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10 « ex bonnes pratiques » à abandonner et... 10 bonnes résolutions pour 2014. Sixième partie : résumé, les dix NBP, Nouvelles Bonnes Pratiques

 

SummaryJe vous propose de regrouper dans ce billet les dix NBP, Nouvelles Bonnes Pratiques, pour en faire une courte synthèse.

Première partie de cette série de billets : les 10 « ex bonnes pratiques » à abandonner en 2014.

Deuxième partie : les NBP postes de travail.

Troisième partie : la NBP Cloud Privé.

Quatrième partie : les NBP usages.

Cinquième partie : les NBP Management des SI.

 

Les dix NBP, Nouvelles Bonnes Pratiques

Ce graphique illustre le message essentiel de ces NBP : 

Des navigateurs, passerelles entre des objets d’accès mobiles et variés, des infrastructures serveurs dans des clouds publics et des centaines d’applications SaaS, Software as a Service.

Navigateur centre du SI moderne

NBP 1 : A partir de 2014, toute application nouvelle déployée dans l’entreprise devra être accessible par un navigateur moderne.

NBP 2 : les clients internes de l’entreprise peuvent choisir le poste de travail qui leur convient. 

NBP 3 : les outils universels de collaboration et de communication sont des applications Cloud.

NBP 4 : Le Cloud Privé sera à jamais banni de ma stratégie informatique.

NBP 5 : L’entreprise sélectionne en priorité des composants applicatifs SaaS, « best of breed ».

NBP 6 : les clients internes de l’entreprise peuvent choisir leurs applications dans un catalogue très riche proposé par la DSI.

NBP 7 : L’entreprise construit un Système d’Information performant en agrégeant de nombreux composants.

NBP 8 : L’entreprise propose une place de marché interne de WebApps, sur le modèle des stores du Web (Apple Store, Google Play...).

NBP 9 : L’offre industrielle de solutions a priorité sur la demande.

NBP 10 : L’entreprise définit sa vision stratégique informatique à long terme et la met en œuvre par des plans d’action à court terme.

  

Mesurez votre niveau de maturité par rapport à ces dix NBP

Dans le premier de ces textes, je vous proposais un test rapide permettant de mesurer le niveau d’obsolescence de votre Système d’information.

Prepared-not-scaredJe vous en propose un autre, pour mesurer maintenant le niveau de préparation de votre Système d’Information pour affronter les défis de cette décennie.

Il vous suffit de mesurer, honnêtement, combien de ces dix nouvelles NBP sont une réalité dans votre organisation :

  • Zéro : pas d’affolement, vous n’êtes pas les seuls. Fixez-vous un objectif raisonnable pour la fin de l’année 2014 : avoir mis en pratique au moins deux NBP.
  • D’une à trois NBP : bravo, vous êtes sur la bonne voie ! Vous faites partie des entreprises innovantes et pouvez rester dans le peloton de tête en rajoutant deux nouvelles NBP tous les ans. 
  • De quatre à six NBP : vous obtenez une médaille olympique pour avoir pris rapidement le chemin de la performance !
  • Plus de sept NBP : contactez-moi et j’écrirai un billet spécial pour illustrer ce qu’il est possible de faire, aujourd’hui.

 

Cap 2021+

20 cloudEntre 1990 et 2010, l’immense majorité des organisations ont suivi les mêmes bonnes pratiques qui sont, maintenant, devenues des «ex bonnes pratiques». 20 ans de stabilité dans un monde aussi dynamique que celui des Systèmes d’Information, c’est un record qui sera difficile à battre !

Les NBP, nouvelles bonnes pratiques que je vous propose aujourd’hui auront très certainement une durée de vie plus courte !

Je vous donne rendez-vous en 2021, pour une nouvelle série de billets sur le thème :

10 « ex bonnes pratiques » des années 2010 - 2020 à abandonner et... 10 bonnes résolutions pour 2022. 

 


10 « ex bonnes pratiques » à abandonner et... 10 bonnes résolutions pour 2014. Cinquième partie : Management

 

Cloud ManagementDans la première partie de cette série de billets, je présente les 10 « ex bonnes pratiques » à abandonner en 2014.

Dans la deuxième partie, je propose trois NBP, « Nouvelles Bonnes Pratiques » concernant les postes de travail. 

La troisième partie définit la NBP relative au Cloud Privé.

La quatrième partie présente les NBP relatives aux applications.

Dans cette cinquième partie, je m’attaque aux deux dernières « ex bonnes pratiques » relatives au management des Systèmes d’information, la démarche Maîtrise d’Ouvrage, Maîtrise d’Œuvre et les schémas directeurs.

  

Quand l’offre s’impose à la demande

NBP 9 : L’offre industrielle de solutions a priorité sur la demande.

Salon nautique parisJ’ai longuement traité, dans un billet récent, de l’impact de la R2I, Révolution Industrielle Informatique, sur l’offre et la demande et ne vais pas revenir sur les principes de ce changement, résumé en une idée clef :

L’ex bonne pratique « Maîtrise d’Ouvrage, Maîtrise d’œuvre », où la demande pilotait la construction d’une solution spécifique, est remplacée par une démarche industrielle qui fait l’hypothèse que l’offre correspondant à ma demande préexiste sur le marché.

Une fois accepté le principe de cette NBP, reste à la mettre en œuvre dans les entreprises.

TabletsC’est raisonnablement simple pour les infrastructures, car l’offre est maintenant très riche, en particulier pour les objets d’accès. La principale difficulté, évoquée dans la deuxième partie de cette étude, concerne la gestion de la variété des solutions.

L’entreprise peut proposer rapidement un catalogue, un éventail de solutions pour permettre aux clients internes de faire « leur marché » quand ils auront besoin d’un objet d’accès ou d’un réseau. La démarche ACM/SCM que je propose permet de responsabiliser les clients internes en leur indiquant clairement, pour chaque élément au catalogue, son Coût par Mois.

Dans le domaine des applications, l’offre de « solutions prêtes à l’emploi » est maintenant très riche, que ce soit en SaaS, Software as a Service ou en BPaaS, Business Process as a Service.

Logos BPaaS SaaS légersLe catalogue de solutions préapprouvées dans l’entreprise peut démarrer avec quelques dizaines de produits et rapidement dépasser la centaine. Ce catalogue sera présenté sur la « place de marché » interne, évoquée dans mon billet précédent.

Deux questions organisationnelles intéressantes vont très vite se poser : 

  • Qui peut proposer des solutions SaaS et BPaaS, les métiers, la DSI ou les deux ? 
  • Qui a le pouvoir d’approuver ou de refuser les solutions proposées ?

  

Stratégie long terme, plans d’action court terme

NBP 10 : L’entreprise définit sa vision stratégique informatique à long terme et la met en œuvre par des plans d’action à court terme.

Stratégie 2021+La stratégie informatique, c’est une cible à atteindre dans un horizon de temps qui dépend de nombreux facteurs, le principal étant la taille de l’organisation. Pour les très grandes organisations, l’année 2021, au début de la prochaine décennie, est un horizon raisonnable. Pour les autres, cet horizon peut être plus rapproché, l’essentiel étant d’estimer la vitesse à laquelle l’entreprise sera capable de faire évoluer son Système d’Information vers des solutions industrielles Cloud.

Les trois composantes de cette stratégie long terme sont, et dans cet ordre.

  • Les usages : quelles seront les usages qui auront, à la date choisie, été portés dans des clouds publics, SaaS ou BPaaS. Une fourchette raisonnable est comprise entre 60 % et 80 % du parc applicatif global.
  • Les infrastructures, serveurs et réseaux : Quelle sera la taille du CCP, « Centre de Calcul Privé » de l’entreprise en 2021, quand tous les serveurs hébergeant les applications auront disparu et que les autres serveurs auront migré, tout ou partie, sur des infrastructures industrielles IaaS ? La réponse, brutale, est sans appel : plus de 90 % des entreprises n’auront plus, en 2021, de CCP et les très grandes organisations auront vu la taille de leur CCP se réduire de 80 % à 90 %.
  • Les équipes informatiques internes : combien de personnes seront nécessaires, et avec quels profils, pour piloter les solutions Cloud (IaaS, SaaS...), gérer les applications qui n’ont pas pu être basculées en SaaS et les, éventuels, serveurs et réseaux restants ? C’est certainement la question « stratégique » la plus importante et c’est pour cela qu’il est essentiel d’établir, immédiatement, sa stratégie informatique à long terme.

L’analogie avec une course à la voile transatlantique est utile pour comprendre la différence entre une stratégie et des plans d’action :

La stratégie, c’est le point d’arrivée.

Route suivie Route du rhumLes plans d’action, ce sont les routes choisies, en fonction de paramètres qui changent souvent comme la météo ou la position des principaux concurrents.

Sur cette carte correspondant à la régate « Route du Rhum », tous les concurrents ont une même stratégie, le point d’arrivée à Pointe à Pitre, en Guadeloupe. Par contre, la variété des routes choisies, des changements de cap est impressionnante.

Des plans d’action à court terme, flexibles, évolutifs, qui tiennent compte en permanence des opportunités, des dangers imprévus, de la vente d’une filiale ou du rachat d’un concurrent, c’est la seule démarche raisonnable pour atteindre la cible définie par la stratégie.

  

Synthèse 

Leadership CloudQuel est l’avenir d’une DSI ? A-t-on encore besoin d’une DSI ?

Poser ces questions est dans l’air du temps et de nombreux spécialistes vous expliquent que le rôle de la DSI va se réduire et que le CMO (Chief Marketing Officer) va prendre le relais.

J’ai une vision beaucoup plus optimiste de l’évolution d’une DSI. Dans un monde de plus en plus numérique, une DSI aura un rôle essentiel et stratégique pour répondre aux attentes des clients externes et internes.

Mais pour cela elle devra, vous l’avez compris :

  • Abandonner les dix « ex bonnes pratiques ».
  • Faire siennes les dix NBP, Nouvelles Bonnes Pratiques.

A vous de passer à l’action ...

 


10 « ex bonnes pratiques » à abandonner et... 10 bonnes résolutions pour 2014. Quatrième partie : les usages

 

IT applicationsDans la première partie de cette série de billets, je présente les 10 « ex bonnes pratiques » à abandonner en 2014.

Dans la deuxième partie, je propose trois NBP, « Nouvelles Bonnes Pratiques » concernant les postes de travail. 

La troisième partie définit la NBP relative au Cloud Privé.

Dans cette quatrième partie, j’aborde les NBP, alternatives aux « ex bonnes pratiques » relatives aux applications :

  • 5 - Solutions intégrées
  • 6 - Unicité des solutions
  • 7 - Le tout ERP
  • 8 - Applications Client / Serveur

  

Une approche composants

NBP 5 : L’entreprise sélectionne en priorité des composants applicatifs SaaS, « best of breed » 

Car componentsDans un monde industriel, l’excellence oblige les fournisseurs à se spécialiser

Michelin ou PIrelli fabriquent d’excellents pneumatiques, Valéo fabrique d’excellents systèmes de freinage, Faurecia fabrique d’excellents sièges... Il ne viendrait à l’esprit de personne de demander à Michelin de fabriquer des sièges.

Les fournisseurs informatiques, en s’industrialisant, doivent suivre un chemin similaire et se spécialiser s’ils veulent rester les meilleurs. L’idée même qu’un fournisseur soit capable de proposer toutes les applications dont a besoin une entreprise est une illusion dangereuse, qui a été longtemps poussée par les vendeurs de « solutions intégrées ».

OligopoleDans chaque grand domaine applicatif, commercial, RH, finances, gestion de projets... il existe aujourd’hui des solutions SaaS de grande qualité. Le marché est souvent dans une structure d’oligopole, où deux à cinq fournisseurs prennent l’essentiel du marché, comme c’est le plus souvent le cas dans les grandes industries.

  

Variété des solutions

NBP 6 : les clients internes de l’entreprise peuvent choisir leurs applications dans un catalogue très riche proposé par la DSI.

Rayonnage-a-pneuLe mot variété fait encore très peur dans de nombreuses directions informatiques alors que c’est par la variété que l’on arrive à rendre un meilleur service à ses clients.

Cette variété ne doit pas s’arrêter aux familles de solutions : il est souvent nécessaire de proposer plusieurs produits pour répondre à un même besoin !

Logos gestion projetsPour illustrer cette démarche, je prendrai l’exemple des solutions SaaS de gestion de projet :

  • Pour des projets de taille raisonnable, quelques personnes pendant 3 à 6 mois, Basecamp ou Smartsheets sont d’excellents choix.
  • Pour de grands projets, il est nécessaire de proposer une solution plus puissante, telle que Clarizen.
  • Jama est une solution récente pour les projets très complexes ; ce logiciel est utilisé pour le projet SpaceX, la société spatiale privée lancée par Elon Musk, le créateur de la voiture électrique Tesla.

Utiliser Clarizen pour un petit projet, c’est déraisonnable et très coûteux ; proposer Basecamp pour planifier la construction d’une nouvelle raffinerie est tout aussi ridicule.

  

Agrégation de composants

NBP 7 : L’entreprise construit un Système d’Information performant en agrégeant de nombreux composants.

Phones  ComposantsPour des équipes informatiques habituées à déployer des ERP monolithiques, l’idée même d’avoir à assembler des composants fait peur, et c’est très compréhensible.

L’agrégation de composants logiciels est un nouveau métier, passionnant et à forte valeur ajoutée. La bonne nouvelle, c’est que l’industrie moderne des solutions SaaS propose toute une panoplie d’outils performants, API et connecteurs, qui rendent maintenant possible ce qui n’était qu’un rêve dans l’Ancien Monde pré-SaaS.

Gartner on Legacy ERPMême le Gartner Group a fini par reconnaître que les ERP appartenaient maintenant au monde « legacy », démodé et dangereux pour la performance des entreprises.

Je vous propose une nouvelle traduction des trois lettres ERP : 

    ERP = Entreprise en Retard Permanent

 

Toutes les applications depuis un navigateur

NBP 8 : L’entreprise propose une place de marché interne de WebApps, sur le modèle des stores du Web (Apple Store, Google Play...)

HTML5 + WebAppsLe navigateur est devenu la passerelle entre les infrastructures et les usages. Tous les objets d’accès, PC, smartphones, tablettes... disposent d’un navigateur moderne. 

Si toutes les applications sont accessibles depuis un navigateur, l’indépendance entre les infrastructures et les applications devient effective et pérenne.

Cette indépendance est l’une des clefs du futur de l’informatique, car elle permet de désynchroniser les évolutions des usages et des infrastructures :

  • Un nouvel objet d’accès apparaît sur le marché ? Je peux, s’il apporte de la valeur, le proposer à mes clients internes et externes pour accéder à toutes les applications existantes.
  • Une nouvelle application apparaît sur le marché ? Je peux, si elle apporte de la valeur, la proposer à mes clients internes et externes qui peuvent l’utiliser depuis tous les objets d’accès existants.

C’est une excellente nouvelle pour toutes les entreprises, c’est une très mauvaise nouvelle pour les fournisseurs qui essaient de créer des adhérences fortes à leurs objets d’accès avec des applications spécifiques.

Ceva App Store Home PageFrançois Tricot, DSI de CEVA, société du monde de la santé animale, est l’un des premiers DSI à avoir mis en œuvre cette démarche depuis plusieurs années, en créant une place de marché applicative CEVA.

 

Synthèse

L’industrialisation des usages, des applications, est une excellente nouvelle pour les entreprises.

SaaS agregationLa variété des solutions, toutes accessibles depuis un navigateur, une démarche composants que l’on peut agréger, ces quelques NBP, Nouvelles Bonnes Pratiques, permettent de construire des Systèmes d’information évolutifs, flexibles et pérennes.

Dans la cinquième partie, j’aborderai les « ex bonnes pratiques » 9 et 10, relatives aux management des Systèmes d’Information.