3 décisions, simples, radicales, pour amorcer la modernisation de son SI
02/03/2016
L’offre de solutions innovantes est aujourd’hui très en avance sur les usages qui en sont faits par la majorité des entreprises :
- - C’est une excellente nouvelle.
- - Même si l’innovation technologique s’arrêtait brutalement en 2016, les entreprises ont sous la main de quoi moderniser en profondeur leur SI.
- - Face à ce décalage entre les potentiels immédiats des outils disponibles et ce qu’en font les entreprises, il faut de toute urgence passer à l’action et prendre des décisions, simples, et radicales.
- J’en propose trois, trois seulement, dans ce billet.
IaaS, PaaS et SaaS : le point en 2016
Le Cloud Public a gagné la partie ; il est devenu la source principale de solutions innovantes pour les Systèmes d’Information de toutes les entreprises.
Après dix années d’existence, le marché du Cloud Public est devenu très industriel et les jeux sont faits.
Les plateformes IaaS (Infrastructure as a Service) et PaaS (Platform as a Service) sont devenues indissociables. Les compétences et investissements nécessaires pour réussir dans ces domaines sont gigantesques et ne laissent aucune chance de survie aux «amateurs».
Quatre fournisseurs dominent le marché :
- Deux «natifs» Clouds Publics, AWS (Amazon Web Services) et Google avec GCE (Google Compute Engine) pour l’IaaS et GAE (Google App Engine) pour le PaaS.
- Deux fournisseurs «historiques», Microsoft et IBM, nés avant le Cloud, qui proposent des solutions Clouds Publics, Azure et Bluemix, mais aussi des solutions «on premise», appelées à tort Clouds Privés.
La situation est très différente dans le domaine du SaaS, Software as a Service. L’offre a explosé et il existe aujourd’hui plusieurs milliers d’excellents produits SaaS. En finance, gestion commerciale, marketing, RH... les offres «best of breed» s’imposent.
Même si une consolidation du marché est inévitable, on ne verra pas apparaître d’acteurs dominants comme cela a existé dans l’Ancien Monde des ERP préhistoriques, avec SAP et Oracle Applications. Au vu des catastrophes engendrées par ces ERP intégrés, c’est une excellente nouvelle pour les entreprises !
L’offre est là : et si l’on prenait des décisions ?
Décision 1 : infrastructures
Quelle est la bonne stratégie concernant les infrastructures centres de calcul ?
Infrastructures : IaaS ou IaaS = Clouds Publics
Que ce soit pour 20 %, 40 % ou 100 % de leurs infrastructures, toutes les entreprises, grandes, petites ou moyennes, privées ou publiques, vont en migrer tout ou partie sur des Clouds Publics.
Ceci signifie qu’elles auront besoin, demain, de moins de ressources matérielles que celles qui sont installées dans leurs centres de calculs privés actuels.
Est-il raisonnable de rajouter des ressources quand celles dont on dispose deviennent excédentaires ? Non, bien sûr. La première décision qui s’impose est évidente :
Décision 1 : Interdiction définitive d’investir un euro de plus
dans tout achat de matériels : serveurs, disques, routeurs...
Une fois que cette décision est actée, tout devient plus simple. A chaque demande de nouvelles ressources en matériels, la réponse sera... non !
Trois options seront proposées :
- Migrer directement l’application concernée sur des Clouds Publics.
- Récupérer des ressources rendues disponibles par la migration déjà réalisée d’applications existantes.
- Migrer des applications existantes sur des Clouds Publics pour libérer les ressources demandées.
Aucune exception à cette règle ne sera acceptée, cela va de soi.
Décision 2 : usages support, transverses
L’offre de solutions SaaS de haute qualité répondant aux attentes de toutes les fonctions «support» est pléthorique : 100 % des besoins potentiels sont couverts.
La stratégie qui s’impose est claire :
Usages support : SaaS ou SaaS = Clouds Publics
La DSI peut donc, en toute sérénité, rencontrer les directions métiers de la finance, des RH ou des fonctions commerciales et leur expliquer pourquoi elle a pris une décision qui concerne les solutions logicielles qui seront acceptées dans l’entreprise :
Décision 2 : interdiction définitive d’investir un euro de plus dans
une solution logicielle non SaaS - multitenant pour les fonctions support
La démarche de collaboration entre la DSI et les directions métiers devient très simple, très efficace :
- La DSI élimine toutes les solutions du marché qui ne sont pas strictement SaaS.
- Une présélection raisonnable, de 2 à 5 solutions, est présentée à la direction métier.
- Chaque direction métier analyse, teste les solutions SaaS présélectionnées et prend la décision définitive du choix.
Ce processus peut se répéter des dizaines de fois. Ceci permet, par étapes, de couvrir l’intégralité des usages support avec des solutions SaaS «best of breed» de grande qualité.
Décision 3 : usages cœur métiers
On touche là une question plus complexe, car il existe un préalable «humain» que j’ai longuement évoqué, dans deux billets, là et là :
Pour construire des applications cœur métiers de qualité, il est indispensable d’avoir en interne des équipes d’ «ingénieurs logiciels».
Si l’on fait l’hypothèse que cette condition est remplie, la stratégie à suivre devient évidente :
Usages cœur métiers : PaaS ou PaaS = Clouds Publics
Les progrès réalisés par les plateformes PaaS au cours des 2 ou 3 dernières années ont été spectaculaires. Tous les outils dont ont besoin les ingénieurs logiciels pour développer des applications modernes, flexibles, ergonomiques sont disponibles : Devops, Serverless, plateformes HTML5...
Ceci permet de prendre, en toute confiance, la troisième décision :
Décision 3 : Interdiction définitive d’investir un euro de plus dans
des solutions standard existantes, ERP ou autres
J’espère que, dans quelques années, les entreprises seront fières de faire visiter à leurs clients et partenaires leurs «usines logicielles» capables de produire, semaine après semaine, de nouveaux services numériques innovants.
Une démarche pérenne, des solutions pérennes
Les lecteurs de mon blog auront reconnu dans ce qui précède des réponses à une démarche que j’ai imaginée, le modèle B I S :
- B pour cœur métiers (Business).
- I pour Infrastructures.
- S pour usages Support.
Trois décisions, pour les trois dimensions du modèle B I S : un modèle, aussi brillant soit-il, n’a de valeur que s’il peut servir de base à de véritables décisions, claires et fortes.
Progressivement, la cohérence entre une démarche innovante et des solutions performantes prend forme :
- Quatre fournisseurs industriels IaaS pour les Infrastructures.
- Des dizaines de solutions SaaS industrielles pour les usages Support.
- Des plateformes PaaS industrielles pour construire les usages Business, cœur métiers.
Une priorité : amorcer ce mouvement
Les dirigeants et des DSI, dans leur majorité :
- Comprennent bien les challenges liés à la numérisation des entreprises
- Ont pris conscience que des solutions existent pour réussir cette migration.
- Mais... ont beaucoup de mal à passer à l’action, à faire les premiers pas.
En proposant trois décisions fortes, claires, mais difficiles à prendre, j’espère aider les entreprises à «amorcer» ce mouvement.
Ensuite, très vite, les premiers résultats positifs vont arriver et créer une dynamique du succès qui fera disparaître les craintes initiales, liées à la peur d’un saut dans un monde nouveau.