Chromebook, l'objet d'accès à tout faire ?
13/11/2017
J’ai écrit deux billets sur les chromebooks, en janvier et août 2016 ; ils faisaient le point sur les offres et les usages possibles à ces dates.
Des évolutions intéressantes ont eu lieu depuis, à la fois dans l’offre et dans les usages, ce qui motive ce nouveau texte.
Des entreprises avec qui je travaille ont fait le choix par défaut des chromebooks comme objet d’accès au SI ; des photos qui illustrent ce billet ont été réalisées chez elles.
Chromebook : les fondamentaux
Petit rappel :
- Un chromebook est un PC portable qui fonctionne sous ChromeOS, pas sous Windows ou MacOS.
- L’offre est maintenant très large, avec des tailles d’écrans de 10 à 15 pouces.
- Les prix de vente des chromebooks sont pour l’essentiel compris entre 200 et 500 €. Il existe quelques exceptions très haut de gamme comme le Pixel 2 de Google à 1 000$ (sa photo est au début de ce billet).
- La majorité des fournisseurs de PC proposent des chromebooks : Acer, Asus, Dell, HP, Lenovo, Samsung ou Toshiba.
- L’autonomie vraie est de l’ordre de 7 à 10 heures selon les modèles.
- Des coûts de possession très bas : les mises à jour de ChromeOS sont automatiques, on n’installe pas d’applications et la fiabilité matérielle est forte ; il y a peu de composants et en particulier pas de disques magnétiques.
La société GoWizYou est le principal distributeur de chromebooks en France et… ne commercialise que des chromebooks ! Elle propose une quinzaine de modèles différents sur son site de vente.
Trois modes d’usages
Dans l’immense majorité des entreprises, même celles qui ont une stratégie de migration vers des infrastructures cloud public et des usages SaaS, il existe trois familles principales d’usages :
- Des applications Client/Serveur, pour PC Windows.
- Des applications natives Web, accessibles depuis un navigateur.
- Des applications mobiles, Android et iOS.
Les pourcentages relatifs d’applications Windows, Web ou mobiles sont très variables selon les entreprises ; le mouvement vers plus de Web, plus de mobiles et moins de Windows s’accélère, mais prend du temps…
La réponse traditionnelle actuelle pour répondre à cette variété d’interfaces est d’utiliser :
- Un PC Windows pour les usages Windows et Web.
- Un smartphone pour les usages mobiles et Web.
Aujourd’hui, un chromebook est une option moderne, innovante et pérenne pour répondre à ces trois modes d'usages :
- La raison d’être initiale des chromebooks est l’accès aux applications Web et SaaS ! Ils sont les meilleurs PC portables pour ces usages.
- Depuis quelques mois, Google Play, la place de marché Android aux trois millions d’applications, est accessible depuis un chromebook. Tout n’est pas encore disponible, mais l’offre s’enrichit très vite.
- Il existe plusieurs moyens d’accéder à des applications Windows :
- Le client Citrix est nativement disponible, mais l’on peut aussi utiliser l’équivalent de Microsoft.
- Des bureaux virtuels, comme WorkSpaces sur AWS, sont accessibles depuis un chromebook. La solution WorkSpaces a un avantage financier majeur : on peut payer à l’heure, ce qui correspond bien aux cas d’usages envisagés, des accès peu fréquents à ces applications Windows.
Un cas d’usage
Une entreprise française a lancé, début 2017, une stratégie ambitieuse de migration vers des solutions cloud public et SaaS, et les chromebooks accompagnent cette stratégie.
L’une des premières actions a été d’équiper de chromebooks tous les dirigeants membres du comité exécutif ! Plusieurs modèles ont été proposés et leur choix unanime c’est porté vers les chromebooks de 11 pouces, faciles à transporter.
Sur ces deux photos, prises dans cette entreprise :
- La première montre le chromebook utilisé simultanément en mode natif Web et avec un client Windows qui permet à chaque collaborateur d’accéder aux applications auxquelles il a droit.
- Sur la deuxième, il y a en plus la fenêtre Google Play, pour les applications Android autorisées.
La DSI met à disposition des collaborateurs plusieurs modèles de chromebooks ; l’un de ceux qui ont le plus de succès est un modèle ASUS de 10 pouces, que l’on peut utiliser de trois manières différentes :
- En mode PC portable classique.
- En mode tablette.
- En mode « pyramide », sur une table.
Il dispose d’un écran tactile et son prix de vente est de l’ordre de 500 €.
Chromebook, le nouveau PC portable par défaut ?
L’entreprise présentée dans le paragraphe précédent était encore, en 2016, équipée à 100 % de PC Windows, avec, comme souvent, un « Master » pour tous les collaborateurs !
Pour organiser une gestion sereine et efficace de la transition vers un monde qui sera 100 % Web et mobile avant la fin de l’année 2018, les chromebooks sont les PC portables les mieux adaptés.
Toutes les entreprises devront, plus ou moins vite, gérer des migrations de ce type. Elles sont encore trop peu nombreuses à penser aux chromebooks ; elles restent sur l’image initiale de ces PC, lors de leur lancement en 2011, quand ils n’étaient utilisables que pour des usages Web.
Le choix d’un chromebook avec un écran tactile s’impose aujourd’hui ; toutes les applications Google Play sont prévues pour un usage tactile, et elles ne seront pas toutes modifiées pour s’adapter à un mode de travail plus ancien, clavier et souris.
On commence aussi à trouver quelques modèles avec un stylet, une option utile pour de nombreux usages, et pas seulement dans le monde de l’éducation.
Je vous recommande trois sites francophones qui permettent de suivre l’activité du monde chromebook :
Synthèse
Fin 2017, les chromebooks sont des PC encore très minoritaires dans les entreprises ; leur part de marché est de l’ordre de 5 %. Leur principal succès, on le trouve dans le monde de l’éducation, en particulier aux USA, où ils ont pris plus de 50 % du marché.
Quelle sera la part de marché des chromebooks dans les PC portables en 2021 ? 30 % ? 50 % ? 70 % ? Difficile de le prévoir.
On devrait, à cette date, rencontrer deux familles d’entreprises :
- Les innovantes, qui ont basculées dans le cloud et où les chromebooks sont dominants.
- Les « traditionnelles », encore arc-boutées sur leurs solutions informatiques du siècle dernier : SAP, Microsoft Office, Oracle… et où seront réfugiées les derniers PC Windows.