Previous month:
avril 2013
Next month:
juin 2013

Génération C

 

Generation ConnectedNous sommes habitués à parler de génération X, génération Y, en faisant référence à l’âge des personnes. La génération Y, des « digitaux natifs » correspond aux personnes nées au début des années 80.

La génération C, génération « connectée », est très différente : elle fait référence à un mode d’usage des technologies, indépendamment de l’âge des personnes.

 

Tous connectés

Regardez autour de vous, dans la rue, le métro, le train, les hôtels, les bureaux....

Generation C all ages
Vous verrez des millions de personnes, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, dans les pays développés ou en émergence, penchés sur leur smartphone, leur tablette ou leur PC portable.

Cette révolution, car c’en est vraiment une, a été rendue possible par trois mouvements complémentaires :

  • La multiplication des objets mobiles, smartphones, tablettes ou PC portables à coût raisonnable.
  • La disponibilité universelle de réseaux mobiles à haut débit, supérieur à 1 Mb/s.
  • L’existence de services de communication avancés à coûts zéro ou très faibles tels que Skype de Microsoft, Whatsapp, Line ou Hangout de Google.

Mobile users:population 2005-2013Comme le montre très bien ce graphique, le nombre d’abonnements mobiles et le nombre de terriens se rapprochent ; les deux courbes se croiseront avant la fin de l’année 2014. Ceci ne veut pas dire que tout le monde est connecté, car de nombreuses personnes disposent de 2 ou 3 abonnements mobiles différents, mais la tendance de fond est évidente : la grande majorité de la population mondiale est aujourd’hui connectée.

 

C & C : Connecté et Cloud

Connecté n’importe où, à toute heure, sur n’importe quel objet, quel que soit son OS ou sa taille... c’est possible aujourd’hui, cela deviendra la règle universelle demain. La réponse : des services hébergés dans le cloud, accessibles depuis un navigateur, comme le savent bien les lecteurs de ce blog.

Old WEB, old CastlesAujourd’hui, nous vivons encore dans un monde Web mobile fragmenté, fermé, où la majorité des d’applications demandent une installation sur le poste de travail. Ceci nous rappelle les premiers âges du Web de première génération, quand les Yahoo!, AOL et autres CompuServe avaient créé des espaces clos, tels des châteaux forts du Moyen Âge.

Existing Mobile Web old castlesLe Web mobile ressemble, en 2013, au Web fixe des années 90 : des espaces privés, qui ont pour nom Apple Store, GooglePlay ou Windows Phone Store, qui nous obligent à « choisir » notre plateforme, à vivre dans des mondes fermés qui ont beaucoup de mal à communiquer entre eux.

HTML5 sera l’une des clefs majeures de cette ouverture du Web mobile, mais il nous faudra attendre encore quelques années avant que les « stores » deviennent aussi archaïques que le sont aujourd’hui des solutions comme CompuServe !

 

P & P : Personnel et professionnel

Work-Life Balance Connecté dans notre vie personnelle, connecté dans notre vie professionnelle ; il deviendra de plus en plus difficile de séparer ces deux espaces de vie.

Nous allons retrouver dans notre vie professionnelle tous les outils universels que nous utilisons à titre personnel.

Ce seront, selon les cas :

  • Les mêmes outils, comme peuvent l’être Skype ou Hangout pour la communication et Google+ pour les réseaux sociaux.
  • Box pour particuliers entreprisesLes mêmes outils, comme Box ou DropBox, mais avec des versions légèrement différentes.
  • Des outils cousins germains : Gmail pour la messagerie personnelle, Google Apps pour la messagerie professionnelle.
  • Des outils différents, pour des fonctionnalités similaires, comme Facebook et LinkedIn dans le monde des réseaux sociaux.

Outils personnels et professionnelsUne fois de plus, et c’est une excellente nouvelle, le monde de l’informatique se rapproche de notre monde quotidien traditionnel ; nous utilisons déjà, pour nos activités personnelles et professionnelles, les mêmes crayons, les mêmes voitures, les mêmes tables...

Imprimante haut débitDe même qu’il existe des objets professionnels spécialisés, machines-outils, camions ou autobus, il continuera bien sur à exister, en complément des outils universels, des outils informatiques professionnels spécifiques tels que :

  • Logiciels de gestion de production, ERP...
  • Logiciels de CRM, de pilotage RH...
  • Imprimantes à haut débit.

Il faudra simplement que les outils « professionnels spécifiques » s’adaptent à un environnement informatique compatible avec celui que nous connaissons pour les usages personnels, en matière d’ergonomie et de choix techniques.

J’étais en train de terminer ce billet quand une annonce majeure, qui va totalement dans ce sens, a eu lieu lors de la conférence des utilisateurs SAP, Sapphire Now, qui a lieu à Orlando (Florida) du 14 au 16 mai 2013.

SAP FioriIl s’agit de Fiori, qui permettra un accès aux fonctionnalités essentielles des logiciels SAP existants, en mode... HTML5 !

Le premier partenariat annoncé par SAP pour Fiori l’a été avec... Google, pour des solutions Chrome et Android. SAP et Google unis pour améliorer l’ergonomie des applications professionnelles, qui aurait parié sur un tel accord il y a un an ?

C’est probablement l’un des clous les plus importants jamais planté dans le cercueil des « clients lourds » ! 

Je peux maintenant accéder à toutes mes applications mixtes « grand public & professionnelles » ET à mes applications professionnelles depuis un navigateur moderne : les retombées de cette annonce sont gigantesques. Petit détail : il faudra bien sur que les entreprises installent des navigateurs sérieux et modernes sur tous les postes de travail, ce qui veut dire Internet Explorer 10, Chrome ou Firefox.

 

C2P2 , tendance de fond

C2P2C2P2, Connecté et Cloud, Personnel et Professionnel, la conjonction de ces quatre mouvements va profondément changer la manière dont les dirigeants et les responsables informatiques peuvent repenser les Systèmes d’Information modernes.

Pour les entreprises qui prendront immédiatement ce virage, c’est une excellente nouvelle ; la R2I, Révolution Industrielle Informatique dont je parle ici depuis quelques mois, devient chaque jour plus proche, plus accessible, plus simple à mettre en œuvre.

Amis DSI, l’horizon informatique 2013 s’éclaircit ; à vous de jouer ! Et vite ! 


All About The Cloud : retour sur cette conférence à San Francisco

 

AATC 2013 logoTous les ans, la SIIA (Software & Information Industry Association) organise la conférence AATC, All About The Cloud, « tout sur le cloud ». J’ai eu l’opportunité d’y participer cette année, du 7 au 9 mai, à San Francisco.

C’est un lieu de rencontre avec l’offre de solutions et une excellente occasion de dialoguer avec des acteurs importants du marché du Cloud.

Il ne serait pas raisonnable d’essayer de présenter ici toutes les conférences ; j’ai choisi de faire un rapide résumé de 3 ou 4 d’entre elles et de mettre en « vedette » l’exposé d’Adrian Cockcroft, « Director of Infrastructure, Cloud Systems » de Netflix.

 

Netflix, quand un industriel du logiciel collabore avec un industriel de l’infrastructure

Adrian Netflix CTONetflix est le premier fournisseur mondial de VOD, Vidéo à la demande. L’exposé fait par Adrian Cockcroft sur leur stratégie Cloud était vraiment impressionnant.

Tous les responsables d’infrastructures et d’applications des grandes et très grandes entreprises devraient s’inspirer de la démarche « industrielle » de Netflix, qui explique comment on peut fournir des services de qualité avec des composants imparfaits. Il définit très bien ce « nouveau challenge d’ingénierie » : « Construire des services extrêmement agiles et à très haute disponibilité en utilisant des composants éphémères et souvent cassés (broken) »

Une version très proche de sa présentation faite à AATC 2013 est disponible sur le Web, sur... Slideshare, cela va de soi !

Netflix OSS logoNetflix est en train de développer une plateforme logicielle, 100 % Open Source évidemment, qui permettra de développer des services industriels à très haute volumétrie.

Le titre de son exposé était : Dystopia as a Service

Je me suis précipité sur Wikipédia pour savoir ce que signifie dystopie ; c’est l’inverse de l’utopie. 

On retrouve dans son remarquable exposé une opposition classique entre le monde anglo-saxon, très pragmatique, et la culture française qui privilégie trop souvent l’utopie du parfait.

C’est particulièrement vrai en informatique où nous avons inventé des absurdités qui ont pour noms maîtrise d’ouvrage, maîtrise d’œuvre et autres cahiers des charges de centaines de pages censés représentés les besoins idéaux des utilisateurs.

NetFlix Pattern failuresComme le dira souvent Adrian dans son exposé, nous vivons dans un monde imparfait où il y a des :

  • Pannes matérielles.
  • Pannes d’infrastructures logicielles.
  • Pannes d’applications.

Toute la démarche « dystopienne » de Netflix consiste à accepter qu’un monde informatique parfait ne soit qu’une utopie et faire en sorte que les clients de Netflix disposent de services de très haute qualité, indépendamment de toutes les pannes qui se produisent dans les différents composants informatiques utilisés.

Netflix share of downloadPour ceux qui ne connaissent pas bien Netflix, ses clients représentent un tiers des flux internet, le double de ceux de YouTube !

A titre d’illustration, Netflix a fait récemment un test de « survie » en fermant d’un seul coup 1/3 des serveurs utilisés pour vérifier que cette « grande panne » n’avait aucun impact sur la qualité perçue du service.

Une autre idée forte que j’ai retenue de cette présentation est celle de la démarche « BusDevOps » : les métiers (Business) travaillent avec les développeurs (Dev) et l’exploitation (Operations). Chaque ligne BusDevOps travaille indépendamment des autres, peut apporter chaque jour, chaque minute, des modifications aux services proposés et doit pouvoir le faire sans se préoccuper des potentiels impacts sur les autres BusDevOps ! Plus facile à dire qu’à réaliser !

Je reviens maintenant au titre de ce paragraphe : industriel du logiciel, industriel de l’infrastructure.

Netflix est le premier client mondial d’AWS, Amazon Web Services, lui-même premier fournisseur mondial d’IaaS (Infrastructure as a Service) et y consomme plus d’un milliard d’heures de calcul par mois !

Adrian Cockcroft a présenté son estimation de la croissance de la puissance des infrastructures d’AWS : elle double tous les ans, ce qui correspond à une multiplication par 10 tous les 3 ans !

Growth Amazon, seen by Netflix

Son message était clair : oui, nous pourrions investir des centaines de millions de dollars dans notre propre infrastructure, mais :

  • AWS le fait plus vite et mieux que nous, et nous permet d’avoir à tout moment une puissance de calcul adaptée à une demande très variable selon les jours et les heures de la journée.
  • Nous préférons investir 100 M$ dans notre cœur de métier, les contenus vidéos, plutôt que dans des serveurs.

Pour conclure sur cette impressionnante et très innovante vision de l’évolution des applications industrielles Cloud à haute volumétrie, je reviens sur la dimension Open Source du projet.

Netflix a mis en Open Source tous ses travaux dans les solutions logicielles, et explique très bien pourquoi dans ces deux slides :

Netflix OSS projectQuatre objectifs :

  • Transformer leurs solutions actuelles en standards et meilleures pratiques du marché.
  • Embaucher, garder et motiver les meilleurs collaborateurs.
  • Faire de Netflix une marque technologique.
  • Profiter en interne de la création d’un écosystème autour de ces solutions Open Source.

Prochaines étapes :

  • Priorité actuelle à l’amélioration des fonctionnalités et la « scalabilité » puis, dans une deuxième étape, à la portabilité sur d’autres infrastructures IaaS.
  • Transformer cet ensemble de composants en une plateforme.
  • Faire grandir l’écosystème autour de ses solutions.
  • Promotion d’un nouveau concept que j’aime beaucoup ! MTBIAMSH « Mean Time Between Idea And making Stuff Happen » = réduction du délai entre une idée et sa réalisation.

Cela fait vraiment plaisir, rend encore plus optimiste de rencontrer des entreprises aussi innovantes et capables de faire avancer les meilleures pratiques qui rendront le « nuage » encore plus indispensable, demain.

Merci, Netflix, merci Adrian pour cet exposé !

 

Bill McNee, CEO de Saugatuck Technology

Bill McNee AATC 2013Bill est bien connu des lecteurs de ce blog et intervient souvent dans les conférences Cloud. Saugatuck Technology est l’une des meilleures sources d’information que je connaisse sur la réalité du marché Cloud / SaaS dans les grandes entreprises.

Saugatuck - Shift to SaaSIl a présenté les résultats d’une enquête qu’il vient de terminer en avril 2013 ; l’un des graphiques qu’il en a extrait illustre très bien l’impressionnante croissance du Cloud dans les grandes entreprises : entre 2013 et 2015, plus de 50 % des entreprises auront porté la majorité de leur portefeuille applicatif sur le Cloud.

 

Le concours du meilleur Geek

Un peu d’humour, cela fait aussi du bien ! 

Geeks CompetitionTrois dirigeants d’entreprises à succès du Cloud, Dave Batt, CEO de FPX, Rick Nucci, fondateur de Boomi, revendu à Dell et Treb Ryan, fondateur d’Opsource, revendu à Dimension Data, ont accepté de se participer à un concours de questions sur le Cloud, dans la logique d’un jeu télévisé bien connu.

Je ne sais pas combien de dirigeants français accepteraient de ce livrer en public à ce petit jeu, qui mettrait en évidence leurs connaissances ou... non-connaissances du Cloud Computing.

  

Table ronde sur « Opportunities Ahead » (Les opportunités, demain)

AATC Louis Round Table 1J’ai participé à cette table ronde, la dernière de la conférence, avec d’autres « analystes » : Jeff Kaplan, Maribel Lopez et Phil Wainewright, qui sont des personnes que je connais depuis longtemps.

La dynamique « Cloud - Mobile » a été au cœur des débats, et de nombreux thèmes que j’aborde dans mon blog ont été au centre des échanges, HTML5, WebRTC, la place des « app store », l’émergence d’un monde IT plus industriel...

A la fin de la table ronde, l’animateur a demandé à chacun quel serait le thème « à la mode » en 2014 : j’ai répondu le « wearable computing », en faisant référence aux iWatch d’Apple ou aux Google Glass. On fera le point, dans un an...

 

Les Codies Awards

Pendant le déjeuner de clôture, la SIIA a remis les Codie Awards qui récompensent les « meilleures solutions » logicielles de l’année 2013 ; il y avait cette année... 27 catégories différentes, donc 27 vainqueurs ; vous trouverez ici la liste des gagnants.

Vainqueurs Prix Coodies awardsHeureusement que la cérémonie de remise des prix avait lieu pendant le déjeuner, ce qui permettait une alternance entre les remises de prix et les différentes étapes du déjeuner !

  

Trophées EuroCloud France 2013

EuroCloud Etats générauxIl y aura dans quelques jours, le 21 mai à Paris, une manifestation proche dans son esprit de la réunion à laquelle je viens d’assister, les Etats Généraux du Cloud Computing, organisés par EuroCloud France, auxquels il est encore possible de s’inscrire.

EuroCloud et la SIIA viennent d’ailleurs de signer un accord de collaboration pour promouvoir les solutions Cloud et SaaS sur les marchés mondiaux.

Au cours de cette journée seront remis les trophées du Cloud, septième édition ; il n’y a que six catégories différentes de prix, face aux 27 des AATC 2013. 

Je suis membre du jury et nous avons analysé plus de 100 dossiers, ce qui confirme, si cela était nécessaire, l’importance de cette révolution. 

 


« PC centric » ou « Cloud centric » : deux visions de l’avenir de l’informatique

 

Vae VictisDeux visions de l’avenir de l’informatique professionnelle vont s’affronter au cours des 5 prochaines années. Les entreprises, les fournisseurs vont devoir choisir leur camp et ...« Vae victis », malheur aux vaincus ! Une profonde redistribution des positions dans le hit-parade des leaders aura lieu au cours des 5 à 10 prochaines années.

 

Le poste de travail, au cœur de l’avenir de l’informatique

C’est la situation dominante actuelle, et elle l’est depuis le début des années 90. C’est un monde rassurant, que nous connaissons tous, avec des fournisseurs historiques qui ont pour noms Microsoft, Apple, HP, Dell...

Wintel InsidePosez demain matin la question suivante à un informaticien de votre entreprise : j’ai besoin d’une nouvelle application : pouvez-vous me la proposer ? Pour quel poste de travail ? Dans 95 % des cas, il vous dira oui, et elle sera disponible pour un... PC Windows. 

Dans cette vision « legacy » de l’informatique professionnelle, le poste de travail, Wintel dans l’immense majorité des cas, est le « centre du monde IT »

Les applications résident sur le poste de travail, une partie des données sont mémorisées sur le poste de travail.

ICloudLorsque le « Cloud » est utilisé, c’est pour « sauvegarder » les données du poste de travail et permettre de les retrouver... sur d’autres postes de travail. La solution iCloud d’Apple illustre très bien ce paradigme : je peux retrouver mes données, ma musique, mes photos, sur mon Macintosh, mon iPhone ou mon iPad.

 

Un « cas » emblématique : Microsoft Office

Office used by 1 billion people Microsoft presentationLa suite Office de Microsoft est l’exemple le plus célèbre de ces applications « lourdes » installées sur un poste de travail, car c’est de loin le plus répandu. A la fin de 2012, elle était présente sur plus d’un milliard de postes de travail, comme le rappelle cette slide tirée d’une présentation faite par Microsoft lors de l’annonce d’Office 2013.

En 2013, pour une grande majorité de DSI, de dirigeants et d’utilisateurs, un monde sans Office sur le poste de travail est tout simplement inimaginable !

Entre 1990 et 2010, pendant 20 longues, très longues années, Office était disponible sur les deux plateformes hégémoniques du marché des PC, Windows et Mac OS, avec des versions différentes, mais raisonnablement proches.

Logo multiple OSAujourd’hui, ce monde « bipolaire » n’existe plus ! Il a été remplacé par un nouveau monde ou la variété des OS sur les postes de travail, à 80 % mobiles, devient la norme : Windows 8 Pro, Windows Phone, Windows 8 RT, Mac OS, iOS, Android, BB10, ChromeOS, FirefoxOS, les Linux, Tizen, Ubuntu mobile et... beaucoup d’autres.

Dans ce nouveau monde, aux plateformes logicielles de plus en plus nombreuses, Microsoft Office ne peut plus s’imposer sur les postes de travail ! Malgré sa puissance financière et la qualité de ses équipes de développement, Microsoft ne peut plus proposer une version d’Office sur toutes les principales plateformes d’aujourd’hui et de demain.

L’exemple de Windows 8 RT est emblématique de ce challenge. Comme Windows RT est construit pour un processeur ARM, non compatible Intel, Microsoft a du redévelopper une nouvelle version, différente, d’Office. Elle n’est pas plus compatible avec la version historique, pour PC Wintel, que peuvent l’être OpenOffice ou LibreOffice.

Même sur les deux plateformes dominantes du monde mobile, iOS et Android, Microsoft annonce qu’une éventuelle version d’Office n’arrivera pas avant... la fin de l’année 2014.

Si je pouvais me permettre de donner un conseil à Microsoft, ce serait de ne pas dépenser des dizaines de millions de dollars pour développer des versions d’Office pour iOS et Android ; ces investissements sont voués à l’échec.

Office 2013 logoGrande entreprise, je souhaiterais continuer à utiliser Office comme solution universelle de bureautique traditionnelle. Il faut donc que je demande à Microsoft de m’en proposer aussi une version pour :

  • iOS iPhone
  • iOS iPad
  • Android smartphones
  • Android tablettes
  • Windows Phone 8
  • Blackberry 10
  • Tizen
  • Firefox OS
  • Ubuntu Mobile
  • ...

Réaliste ? Non !

Ce que je viens d’évoquer pour Office, la plus répandue des applications « PC centric », proposée par Microsoft, l’un des éditeurs les plus riches, les plus puissants du marché, je devrais aussi le demander à tous les éditeurs des logiciels « legacy » que j’avais l’habitude d’installer sur les PC Wintel de mon entreprise.

La vision « PC centric » a du plomb dans l’aile !

 

Le Cloud, au cœur de l’avenir de l’informatique

Cloud centricDans cette nouvelle vision du monde de l’informatique, les applications et les contenus résident dans le « nuage », ensemble de serveurs distants accessibles depuis des réseaux filaires et sans fil.

Le poste de travail, smartphone, PC, Mac, tablette est en priorité un outil qui permet d’accéder aux applications et aux contenus, depuis un navigateur moderne.

Ceci ne veut absolument pas dire qu’il n’a aucun rôle à jouer, au contraire :

  • Types of apps build with html5HTML5 est l’une des clefs de cette révolution : des applications haut de gamme, multimédia, peuvent être développées sur le Cloud et s’exécuter sur les postes de travail. La variété et la qualité des applications qui sont déjà disponibles en HTML5 sont impressionnantes. La célèbre application Appgratis qui avait été « lourdée » de l’AppleStore par Apple revient avec une version... HTML5 !
  • La puissance de calcul locale est mise à profit par les applications « cloud » pour afficher plus rapidement les images, les vidéos.
  • Les ressources locales telles que GPS, accéléromètre ou cartes graphiques sont utilisables par les applications Cloud qui sont capables d’en détecter la présence.
  • La mémoire locale des postes de travail, de quelques Go, est suffisante pour permettre un usage raisonnable en mode « off line », non connecté, dans les rares cas où un réseau n’est pas disponible.

Tout n’est pas encore parfait dans ce monde Cloud, mais la vitesse à laquelle les innovations arrivent est impressionnante. Tous les freins actuels disparaissent, un par un, et très vite. J’en prendrai deux exemples récents :

  • WebRTC - Talk between Chrome & Firefox 2Le protocole WebRTC, qui permet de déployer des applications de communication haut de gamme, voix, chat, vidéochat, directement dans le navigateur, sans avoir besoin d’installer un plug-in ou une application. Je peux démarrer une conférence vidéo depuis mon navigateur Chrome sur un Macintosh et dialoguer avec une personne qui utilise Firefox sur sa tablette Android. On retrouve l’universalité du Webmail, mais pour toutes les fonctions de communication. Quel est l’avenir des fournisseurs d’applications locales de communication, telles que Skype, dans ce monde Web natif ? Une bonne question...
  • ORBX streaming HTLM5Début mai 2013, Brendan Eich, créateur de JavaScript il y a une vingtaine d’années et aujourd’hui Chief Technology Guru de Mozilla, a fait une démonstration impressionnante d’une nouvelle technologie de streaming, ORBX ; cet article de CNET news en fait une présentation très claire et contient de nombreux liens permettant aux personnes intéressées d’en savoir plus. Lors de sa démonstration, les flux vidéos étaient affichés en 1080 à 60 images par seconde sur Firefox et « seulement » 1080, à 30 images par seconde, sur la version actuelle de Chrome.

 

Quels acteurs, quels vainqueurs ?

Old world new world corksNous connaissons tous les leaders de l’ancien monde, « PC centric » : Apple, Dell, HP, Microsoft, Oracle, SAP.... Ils représentent encore aujourd’hui l’essentiel du chiffre d’affaires de l’industrie informatique.

Tous, avec plus ou moins de bonne volonté, ont compris qu’il fallait prendre le virage vers un monde « Cloud Centric » ; iCloud d’Apple et Skydrive de Microsoft en sont deux illustrations.

Les acteurs natifs de ce nouveau monde « cloud centric » ont pour noms Amazon, Box, DropBox, Evernote, Google, Salesforce...

Ils représentent encore une petite partie du marché de l’informatique, mais leurs parts de marché augmentent très vite. Salesforce vient de prendre la première place du marché des solutions CRM devant... SAP.

Dans ce combat des anciens et des modernes, le résultat final n’est pas encore connu ; par contre, je peux établir un pronostic raisonnable :

  • Toutes les solutions historiques, des fournisseurs historiques, vont être balayées par cette migration d’un monde « PC centric » vers un monde « Cloud centric ».
  • Lars Dalgaard SAPLes fournisseurs historiques qui s’adaptent rapidement et intelligemment auront encore leur mot à dire. J’applaudis les dirigeants de SAP quand ils rachètent des solutions SaaS comme SuccessFactors ou Ariba et... qu’ils confient la direction de cette entité cloud à Lars Dalgaard, le fondateur de SuccessFactors. Je suis beaucoup moins impressionné quand je vois Oracle racheter Taleo, le concurrent de Successfactors, et essayer de « l’intégrer » dans son offre existante.
  • Les fournisseurs « cloud natifs » ont une longueur d’avance et vont la garder. Le risque principal actuel vient de leur rachat éventuel par des fournisseurs historiques, qui en ont, encore, les moyens et qui en profiteraient pour « tuer » leurs concurrents.

 

Synthèse

Ce sont vraiment deux « visions » différentes du futur qui s’affrontent et qui vont profondément orienter la stratégie des entreprises d’ici à 2020.

La migration d’une vision « PC centric » vers une vision « Cloud centric » est inéluctable, pour toutes les entreprises, pour tous les fournisseurs de solutions informatiques.

Gauss curve 2013 - 2020La seule question pertinente à se poser est : « Quand ? »

  • En 2013, pour rester dans le peloton de tête des entreprises innovantes.
  • En 2020, pour être certain de faire partie des entreprises retardataires.