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Google Apps vs Microsoft Office 365 : un seul vainqueur... le Cloud ! Deuxième partie

 Dans la première partie de cette analyse, j’ai fait le point sur la situation en 2015.

Je vous propose maintenant de vous aider à faire un choix réfléchi entre G4W (Google Apps - Google for Work) et Office 365.

 

Comparer G4W et Office 365

DPC Coccinelle Rouge & Noir S2007 : G4W était très limité dans ses fonctionnalités.

2011 : Office 365 était vraiment aussi peu « collaboratif » que possible.

2015 : les deux solutions ont fait beaucoup de progrès et éliminé leurs principaux points faibles respectifs :

  • La richesse fonctionnelle de G4W est bonne et répond aux attentes de 90 % des collaborateurs d’une entreprise.
  • Office 365 a amélioré son ouverture vers des plateformes non Microsoft.

Une recherche « Google Apps vs Office 365 » donne 900 000 réponses ! 

Des centaines d’articles et de rapports sont disponibles pour répondre à « La » question : « Comment choisir entre G4W et Office 365 ? »

Parmi ces études récentes, celle réalisée par Cloud Sherpas est raisonnablement complète ; le tableau ci-dessous en est un extrait.

Google Apps Vs Office 365 access toolsIl met l’accent sur une des différences entre G4W et Office 365 ; une offre simple pour l’une, sensiblement plus « complexe » ou « riche » pour l’autre. 

Trois questions :

  • Est-ce que G4W et Office 365 sont des réponses acceptables pour la majorité des entreprises ? Oui !
  • Est-ce que G4W et Office 365 sont des réponses similaires ? Non !
  • Pour faire un choix argumenté, aussi rationnel que possible, il est important de comprendre les profondes différences entre ces deux solutions.

  

Des différences profondes

DPC Cat & Dog 39033088J’ai sélectionné sept critères de comparaison entre G4W et Office 365, pour aider chaque entreprise à choisir la solution qui correspond le mieux à sa stratégie et son style de management

Dans cette liste, GW4 est cité en premier, Office 365 en second.

Simplicité vs complexité : le même outil pour tous les clients de G4W, des options très différentes selon les objets d’accès et les versions pour Office 365. 

Collaboratif natif vs partage traditionnel : plusieurs personnes peuvent travailler simultanément sur un même document avec G4W, elles ne peuvent pas le faire avec Office 365, qui permet de partager des documents.

Web natif vs Client/Serveur natif : G4W est né dans le Web, tout est accessible depuis un navigateur ; Office 365 plonge ces racines dans le Client/Serveur et ne donne toute sa puissance que si l’on installe Office sur son poste de travail.

Objets d’accès variés vs PC dominants : Tout PC, Macintosh, tablette, smartphone, quel que soit son OS peut profiter à 100 % de G4W. Un PC Windows reste le client privilégié pour Office 365.

Composants vs intégré : G4W dispose en natif des fonctionnalités essentielles, suffisantes pour 90 % des collaborateurs ; il existe un grand nombre de composants additionnels que n’installent que les personnes qui en ont vraiment besoin. Toutes les fonctionnalités, y compris les plus complexes, sont disponibles pour tous les utilisateurs d’Office 365.

Innovations rapides vs maturité : tous les ans, G4W s’enrichit de centaines d’amélioration ou fonctionnalités nouvelles. Office 365, construit avec des produits (Exchange, Sharepoint, Office...) qui ont entre 15 et 20 ans d’âge, évolue logiquement moins vite.

Rupture vs continuité des usages : C’est certainement le critère de choix le plus discriminant. Une personne qui a déjà travaillé avec Exchange, Outlook et Office ne verra que très peu de changements dans ses usages en basculant sur Office 365. À l’inverse cette même personne devra changer profondément ses usages pour s’adapter aux nouveaux modes de travail induits par G4W : recherche généralisée, dossiers non nécessaires, conversations, voix, chat et vidéochat natif...

G4W vs Office 365Cette liste n’a rien d’exhaustif ; de nombreux lecteurs auront envie de rajouter d’autres éléments de comparaison. N’hésitez pas à le faire dans les commentaires.

L’essentiel, je le répète, ce n’est pas de faire une comparaison technique, mais d’imaginer comment vont travailler, quotidiennement, vos collaborateurs dans les 5 années qui viennent.

Les « entreprises G4W » et les « entreprises Office 365 » ne travailleront pas de la même manière ; c’est une certitude.

 

Un choix de Management

DPC Mgmt vision 670343782011 : le choix était simple : Office 365 venait d’arriver et avait plusieurs longueurs de retard. 

2015 : les progrès réalisés par G4W et Office 365 sont tels que la décision est devenue plus complexe.

2015 : le choix entre ces deux solutions n’est plus une question technique, mais de management et de culture d’organisation.

Je ne parle pas pour autant d’un choix « irrationnel », au contraire ! 

Simplement, la plus mauvaise manière de procéder et de se lancer dans des études très détaillées des fonctionnalités de ces deux solutions. Pourquoi ?

DPC difficult project s 68266092

  • Les évolutions permanentes de G4W et Office 365 font qu’une analyse à une date x est obsolète 1 mois plus tard.
  • Ce sont des choix stratégiques à long terme : aucune organisation de va changer ses outils de participatique au gré des évolutions fonctionnelles. Déployer l’une de ces solutions engage l’entreprise pour une période minimale de 5 années.
  • Ces deux solutions répondent raisonnablement bien aux attentes de 90 % des salariés d’une entreprise.
  • Il est facile de monter un dossier technique de choix qui, consciemment ou inconsciemment, va privilégier l’une ou l’autre des solutions.
  • Les limites fonctionnelles potentielles de G4W peuvent être corrigées par de nombreux composants complémentaires.

  

Les trois décisions

Les entreprises qui n’ont pas encore déployé G4W ou Office 365 en ce début d’année 2015 ont trois décisions à prendre :

Trois décisions - 365 vs Apps

1 - Décider de faire le saut vers des solutions SaaS/Cloud. La seule question qui reste est : quand ?

  • Entre 2015 et 2017, pour faire partie de la majorité initiale.
  • Entre 2018 et 2021, pour appartenir à la majorité tardive.
  • Après 2021, pour avoir la joie d’être qualifiée de ringard.

2 - Choisir Office 365 : ce sera la décision prise par les entreprises qui privilégient la continuité, l’évolution et ne souhaitent pas créer trop de changements dans leur organisation et leur culture. Pour la majorité des clients internes, le changement sera presque invisible : ils continueront à utiliser leur Outlook favori et leurs Word, Excel ou PowerPoint qu’ils connaissent depuis plus de 20 ans.

3 - Choisir G4W : ce choix sera fait par les entreprises innovantes, qui ont compris les avantages de G4W en matière de collaboration native, d’usage au travers de n’importe quel navigateur, sur tout objet d’accès et la possibilité pour tous les collaborateurs d’avoir la même version, avec la même richesse fonctionnelle. Si ce choix est fait, l’accompagnement au changement dans les usages sera la clef de la réussite. Il est possible et raisonnable, au début de la transition, de permettre à tous ceux qui en ont encore objectivement besoin de garder leur « Office favori ». Ceci ne représente pas de coûts supplémentaires pour les entreprises, car elles ont déjà payé leur version actuelle d’Office et personne, absolument personne, n’a besoin des fonctionnalités additionnelles proposées par les nouvelles versions, Office 2010, 2013 et bientôt 2016.

 

Participatique : tous sur le Cloud en 2021

La courbe de Gauss de l’innovation permet de déterminer quand une innovation va se diffuser, depuis les innovateurs jusqu’au « ringards ».

J’utilise depuis plusieurs années le graphique ci-dessous pour appliquer la courbe de Gauss à la participatique.

Courbe Gauss ParticipatiqueC’est entre 2015 et 2021 que les deux « majorités », initiale et tardive, vont migrer sur des solutions participatique Cloud. En 2022, on ira visiter les entreprises qui n’auront pas encore pris le virage pour voir comment on travaillait... « avant ».

JDN 6 entreprises CAC 40 avec Google AppsUn article publié en février 2015 par Le Journal du Net a confirmé mon pronostic : six des entreprises du CAC 40 ont déjà migré sur G4W. Six sur quarante, cela fait... 15 %, qui est le chiffre sur la courbe de Gauss qui indique que l’on arrive dans la majorité initiale.

En 2012, il y avait 1 milliard d’utilisateurs de Microsoft Office ; à cette date, un salarié sur deux seulement avait accès à une adresse email professionnelle et aux outils bureautiques. 

Avec l’arrivée des outils participatique sur le Cloud, 100 % des salariés auront une adresse email en 2021, comme je l’avais écrit dans un billet parlant du « droit universel à une adresse email ».

Il y aura 2 milliards d’utilisateurs de participatique Cloud en 2021.

En faisant l’hypothèse que les entreprises continueront à payer 40 € ou 50 $ par an et par personne, cela représente, pour les éditeurs, des revenus annuels de l’ordre de 100 milliards de dollars !

Galette Roi Participatique G4W Office 365 2021Si Google et Microsoft prennent chacun environ 50 % du marché, leur CA participatique sera de $ 50 B par an ; on comprend mieux pourquoi ce marché aiguise leur appétit...

 

Résumé 

DPC Winner Cloud S 77512309Que vous choisissiez G4W ou Office 365, vous allez choisir une solution... SaaS/Cloud !

2 milliards d’utilisateurs professionnels travailleront quotidiennement sur le Cloud Public en 2021, utilisant G4W ou Office 365.

Aucune autre application SaaS ne peut espérer atteindre un tel chiffre. 

            Un seul vainqueur... le Cloud !

 

 


Google Apps vs Microsoft Office 365 : un seul vainqueur... le Cloud ! Première partie

 

Je publie cette analyse en deux parties, pour traiter en profondeur un sujet qui concerne 100 % des entreprises, quel que soit leur taille ou leur secteur d’activité.

  • Première partie : la situation en 2015.
  • Deuxième partie : critères de choix.

Google rupture Fléche BriquesEn février 2007, un « intrus de rupture », Google, faisait son entrée dans le marché de la bureautique et des outils de communication en proposant, avec Google Apps, une solution SaaS, native Cloud. Google vient de changer le nom de son produit en Google for Work (G4W), expression que je vais garder dans la suite de ce billet.

J’ai proposé d’utiliser le mot « participatique » pour désigner tous ces outils de nouvelle génération et c’est celui que je vais garder dans la suite de ce texte.

Nous sommes aujourd’hui en 2015, exactement 8 ans après cette annonce « historique » ; beaucoup de choses ont changé depuis et il est important de refaire le point sur ce sujet important.

 

Le premier septennat : 2007 - 2014

La période 2007 - 2014 a été un septennat pendant lequel la majorité des outils innovants que nous considérons aujourd’hui comme « normaux » sont arrivés, et j’ai écrit un long billet sur cette extraordinaire période. G4W fait bien sur partie de ces innovations majeures.

DPC Giant & small person S 78141976Comme toujours, les leaders historiques sur ce marché, IBM et Microsoft, n’ont pas voulu ou pas su comprendre l’importance de G4W, cette « innovation de rupture », au sens de Christensen, et ont traité ce nouvel entrant avec condescendance ou mépris.

Dès l’annonce de G4W, quelques rares entreprises innovantes, souvent françaises, ont décidé de déployer cette solution ; Valeo a été la première grande entreprise au monde de plus de 30 000 utilisateurs à faire le saut.

Elles l’ont fait en étant conscientes des limites initiales de G4W, mais en ayant aussi compris que des améliorations rapides et permanentes allaient vite transformer cette solution en un produit bien adapté aux attentes des clients internes faisant un usage « normal » des outils de participatique.

Microsoft BPOS logoJe préfère, par charité, ne pas m’étendre sur le premier essai de Microsoft dans ce domaine, BPOS, Business Productivity Online Suite, qui a eu le succès planétaire que l’on connait.

Office365 logoIl a fallu attendre juin 2011, plus de 4 ans après l’annonce de G4W, pour que Microsoft réagisse sérieusement et annonce Office 365.

J’avais immédiatement publié un billet pour comparer ce « nouvel arrivant » face au vétéran G4W, et dire tout le « bien » que j’en pensais.

Il avait déclenché un très grand nombre de commentaires...

L’époque où la participatique était la chasse gardée des entreprises innovantes est révolue ; nous rentrons maintenant dans l’âge de la maturité, et la majorité des entreprises vont prendre ce virage participatique Cloud entre 2015 et 2021, le deuxième septennat !

  

2015 : Un duopole chasse l’autre

IBM Notes domino 9 logoEntre 1990 et 2010, les entreprises avaient le choix entre les solutions de deux grands acteurs :

  • Microsoft, avec Exchange et Office.
  • IBM, avec Lotus Notes et Domino.

Ces deux familles de produits sont définitivement obsolètes, basées sur des solutions déployées en interne ou hébergées, ce qui n’a plus aucun sens dans les entreprises aujourd’hui. Il n’existe heureusement plus un seul DSI, digne de ce titre, qui fasse la bêtise « éneaurme » de continuer à gérer en interne sa messagerie.

En 2015, le duopole Microsoft - IBM a été remplacé par le duopole Microsoft - Google.

D’autres solutions sont théoriquement disponibles, chez IBM, Zoho ou Zimbra. Dans la pratique, les jeux sont faits et les grandes entreprises qui décident de faire le saut se focalisent uniquement sur les solutions de Google ou de Microsoft.

Cloud Business email Radicati Group MQC’est ce qu’a confirmé en 2013 la société d’études Radicati dans son « quadrant magique ». Aucun des autres fournisseurs cités dans ce quadrant n’a la moindre crédibilité.

AWS Workmail et Docs logoEn ce début d’année 2015, AWS, Amazon Web Services, autre géant du Cloud public, se lance dans l’arène avec une offre qui comprend deux produits :

  • Workmail : messagerie et agenda partagé.
  • Workdocs : partage de documents et de contenus.

Il est trop tôt pour savoir si AWS a une probabilité raisonnable de transformer le duopole actuel en triumvirat. Nul ne conteste la capacité technique d’AWS à fournir un service fiable et sécurisé. Par contre, face à des géants aussi puissants que lui, et sans l’appui d’une solution grand public comme Gmail ou Outlook.com, la bataille s’annonce très compliquée.

Bezos Firephone announcedAmazon a déjà essayé de s’attaquer à un duopole, en lançant en 2014 son smartphone Firephone contre iOS d’Apple et Android de Google. C’est pour l’instant un échec majeur, mais Jeff Bezos a toujours dit qu’il avait une vision très long terme des activités d’Amazon.

Pour le moment, les entreprises, et en particulier les grandes, vont devoir choisir entre G4W et Microsoft Office 365.

 

Les prix de vente, théoriques et pratiques

Microsoft devrait, rapidement, arrêter de faire semblant de commercialiser la solution E3, la seule qui intéresse vraiment les entreprises, à 18 € par mois et par personne, quand aucune grande entreprise ne paye ce prix.


Prix Office 365 FranceTous les commerciaux de Microsoft ont reçu l’ordre de ne jamais perdre une affaire contre Google et s’aligneront systématiquement sur les prix proposés par Google. Ils feront bien sur signer au DSI un document lui interdisant de communiquer sur le prix auquel il a signé le contrat, mais plus personne n’est dupe. 

Les DSI et leurs redoutables services achats l’ont bien compris : même s’ils n’ont pas la moindre envie de mettre en œuvre G4W, ils vont demander à Google ou l’un de ses partenaires, comme Revevol, une proposition commerciale.

En recevant leur commercial Microsoft, ces DSI vont laisser traîner sur la table la proposition « G4W », ce qui leur donne immédiatement un pouvoir de négociation... accru !

DPC bras de fer S 58681234Je suis persuadé que Microsoft se rendra rapidement compte du ridicule de la situation actuelle : proposer une solution à 18 € par mois et par personne et la « solder » à 4 €. Cela rappelle les pratiques archaïques des éditeurs de logiciels historiques qui faisaient des remises de 60 % à 80 % dans les dernières heures du « Quarter ». 

Dans un monde informatique moderne, industriel et sérieux, c’est faire injure aux DSI et aux services achats que de continuer à pratiquer ces méthodes d’un autre siècle. Les grandes entreprises négocient bien sur des réductions sur les prix catalogues des solutions SaaS/Cloud, mais elles atteignent des pourcentages raisonnables.

Ceci signifie, en pratique, que le prix ne sera jamais un critère réel de choix entre ces deux solutions.

Dans la deuxième partie de cette analyse, je vous aiderai à faire un choix rationnel entre G4W et Office 365.

 


SaaS verticaux : émergence d’une nouvelle famille de solutions

 

DPC SaaS arrows S 63681741Les solutions SaaS, Software as a Service, sont au cœur de la R2I, Révolution Industrielle Informatique et du Cloud Computing. Aujourd’hui, l’essentiel de l’offre de solutions SaaS se concentre sur les fonctions support, transverses d’une entreprise, dans les domaines RH, finances, marketing, commercial, communication... 

Une nouvelle famille de solutions SaaS se développe très vite : les SaaS verticaux, qui s’adressent à une profession spécifique.

  

Caractéristiques d’un SaaS vertical

Les solutions SaaS verticales sont avant tout... des solutions SaaS et gardent toutes les caractéristiques techniques de ces dernières, que je rappelle en quelques mots : 

  • Jamais déployées dans des centres de calcul privés, toujours à l’extérieur de l’entreprise.
  • Multitenant (multilocataires).
  • Facturées à l’usage.

Les éditeurs de solutions SaaS verticales choisissent de répondre aux attentes d’une profession ; ils vont, bien sûr, privilégier des professions exercées par le plus grand nombre possible d’entreprises.

Ces éditeurs peuvent choisir deux options :

  • Essayer de répondre à l’ensemble des besoins de la profession ; ce sera en général le cas de métiers relativement simples, exercés par des PME ou TPE. L’exemple ci-dessous, Book4Time, est celui d’une solution SaaS verticale pour la gestion des spas dans les hôtels.

Vertical SaaS-Book4time

  • Gérer un processus précis, spécifique d’une profession ou d’une industrie. C’est ce que fait Farmlogs, qui permet aux grandes exploitations agricoles d’optimiser l’usage des fertilisants, de l’irrigation, dans une démarche « Big Data » très performante et innovante.

Vertical SaaS-Farmlogs  

Différences entre SaaS Support et Vertical

Les solutions SaaS, support et vertical, sont techniquement identiques. Par contre, elles s’adressent à des marchés très différents :

  • Les SaaS support ont vocation à être utilisés dans des entreprises aux métiers très différents. Google Apps ou Office 365 de Microsoft en sont des exemples évidents : toutes les entreprises, petites ou grandes, en France ou au Sénégal, des secteurs privé ou public, peuvent déployer ces messageries dans le Cloud. Cette analyse, réalisée par BetterCloud, montre que Google Apps est utilisé par un très grand nombre de petites et moyennes entreprises, et par quelques grandes entreprises, même si ces dernières représentent la majorité du nombre d’utilisateurs.

Bettercloud_-_re_partition_utilisateurs_google_apps

  • Les SaaS verticaux, au contraire, ne sont valables que pour un secteur d’activité spécifique. Je ne suis pas certain qu’une grande banque a un besoin impératif de Book4Time ou Farmlogs !

L’offre de SaaS verticaux est relativement jeune, mais le nombre de solutions disponibles grandit très vite.

Les SaaS verticaux peuvent être regroupés en trois grandes familles :

  • PME/TPE.
  • Grandes organisations.
  • Secteur public.

 

SaaS verticaux : PME/TPE

Il existe des centaines de métiers très spécialisés pour lesquels, aujourd’hui, il n’y a pas ou très peu de solutions informatiques modernes dans le Cloud.

Centres techniques automobiles, teinturiers, plombiers... quand ils sont informatisés, utilisent encore des solutions traditionnelles, installées sur des PC avec tous les inconvénients liés aux coûts, à la maintenance, aux changements de version...

On voit apparaître des solutions SaaS verticales, soit développées par de nouveaux éditeurs, soit par les éditeurs actuels qui auront le courage de faire le saut vers des solutions SaaS.

Vertical SaaS-Atland

Atland est un bon exemple de ces nouveaux éditeurs de logiciels : ils ont choisi le secteur de l’agriculture et proposent aujourd’hui plusieurs solutions différentes, pour des métiers différents tels que la viticulture, les céréales ou l’élevage des bovins. Ces éditeurs ont bien compris qu’il est illusoire de vouloir répondre aux attentes de toutes les entreprises avec la même solution. Je ne suis pas un grand spécialiste de l’agriculture, mais je trouve logique qu’il existe des solutions différentes, pour des métiers différents tels que les céréaliers ou les éleveurs.

 

SaaS verticaux : grandes organisations

Les grandes organisations innovantes ont rapidement compris les avantages des SaaS support ; les trois domaines de déploiement les plus fréquents sont aujourd’hui le CRM, les fonctions Ressources Humaines et bien sur les outils de communication et de collaboration.

Elles ne trouvaient par contre pas, jusqu’à une date récente, de SaaS correspondants à leurs activités cœur métier. La situation est en train de changer et l’offre de SaaS verticaux s’étoffe rapidement. Je pronostique que ce sera l’un des domaines du logiciel en plus forte croissance d’ici à 2021.

Des éditeurs spécialisés, ayant une très forte compétence dans un métier donné, proposent des solutions verticales, qui sont un « sous-ensemble » du SI des entreprises. Ces solutions SaaS verticales complètent les SaaS support, sans chercher à les remplacer.

L’offre s’enrichit tous les jours, comme le montrent ces deux exemples :

  • Veeva s’adresse aux entreprises du secteur des sciences de la vie, des grands laboratoires pharmaceutiques mondiaux. Surprise, surprise, on trouve parmi leurs clients Novartis, Bayer, Stallergenes ou Lilly ! 

Vertical SaaS-Veeva

  • Textura propose une solution verticale pour les entreprises du secteur de la construction, qu’elles soient « maîtrise d’ouvrage » ou « maîtrise d’œuvre ». Surprise, surprise, Bayer ou Novartis ne font pas partie de leurs clients !

Vertical SaaS-Textura

 Le pragmatisme et le bon sens vont, progressivement, s’imposer dans les choix SI des grandes organisations. C’est tout l’inverse de ce qui se passait, il y a des années-lumières, avec les ERP qui avaient essayé, sans succès, de proposer des solutions intégrées, valables pour tous les métiers.

  

SaaS verticaux : secteur public

Les organisations du secteur public doivent gérer des dizaines d’applications métiers, souvent simples, mais très variées. C’est le cas dans les organismes territoriaux tels que Conseils Généraux, communautés de communes ou grandes villes.

Logo Coter ClubJ’ai eu l’honneur d’être invité en 2014 comme conférencier à la réunion annuelle du Coter Club, association qui regroupe les collectivités locales. De petites équipes informatiques doivent gérer des dizaines d’applications métiers très différentes, dans les domaines de la santé, la sécurité, l’éducation..

Ce sont autant d’applications pour lesquelles des solutions SaaS verticales auraient beaucoup de valeur, en permettant la mutualisation des efforts, une forte réduction des coûts et une amélioration de la qualité des solutions.

Depuis plusieurs années, le gouvernement britannique a pris une grande avance dans ce domaine, en créant le G-Cloud (Government Cloud), renommé depuis quelques jours le Digital MarketPlace.

UK MarketPlace - Home Page

Il existe bien sur une section consacrée aux solutions SaaS. L’essentiel des produits référencés concerne encore des SaaS support, ce qui est logique, mais on trouve de plus en plus de solutions « verticales métiers » telles que cette application pour gérer les subventions publiques.

UK Cloud MarketPlace Grant Management

 Nous avons en France de très nombreuses personnes et organismes en charge de l’informatique des organismes publics. Je trouve tout simplement scandaleux et inadmissible qu’une initiative similaire à celle des Britanniques n’ait pas encore été mise en œuvre. Ceci pourrait être réalisé en quelques mois et supprimerait les pertes de temps, d’énergie et d’argent que représentent ces centaines d’appels d’offres lancés pour acheter les mêmes solutions. On n’a même pas le droit de préciser dans ces appels d’offres que les solutions doivent obligatoirement être SaaS ! 

Et on s’étonne encore que l’informatique du secteur public soit coûteuse et peu efficace quand il existe des solutions qui ont largement montré leur efficacité dans d’autres pays...

  

Le modèle BIS (Business, Infrastructures, Support), enrichi

J’avais publié, il y a quelques semaines, un texte sur le modèle BIS, (Business, Infrastructures, Support) qui a pour objectif d’aider les entreprises à moderniser leur Système d’Information.

J’ai eu de nombreux échanges avec des professionnels de l’informatique à ce sujet et certains d’entre eux m’ont fait remarquer que je n’avais pas tenu compte des SaaS verticaux, ce qui m’a amené à publier ce nouveau billet.

Dans ce nouveau schéma, il y a maintenant deux réponses possibles pour la partie « B », Business :

  • SaaS verticaux, quand ils sont disponibles.
  • PaaS, Platform as a Service, s’il n’y a pas se SaaS verticaux ou si l’entreprise souhaite créer une application différente, source de compétitivité et de différentiation.

BIS - Infra, Soutien, Métiers Vertical SaaSProgressivement, toutes les briques dont ont besoin les entreprises pour moderniser leur SI se mettent en place ; c’est une excellente nouvelle de plus...

 


SAP : ils n’ont vraiment rien compris ! SAP S/4HANA, une annonce suicidaire

 

SAP logo Hallucinant ! SAP vient d’annoncer la nouvelle version de son ERP intégré, SAP S/4HANA, et propose tout simplement aux responsables informatiques des grandes entreprises de faire un saut de 20 ans... en arrière !

Je ne suis pas un fan des ERP intégrés, c’est un euphémisme, et j’ai expliqué pourquoi dans un billet récent

Je préfère ne pas insister sur la grandiloquence de cette annonce, la « plus importante des 20 dernières années » ; le responsable « digital » de SAP n’a pas hésité, sur Twitter, à donner à cette annonce autant d’importance qu’à l’arrivée de l’homme sur la lune. Quelle modestie !

SAP S:4 HANA has important as Moon LandingIl y a des raisons beaucoup plus profondes, plus graves, pour tirer de toute urgence le signal d’alarme après cette annonce...

 

Un péché mortel, lier applications et infrastructures

DPC Freedom papillon S 59059818Depuis des années, les entreprises innovantes ont compris les avantages majeurs que l’on obtient en prenant la décision stratégique de dissocier chaque fois que possible les choix d’infrastructures et d’applications informatiques :

  • Profiter rapidement de toute innovation dans le domaine des infrastructures.
  • Profiter rapidement de toute annonce d’une application innovante.
  • Pouvoir changer, chaque fois que nécessaire, de fournisseurs d’infrastructures ou d’applications avec un minimum de contraintes.

Cette indépendance Infrastructures et usages est maintenant possible, pour les postes de travail et pour les serveurs.

  

Indépendance Infrastructures / Usages : postes de travail

Le Web, la mobilité, le Cloud Computing ont permis de s’affranchir des contraintes anciennes de l’informatique Client/Serveur ; un navigateur moderne est devenu l’interface universelle entre tous les objets d’accès, smartphones, tablettes ou PC portables, et les applications.

Infrastructures - Usages - Poste travail Browser J’avais applaudi après l’annonce en 2013 par SAP de Fiori, une évolution de l’interface utilisateur permettant d’accéder à ses applications depuis un navigateur sur tout objet mobile.

Infrastructures - Usages - FioriMalheureusement, des contraintes fortes, liées à Fiori, et en particulier la nécessité d’utiliser les dernières versions des applications SAP, déployées dans moins de 30 % des entreprises, ont fortement limité l’usage de Fiori. C’était un pas dans la bonne direction.

 

Indépendance Infrastructures / Usages : serveurs

C’est sur ce sujet que l’annonce faite par SAP avec S/4HANA représente une catastrophe potentielle pour les entreprises.

Pourquoi ? Il n’est plus possible de faire fonctionner la nouvelle version de l’ERP de SAP sur une autre base de données que HANA, sa solution propriétaire « In memory ».

SAP S4 for HANA, pas OraclePrincipal avantage potentiel pour SAP : obliger les entreprises à abandonner la base de données Oracle, utilisée par environ 70 % de ses clients et à basculer sur HANA.

Depuis des années, des avancées importantes avaient été réalisées pour rompre les liens incestueux entre applications et infrastructures « propriétaires ».

Serveurs - Applications - indépendance

L’objectif, représenté sur ce schéma, est de supprimer tout lien obligatoire entre ces deux composants d’un SI. L’entreprise doit pouvoir choisir le Système d’exploitation du serveur, la base de données ou l’annuaire qu’elle souhaite utiliser pour faire fonctionner une application.

Jusqu’à la semaine dernière, SAP était l’un des bons élèves de la classe ; on pouvait déployer les ERP SAP sur des Mainframe IBM ou des serveurs Linux, utiliser des bases de données Open Source ou celle de son grand « ami » Oracle. On pouvait aussi, bien sûr, choisir HANA et certains clients l’avaient déjà fait.

Les entreprises irresponsables qui feraient le choix de migrer sur la nouvelle version de l’ERP intégré de SAP n’auront plus qu’une seule option : la base de données HANA ou... la base de données HANA.

SAP Hana S4 Hana - ChainCette régression est tout simplement inadmissible et surtout très dangereuse pour les entreprises qui perdraient un élément clef de flexibilité dans l’architecture de leur SI.

Si HANA est vraiment la huitième merveille du monde, les commerciaux de SAP n’auront aucun mal à en convaincre les responsables d’infrastructures de leurs grands clients ; ils feront ce choix en toute connaissance de cause et ne se verront pas imposer un choix d’infrastructure dicté par une décision d’usages !

L’un des arguments présentés par SAP pour justifier cette annonce est surréaliste : l’amélioration des performances ! Pour corriger les performances «moyennes» liées à la vétusté et l’architecture intégrée de son ERP, SAP vous propose d’en améliorer les performances au prix de l’aliénation du peu de liberté qui vous restait.

Je n’ai même pas besoin de parler des impacts financiers de cette annonce : HANA n’a pas la réputation d’être la solution la plus économique du marché, mais, encore une fois, ce thème n’est pas prioritaire, aujourd’hui.

  

Merci SAP ! 

Merci SAP ! vous obligez les DSI à prendre une excellente décision, sortir du piège actuel de leur ERP intégré !

Scientolgy logoLa scientologie ? Des enfants de choeur dans leur capacité à rendre difficile la sortie de leur secte par rapport à ce que serait un monde où les entreprises entreraient dans la secte S/4HANA.

Sortir de la prison actuelle « ERP SAP » va être difficile, douloureux, long et coûteux, mais c’est heureusement encore possible.

DPC Prison Cell S 57430599Tous ceux qui auraient l’inconscience de rentrer dans le cul-de-sac fatal de S/4HANA feraient le choix de l’irréversibilité totale et définitive. En créant un lien indissoluble entre l’application, SAP S/4HANA, et l’infrastructure, SAP HANA, le peu de flexibilité qui restait disparait ; la prison à perpétuité, incompressible, se refermerait sur les DSI et Dirigeants qui feraient ce choix.

C’est pour cela que je souhaite remercier chaleureusement les dirigeants de SAP.

L’annonce de S/4HANA va faire prendre conscience à tous les responsables informatiques du monde, à tous les dirigeants du monde, qu’il est devenu urgent et impératif de sortir du piège où ils sont aujourd’hui avant qu’il ne devienne mortel pour la survie de leur entreprise.

DPC Pièges S 48363610

Il n’y aura qu’une seule sanction possible contre un DSI assez irresponsable pour décider de déployer SAP S/4HANA : 

Licenciement immédiat, pour faute professionnelle grave,

sans indemnités !