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Se libérer de ses Mainframe IBM, rapidement. Deuxième partie

 

AdS DPC Deux oiseaux migrateurs S 87179078Dans la première partie de cette analyse, j’ai présenté la solution de la société LzLabs qui permet de migrer une infrastructure Mainframe IBM, serveur Z sous z/OS, vers une plateforme x86/Linux.

Dans cette deuxième partie, je souhaite vous aider à trouver des solutions innovantes pour migrer les usages, les applications Mainframe IBM.


Le point de départ

Mainframe Migration Starting point La migration réussie d’une infrastructure Mainframe IBM vers une plateforme ouverte et plus économique est une étape majeure pour une entreprise. Elle peut décider de s’arrêter là, au moins pendant quelques mois ou années.

L’entreprise peut aussi, de manière complémentaire et indépendante, se poser la question du remplacement de ces applications historiques.

Les chiffres publiés par MicroFocus sur le poids actuel des applications Cobol sont impressionnants et préoccupants.

 

Microfocus - stats on Cobol in 2013

J’en ai extrait trois éléments :

  • 85 % des transactions financières professionnelles sont réalisées en Cobol.
  • 95% des opérations des distributeurs de billets sont gérés en Cobol.
  • 5 milliards de nouvelles lignes de code Cobol sont développées chaque année. Oui, vous avez bien lu, on parle de «nouvelles» lignes de Cobol.

Microfocus survey - evolution of cobol estateCeci est confirmé par les résultats de l’enquête réalisée par MicroFocus et que j’ai déjà citée dans la première partie de cette analyse : 80 % des entreprises prévoient d’avoir un parc d’applications Cobol stable ou en croissance !

Cette situation n’est pas nouvelle : cela fait des années que les entreprises souhaiteraient pouvoir abandonner leurs applications historiques ; cela fait des années que l’usage de ces applications historiques... augmente.

Mainframe Stats - users want to move, Workloads upUne autre enquête, réalisée par Vanson Bourne en 2014 et citée par LzLabs confirme ce paradoxe, comme le montre ce graphique.

Peut-on sortir de ce cul-de-sac ou faut-il accepter de rester prisonnier de ses applications historiques pendant encore des années ?

Ma réponse ? Oui, il est possible de se libérer de cet énorme fardeau.

 

Migration des applications Mainframe IBM : mode d’emploi 

100 % - NoCommençons par éliminer la démarche qui vous conduira certainement à l’échec : la tentation de migrer 100 % des applications Mainframe IBM existantes, à l’identique, vers une nouvelle plateforme.

Ce serait une très mauvaise idée, un chantier pharaonique et la garantie d’une catastrophe financière et organisationnelle.

Le pragmatisme et une approche modulaire sont à la base d’une migration réussie.

Pie Chart usages Coeur métier support backofficePremière étape : réaliser un inventaire des applications Mainframe IBM existantes et les classer en trois familles :

  • Celles qui correspondent à des fonctions support, transverses, universelles : gestion RH, budgets, trésorerie, CRM...
  • Les fonctions cœur métier, vraiment spécifiques de l’activité de l’entreprise, qu’elle soit dans le secteur financier, industriel ou de services.
  • Les fonctions de gestion administratives back-office, telles que la paye ou la comptabilité.

Cet inventaire peut se réaliser très rapidement, en allant à l’essentiel. Les pourcentages d’applications dans chaque famille seront très différents d’une entreprise à l’autre, mais l’important est que toutes les applications soient placées dans l’une de ces trois catégories.

Deuxième étape : réduire au maximum le nombre d’applications Mainframe IBM à migrer.

Ce schéma présente les différentes pistes permettant de réduire l’empreinte des applications Mainframe IBM dans votre Système d’Information. Il servira de base à toute ce billet.

Mainframe Migration strategy applications

 

Usages Support : j’ai publié un billet sur la démarche DUS, Démarche Usages Support. L’hypothèse de travail est très simple : il existe de remarquables solutions SaaS, opérationnelles, qui répondent à 99 % des besoins correspondant aux fonctions support.

Les fonctions Mainframe Support ne seront jamais migrées ; elles seront éliminées, remplacées par des outils SaaS. Ceci a un double avantage :

  • On supprime une grande partie du parc applicatif Mainframe IBM.
  •  On propose un meilleur service aux clients internes de l’entreprise en remplaçant des applications à l’ergonomie archaïque par des applications modernes, accessibles depuis tout objet disposant d’un navigateur.

Usages Cœur Métier (B - Business sur le schéma) : dans le même texte où je parle de la démarche DUS, je propose une autre démarche, DUM, pour les usages métiers. C’est le moment ou jamais pour l’entreprise et les équipes internes de développement de se poser la question : et si on en profitait pour repenser, dans une logique de reengineering de processus, ces applications essentielles ? Les outils modernes de développement, PaaS, Platform as a Service, disponibles sur les grands clouds publics, permettent de construire des applications beaucoup plus performantes, ergonomiques et innovantes. Il faut pour cela que l’entreprise accepte de recréer en interne des équipes d’ingénieurs logiciels, proches des métiers.

Usages Back-Office : Il reste maintenant toute une série d’applications Mainframe IBM qui ne seront pas remplacées par des solutions SaaS ou des développements sur mesure en PaaS. Pour l’essentiel, ce seront des applications de type Back-Office. Ce stock résiduel d’application est un candidat raisonnable pour une migration vers des architectures logicielles plus modernes.

Logo Eranea migration mainframeJ’ai maintenant une deuxième bonne nouvelle pour les responsables informatiques. J’ai présenté LzLabs pour la migration des infrastructures ; il existe une autre société suisse, basée à Lausanne, Eranea, qui propose des outils de migration des applications Cobol vers des solutions Java/Web.

Eranea Slideshare presentationCe que fait Eranea est très complexe, et ils ont plusieurs années d’expérience dans ces activités de migration. Une présentation détaillée de leur solution est disponible sur SlideShare.

Les sociétés LzLabs et Eranea se connaissent bien ; Eranea était à Zurich lors de la présentation de LzLabs. Je ne serai pas surpris qu’elles annoncent rapidement des accords de collaboration tant leurs solutions sont complémentaires.

En résumé, il est nécessaire d’utiliser trois démarches différentes pour se libérer, progressivement, de ses applications Mainframe IBM :

  • Basculement vers des solutions SaaS des fonctions Support.
  • Développement sur mesure pour les usages cœur métier.
  • Migration les applications résiduelles avec la solution proposée par Eranea.

  

Modèle B I S et Mainframe : une stratégie gagnante

BIS - Infra, Soutien, MétiersJe ne pensais vraiment pas, quand j’ai développé le modèle B I S, Business, Infrastructures, Support, qu’il me rendrait service pour imaginer les démarches et solutions permettant d’envisager, pour la première fois, l’élimination des infrastructures et usages Mainframe IBM dans les grandes entreprises.

Il est très encourageant pour moi de constater que les solutions innovantes qui arrivent sur le marché, comme les offres LzLabs ou Eranea, confortent les visions stratégiques du SI que je présente dans ce blog. Les offres du Cloud Public, IaaS, SaaS et PaaS alliées au modèle B I S permettent, pour la première fois, de proposer des pistes de migration innovantes pour des solutions informatiques, Mainframe IBM, qui sont là depuis 1/2 siècle !

 

Calendrier réaliste

Combien de temps faudra-t-il pour que cette migration des applications Mainframe IBM soit terminée ?

AdS DPC 2016 - 2024 S 116367930Les réponses seront très différentes d’une entreprise à l’autre, c’est une évidence. Je vais quand même vous donner une fourchette de temps que j’estime réaliste : entre 3 et 7 années !

Dans quel ordre peut-on mener ce grand et passionnant chantier ?

  • Etape 1 : migration des infrastructures Mainframe vers x86/Linux avec LzLabs.
  • Etape 2 : recherche des solutions SaaS qui permettent de remplacer les applications Mainframe Support. L’étape 2 peut être menée en parallèle avec l’étape 1.
  • Etape 3 : développement sur mesure des usages cœur métiers, en PaaS.
  • Etape 4 : migration des applications qui restent avec Eranea.

J’espère croiser, dans les années qui viennent, de nombreux DSI de grandes entreprises qui me diront : «Merci, nous avons réussi à moderniser notre SI en nous libérant de nos Mainframe IBM. Nous avons suivi les pistes que vous avez défrichées pour nous.»

 


Se libérer de ses Mainframe IBM, rapidement. Première partie

 

Old IBM 360 MainframeCe billet ne concerne que... les informaticiens des 5 000 grandes entreprises dans le monde qui utilisent encore des Mainframe IBM. Les autres professionnels de l’informatique peuvent aussi le lire ; cela les aidera à comprendre les difficultés que rencontrent les entreprises quand elles doivent se libérer de solutions très anciennes.

(Les quelques lignes qui suivent sont pour la majorité des informaticiens qui n’ont jamais travaillé dans le monde Mainframe.)

Il y a plus de 50 années, IBM a lancé une gamme d’ordinateurs universels révolutionnaires, les System 360, ancêtres des Mainframe actuels. Les modèles les plus récents de cette gamme ont pour nom z13 ; ils sont disponibles depuis l’année 2015.

Le système d’exploitation des IBM Mainframe a pour nom z/OS.

La majorité des applications historiques utilisées sur des Mainframe IBM sont écrites en Cobol ou en PL/1.

  

Situation 2016 : informatique «legacy» Mainframe IBM

IBM z13 MainframePlus de 5 000 grandes et très grandes entreprises dans le monde dépendent encore des Mainframe IBM pour un volume important d’applications informatiques.

Cette liste, incomplète, des entreprises, publiques et privées, qui utilisent des Mainframe IBM est impressionnante.

Il est difficile de savoir avec précision ce que représente pour IBM la ligne de produits Mainframe. Les chiffres officiels publiés regroupent cette offre avec celle des «Systems Power», en clair les «ex AS/400» et les solutions de stockage.

IBM revenues distribution - 2015

Comme le montre ce graphique, cette division «Systems» a réalisé 9,5 B$ de CA en 2015 ; 1/3 est représenté par le stockage, les 2/3 par les serveurs.

J’estime donc que la ligne de produits Mainframe représente environ 50 % du total de cette division, soit 5 B$ de CA. C’est encore, ou seulement, 6 % du CA cumulé d’IBM.

Que, 50 ans après leur apparition, ces solutions informatiques soient encore très présentes dans les grandes entreprises est un phénomène unique, et préoccupant.

MicroFocus est le principal éditeur de logiciel dans le monde Cobol. Il a réalisé en 2015 une enquête mondiale auprès de milliers de clients Mainframe ;  j’utiliserai des résultats de cette enquête dans ce billet.

Microfocus survey - How strategical are your Cobol appsA une question sur «l’importance» des applications Mainframe, 80 % ont répondu qu’elles étaient très ou moyennement stratégiques.

Les entreprises qui utilisent encore des Mainframe IBM sont confrontées à des challenges majeurs, de plus en plus pressants :

  • Un monde fermé, propriétaire : il n’existe pas d’alternatives à z/OS et les fabricants de «compatibles» Mainframe ont disparu.
  • Coûts : en situation de quasi-monopole, IBM peut facturer au prix fort ces matériels et ses logiciels.
  • Microfocus survey - Cobol programmers age bracketDisparition rapide des compétences, matérielles et logicielles : ce point est le plus critique. Les professionnels qui maîtrisent les matériels et logiciels Mainframe IBM partent en grand nombre à la retraite et la relève n’est pas assurée. IBM a essayé, sans grand succès, de créer des «Mainframe Academy» mais les jeunes informaticiens, la génération «Z», montrent très peu d’appétence pour cette carrière sur des matériels... Z. Ce graphique, tiré de l’étude MicroFocus, montre que 60 %  des développeurs Cobol ont plus de 45 ans. C’est vraiment un cas unique dans cette profession !
  • Vente par IBM de sa division Mainframe à Hitachi : ceci n’est qu’une hypothèse, mais elle est crédible. N’oublions pas qu’IBM a déjà vendu sa division serveurs x86 à Lenovo. J’imagine assez bien la réaction des DSI de ces grandes organisations qui rassuraient leurs Directions Générales en leur disant que leur informatique était basée sur des solutions IBM. Quelle sera leur réaction quand ils devront annoncer que le «parapluie» IBM a disparu ? 

La bonne nouvelle, que je vais présenter dans ce billet, c’est qu’il y a maintenant une lumière à la fin du tunnel Mainframe.

Et si, pour la première fois, il y avait une réelle lueur d’espoir pour les entreprises qui ont compris que l’informatique Mainframe doit disparaître, rapidement, et souhaitent passer à l’action ?

  

La société LzLabs

Depuis une dizaine d’années, de nombreux fournisseurs ont proposé des solutions de migration, mais sans grand succès ; la majorité des organisations qui avaient des Mainframe IBM en 2000 les ont toujours, en 2016.

LzLabs Logo RedDébut juillet 2016, j’ai eu l’honneur d’être invité à l’annonce officielle du lancement des solutions proposées par la société LzLabs, à Zurich en Suisse, où elle est installée. La réunion c’est déroulé dans les bureaux de Microsoft, la démonstration étant réalisée sur Azure.

C’est à la suite de cette passionnante journée que m’est venue l’idée de travailler sur le thème de ce billet ; j’ai été impressionné par les potentiels de cette solution, appelée « Software Defined Mainframe ».

Je reviendrai longuement sur les potentiels de cet outil logiciel dans la suite de mon analyse. Ce qu’il permet : porter toutes les applications hébergées par un Mainframe IBM sur des serveurs x86, sans toucher au code. 

Chaque fois que je parle de LzLabs à des responsables informatiques, leur première réaction est toujours la même : c’est impossible, cela ne peut pas fonctionner, et je comprends cette incrédulité. Ce qu’a réalisé LzLabs est très complexe. C’est le fruit de 5 ans d’investissements dans ces logiciels, avec une équipe de 100 personnes, dont les 3/4 sont des ingénieurs logiciels.

Les personnes que j’ai rencontrées à Zurich ont des dizaines d’années d’expérience dans le monde des Mainframe IBM. Le financement de ce projet, que j’estime entre 50 à 100 M€, a été possible avec l’aide de plusieurs VC (Venture Capitalists) basés aux Etats-Unis.

Aujourd’hui, la première version du logiciel est disponible. La V2, prévue d’ici la fin de l’année 2016, prendra en charge plus de composants, comme le langage PL/1.

Une dizaine de grands clients, principalement en Europe, sont en phase de tests avancés, avec les premiers déploiements prévus d’ici la fin de l’année 2016. 

A ma connaissance, il  n’y a pas aujourd’hui d’alternatives à LzLabs ; la «barrière à l’entrée» est très forte, en temps, compétences et investissements.

L’arrivée de la solution LzLabs permet, pour la première fois, d’envisager un basculement progressif de l’informatique Mainframe vers des solutions plus modernes et pérennes. Comment ? C’est ce que je vous propose de découvrir avec moi.

 

Indépendance Infrastructures / Usages 

Une fois de plus, cette idée clef que je défends en permanence dans mon blog, créer une indépendance aussi forte que possible entre les infrastructures et les usages, permet d’aborder efficacement la problématique de la migration d’une informatique Mainframe.

Mainframe infra usages todaySur ce schéma, j’ai représenté les deux composants d’une informatique Mainframe :

  • Infrastructures : serveurs IBM Z, fonctionnant sous le Système d’exploitation z/OS.
  • Usages : des applications Cobol ou PL/1, en mode transactionnel ou batch, utilisant des bases de données DB2 et des moniteurs transactionnels tels que CICS. Il y a bien sur beaucoup d’autres usages déployés sur ces serveurs Z.

L’une des idées fortes de LzLabs, et qui devrait assurer son succès, a consisté à faire porter tous ses efforts sur la seule dimension infrastructures.

  

Infrastructures

L’objectif premier de LzLabs est de permettre aux entreprises de remplacer l’infrastructure Mainframe IBM par une autre infrastructure, sans toucher à la dimension usages.

LzLabs a développé des composants qui remplacent les quatre briques clefs d’une infrastructure IBM :

Key Components IBM & LzLabs

  • CICS, remplacé par LzOnline.
  • VSAM (fichiers séquentiels), remplacé par LzDataset.
  • DB2 (Base de données relationnelle), remplacé par LzRelational.
  • IMS (Base de données hiérarchique), remplacé par LzHierarchical.

L’infrastructure cible proposée par LzLabs est la suivante :

  • Serveurs x86.
  • Système d’exploitation : Red Hat Linux.

Mainframe Migration strategy Servers

L’avantage majeur de cette migration de l’infrastructure ? Elle peut se réaliser sans toucher aux applications. Il n’est pas nécessaire de recompiler les programmes ou de les modifier. L’ensemble du parc applicatif est porté sur la nouvelle infrastructure, à l’identique.

Les entreprises ont le choix entre deux options pour leur nouvelle infrastructure x86/Linux, comme indiqué sur le schéma ci-dessus :

  • Elles peuvent installer ces nouveaux serveurs dans leurs centres de calcul ou chez un hébergeur classique.
  • Elles peuvent déployer ces serveurs dans un Cloud Public. La démonstration à laquelle j’ai assisté a eu lieu sur Microsoft Azure.

AdS DPC 80 % S 75763026La solution LzLabs est proposée «as a Service», avec une facturation à l’usage. La réduction annoncée du coût du «Run» est dans un rapport de 5 à 10.

C’est une proposition de valeur qui devrait intéresser les DSI des 5 000 entreprises concernées ! Ce n’est pas tous les jours que l’on peut aller voir sa DG et lui dire : «Je vous propose de réduire de 80 % le coût d’exploitation de notre informatique ; est-ce que ce projet vous intéresse ?»

Dans la deuxième partie de cette analyse, je propose des solutions pour s'attaquer au deuxième composant d’une informatique Mainframe IBM, les applications.

 


Un «smartphone» de 12 pouces avec clavier physique pour 300 €, vous êtes intéressé ?

  

Chrome OS Android AppsSurpris par ce titre ? Vous trouverez la réponse à cette question dans ce billet...

Une nouvelle famille d’objets d’accès va apparaître fin 2016, début 2017, et elle va secouer fortement le statu quo. Elle permettra aux entreprises de proposer à leurs clients internes des solutions à forte valeur ajoutée et à... coûts réduits.

  

Objets d’accès : la situation en 2016

Que se passe-t-il d’intéressant sur le marché des objets d’accès au Système d’information depuis 2 ou 3 ans ? Pas grand-chose.

DPC smartphone, Tablet, PC  SOn se trouve dans une situation classique dans le schéma de l’innovation de Christensen, qui me sert de référence dans l’analyse des marchés informatiques depuis... 2006, date de mon premier billet sur le sujet.

  • L’offre actuelle est surdimensionnée pour la majorité des personnes. Qui fait vraiment la différence entre des processeurs octocœurs ou quadricœurs sur son smartphone ?
  • Un petit nombre d’acteurs dominent le marché, rendant impossible l’arrivée de challengers. Un bon exemple est la marginalisation des concurrents d’Android et iOS sur les smartphones, BlackBerry et Windows Phone.
  • L’innovation véritable se ralentit. Un smartphone de couleur or-rose, c’est vraiment un plus majeur...

Comment se présente le marché des objets d’accès en 2016 ? Je vous propose une photographie de l’offre actuelle sur trois dimensions :

  • Familles d’objets d’accès
  • Taille des écrans
  • Prix de vente

Familles d’objets d’accès. Ce tableau résume l’état de l’offre en 2016. Tous les chiffres que je donne sont des ordres de grandeur confirmés par les analyses de Gartner, IDC ou Canalys.

Familles objets accès - principales solutions 2016

  • PC portables : Windows domine ce créneau avec environ 85 % de part de marché, suivi d’Apple avec 10 % et Google, 5 % avec ChromeOS.
  • Smartphones : duopole avec Apple iOS, autour de 15 % et Android à 83 %. Tous les autres acteurs sont marginalisés. IDC annonce moins de 1 % pour Windows Phone en 2020.

IDC Smartphone forecast 2016 - 2020

  • Tablettes : domination d’Android autour de 63 % et iOS avec 22 %. Microsoft est présent sur le créneau des 2 en 1 haut de gamme, tels que les produits Surface Pro, avec 15 % du marché.

Pour le moment, les jeux sont faits et ces parts de marché évoluent peu d’une année sur l’autre.

Taille des écrans. Dans ce domaine aussi, la situation est stabilisée :

Tailles d'écran smartphones tablet laptop

  • Smartphones : en y incluant les «Phablets», l’offre va de 4 à 7 pouces.
  • Tablettes : le cœur du marché couvre une fourchette de 7 à 11 pouces.
  • PC portables : l’essentiel de l’offre se concentre sur 11 à 15 pouces, les 17 pouces se faisant rares.

Il y a peu de chevauchement d’une famille à l’autre.

Prix de vente. A l’inverse des tailles d’écrans, les prix sont peu différents, en particulier sur l’entrée et le milieu de gamme, qui représentent l’essentiel du marché.

Prix moyen smartphones tablet laptop - €

  • Smartphones : on trouve des modèles Android raisonnables à partir de 100 € et on peut aussi dépenser jusqu’à 1 000 € si l’on choisit Apple, de plus en plus positionné sur le marché du luxe.
  • Tablette Microsoft Surface Pro 3000 €Tablettes : l’entrée de gamme commence à 100 € et Microsoft vous permet de dépenser près de 3 000 € pour sa Surface Pro !
  • PC portables : les Chromebooks sont disponibles à partir de 150 € et Apple est ravi de vous proposer un MacBook Pro 15 pouces qui dépasse allègrement les 3 000 €.

 

Une seule famille nouvelle depuis 2011 : les Chromebooks

All metal AcerPro 299 €C’est en 2011 que les premiers Chromebooks sont apparus. J’ai présenté récemment leurs principaux avantages dans ce billet.

Un Chromebook, c’est :

  • Un PC portable.
  • Un OS, ChromeOS, dont le rôle principal est de démarrer le navigateur Chrome.
  • Un prix de vente compris entre 150 et 400 € pour la majorité des modèles.

Petit à petit, les Chromebooks ont trouvé leur place sur le marché :

  • Ils sont utilisés en priorité dans l’éducation, comme le confirme cette analyse Gartner.

Chromebooks sales : Sector :Continent

  • C’est l’un des rares PC portables dont le marché est en croissance, de 16 % en 2016 par rapport à 2015, même si les Chromebooks restent encore une niche, avec 8 millions d’unités vendues prévu en 2016.

Et si une innovation forte faisait que le nombre de Chromebooks vendus explosait dans les prochaines années ?

  

Une innovation de rupture en 2016 : Android sur Chromebook

Google Blog Play store on ChromebooksEn mai 2016, Google a confirmé que la place de marché Android, Google Play, qui héberge des millions d’applications, sera nativement disponible sur les Chromebooks.

La version développeur est déjà disponible ; les premiers tests sont très prometteurs, comme le montre cette vidéo YouTube.

 

Asus Chromebook FlipLe Chromebook sur lequel a lieu cette présentation est l’Asus Flip, l’un des tout premiers modèles disponibles avec cette possibilité, vendu 249$. En 2017, quand la version stable et définitive de ChromeOS avec Google Play sera disponible, la majorité les Chromebooks profitera de cette avancée importante.

Quels sont les avantages de ce mariage ChromeOS - Google Play ? Je dispose d’un nouvel objet d’accès avec des caractéristiques uniques :

Google PlayStore on Chromebooks

  • Un grand écran tactile, de 10 à 14 pouces.
  • Un clavier physique et un trackpad.
  • Une autonomie de 10 à 12 heures.
  • Des millions d’applications disponibles.
  • Le meilleur navigateur du monde, le plus répandu, Chrome, en mode natif.
  • Un démarrage en quelques secondes.
  • Un prix de vente très compétitif, de 200 à 500 €.

Cet objet hybride combine les deux familles d’objets d’accès les plus répandus, les PC portables et les smartphones.

Projetez-vous début 2017 ; vous devez vous équiper d’un objet d’accès :

  • Vous avez besoin en priorité d’un objet avec clavier et grand écran. L’option Chromebook vous propose maintenant un objet disposant de plus d’applications que les PC Windows ou les Macintosh, pour beaucoup moins cher. L’absence d’applications utilisables en local, hors connexion, sur les premiers Chromebooks était l’un principaux freins à leur achat. Si je reviens sur le tableau des familles d’objets présenté au début de ce billet et me projette en 2020, quelle sera la part de marché de Windows sur les PC portables ? 60 %? 40 % ? Ou moins ?
  • Vous envisagez d’acheter un smartphone mais auriez aussi besoin, de temps en temps, d’un grand écran et d’un clavier. Cette solution répond aussi à votre attente.
  • Quelle place restera-t-il pour les tablettes ? Le marché des tablettes est en décroissance depuis 2 ans ; elle devrait s’accélérer au cours des prochaines années.

Iphone SE 489 € Petit rappel : un Chromebook-Google Play coûte deux fois moins cher que le moins cher des iPhone, le SE, dont le prix d’entrée est de 489 € !

Une autre innovation majeure annoncée par Google va renforcer la valeur des Chromebooks-Google Play, l’arrivée des «Instant Apps».

Android Instant Apps

Instant Apps permet de disposer d’applications Android, quand on a besoin, sans nécessité de les installer. Ceci évite d’avoir des dizaines d’applications résidentes dont on ne sert que de manière épisodique. Avec Instant Apps, seule l’icône de l’application est présente sur votre objet. Quand vous en avez besoin, les composants nécessaires s’installent de manière provisoire, un peu comme les pages Web que vous chargez à la demande.

La proposition de valeur de ces Chromebooks-Google Play-Instant Apps devient impressionnante. Il devient urgent de leur trouver un nom !

 

Quel rôle pour le smartphone

Un Chromebook-Google Play ne va pas remplacer un smartphone, c’est une évidence. Nous aurons tous encore besoin d’avoir en permanence avec nous un smartphone de taille raisonnable, autour de 5 pouces, pour des usages flexibles, en tout lieu, à tout moment. Les modèles Android d’entrée de gamme, avec des prix compris entre 100 et 300 €, seront largement suffisants.

La complémentarité entre ces deux objets d’accès est très forte :

Complémentarité Chromebook Smartphone

  • Le même navigateur, Chrome.
  • Le partage des mêmes applications natives Cloud et SaaS.
  • L’accès aux mêmes Instant Apps sur le Cloud.
  • L’utilisation en local des mêmes applications Google Play.

Les entreprises peuvent maintenant, pour un coût compris entre 400 et 700 €, équiper leurs collaborateurs d’un duo d’objets d’accès performants et complémentaires. Quelle place restera-t-il, en 2020, pour les autres objets d’accès :

  • Tablettes, tous vendeurs confondus.
  • PC et smartphones Apple et Microsoft.

  

Google, numéro un dans tous les objets d’accès ? 

En 2016, la situation du marché des objets d'accès est claire :

  • Google est numéro un des smartphones avec 85 % de part de marché.
  • Google est numéro un des tablettes avec plus de 60 % de part de marché.
  • Google est numéro un des navigateurs avec Chrome, comme le montre ce graphique des parts de marché des navigateurs en Europe en juillet 2016.
  • Google est un nain des PC portables avec 5 % de part de marché.

Chrome Market share Europe 7:2016

La vitesse à laquelle cette prise du pouvoir c'est réalisée est impressionnante :

  • Il a fallu 4 années à Google pour devenir numéro un des navigateurs.
  • Il a fallu 4 années à Google pour devenir numéro un des OS mobiles.
  • Combien de temps faudra-t-il à Google pour devenir numéro un des OS pour PC portables avec ChromeOS nouvelle version ? 4 années ?

Google Number One Smartphones tablette Nav Laptop

Le marché des PC portables est petit, 250 M de machines vendues par an, comparé à celui des smartphones, 1 500 M par an. Il est cependant stratégique dans les entreprises et l’éducation.

L’arrivée des Chromebooks-GooglePlay peut permettre à Google de devenir aussi le fournisseur numéro un des PC portables dans le monde professionnel, après avoir déjà conquis celui de l’éducation.

 

Résumé

DPC budget down coins S 84975725Les responsables informatiques doivent, immédiatement, analyser l’option Chromebook-Google Play comme alternative aux PC portables Windows.

Le déploiement généralisé de cette solution sera possible dès le début de l’année 2017 ; il est urgent d’évaluer cette option dans le processus budgétaire en cours ; elle permet de planifier une rapide baisse des coûts.

Il ne faudra pas pour autant éluder une question de fond : est-ce que l’on est prêt à accepter la domination de Google sur l’ensemble de ses objets d’accès en lui confiant aussi les PC portables ?