Solutions numériques en Europe, mi 2020 : une qualité exceptionnelle
29/06/2020
Halte à la sinistrose ! Le pessimisme numérique, ça suffit ! Tout va mal dans le numérique, basta ya !
Je n’en peux plus, de ces discours de politiques, de dirigeants et de responsables du numérique qui ne parlent que des dangers du numérique, des risques qu’il fait courir aux entreprises, aux états et même à la planète.
Et si l'on regardait, en priorité, ce qui fonctionne bien dans le numérique ?
C'est le thème de ce billet d’humeur, pour vous aider à préparer un été et une reprise en septembre qui ne soient pas d’une noirceur numérique totale.
Rappel : ce billet est centré sur les solutions professionnelles, pas celles destinées au grand public.
Offre de solutions numériques en 2020
Nous sommes en 2020, pas en 2000 ! Les progrès réalisés par l’offre de solutions dans tous les domaines du numérique ont été spectaculaires, exponentiels.
Les entreprises ont tout sous la main pour réussir leur Transformation Numérique.
Je vais à nouveau utiliser mon modèle B I S ; il a maintes fois fait la preuve de son efficacité, en définissant les trois domaines :
● I = Infrastructures.
● S = Usages Support (Universels, non spécifiques d’un secteur d’activité).
● B = Usages Business (Cœur métiers).
Ce billet fait le point sur ce qui fonctionne bien dans ces trois domaines.
Il n’est pas nécessaire de créer un suspense “insoutenable”. En 2020, les solutions Clouds Publics ont tout gagné, ne laissant que des miettes aux offres numériques historiques que certaines entreprises s’obstinent à garder dans leurs centres de calcul privés en fin de vie.
Je résume en deux chiffres la situation des offres de solutions numériques en 2020 :
● 90 % des besoins numériques professionnels trouvent d’excellentes réponses sur le marché.
● Pour 10 % des besoins numériques, les entreprises manquent encore de réponses de qualité.
Infrastructures = IaaS, Infrastructures as a Service
En créant en 2006 AWS, Amazon Web Services, la première offre IaaS (Infrastructure as a Service) du monde, Amazon a lancé la plus grande révolution qui est jamais existé dans le monde des infrastructures.
En 2020, les jeux sont faits, comme le montre sans ambiguïté le récent quadrant magique IaaS du Gartner Group publié en juillet 2019.
On a rarement vu un quadrant magique plus simple :
● Pas de challengers, pas de visionnaires.
● Trois leaders : AWS, Microsoft Azure et Google GCP.
● Trois acteurs de “niche” : deux anciens combattants, IBM et Oracle, et un Chinois, Alibaba, qui est lui en croissance.
Comme je le rappelais dans mon billet précédent, la richesse des services proposés par les trois leaders est impressionnante, et de nouveaux services naissent toutes les semaines.
Toutes les fonctions d’infrastructures dont ont besoin les entreprises sont disponibles chez AWS, Azure ou GCP.
Il y a deux autres dimensions positives dans l’IaaS que je souhaite rappeler, l’omniprésence de l’Open Source et des interopérabilités de plus en plus faciles à mettre en œuvre.
Open Source
Ces géants IaaS ont vite compris qu’il était idiot et peu efficace de créer chacun dans son coin des briques de base d’infrastructures propriétaires. Ils se sont vite mis d’accord pour utiliser les mêmes grands standards, tous Open Source. Quelques exemples :
● Linux domine les systèmes d’exploitation utilisés en IaaS. Microsoft annonce fièrement que plus de 40 % des usages d’Azure ce font avec Linux. Windows Server, dernier survivant des solutions propriétaires, disparaît petit à petit du paysage IaaS.
● Docker pour les containers. L’OCI, Open Container Initiative a été créée dès 2015 pour coordonner les travaux dans ces domaines. OCI est hébergé par la Linux Foundation.
● Kubernetes pour gérer les containers : Kubernetes a été créé par Google, et utilisé par AWS et Azure, avec parfois quelques variantes.
Interopérabilités
Il est beaucoup plus facile, en 2020, de porter des applications d’un Cloud Public à un autre qu’il ne l’était dans l’Ancien Monde des dinosaures numériques de le faire d’un centre de calcul privé à un autre.
Deux exemples :
● VMWare était le fournisseur dominant des machines virtuelles. VMWare a signé des accords avec AWS, GCP et Azure qui permettent de porter à l’identique ses machines virtuelles sur ces trois Clouds Publics.
● Dans le monde des containers, qui remplacent rapidement les machines virtuelles, Google a donné l’exemple avec Anthos, qui permet de porter ses usages conteneurisés vers AWS ou Azure. Microsoft propose une solution similaire avec Arc.
Résumé : entreprises, en 2020, vous avez à votre disposition une large palette de solutions d’infrastructures exceptionnelles, pérennes et interopérables. Problème réglé.
Usages Support = SaaS, Software as a Service
Messagerie, webconférences, CRM, gestion des ressources humaines, budgets, trésorerie…
Pour tous ces usages support, il existe de remarquables solutions SaaS, Software as a Service.
Combien ? Plus personne n’est capable de les compter ; j’estime que le nombre de solutions SaaS Support dépasse les 30 000 ou 40 000 produits.
À l’inverse du marché IaaS, de type oligopole, celui du SaaS a permis la naissance de milliers d’éditeurs différents, dans tous les pays du monde.
Dans Next40, la liste des 40 startups françaises ayant levé le plus d’argent, on trouve plusieurs éditeurs SaaS d’usages support tels que Klaxoon, Ivalua ou Talentsoft.
En France, PlayFrance, une initiative récente, souhaite référencer les éditeurs “made in France”. Ce tableau ne regroupe pas l’ensemble de l’offre française, comme il le prétend, mais montre que l’offre est large, et c’est une bonne nouvelle.
Cette initiative est sympathique, mais je ne l’ai pas rejointe, alors que je participe avec la société Wizy.io à la création et au développement de solutions SaaS en France, WizyEMM et WizyVision.
Pourquoi ? Les phrases ci-dessous, extraites du manifeste publié par PlayFrance, mettent en évidence, une fois de plus, un mal français récurrent : faire appel à l’état quand les forces du marché vous sont contraires.
Des dizaines d’éditeurs SaaS nés en France sont devenus des leaders mondiaux, seuls, sans s’appuyer sur les béquilles de l’état.
L’initiative GAIA-X, dont j’ai dit tout le “bien” que j’en pensais dans mon billet précédent, est née en Allemagne et la France s’y est raccrochée au dernier moment.
L’initiative PlayFrance est née en France et espère créer d’ici la fin de l’année 2020 un “PlayEurope”.
Jouer au gaulois revanchard, obliger les responsables du numérique dans les entreprises à acheter 50 % de solutions “nationales”, c’est irréaliste, idiot, inapplicable, contre-productif et probablement contraire aux règles européennes sur la concurrence. N’oublions jamais que le numérique n’est pas une fin en soi, mais un ensemble de moyens permettant aux entreprises de devenir plus performantes.
Que les acteurs européens du numérique s’associent, mènent des actions de marketing en commun, c’est une excellente idée. J’ai été l’un des premiers à rejoindre EuroCloud France, il y a plus de dix ans. J’ai applaudi à la création d’une fédération d’EuroCloud dans plusieurs pays tels que l’Allemagne et l’Espagne. J’ai participé comme représentant de la France aux jurys européens qui élisaient les meilleures solutions lors des Trophées Eurocloud. Cette photo a été prise lors des trophées européens de 2015 à Barcelone.
De belles sociétés comme RunMyProcess ou BIME ont profité de ces trophées pour augmenter leur notoriété et grandir très vite.
De ridicules querelles de chapelle ont fait capoter cette initiative européenne et quelques Eurocloud, dont la France, continuent à travailler, chacun dans son coin. Désespérant !
Dans le marché des SaaS Support, l’Europe et la France peuvent encore prendre une place honorable sur l’échiquier mondial du numérique. Oui, mais ce n’est pas en jouant uniquement la défense, en diabolisant de remarquables sociétés internationales, “coupables” d’avoir réussi, que l’on peut espérer gagner. Il est urgent de miser en priorité sur l’offensive, en permettant aux éditeurs SaaS européens d’aller porter le fer sur les marchés mondiaux.
Je ne le répéterai jamais assez : en 2020, les marchés du numérique sont mondiaux. Il est illusoire d'espérer réussir à long terme si l’on a une vision étriquée, nationale ou même européenne du marché des SaaS support.
Bessemer Ventures vient de publier une remarquable étude, “State of the Cloud 2020”, dont j’ai extrait cette carte du monde. Elle présente les acteurs importants du Cloud qui ne sont pas basés aux USA. L’Europe y est très présente, ce qui confirme ma position optimiste.
Je termine sur une note positive pour les responsables du numérique dans les entreprises :
En 2020, 99 % de vos besoins pour les fonctions support sont disponibles en SaaS avec des offres nombreuses et de grande qualité.
Répondre aux attentes des entreprises pour tous les usages support : problème réglé !
Usages Métiers = SaaS verticaux, PaaS, Low Code et No Code
Les usages cœurs métiers, le B du modèle B I S, correspondent à des activités qui sont spécifiques d’un secteur d’activité : banques, énergie, transport, agriculture…
En 2020, il existe trois familles de réponses pour les usages “B” :
● SaaS verticaux.
● PaaS, Platform as a Service.
● Plateformes Low Code et No Code.
Ces trois démarches sont complémentaires ; il n’y en a pas une qui soit meilleure que l’autre.
Une bonne nouvelle, une fois de plus : avec ces trois réponses, les entreprises ont les moyens de répondre aux attentes des métiers de manière très performante !
Le schéma ci-dessous met en évidence les deux principales différences entre ces trois démarches :
● Outils utilisés pour construire ces réponses.
● Qui est en charge de fournir la solution.
SaaS verticaux
Après s’être attaqués dans une première étape aux usages support, les éditeurs de solutions SaaS ont abordé les solutions verticales. En 2020, l’offre de verticaux SaaS couvre un grand nombre d’industries. Il reste beaucoup à faire, et c’est un domaine où des éditeurs européens peuvent espérer prendre des parts de marché importantes. Doctolib ou Meero sont des exemples encourageants de premiers succès de la France dans les SaaS verticaux.
J’ai déjà cité l'étude de Point Nine sur les éditeurs SaaS en France : j’en ai extrait cette liste des solutions SaaS verticales. Difficile de ne pas être… optimiste quand on voit le grand nombre d’entreprises citées.
En référence au schéma des trois familles de solutions, un SaaS vertical est :
● Développé et maintenu par un éditeur de solutions.
● Un outil “sur étagère” avec toutes les qualités d’une solution SaaS multitenant.
PaaS, Platform as a Service
Dès 2015, j’écrivais dans mon blog un billet annonçant la renaissance du métier de développeur professionnel. Ce message a été entendu par des entreprises innovantes qui ont recréé des équipes internes de développement.
Développeur professionnel en 2020 ? Quel beau métier ! Quel bonheur !
Les développeurs professionnels disposent d’outils PaaS d’une exceptionnelle qualité, proposés par… les grands acteurs IaaS, AWS, GCP et Azure. Ne pas utiliser aujourd’hui ces plateformes de développement, ce serait priver bêtement vos équipes des moyens de travailler efficacement.
Tout se passe dans le Cloud ! Ce n’est pas par philanthropie que Microsoft a dépensé 7,5 milliards de dollars pour racheter GitHub, la plus grande base de données de code du monde. La concurrence dans ce domaine est forte, et des solutions comme GitLab proposent des solutions au moins aussi performantes.
Les développeurs professionnels ont acquis de nouvelles compétences dans des domaines tels que le Devops ou le Serverless. Ils peuvent construire rapidement de remarquables applications cœur métiers sur mesure, permettant aux entreprises de gagner en compétitivité grâce au numérique.
Toutes les entreprises deviennent constructeurs de solutions numériques dans le Cloud. Je suis persuadé que beaucoup d’entre elles vont devenir… éditrices de solutions SaaS verticales, dans leurs métiers qu’elles connaissent mieux que quiconque.
En référence au schéma des trois familles de solutions, un outil PaaS est :
● Proposé par les trois grands acteurs IaaS.
● Mis en œuvre par des développeurs professionnels.
Low Code, No Code
Tous les besoins cœur métiers ne demandent pas la construction d’applications complexes par des développeurs professionnels. Il existe aussi une forte demande pour des dizaines, des centaines d’applications légères, à forte valeur ajoutée.
C’est le terrain de chasse favori des outils de développement Low Code et No Code (LC/NC).
Les plateformes de Cloud Public ont permis la naissance de très nombreux outils LC/NC ; leur nombre a explosé au cours de ces cinq dernières années.
Les outils LC/NC permettent à des personnes qui ne sont pas des développeurs professionnels de construire des applications numériques. Ils existent depuis les débuts de l’informatique et les plus célèbres dans l’Ancien Monde étaient Excel et Access de Microsoft.
J’ai toujours été un farouche opposant de ces outils LC/NC, pré cloud, et écrit plusieurs billets à ce sujet, en particulier contre les applications Excel.
La situation des développements LC/NC est différente dans le cloud public : tout est réalisé en mode collaboratif, sur des données communes et on évite, pour l’essentiel, la création de silos numériques dans les entreprises.
Différences entre Low Code et No Code
La frontière entre Low Code et No Code est difficile à établir ; il y a un continuum de complexité croissante depuis le No Code vers le Low Code.
En utilisant l’analogie avec les permis de conduire :
● No Code : permis B, que l’immense majorité des personnes est capable d’obtenir.
● Low Code : permis D, nécessaire pour conduire des véhicules de plus de 8 personnes, qui demande plus de préparation.
De nombreux développeurs professionnels se méfient de ces outils LC/NC, craignant qu’ils phagocytent leur travail. C’est une grave erreur : ces outils LC/NC permettent aux métiers de construire eux-mêmes de nombreuses applications légères à forte valeur ajoutée. Ceci réduit fortement le nombre de demandes qui atterrissent sur le bureau de la DSI et permet aux développeurs professionnels de concentrer leur énergie sur les fonctions essentielles, à construire avec les outils PaaS qu’ils sont les seuls à maîtriser.
En référence au schéma des trois familles de solutions, les outils Low Code et No Code sont :
● Proposés par des éditeurs de logiciels SaaS.
● Mis en œuvre par des développeurs dans les directions métiers.
Quel bonheur de pouvoir écrire cette phrase toute simple :
Répondre aux attentes des entreprises pour tous les usages cœur métier : problème réglé !
Solutions numériques exceptionnelles, pour tous les besoins
J’ai utilisé trois fois l’expression : “problème réglé” ; ce n’est pas par hasard. En reprenant le modèle B I S comme référence, j’ai mis en évidence à quel point les offres de solutions numériques sont, en 2020, capables de répondre à la très grande majorité des demandes des entreprises, de toutes les entreprises, quelles que soient leurs secteurs d’activité ou leur taille.
Ce schéma confirme ce que j'écris depuis des années dans ce blog :
Le Cloud Public fournit aujourd’hui les meilleures réponses, et dans tous les domaines :
● Iaas pour les infrastructures.
● SaaS pour les usages Support.
● SaaS verticaux, PaaS, Low Code et No Code pour les usages métiers.
Sécurité et confidentialité de très haute qualité
Un raisonnement rationnel et posé comme celui que je présente dans ce billet démontre que les entreprises trouvent dans les Clouds Publics tout ce dont elles ont besoin pour réussir leur Transformation Numérique.
Comment se fait-il qu’un grand nombre de personnes intelligentes soit encore, en 2020, aussi réticent et refuse d’utiliser les solutions numériques disponibles dans les Clouds Publics ?
L’objection que j’entends le plus souvent est celle de la sécurité des Clouds Publics et de la confidentialité des données.
J’ai abordé en profondeur ce sujet de la “confiance” ; j’irai ici à l’essentiel.
Les Clouds Publics AWS, Azure et GCP sont, et de très loin, les infrastructures numériques les plus sécurisées du monde. Elles protègent aussi les données que leur confient les entreprises mieux que ne peuvent le faire en interne 99,99999 % d’entre elles.
Les failles de sécurité, les vols de données sont inexistants dans les Clouds Publics. Quand ils se produisent, et cela arrive souvent, c’est toujours dans des centres de calculs privés gérés par les entreprises.
À bout d’arguments, les anti Clouds Publics sortent leur arme fatale, le Cloud Act, qui n’a… strictement rien à voir avec le Cloud.
J’attends toujours que l’on me cite un seul cas concret d’une entreprise française qui aurait subi une attaque liée au Cloud Act.
J’ai enfin trouvé la définition qui convient pour définir le Cloud Act : c’est le Yeti du numérique !
Tout le monde en parle, personne ne l’a jamais vu !
Tentation mortelle de repli de l’Europe du numérique sur elle-même
Des solutions numériques exceptionnelles existent, à la disposition des entreprises du monde entier. Il faut tout faire pour que les entreprises européennes continuent à pouvoir les utiliser comme vecteur majeur de leur compétitivité, dans une compétition mondiale.
Comme je l’ai dénoncé dans ce texte, il existe une tentation forte de protectionnisme numérique en Europe et en France. Il serait criminel de mettre des bâtons dans les roues des entreprises qui recherchent les meilleurs outils numériques disponibles, en les obligeant à choisir des solutions “nationales”. Ralentir la capacité des entreprises à se moderniser par une Transformation Numérique en leur imposant des solutions “suboptimales”, non merci !
Ce n’est vraiment pas le moment, surtout quand il faudra travailler encore plus pour relancer l’économie après l’arrêt brutal lié au COVID-19 !
L’application “StopCovid” française est une parfaite illustration de ce mouvement de repli sur soi. J’avais dénoncé, dès le mois d’avril, cette absurdité qui consistait à refuser l’aide proposée par Apple et Google qui représentent 99% des smartphones utilisés en France ; pour une fois, miracle, ils avaient accepté de collaborer.
Résultat, hélas prévisible : une application qui ne fonctionne pas bien sur iOS, incompatible avec toutes celles des autres pays. Hallucinant : la France a osé demander à Apple de modifier le mode de fonctionnement de Bluetooth sur iOS pour s’adapter à l’application française. Apple n’a pas daigné répondre à cette demande, quelle outrecuidance !
Les premiers résultats sont pour le moins “décevants” : 14 alertes envoyées et un coût exorbitant par alerte, de près de 13 000 €.
Reconnaître que l’on s’est trompé ? Il n’en est pas question et le gouvernement va lancer une étude, payante évidemment, pour comprendre pourquoi les Français n’ont pas compris comment utiliser StopCovid. C’est la faute des utilisateurs, je crois réentendre un discours des informaticiens des années 1990.
Un mea culpa du gouvernement m’aurait un peu rassuré. Ce refus d’accepter la réalité d’un échec lié à de mauvais choix technologiques est très inquiétant.
Répéter ces comportements des dizaines de fois au cours des prochaines années, pour défendre nos solutions nationales, quelle belle recette pour pénaliser les entreprises avec un maximum d’efficacité !
Il existe heureusement des décisions positives telles que l’usage d’AWS par la BPI pour gérer le PGE, Prêt Garanti par l’État, qui montre que l’on peut garder espoir. Il y aura bien sûr des grincheux qui vont réagir négativement et regretter cette décision.
Synthèse
Ce billet est tout entier tourné vers un optimisme numérique raisonné : la qualité et la variété des solutions numériques disponibles en 2020 sont exceptionnelles. Elles permettent aux entreprises de toute taille et de tout secteur de mener une Transformation Numérique rapide en ayant la certitude que la technologie ne sera plus jamais sur le chemin critique.
Je vois hélas apparaître dans le ciel européen un gros “Cloud” noir : il a pour nom priorité aux solutions numériques européennes pour remplacer des solutions numériques existantes qui fonctionnent très bien. Ce serait un crime majeur contre la compétitivité de nos entreprises, au nom de combats non rationnels et d’arrière-garde.
Mesdames et messieurs les politiques, faites confiance aux professionnels du numérique dans les entreprises et laissez-les libres de leurs choix. Vos compétences dans ces domaines sont, hélas, souvent plus proches du zéro Kelvin que du zéro Celsius.
Mais...tout n’est pas parfait
90 % des besoins numériques des entreprises trouvent d’excellentes réponses dans les offres existantes. Cela signifie qu’il reste 10 % de problèmes non réglés.
J’en ai identifié deux qui me paraissent prioritaires :
● Créer une indépendance entre les données et les applications, pour que les entreprises reprennent le contrôle de leurs données vis-à-vis des éditeurs et des fournisseurs d’infrastructures.
● Augmenter le niveau de protection pour un tout petit pourcentage de données d’importance vitale, quand des attaques puissantes de pays tiers pourraient mettre en danger des entreprises ou des secteurs clefs de l’économie.
Dans ces deux domaines, l’Europe et la France peuvent apporter des réponses fortes et innovantes.
Améliorer ce qui doit l’être, et uniquement ce qui doit l’être, ce sera le thème de mon prochain billet.