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10 « ex bonnes pratiques » à abandonner et... 10 bonnes résolutions pour 2014 - Première partie

 

2014En ce début d’année 2014, je vous souhaite à tous les lecteurs de ce blog une excellente année, pleine d’innovations dans la construction de votre Système d’Information  en s’appuyant sur la R2I, Révolution Industrielle Informatique.

Best-PracticesDans ce premier texte publié en 2014, je vous propose d’identifier 10 « ex bonnes pratiques » qui sont devenues, aujourd’hui des « mauvaises pratiques ».

Votre première, et difficile résolution, sera de prendre la décision d’abandonner définitivement ces mauvaises pratiques.

Il faudra ensuite identifier les « nouvelles bonnes pratiques » à mettre en œuvre à partir de 2014. Ce sera fait dans la suite de cette série.

Important : il ne s’agit pas de porter un jugement de valeur sur ces « ex bonnes pratiques ». Elles avaient leur raison d’être, hier ; aujourd’hui, dans un monde informatique qui a profondément changé, elles deviennent des freins très dangereux qui bloquent l’innovation et la performance des Systèmes d’Information.

J’ai classé ces « ex bonnes pratiques » en quatre familles :

  • Postes de travail : 1, 2 et 3
  • Serveurs : 4
  • Applications, usages : 5, 6, 7 et 8
  • Management : 9 et 10

  

1 - Postes de travail obèses, PC 100 % wintel

Huge PCDepuis le début des années 1990, les postes de travail PC Wintel (Windows Intel) ont dominé l’informatique des entreprises. Pour un trop grand nombre de responsables informatiques, la réponse à toute demande est : une application qui fonctionne sur un PC Wintel, avec un écran de 15 pouces ou plus.

Nous sommes maintenant rentrés dans l’ère Post PC. Ceci ne signifie pas que les PC Wintel vont disparaître ; ils vont simplement devenir une plateforme parmi beaucoup d’autres, smartphones, tablettes, chromebook...

 

2 - Master PC

Masteriser PCLa gestion de ces PC Wintel est vite devenue un enfer pour les responsables informatiques. Leur réponse a été de créer un « Master », une version unique du PC pour tous les collaborateurs de l’entreprise, quels que soient leurs métiers ou leurs besoins.

Les entreprises ont compris que l’efficacité de ce Master PC n’était qu’une illusion, une coûteuse illusion. 

  

3 - Suites bureautiques obèses

Suites bureautiquesEntre les années 1990 et 2000, Microsoft a gagné deux batailles majeures, qui ont été à l’origine de sa spectaculaire réussite  :

  • Celle du poste de travail Wintel, évoquée ci-dessus.
  • Celle des suites bureautiques avec Office et ses formats propriétaires, ne laissant que des miettes aux concurrents. 

Malgré leur gratuité, les solutions Open Source n’ont jamais pu s’imposer et ne le feront jamais. Après 20 ans de bons et loyaux services, il est temps de mettre ces suites bureautiques dans des maisons de retraite, pour leur permettre de finir leur vie dignement.

En résumé : suite bureautique = machine à écrire du XXIe siècle.

  

4 - Clouds privés

Private cloud Microsoft HPCloud Privé ? Il s’agit là d’un cas particulier : une « ex bonne pratique » qui commence à peine à se mettre en place et qu’il est urgent de tuer avant qu’elle ne fasse des dégâts monstrueux.

Je suis assez confiant sur ce sujet et je pense que l’expression « Cloud privé » aura disparu de notre vocabulaire dans les 2 à 3 ans qui viennent.

  

5 - Solutions intégrées

Integrated solutionsIntégré, Intégration, intégrateur... tous ces mots sont omniprésents dans le vocabulaire des informaticiens. 

Encore une illusion qui disparait : celle qu’un fournisseur, une solution puissent répondre à tous les besoins d’une entreprise. C’est une réalité pour les TPE, les métiers très standardisés tels que les notaires ou les dentistes, mais cela n’a aucun sens pour les entreprises. Plus elles sont grandes, plus cette illusion est dangereuse et c’est pourtant les très grandes organisations qui ont cherché pendant très longtemps ce Saint Graal de l’intégré.

Intégré : un autre mot à rayer de votre vocabulaire en 2014.

  

6 - Unicité des solutions

Taille unique
Cette quête de l’unicité a été universelle dans l’informatique pendant ces 20 dernières années. On l’a déjà évoqué pour les postes de travail Master, les suites bureautiques... 

Cette lubie de l’unicité touche aussi les logiciels : le même programme de paie pour tous les pays, le même logiciel de décisionnel pour tous les utilisateurs, une seule solution de gestion de projets, qu’ils concernent 5 personnes ou 500...

Nous vivons dans un monde extraordinairement varié, et c’est ce qui en fait la richesse et la valeur. L’informatique restera-t-elle le dernier bastion de ce mythe de l’unicité ?

Je compte sur vous pour que cela ne soit plus le cas...

  

7 - Le tout ERP

ERPPopularisés dans les années 90, les ERP, et en particulier les deux leaders SAP et Oracle Applications, sont omniprésents dans la majorité des grandes organisations.

Et une illusion de plus qui fait « Pschitt » ! Comment l’idée saugrenue qu’un logiciel puisse répondre aux besoins de milliers d’entreprises, quel que soit leur secteur d’activité, pour toutes les fonctions, financières, RH, commerciales... a pu être « gobée » par des décideurs raisonnables, restera toujours pour moi un grand mystère.

En 2014, il faudra manier le bistouri informatique avec dextérité pour, composant par composant, élaguer les ERP installés d’un maximum de fonctionnalités qui peuvent être confiées à des solutions SaaS industrielles.

 

8 - Applications Client / Serveur

Server_clientAvec l’arrivée du PC Wintel roi, les entreprises ont déployé des logiciels dont une partie des fonctionnalités étaient déportées sur ces PC, l’autre partie restant sur des serveurs. 

L’impossibilité de gérer proprement des centaines d’applications C/S sur des milliers de PC est devenue tellement évidente qu’une majorité d’entreprises ont été obligées de réinventer le « client léger » en remplaçant ces applications Client / Serveur par des applications Serveur / Serveur, pour le plus grand bénéfice d’éditeurs comme Citrix.

La solution ? Comme mesure conservatoire, ne plus déployer en 2014 une seule nouvelle application Client / Serveur.

 

9 - Maîtrise d’Ouvrage, Maîtrise d’Œuvre (MOA / MOE)

MOA MOE BrouetteMaîtrise d'Ouvrage, Maîtrise d'Œuvre : cette invention française n’a heureusement pas franchi les frontières de l’Hexagone, mais ses dégâts en France ont dépassé ceux des plus grandes tempêtes de ces dix dernières années.

La décision à prendre pour 2014 est simple : plus aucun nouveau projet informatique ne sera piloté par la démarche MOA / MOE. 

  

10 - Schémas directeurs 

Schéma directeur informatiqueC’est une autre spécialité française, avec un « pôle d’excellence » dans le secteur public : élaborer le « schéma directeur » de son Système d’Information, avec un horizon de planification qui approche souvent les 5 années.

Dans un monde imprévisible, où les entreprises, les technologies, les attentes des utilisateurs internes et externes changent de plus en plus vite, cette vision « cartésienne idéale » de ce que devrait être un Système d’Information dans plusieurs années est une utopie dangereuse.

En 2014, tous les budgets qui avaient été alloués à des schémas directeurs sont annulés ; on trouvera beaucoup de projets innovants qui pourront profiter de ces ressources libérées.

 

Situation actuelle dans les entreprises

La majorité des entreprises ont, bien entendu, et depuis longtemps, abandonné ces « ex-bonnes pratiques » !

 10Pour celles qui ne l’auraient pas encore fait, il est possible de réaliser un diagnostic rapide sur le niveau d’obsolescence de votre Système d’Information, en comptant un point pour toute « ex bonne pratique » qui est encore en vigueur dans votre entreprise.

  • 3 points ou moins : bravo ! Vous êtes sur la bonne voie, continuez.
  • Entre 4 et 6 points : vous avez fait une partie du chemin. Vous pourrez rejoindre, en 2014, le peloton de tête des entreprises performantes en continuant vos efforts.
  • 7 points et plus : alerte ! Vous avez devoir mettre les bouchées doubles en 2014 pour essayer de remettre à niveau votre Système d’Information.

 La deuxième partie de cette analyse propose les NBP, "Nouvelles Bonnes Pratiques" relatives aux postes de travail.

La troisième partie analyse la NBP 4, relative aux Clouds Privés.

La quatrième partie définit les NBP 5, 6, 7 et 8, relatives aux applications.

La cinquième partie présente les NBP 9 et 10, sur le Management des Systèmes d'Information.

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