponibles dans certains métiers comme le transport (Amadeus) ou la finance (Visa) et qui hébergent des applications métiers mutualisées.

- Enfin, les Centres de Calculs Privés (anciennement appelés Clouds privés), où sont hébergées les applications développées spécifiquement par une entreprise (Cobol, Java...) ou les ERP historiques tels que SAP ou Oracle Applications. 

Des frontaux, serveurs d’applications, permettent l’accès depuis un navigateur à toutes ces applications.

En résumé :

Tout objet d’accès mobile me permet, avec toute la sécurité nécessaire, d’accéder à tous les services (applications) dont j’ai besoin, qu’ils soient hébergés sur des Cloud publics et communautaires ou dans les Centres de Calcul Privés de mon entreprise.

 

Le Cloud Computing, mais c’est très simple...

Understanding cloudTout dirigeant, tout informaticien a besoin de comprendre les bases du Cloud Computing, fondation de l’essentiel des usages informatiques d’ici la fin de cette décennie.

Est-ce que ces trois schémas vont aider à cette compréhension ?

Je le souhaite vraiment...

Si ce n’est pas le cas, je compte sur vos commentaires pour m’aider à les rendre encore plus pédagogiques.

 


Troisième OS mobile : résultats du vote des internautes & analyse annonce BlackBerry 10

 

Quels sont les résultats des votes des lecteurs sur le classement des 5 candidats en présence, analysés dans mes deux textes précédents, forces en présence et vainqueurs possibles ?

J’en profite aussi pour réagir à l’annonce, très attendue, des nouveaux smartphones sous BlackBerry 10.

 

Le résultat des votes

Bourrage urnesAvant d’analyser les résultats, j’ai éliminé, comme je l’avais annoncé, des votes « multiples » réalisés par une même personne.

I y a eu, hélas, quelques cas de personnes qui ont voté 20 fois, 30 fois de suite pour le même OS, en l’espace de quelques minutes. Ces cas isolés ont concerné en priorité les deux OS mobiles propriétaires, Windows Phone et BlackBerry 10 ; est-ce une coïncidence ?

En arrêtant les votes après une semaine, il y avait plus de 300 votants ; merci à tous ceux qui ont exprimé leur opinion.

Résultats votes OS mobiles 322 réponsesSans plus attendre, voici les résultats des votes des internautes :

  • En tête, Firefox OS, avec 40 % des votes.
  • En deuxième place, et à quasi-égalité des voix, Windows Phone.
  • Loin derrière, les trois autres candidats, BlackBerry 10, Ubuntu mobile et Tizen ; aucun n’atteint la barre des 10 %.

5 0S mobiles Classement LNCe résultat est très proche de celui que j’avais proposé, et que je rappelle ici.

Il devrait donc y avoir une lutte indécise pour cette troisième place entre :

  • Un OS mobile propriétaire, Windows Phone, qui bénéficiera de toute la puissance marketing et financière de Microsoft.Un OS mobile Open Source, soutenu par la puissante communauté de la fondation Mozilla.
  • Firefox OS amphiPour confirmer cette force, il y avait, le Week-End dernier à Paris, une réunion de plus de cent développeurs qui ont travaillé sur Firefox OS, comme l’explique sur son blog Tristan Nitot, responsable Europe de la fondation Mozilla.

Cette course sera intéressante à suivre, surtout si l’on prend en compte le fait que Windows Phone a une petite année d’avance, ce qui est un avantage majeur dans un marché qui évolue aussi vite.

 

Premiers retours sur le lancement de BlackBerry 10

Press Conference BlackBerry 10Première annonce du CEO de RIM, Thorsten Heins, lors de la présentation de BlackBerry 10 : le changement de nom de RIM, Research in Motion, qui devient BlackBerry. C’est une bonne idée, car la notoriété du produit était très largement supérieure à celle de la marque.

La majorité des commentaires, ou , concernant la présentation et les démonstrations de l’OS mobile BlackBerry 10 sont positives et reconnaissent qu’il recolle au peloton des bons OS mobiles. 

Est-ce que cela sera suffisant pour réussir ? Les réponses sont le plus souvent négatives et je les résume en trois points :

  • Suffisant pour convaincre les utilisateurs actuels d’Android et iOS de changer : non.
  • Bien adapté à la demande des pays en émergences : non, car il n’en existera pas une version « low cost ».
  • Redonner confiance aux irréductibles de la marque en leur proposant un OS mobile au niveau de la concurrence : oui.

Les présentations les plus attendues étaient bien sur celles des deux smartphones et ils correspondaient aux « fuites » qui avaient eu lieu avant l’annonce :

  • Le Q10, avec un vrai clavier « BlackBerry », qui devrait ravir les inconditionnels de ce dispositif, et parait-il qu’il en reste beaucoup. Ce modèle ne sera pas disponible avant 2 ou 3 mois, et c’est, à mon avis, une grave erreur, car il était très attendu par tous les fidèles de la marque qui avaient vraiment envie de voir BlackBerry rester dans la course.
  • Le Z10, tactile, sans clavier physique, le plus proche des concurrents Android, iPhone et Windows Phone. Sa disponibilité varie selon les pays ; Canada et UK seront les premiers servis. Aux Etats-Unis, les grands opérateurs télécoms ont annoncé leur décision de le proposer, mais aucun calendrier précis, aucun prix n’ont été annoncé, ce qui est préoccupant.

En France, il est disponible, mais en précommande, chez Bouygues Telecom et SFR.

RIM Z10 compared to competitionComment se positionne le Z10 vis-à-vis de la concurrence ?

Sur le plan technique, c’est un bon smartphone, mais, comme le montre ce tableau très complet qui le compare à quelques-uns de ses concurrents déjà sur le marché, il n’apporte rien qui le distingue, que ce soit le processeur, la taille de l’écran, le poids, la puissance de la batterie...

Phone House BlackBerry Z10 - 580 €Sur le site de Phone House le prix, hors contrat, du Z10 est de 580 €.

Lors de la conférence de presse, aucun prix « nu » n’avait été annoncé, ce qui confirme que la compétitivité sur le prix n’est pas un point fort. 

Phone House Autres prixSur ce même site, le même jour, on trouve des concurrents Android et Windows Phone, sensiblement moins cher.

Le Nexus 4, dont on avait beaucoup parlé à cause des ruptures de stock sur le site Google Play, est à nouveau disponible, à 349 € dans la version 16 Go et 299 dans la version 8 Go C’est un concurrent très sérieux pour le Z10 et il est entre 40 % et 50 % moins cher.

Est-ce que le Z10, plus cher que la concurrence, aux caractéristiques techniques moyennes, avec un OS mobile tout neuf, non testé, et avec une liste d’applications plus courte que la concurrence peut devenir un bestseller ? La réponse est dans la question.

RIM Share Price 2 days after BB10 announcedUne autre réponse, celle des marchés boursiers, n’est pas plus encourageante ! Comme le montre ce graphique, le cours de bourse de BlackBerry a perdu plus de 20 % dans les 48 heures qui ont suivi la conférence de presse. Il avait un peu monté dans les heures qui précédaient la conférence de presse, mais l’euphorie a été de courte durée.

 

En résumé

Est-ce que cette annonce modifie mon pronostic sur l’avenir de BlackBerry ? Hélas, non, et les votes des internautes ne sont pas plus encourageants.

Catch à 4Nous devrions donc assister, entre 2013 et 2015, à une bataille à quatre :

  • Deux OS mobiles Open Source : Android et Firefox Mobile.
  • Deux OS mobiles propriétaires : iOS et Windows Phone. 

Le 25 février 2013, le plus grand événement mondial dédié au mobile, le Mobile World Congress, va s’ouvrir à Barcelone, et il devrait être riche en nouveautés.

Est-ce qu’elles pourraient redistribuer les cartes ? A suivre....