Numérique et technologie, meilleures armes contre le réchauffement climatique?

 

AdS DPC thumb up positif S 183628565Et si le numérique et la technologie étaient les meilleures armes pour lutter contre le réchauffement climatique ?

C'est par ce thème essentiel que je termine ma série de quatre billets sur le numérique, ses dangers et ses potentiels.

Dans la première partie de cette analyse, j’ai présenté le danger numérique le plus immédiat, les cyberattaques sur les infrastructures physiques de transport. Début février 2022, des attaques sur des ports européens ont, hélas, confirmé mon pronostic.

Dans la deuxième partie, j’ai analysé quels pourraient être les impacts d’une guerre dans le détroit de Taiwan sur l’industrie des microprocesseurs.

Dans la troisième partie, j’ai abordé le thème des risques liés à la croissance exponentielle des potentiels des technologies numériques.

Cette quatrième partie analyse le grand défi mondial de la maîtrise du réchauffement climatique et des rôles, positifs, que peuvent y jouer le numérique et la technologie.

Il est impossible de parler du réchauffement climatique en se focalisant uniquement sur le numérique et la technologie.

J’ai organisé ce billet en quatre parties :

● Quels défis à l’horizon 2030.

● Quels acteurs pour lutter contre le réchauffement climatique.

● Un acteur clef : les organismes financiers.

● Un acteur clef : numérique et technologies.

J'ai écrit un texte très long, avec beaucoup de références, de graphiques et de liens, pour vous donner la possibilité d'étudier en profondeur ce sujet majeur, qui nous concerne tous. J'espère que ce gros effort vous sera utile et vous aidera dans vos réflexions sur ce thème.

N'hésitez pas à partager largement autour de vous ce billet, si vous pensez qu'il peut aider d'autres personnes à avoir une vision complète et positive des actions a mener pour sauver la planète avant 2030.

 

1 - Horizon 2030+ : réchauffement climatique hors de contrôle

Dans la lutte contre le réchauffement climatique, le numérique n’est pas l’alpha et l'oméga des réponses, loin de là.

Commençons par les mauvaises nouvelles : le World Economic Forum a publié en janvier 2022 son rapport sur les risques globaux pour 2022.

À la question : quelle est votre position sur l’avenir du monde, 16% seulement des répondants ont une vision positive ou optimiste.

XWEF - Outlook for the world

Je fais partie des personnes qui sont convaincues que le réchauffement climatique est un danger mortel pour la planète. Cette conviction s'est construite petit à petit, par l’étude de nombreux documents, une analyse scientifique et rationnelle des chiffres qui montrent les évolutions de ces dernières décennies.

Le club de ceux qui nient les impacts de l’homme sur le climat, des personnes qui croient que la terre est plate, des antivax, des chantres de la décroissance… je n’en fais pas partie.

J’ai écrit en 2021 deux billets sur les différents scénarios possibles pour affronter cette crise :

Quel avenir pour la planète : “More from Less” ou “Less is More”.

L’Europe, leader mondial dans les usages numériques au service de la planète.

Si une rupture forte dans les actions menées pour réduire le réchauffement climatique ne se produit pas rapidement, si les mesurettes actuelles sont maintenues, le monde sera dans une situation catastrophique en 2030.

Ce n’est pas pour cela qu’il faut céder au catastrophisme (Doomism en anglais), au contraire. Dans la suite de ce texte, j’analyse ce que différents “acteurs” peuvent faire pour rendre cette catastrophe évitable.

 

2 - Quels acteurs pour lutter contre le réchauffement climatique

J’ai identifié six familles d’acteurs qui peuvent avoir un rôle dans la lutte contre le réchauffement climatique :

● Les organisations internationales : ONU, COP…

● Les pays.

● Les entreprises.

● Les particuliers.

● Les organismes financiers.

● Les innovations technologiques et numériques.

Chacune de ces familles d’acteurs peut agir sur les deux dimensions :

● Offre : réduire l’offre d’énergies carbonées et d’émissions de gaz à effet de serre.

● Demande : réduire la demande en énergie, carbonée ou non.

XClimat - Potentiels Acteurs - Offre et demande + Numérique + org InternDans ce premier tableau, je vous présente mon évaluation personnelle des impacts positifs potentiels que chacun de ces six acteurs pourrait avoir sur l’offre et la demande d’énergies carbonées. Cinq étoiles correspondent au plus haut impact possible, une étoile au plus faible.

Je vais aller vite sur les quatre premiers acteurs.

Je traiterai plus à fond le cinquième, les organismes financiers ; c’est un domaine où des décisions rapides peuvent avoir des impacts positifs immédiats.

L’essentiel de ce billet sera consacré au sixième, numérique et technologies, qui est celui sur lequel j’ai une raisonnable compétence.

Organismes internationaux et états

La dernière COP, 26e du nom, a pris fin à la mi-novembre 2021, après 15 jours de négociations à Glasgow.

XCop 26 temperature pledgeLe rapport final dit, de manière “diplomatique”, que l’objectif de limiter à 1,5° le réchauffement climatique est toujours atteignable (Reach) mais il faudra pour cela en faire plus (further actions needed).

Traduit en langage “normal” : les décisions annoncées après la COP 26 ne permettent pas d’atteindre cet objectif.

Ces organismes internationaux pourraient avoir un impact majeur s’ils avaient le courage de prendre des décisions fortes et contraignantes. La réalité est, hélas, tout autre.

Peut-on faire confiance aux organismes internationaux et aux responsables politiques des grands pays du monde pour agir en profondeur, et très vite ?

La réponse actuelle est claire : non !

XDon't look up posterSorti sur Netflix en décembre 2021, nominé aux Oscars, le film “Don’t look up” est une remarquable illustration de cette capacité des politiques à regarder “ailleurs”, à chercher en permanence des excuses pour ne pas agir.

Pris individuellement, les états sont encore plus désarmés que les organismes internationaux pour prendre des décisions qui auront des impacts globaux sur le climat. Les états ont heureusement des capacités pour agir localement, qu’il ne faut pas négliger.

J’en prendrai un seul exemple, celui de la Norvège. La Norvège a pris dès 2016 la décision d’interdire la vente de véhicules thermiques à partir de 2025. Les Norvégiens ont vite compris qu’acheter un véhicule thermique était un très mauvais investissement et qu’ils ne pourraient pas le revendre. Comme le démontre ce graphique, les impacts ont été immédiats : les ventes de véhicules thermiques seront proches de zéro… dès 2022 !

C’est un bon exemple de l’impact de décisions sur l’anticipation des acteurs économiques. L’objectif fixé à 2025 sera atteint avec trois ans d’avance, en 2022.

XVentes voitures thermiques Norvège

XPlan Economie Française Shift projectEn France, le Shift Project vient de publier son “plan de transformation de l’économie française”. Je ne peux pas le commenter ; l’ouvrage était indisponible quand j’ai écrit ce texte. Je suis par contre inquiet quand je lis dans la préface, écrite par Jean-Marc Jancovici, les mots suivants : “Nous devons être capables de naviguer dans un monde sans nouveautés techniques décisives”. C’est une démarche inverse que je pousse dans ce texte.

 

Les entreprises

Il faut séparer les entreprises, acteurs de l’offre d’énergie carbonée et toutes les autres qui consomment de l’énergie, carbonée ou pas.

Entreprises, acteurs de l’offre d’énergie carbonée.

Peut-on leur faire confiance pour mettre fin à leurs activités sans pressions extérieures fortes ? La réponse est évidente : non.

XThe new climate war coverUn livre remarquable, “The New Climate War”, écrit par Michael Mann, démonte les démarches machiavéliques utilisées par les entreprises pour se défausser de leurs responsabilités sur… les particuliers.

Ces démarches sont très anciennes et touchent beaucoup d’industries. Les producteurs de tabac, de pesticides, d’amiante, de peinture au plomb ont été des précurseurs dans ce domaine.

Un autre exemple, moins connu, est révélateur de ces démarches de l’offre qui culpabilise l’usage. Il est possible d’ajouter à une cigarette des produits qui font qu’elle s'éteint toute seule si on la pose sur une table. Ceci permettrait d’éviter les morts par incendie qui se produisent trop souvent, mais représenterait un coût additionnel pour les producteurs. La réponse des fabricants de tabac a été simple : il faut empêcher les draps de s’enflammer quand un mégot allumé tombe dessus. Des milliards ont été dépensés pour ajouter des produits toxiques aux tissus domestiques et les rendre ininflammables quand il aurait suffi de prendre le problème à la source.

Dans son livre, Michael Mann estime qu’une centaine de très grandes entreprises mondiales sont responsables de 70% des émissions de gaz à effet de serre.

Je reviendrai sur ce sujet majeur quand j’aborderai le rôle des organismes financiers.

 

Les entreprises, consommatrices d’énergie

XSecteurs clefs émetteurs Greenhouse gas - Bill Gates copieToutes les entreprises consomment de l’énergie pour fonctionner, certaines plus que d’autres. Dans son analyse des secteurs les plus consommateurs d’énergie, Bill Gates place en tête l’industrie et en particulier les secteurs de l’acier et du ciment. L’industrie produit 31% des 51 milliards de tonnes de CO2 émises en un an, 15,81 milliards de tonnes.

Numérique et technologies sont des forces puissantes pour améliorer tous ces processus de fabrication et leur permettre de réduire leur consommation d’énergie à production constante.

 

Les particuliers

Est-ce que nous pouvons, individuellement, réduire notre consommation d’énergie et nos impacts négatifs sur le climat ? La réponse est oui.

Il faut par contre être attentif aux pièges posés par les entreprises productrices d’énergie carbonée, qui essaient par tous les moyens de nous culpabiliser, comme je l’ai expliqué plus haut.

XAdS DPC Waste reduce reuse S 277729989Les exemples sont innombrables :

● Il faut trier les déchets : et si l’industrie ne produisait pas de produits jetables?

● Il faut se déplacer moins : et si l’on produisait plus de voitures électriques?

● Nous sommes tous coupables, individuellement : merveilleuse méthode pour dédouaner les producteurs.

Vous êtes un mauvais citoyen pour la planète si vous n’êtes pas végan, si vous voyagez, si vous regardez Netflix… Faire reposer l’essentiel des efforts sur les actions individuelles est l’une des illusions les plus dangereuses de ce combat pour la planète.

 

3 - Acteur clef : les organismes financiers

Je partage l’opinion de Michael Mann sur ce sujet essentiel : agir sur la finance est probablement la méthode la plus rapide et la plus efficace pour réduire l’usage d’énergies carbonées.

Tarir les flux financiers qui financent les projets liés aux énergies carbonées, c’est les rendre impossibles.

XLargest banks invest in fossil fuelsLa situation actuelle est catastrophique : comme le démontre cet article, les investissements dans les énergies fossiles par les banques restent très élevés. Depuis les accords de Paris en 2016, les 60 plus grandes banques mondiales ont financé 3,8 T$ de nouveaux projets dans les énergies fossiles. (1 Trillion US = mille milliards européens).

3 800 milliards de dollars ! Si ces sommes n’avaient pas été disponibles, il est évident que ces projets financés n’auraient pas été lancés.

Ce document très complet de 80 pages, ”Banking on Climate Chaos”, fait le point sur les financements bancaires, analysés par grandes familles de projets et par banque.

Dans ce classement de la honte, le “champion” français est dixième. Il s'agit de BNP Paribas; sur la période 2016-2020, les sommes investies, de 121 milliards de dollars, sont… en croissance !

Sur ce schéma, j’ai visualisé les principales pistes qui permettraient d’agir pour tarir ces financements des énergies fossiles.

XActeurs sur climat -Finance

XAdS DPC Risks > Reward  SS 170136001

Organisations financières : il faut  les convaincre qu’investir dans les énergies carbonées, c’est un placement à très haut risque et dont la rentabilité ne sera jamais au rendez-vous. Financer un pipeline pétrolier, l’exploitation d’un gisement de gaz fossile ou la construction d’une nouvelle raffinerie, ce sont des projets dont la durée de vie s’étale sur des dizaines d’années. C’est un message que tous les investisseurs comprennent très bien.

Organisations internationales : elles ont réussi dans certains domaines à imposer des règles très fortes, comme dans le cas des gaz CFC qui détruisent la couche d’ozone. Faire peser la menace d’une interdiction des financements d’énergies fossiles à partir de 2025 ou 2030 suffirait à bloquer, immédiatement, tous ces financements. C’est ce qui c’est produit avec les véhicules thermiques en Norvège.

Pays : il suffirait qu’un petit nombre de pays importants, en Europe par exemple, interdisent aux organismes financiers présents sur leur territoire tout nouveau financement de projets liés aux énergies carbonées. Tous les organismes financiers présents dans le pays seraient concernés, quelle que soit leur nationalité d’origine. Je pronostique un effet domino rapide. La peur que ces décisions soient contagieuses et se répandent dans d’autres pays aura un effet majeur sur les dirigeants financiers qui ont horreur des risques politiques.

XOil industry terrified of college kidsParticuliers : l’un des mouvements les plus efficaces est celui des étudiants américains qui ont réussi, difficilement, à obliger de grandes universités à ne plus investir dans les énergies fossiles. Ils obtiennent de plus en plus un engagement de désinvestir. Comme l’explique très bien cet article, l'industrie pétrolière américaine est paniquée par ces actions qui donnent des résultats dans les plus grandes universités comme Harvard ou Yale. Harvard gère un portefeuille d’investissements de 53 milliards de dollars ! Les lobbyistes de l’industrie pétrolière financent des projets de loi qui tentent de rendre illégales ces actions.

XDivestissement fossil fuel 41 T$ in 2021Ce document très complet, de 39 pages, fait le point sur les désinvestissements réalisés ou annoncés à la fin de l’année 2021.

J’en ai extrait ce graphique qui montre que les fonds qui ont pris la décision de désinvestir dans les énergies fossiles gèrent un total de 41 T$ !

Les quelques chiffres que j’ai présentés montrent à quel point la dimension financière est essentielle dans la lutte contre les énergies fossiles.

Bloquer les financements d’énergies fossiles, c’est :

● Possible.

● Rapide.

● Très efficace.

● Obtenir des résultats immédiats.

 

4 - Un acteur clef : numérique et technologies

C’est le thème prioritaire de ce billet : quels peuvent être les impacts positifs du numérique et plus généralement de l’innovation technologique sur les émissions de gaz à effet de serre?

Il est de plus en plus difficile de dissocier numérique et innovation technologique : le numérique est le moteur principal de toute innovation technologique, quel qu’en soit le secteur.

XModerna 42 jours Re-InventJe prendrai un exemple récent dans le domaine de la santé, que j’ai déjà cité dans mon blog. Le vaccin contre la COVID-19 de Moderna a été mis au point en 42 jours en utilisant toute la puissance du Cloud AWS. Le CEO de Moderna estime qu’il lui aurait fallu 20 mois (novembre 2021) si les solutions Cloud Public n’avaient pas existé. Combien de millions de vies ont été sauvées par le Cloud Public ?

Ce schéma servira de base à la suite de ce billet.

XActeurs sur climat - Numérique

Il met en évidence les différents impacts possibles du numérique sur les entreprises, les particuliers, l’offre d’énergie et la demande d’énergie. Je ferai référence aux numéros de ce schéma pour aborder ces sept interactions.

Je n’aborde pas les impacts potentiels du numérique sur les organisations internationales, les pays ou les organismes financiers ; pour moi, ils sont mineurs.

 

Frugalité Numérique : flux 1, 2, 3 et 4

XFrugalité Numérique processeurLa frugalité numérique, que d’autres préfèrent appeler sobriété numérique, a pour objectif de réduire au maximum les impacts des usages numériques sur le réchauffement climatique, et en priorité la consommation d’énergie.

En 2020, j’ai publié sur ce blog quatre textes sur la frugalité numérique :

Présentation générale.

Les centres de calcul

Les objets d’accès

Les réseaux

Chacun de ses textes représente un gros travail de recherche de données fiables. Dans le domaine de la frugalité numérique, un grand nombre de données publiées sont fausses et peuvent amener les particuliers et les entreprises à prendre des décisions contre-productives.

Je fais le choix de présenter ici un tout petit nombre d’exemples concrets de solutions numériques qui peuvent améliorer notre sobriété numérique immédiatement. Il serait aussi possible de parler des usages qui sont nocifs pour la planète.

Ma position générale est très claire : utilisés avec un minimum d’intelligence et de pragmatisme, les outils numériques sont d’excellents moyens de réduire nos consommations d’énergie et nos impacts négatifs sur la planète.

Je suis un farouche opposant du “Numérique Bashing” et j’ai les données pour argumenter ma position.

Les quatre textes référencés contiennent des informations plus détaillées sur tous ces sujets. J’ai fait le choix de ne présenter que les impacts positifs du numérique et de la technologie.

 

Flux 1 et 4 : numérique et entreprises

XOld Desktop Mac● Les ordinateurs portables consomment beaucoup moins d’énergie que les anciens PC fixes à écrans cathodiques.

● Fermer ses centres de calculs privés et basculer sur des clouds publics réduit d’un ordre de grandeur sa consommation d'énergie électrique.

XEmail vs Cloud Collaboration● Travailler en mode collaboratif pour créer à plusieurs un document ou une présentation réduit dans un rapport 20+ les échanges de données par rapport aux démarches archaïques qui consistaient à s’envoyer des documents par mail en pièces jointes, ce que résume remarquablement bien ce schéma. Il montre les échanges entre 4 personnes essayant de créer un document en commun, à gauche avec Word de Microsoft, à droite en mode collaboratif avec Google Workspace.

● Dématérialiser ses échanges numériques avec les clients, les partenaires et les fournisseurs transmet des bits qui consomment beaucoup moins d’énergie que des documents papier.

 

Flux 2 et 3 : numérique et particuliers

● Le smartphone est le meilleur ami de la planète. Un smartphone remplace des dizaines d’objets qui consommaient beaucoup d’énergie et de matières premières : caméscope, appareil photo, réveil, lecteur de CD/DVD, montre…

● Les usages d’un smartphone permettent de réduire fortement sa consommation de documents papier : encyclopédie, cartes, guides touristiques, dictionnaires, albums photos, documents de voyages…

● Visionner un film Netflix est beaucoup moins consommateur d’énergie que d’acheter un DVD que l’on ne regardera qu’un tout petit nombre de fois.

 

Flux 4 : Réduire la consommation d’énergie et les émissions des entreprises

Je m’intéresse ici aux activités “métiers” des entreprises industrielles qui produisent de l’acier, du béton, de l’aluminium ou des machines. Le texte de Bill Gates que j’ai cité plus haut montre que l’industrie est le plus grand émetteur de gaz à effet de serre. Toute action dans ces métiers est prioritaire et aura des impacts majeurs.

XHybrit Fossil Free SteelCet article explique comment les fournisseurs d’acier s’attaquent au problème.

Le premier exemple cité : en août 2021, une aciérie de la société Hybrit en Suède a produit de l’acier sans utiliser du charbon, remplacé par de l’hydrogène. La production industrielle est prévue pour 2026.

Autre exemple récent en Europe : ArcelorMittal lance un grand programme de décarbonisation de ses activités avec un investissement de 1,7 milliard d’euros, soutenu par le gouvernement français. Objectif annoncé : réduire de 40% les émissions de CO2 sur le territoire français d’ici à 2030.

XArcelorMittal 1 7B€ investment

L’industrie du ciment produit 8% des émissions de CO2 dans le monde. C’est aussi l’une des industries les plus difficiles à décarboner.

Ce long article fait le point sur des dizaines de projets et réalisations en Europe pour s’attaquer au problème. Des réductions de 30% à 60% des émissions de CO2 sont envisagées.

Toutes ces industries travaillent aussi sur des démarches de capture des gaz émis, technologies regroupées sous le sigle CCUS : Carbon Capture Utilisation and Storage.

XCCUSCCUS regroupe deux réponses différentes :

● Utilisation : transformer le CO2 capturé en d’autres produits utiles.

● Stockage : injecter le CO2 dans le sol.

Ce site de l’IEA, International Energy, fait le point sur les très nombreuses démarches CCUS proposées.

Le Global CCS Institute est une autre source intéressante sur ce sujet. Ce document présente sur des centaines de réalisations ou projets dans le monde.

Les exemples que j’ai cités pourraient produire de premiers résultats significatifs dans la deuxième moitié de cette décennie, à partir de 2025 ou 2026.

Beaucoup de ces projets, de ces innovations technologiques, des solutions numériques proposées seront des échecs industriels, oui. Mon hypothèse de travail est que d’autres seront des succès, capables de se déployer à grande échelle dans les entreprises industrielles émettrices de grandes quantités de gaz à effet de serre.

Si l’on ferme le robinet d’investissements dans les énergies fossiles pour les organismes financiers, ils seront obligés de trouver d’autres terrains d’investissements.

Ils auront l’embarras du choix avec toutes ces entreprises innovantes qui développent des solutions à impacts positifs sur la planète.

Verdox, spin-off du MIT, qui a mis au point un dispositif de capture du CO2 plus efficace, vient de lever 80 M$, dont une partie vient de Bill Gates, investisseur très actif dans ces combats pour la planète.

 

Flux 6 : Numérique et demande d’énergie

C’est à mon avis le domaine où le numérique aura le moins d’impacts directs.

Comme on l’a vu plus haut, la demande d’énergie est en priorité liée aux demandes des particuliers et des entreprises.

XNormes ISO 50001 & 14000Une démarche pragmatique consiste à développer des indicateurs simples (KPI) pour aider les particuliers et les décideurs dans les entreprises à mesurer et suivre les impacts de leurs usages.

De premières normes, telles qu’ISO 50001 et ISO 14000, peuvent servir de base à ces mesures.

XSweep DashboardsPour les entreprises, de premières offres SaaS performantes, comme celle de la startup française SWEEP, permettent de piloter efficacement ses impacts carbone.

Ce sera plus difficile pour les particuliers : leurs consommations d’énergie sont réparties sur de nombreux lieux tels que domicile ou moyens de transport.

J’espère que des solutions simples permettront bientôt aux particuliers d’avoir un tableau de bord raisonnablement fiable et complet de toutes leurs consommations d’énergie.

 

Flux 5 et 7 : numérique et offre d’énergie

C’est dans ce domaine que je mets le plus d’espoir pour que des solutions de rupture permettent de disposer de suffisamment d’énergies non carbonées performantes avant 2030.

La croissance exponentielle des performances des solutions numériques, que j’ai présentée dans la troisième partie de cette série, s’appliquera aussi aux innovations dans le domaine de la production d’énergie.

J’ai choisi de ne parler que de trois domaines de progrès, parmi tous ceux qui sont possibles. Ce sont ceux qui ont, à mon avis, la meilleure probabilité d’apporter rapidement des réponses concrètes :

● Panneaux solaires.

● Stockage d’énergie électrique.

● Énergie nucléaire.

J’aurais pu aussi parler des éoliennes et de l’informatique quantique : cet article du JdN, “L’informatique quantique va-t-elle sauver la planète” présente les efforts de Microsoft dans ce domaine.

 

Panneaux solaires

L’énergie du soleil est la plus prévisible et la plus répandue sur la terre. Une étude du MIT donne les chiffres suivants :

● Énergie solaire arrivant sur terre en permanence : 173 000 térawatts.

● Ceci correspond à 10 000 fois l’énergie totale consommée sur terre.

● Avec des panneaux solaires ayant une efficacité de 20% et utilisés ⅓ du temps, cette énergie solaire couvre 300 fois les besoins de l’humanité.

Ce premier graphique montre le caractère exponentiel de la baisse du coût de l’énergie produite par des panneaux solaires : réduction dans un rapport 5 en 10 ans.

XSolar costs 2010 vs 2020

Ce deuxième graphique est encourageant : il montre que les experts ont sous-estimé la vitesse de cette réduction du coût. Ceux qui pensent que cette baisse va s’arrêter pourraient, à leur tour, être contredits par les faits.

XSolar costs reduction vs predictions

Ce troisième graphique (source Wikipédia) compare les coûts de l’énergie des différentes sources, en utilisant une mesure le “Levelized cost of energy”, qui calcule le prix de revient complet de production, selon des règles précises.

XLevelized cost of energy by source

En 2020, le solaire est devenu l’énergie la moins chère du monde, et personne ne va s’en plaindre.

 

Stockage d’énergie électrique

L’énergie électrique a beaucoup d’avantages, mais un grand problème, aujourd’hui; à l’inverse d’autres énergies comme le pétrole, le gaz ou le charbon elle est difficile à stocker.

Si l’on couple cette caractéristique avec le fait que les principales énergies renouvelables, solaires et éoliennes sont par nature intermittentes, on se trouve face au grand défi actuel de ces énergies renouvelables : comment stocker l’énergie électrique quand elle est abondante pour la restituer quand la production se réduit ?

Quel est le meilleur moteur de l’innovation ? Un problème difficile à résoudre !

Ceci explique pourquoi l’offre de solutions de stockage d’énergie est en forte croissance, avec des démarches très différentes, comme celles référencées dans cet article.

J’en ai sélectionné quatre, très différentes :

● L’énergie cinétique.

● La gravitation.

● L’hydrogène.

● Les batteries

L’énergie cinétique.

Cette technologie existe depuis très longtemps : les tours des potiers l’utilisaient dans l’antiquité. Elle consiste à transformer l’énergie électrique excédentaire en énergie cinétique stockée dans un volant d’inertie en mouvement.

XAmber Kinetics FlywheelsDes startups ont repris l’idée en améliorant les performances et les rendements qui peuvent atteindre 90%. Principaux avantages : durée de vie très longue et performances constantes dans le temps.

Amberkinetics (image jointe) et Revterra sont deux sociétés qui proposent des solutions opérationnelles à coupler avec des énergies renouvelables intermittentes.

La gravitation ou pesanteur

XEnergyVault gravity storageCette autre solution mécanique utilise l’énergie liée à la gravitation. EnergyVault, une des startup dans ce domaine, utilise des blocs de 35 tonnes qui sont soulevés par des grues automatiques quand l’énergie est disponible, énergie récupérée quand on les laisse redescendre vers le sol.

L’hydrogène

L’Europe et la France mettent beaucoup d’espoir sur cette technologie pour stocker dans de l’hydrogène à haute pression de l’énergie. C’est bien expliqué dans ce document de Teréga qui dispose dans le Sud Ouest de la France des plus grandes capacités de stockage de gaz en France dans des réservoirs naturels souterrains.

XCB Insights Europe lead in HydrogenCB insights est une source d’information d’une exceptionnelle richesse et qualité sur de nombreux domaines. Ils ont publié en février 2022 ce rapport de 150 pages qui fait le point sur les investissements dans le secteur de l’énergie en 2021. J’en ai extrait ce graphique qui montre que l’Europe investit plus sur l’hydrogène que les États-Unis ou l’Asie. C’est le seul domaine dans lequel l’Europe est en tête !

Autre bonne nouvelle : le congrès annuel des ingénieurs de France, en mars 2022, sera consacré à l’hydrogène.

 

Les batteries

C’est la technologie qui vient immédiatement à l’esprit quand on pense stockage d’énergie, et c’est de loin la plus utilisée aujourd’hui. Je ne vais pas analyser le marché des véhicules électriques, mais me concentrer sur les usages industriels des batteries pour stocker l’énergie sur de longues périodes.

La baisse du coût du kilowatt des batteries les plus répandues, Lithium-Ion, est, elle aussi, exponentielle, comme le montre ce graphique.

XPrice batteries Lithium Ion over time

XTesla Battery park AustraliaTesla est un acteur majeur de ce marché. L’une des plus grandes installations a été construite en Australie, avec une capacité de 1 274 MWh. Elle est opérationnelle depuis décembre 2021.

Des dizaines d’entreprises travaillent sur des alternatives à la filière Lithium-Ion, et il est difficile de les citer toutes. Sodium-ion, Zinc-ion et Dual Carbon sont trois des pistes les plus prometteuses.

J’ai construit ce tableau comparatif de ces trois solutions à partir d’un article très complet, publié en février 2022.

XBatteries comparaison

Une quatrième technologie, Metal-ion, attire aussi les investisseurs : Bill Gates et ArcelorMittal ont investi 360 M$ dans Form Energy, qui utilise l’acier, ce qui explique la présence d’ArcelorMittal au capital.

XCB Insights Global Energy FundingCette très longue liste de solutions de stockage d’énergie montre à quel point l’innovation est forte dans ce domaine clef. Ce graphique, extrait du même document CB Insight, montre que les investissements dans les startups de l’énergie ont atteint 36 milliards de dollars en 2021, en croissance de 260% par rapport à 2020 !

Il faudrait vraiment être un irréductible pessimiste pour penser que toutes ces innovations seront des échecs.

 

Énergie nucléaire

Le nucléaire est une énergie qui déclenche des passions, pas toujours rationnelles.

Mon objectif, ici, est d’en parler de la manière la plus rationnelle possible. Les spécialistes du nucléaire me pardonneront les simplifications que je suis amené à faire.

XMortality rate:EnergyLes faits :

● Le nucléaire est une énergie non carbonée.

● Le nucléaire est la source d’énergie la plus sûre au monde : charbon, gaz, pétrole ont tué beaucoup plus de personnes que le nucléaire.

Il y a deux grandes familles de solutions pour produire de l’énergie nucléaire :

● Fission = casser de gros noyaux pour en faire de moins gros.

● Fusion = assembler des petits noyaux pour en faire des plus gros.

Cet article l’explique en quelques lignes. Pour en savoir plus, je vous renvoie aux textes de Wikipedia sur la fission et la fusion.

Aujourd’hui, l’électricité est produite dans le monde par des réacteurs de fission nucléaire, et de grande taille.

D’ici à 2030, je vois venir des mutations majeures dans les solutions permettant de produire de l’énergie électrique nucléaire.

Familles de centrales nucléaires 1J’ai construit ce tableau pour présenter les quatre familles principales de solutions qui pourraient être opérationnelles en 2030.

D’ici à 2030, trois nouvelles familles de réacteurs nucléaires pourraient voir le jour:

● Fission : réacteurs de petite taille.

● Fusion : réacteurs de grande taille.

● Fusion : réacteurs de petite taille.

 

Petits réacteurs industriels de fission

À Belfort, dans son discours de février 2022 sur l’avenir du nucléaire en France, le Président Emmanuel Macron a parlé d’EPR, mais aussi annoncé le lancement de la fabrication de “SMR”, Small Modular Reactors.

Dans ce domaine des petits réacteurs, la France est en retard : Russes, Chinois et Américains ont lancé des projets et des réalisations depuis plusieurs années.

XPetite centrale nucléaire Rolls RoyceL’un des projets européens à haut potentiel est celui proposé par Rolls-Royce, qui s’appuie sur son expérience dans les sous-marins à propulsion nucléaire. Rolls-Royce propose de construire une usine qui fabriquera, de manière industrielle, ces petits réacteurs nucléaires. Ils seront ensuite transportés sur les sites où ils seront installés, dans le monde entier.

Cette approche me fait penser à la démarche industrielle d’Elon Musk avec SpaceX qui a révolutionné le monde des lanceurs.

 

Fusion : réacteurs de grande taille

Le projet emblématique de réacteur nucléaire de grande taille pour la fusion est le réacteur Tokamak ITER.

XITER Agreement MeetingLes chiffres relatifs à ITER sont impressionnants, et confirment le gigantisme de ce projet :

● Lancé officiellement en 1985, quand Jacques Chirac était président de la République en France.

● Membres : Communauté Européenne, Russie, Chine, États-Unis, Inde, Japon, Corée…

● 20 ans après : accord sur lieu de construction, près d’Aix-en-Provence en France.

● Surface du site : 180 hectares, dont 42 pour le réacteur.

● Poids du réacteur : 23 000 tonnes.

● Production d’énergie prévue : 500 MW, 10 fois les 50 MW nécessaires pour le faire fonctionner.

● La première production de plasma était prévue fin 2025, 40 ans après le lancement du projet. Les dernières estimations, fin 2021, parlent maintenant de 2035.

● Le budget initial, de 6 milliards d’euros, est aujourd’hui de 18 à 22 milliards d’euros. Les opposants parlent d’un budget de 45 à 65 milliards d’euros.

● ITER, expérimental, ne sera jamais connecté au réseau. Il faudra attendre le successeur, DEMO, pour avoir une version industrielle en 2050.

● L’industrialisation éventuelle n’est pas prévue avant 2070.

XITER construction Octobre 2021

Les critiques d’ITER se font de plus en plus nombreuses :

● En juillet 2021, l’ASN, Autorité de Sureté Nucléaire, a publié un rapport montrant que des composants importants n’avaient pas passé les tests nécessaires.

● La revue Energy Times tire le signal d’alarme en octobre 2021.

Vous l’avez compris : je ne suis pas convaincu qu’ITER sera l’un des sauveurs de la planète.

 

Fusion : réacteurs de petite taille

De toutes les options présentées, je pronostique que ce sont ces réacteurs de fusion de petite taille qui seront la réponse la plus performante aux besoins du monde en énergies non carbonées et non intermittentes.

Les progrès spectaculaires de ces dernières années dans la fusion nucléaire sont attribués au numérique, comme le confirme Chris Hansen, chercheur à l’Université de Washington dans cet article : “Our ability to model and move forward on some of these scientific and technological developments because of increased computing power has really been a difference maker.” (Notre capacité à modéliser et à faire avancer certains de ces développements scientifiques et technologiques grâce à une puissance de calcul accrue a vraiment fait la différence.)

Un rapport très complet, publié par la Fusion Industry Association au Royaume-Uni, fait le point sur l’extraordinaire dynamique de ce secteur. J’en ai extrait quelques graphiques.

23 startups privées ont été créées entre 1992 et 2020. La moitié sont nées entre 2016 et 2020. Ce rapport contient aussi des fiches détaillées sur chacune de ces 23 sociétés.

XNumber of private fusion companies

XWorld Map fusion startupCette carte montre que la majorité de ces startups de la fusion sont aux États-Unis, mais l’Europe avec six sociétés reste dans la course. La société française est Renaissance Fusion, basée à Grenoble.

Les financements sont au rendez-vous, mais à l’échelle des startups :

XFunding for fusion companies● Le total est proche de 2 milliards de dollars, à comparer aux 20 milliards déjà dépensés pour ITER.

● 95% de ces financements sont privés, les États n’apportant que 5%.

● Pour les startups financées, la moyenne des fonds levés est de 100 M$.

● TAE Technologies, en Californie, est la plus financée, avec 880 M$.

XDifferent technical fusion solutions by startupsCe qui m’a le plus frappé dans ce rapport, c’est la grande variété des technologies utilisées par ces startups, comme on le voit dans ce tableau. (Ne me demandez pas de vous expliquer les différences entre ces approches.)

La question à laquelle il est le plus difficile de répondre est : “quand ces petits réacteurs seront-ils opérationnels et connectés au réseau de distribution électrique ?

XWhen Will fusion be connected to the gridCe graphique regroupe les prévisions de ces startups. La majorité des réponses indiquent les années 2030.

Familles de centrales nucléaires 2050Pour terminer ce long chapitre sur l’énergie nucléaire, je vous livre mon pronostic sur la situation telle que je la vois en 2050. (Rappel, je ne suis pas un spécialiste du nucléaire).

 

Les grandes centrales de fission pourraient faire jeu égal avec les petites centrales de fusion, chacune fournissant environ 40% de l’énergie électrique venant du nucléaire.

 

Synthèse

XClimat - Réalité - Acteurs - Offre et demande + Numérique + org InternAu début du premier de ce billet consacré aux défis climatiques, j’avais construit un tableau évaluant quels pourraient être les impacts potentiels des six familles d’acteurs identifiés.

Dans ce nouveau tableau, j’ai ajouté deux colonnes qui présentent la réalité de ces impacts, tels que je les pronostique.

Je fais le pari suivant : numérique et technologies seront les moyens les plus puissants, les plus efficaces pour lutter contre ce réchauffement climatique.
Les cinq autres familles d’acteurs auront aussi des rôles importants à jouer sur l’offre et la demande ; je les mets à égalité, avec trois étoiles chacune.

Pour vous aider à établir de manière plus précise votre propre évaluation des rôles potentiels de ces six acteurs, j’ai aussi construit ce nouveau tableau chiffré :

Climat - Acteurs - Offre et demande + Numérique + Org Intern. - Mon pronostic

● Les deux premières colonnes proposent une fourchette large des rôles possibles, sur l’offre et la demande, des six acteurs.

● Les deux autres colonnes sont utilisées pour que chacun fasse son pronostic. Je l’ai rempli avec les miens pour que vous en ayez un exemple.

● Le total dans chaque colonne doit être égal à 100%.

Nous aurons probablement des visions différentes, et c’est normal.

L’important, c’est que chacun comprenne qu’il y a de nombreux moyens d’action pour attaquer ce défi majeur du réchauffement climatique.

Oui, je souhaite rester optimiste et anticiper un monde qui aura su, en 2030, maîtriser les quatre défis que j’ai identifiés.

Serons-nous capables, au niveau mondial, de nous mobiliser, immédiatement, sans laisser des personnes, des entreprises, des États et des organisations internationales bloquer les décisions urgentes qu’il convient de prendre ?

Je laisse à chaque lecteur le soin de répondre à cette question.


Et si notre monde était devenu incapable de s’adapter à l’innovation ? Deuxième partie

La première partie de cette analyse a présenté les trois époques principales de l’innovation et l’entrée du monde, depuis une dizaine d’années, dans une croissance exponentielle de ces innovations, en particulier dans le monde du numérique.

 

Les premiers signes de réactions négatives

AdS DPC Positive Negative S 313730832Mes lectures récentes montrent bien qu’il y a deux visions du monde futur.

Une première, optimiste, parie sur la capacité de l’humanité à s’adapter :

● “Exponential Organizations” de Salim Ismael, explique que les entreprises peuvent et doivent elles aussi adopter des démarches exponentielles d’évolution.

● “The future is faster than you think” de Peter Diamantis et Steven Kotler met l’accent sur la convergence de différentes technologies, toutes exponentielles et donne des pistes pour s’adapter pendant la décennie actuelle.

Une deuxième vision, pessimiste, met en doute notre capacité à nous adapter :

● “New Dark Age” de James Bridle, annonce la fin du futur de l’humanité.

● “How to fix the future” de Andrew Keen, prédit un futur effrayant et négatif.

● “The Uninhabitable Earth'', de David Wallace-Wells, est l’un des plus négatifs et  annonce tout simplement que notre planète terre deviendra rapidement invivable.

● “Human Compatible” de Stuart Russell, se concentre sur l’Intelligence Artificielle et questionne nos capacités à en contrôler les évolutions.

Le nombre de livres publiés ayant une position négative est supérieur à ceux qui sont optimistes. A mon avis, ce n'est pas seulement parce que le catastrophisme fait vendre.

 

Un début de basculement vers une allergie à l’innovation technologique ?

Le décalage entre la réalité des améliorations spectaculaires apportées par la science et la technologie au monde et la perception des personnes s’accélère, et ce n’est pas un bon signe.

Ces deux doubles pages sont extraites du livre de Hans Rosling, Factfulness, cité dans la première partie de ce billet.

La première présente 16 indicateurs de phénomènes négatifs qui se sont réduits fortement au cours des années : esclavage, maladies, accidents d’avion, ozone...

16 bad things decreasing

La deuxième présente 16 indicateurs de phénomènes positifs qui se sont améliorés fortement au cours des années : droits de vote, éducation des femmes, démocratie…

16 good things increasing

Nous devrions tous être contents ; et bien non ! On a l’impression que le monde perçoit exactement l’inverse : les phénomènes positifs se détériorent et les négatifs augmentent.

Factfullness Hans Rosling monde pireUne grande enquête a été réalisée en 2017 dans plusieurs pays. Les personnes devaient répondre à la question : est-ce que le monde devient meilleur, reste le même ou pire. Ce graphique donne les réponses "pires". Il n’y a pas un seul pays où le score est inférieur à 50%.

La France est dans le peloton de tête.

Les effets les plus visibles de cette intolérance à l’innovation numérique se concentrent en ce moment sur les infrastructures. Pourquoi ? Elles sont beaucoup plus visibles que les usages et les applications.

Vous connaissez beaucoup d’infrastructures qui n’ont aucun impact sur les paysages et la nature ? Moi, non :

● Lignes électriques haute tension.

● Autoroutes.

● Voies ferrées, TGV et autres.

● Centrales électriques, thermiques ou atomiques.

● Barrages hydrauliques, qui ont submergé des villages entiers.

● …

Comme toutes les infrastructures nécessaires pour déployer des innovations technologiques, les éoliennes, les satellites, les antennes radio, ne sont pas invisibles. Oui, les éoliennes terrestres se voient de loin, quelle surprise ! Sont-elles vraiment plus moches que les lignes haute tension ?

Fédération Non à l'éolien en France

Oui, on apercevra parfois depuis sa résidence secondaire à La Baule des éoliennes en mer quand le ciel est dégagé ; est-ce vraiment un crime visuel insupportable ?

Installer un parc d’éoliennes en France est devenu un parcours du combattant qui dure plusieurs années, tous les blocages juridiques possibles étant utilisés. Face à l’urgence du basculement vers des énergies renouvelables, est-ce une démarche raisonnable ?

Les nouveaux satellites basse altitude lancés par SpaceX d’Elon Musk fourniront dès 2021 des accès internet haut débit aux pays qui en manquent cruellement. C’est un scandale ! Ils perturbent un peu le travail des astronomes.

Autre exemple significatif de cette allergie croissante à l’innovation : le déploiement de la 5G en France. Nous sommes le dernier pays d’Europe à l’avoir autorisé. Des dizaines d’études scientifiques ont confirmé que la 5G ne présente aucun risque pour la santé.

5G no risks

Les antennes 5G, qui ne sont le plus souvent que des antennes déjà installées que l’on met à niveau, ont fait l’objet de plus de 100 attaques et destructions pendant la seule année 2020. L'incompétence technique des attaquants est telle qu’ils leurs arrivent de confondre antennes 5G et antennes de télévision.

Attaques anti 5G

Je connais déjà la réponse de ceux qui sont farouchement opposés à toute nouvelle infrastructure qui peut apporter de la valeur à l’humanité : “Oui, mais les infrastructures actuelles, on s’y est habitué.”

 

Un argument en croissance : l’innovation technologique est mauvaise pour la planète

Opposer innovation technologique, en particulier numérique, et écologie devient un autre d’axe fort de ces mouvements anti-innovations. Soit parce qu’ils sont mal informés, le plus souvent parce qu’ils sont de mauvaise foi, les “verts bien pensants” communiquent massivement sur les méfaits des innovations technologiques pour la planète.

Essayez de leur opposer des arguments scientifiques. Ils se transforment en une armée de petits Donald Trump, offensés, et crient à la manipulation, aux fausses nouvelles.

J’ai écris de nombreux billets sur mon blog qui s’appuient sur des éléments chiffrés, factuels, pour montrer que :

L’innovation technologique est l’une des meilleures armes pour sauver la planète. Elle permet en particulier une dématérialisation de l’économie.

Transformation Numérique et Frugalité Numérique sont de puissants alliés. Ce lien est vers le premier d’une série de quatre billets.

La santé est un autre sujet sensible ; de nombreux “marabouts” modernes ont découvert le filon et proposent à une clientèle fragile des protections en tout genre. Le danger des ondes radio est très en vogue en ce moment.

Baldaquin anti ondesDe nombreuses boutiques en ligne, auxquelles il faut bien sûr accéder en utilisant des réseaux numériques sans fil, proposent des protections personnelles ou d’habitation. Pour la modique somme de 1 880 € HT, vous pouvez vous protéger pendant votre sommeil des ondes radio avec un superbe baldaquin faisant office de cage de Faraday.

 

Un cas concret : les vaccins anti COVID-19

Tous les médias, et pas seulement les réseaux sociaux, sont concentrés sur le court ou le très court terme ; le temps consacré à des analyses posées, scientifiques, factuelles sur les évolutions à long terme est presque inexistant. L’exemple des vaccins anti COVID-19 l’illustre très bien.

C’est un succès scientifique vraiment extraordinaire : les premiers vaccins contre la COVID-19 étaient disponibles moins d’un an après l’arrivée du virus, et avec des taux d’efficacité supérieurs à 90%, ce qui n’avait jamais existé face aux virus précédents celui de la COVID-19.

D'où vient cette double performance, temps de développement et efficacité, que personne n’aurait imaginé en mars 2020 ? Des progrès exponentiels réalisés dans les sciences de la vie et du numérique.

Moderna on AWS  42 jours au lien de 20 moisLa société Moderna a utilisé les solutions IaaS, Infrastructure as a Service, d’AWS depuis 2017. Moderna estime que, pour développer son vaccin COVID-19, le temps nécessaire a été de 42 jours ; il lui aurait fallu 20 mois sans AWS. C’est une accélération de plus de 14 fois.

18 mois de gagnés, 18 mois pour vacciner plus vite : combien de vies cette accélération a sauvé ? Sur la base de 2 millions de morts en 12 mois, on arrive au chiffre extraordinaire de… 3 millions de vies potentiellement sauvées.

Je n’ai pas lu beaucoup d’articles sur ce “miracle technologique”. A l’inverse, des milliers de politiques et de commentateurs dénoncent un “drame absolu” quand un laboratoire annonce un retard de 1 à 3 semaines dans la mise à disposition des doses, dû à des problèmes de mise en production que toute personne ayant une expérience industrielle peut comprendre. Ce retard va ralentir de quelques semaines le rythme des vaccinations, car la fabrication reprendra avec des capacités plus élevées.

Une illustration, parmi des milliers de ces réactions : le Secrétaire d'État Christian Beaune menace les laboratoires de sanctions pour ces retards :

● Date de l’entretien : jeudi 21 janvier 2021.

● Date de reprise des livraisons, annoncée dans ce même entretien : lundi 25 janvier 2021.

Christian Beaune sur vaccins

Heureusement que d’autres responsables politiques, au niveau européen, avaient une véritable vision moyen terme en passant des commandes massives de vaccins dès juillet 2020, alors qu’aucun vaccin n’était encore disponible et n'avait été approuvé par les organismes de certification. La date de livraison de ces vaccins n’était évidemment pas inscrite dans ces contrats.

Autre polémique : l’Europe s’insurge car les Etats Unis et le Royaume Uni sont livrés plus vite que l’Europe. La raison ? Ils ont passé des commandes 3 mois avant, et il est logique qu’ils soient livrés avant.

Lançons aujourd’hui une enquête d’opinion en posant la question : “Que pensez-vous de la vitesse à laquelle les vaccins anti COVID-19 sont disponibles ?”

Quelles seraient les réponses les plus fréquentes, et de loin ? Je suis prêt à parier que ce seraient des critiques virulentes de ces retards de quelques semaines.

Ils seraient peu nombreux ceux qui diraient : “C’est génial, on dispose d’un vaccin en moins d’un an, ce qui n’était jamais arrivé auparavant !”

Les seuls qui feraient référence à cette accélération ? Des anti-vaccins pour dire qu’un vaccin développé aussi rapidement, c’est louche, c’est pas normal, on va être des cobayes, j’ai pas confiance… Ces deux réponses de politiques français illustrent très bien cette position de méfiance vis-à-vis des progrès rapides de la science moderne.

COVID-19 Le Pen Dupont Aignan

 

Synthèse : les dix prochaines années

Intelligence Artificielle, informatique quantique, micro-réacteurs à fusion nucléaire, nouveaux traitements médicaux efficaces contre des maladies incurables aujourd’hui…en 2030 les progrès exponentiels de la science et des technologies pourraient continuer et permettre au monde d’améliorer encore plus les nombreux indicateurs de progrès présentés dans ces deux billets.

Ces progrès sont possibles, sauf si l’humanité, désorientée par la vitesse croissante de ces innovations, son incapacité à les comprendre, succombe à la tentation du retour en arrière.

Aotodafé smallVerra-t-on le retour de gigantesques autodafés, numériques cette fois ? Les incendies d’antennes 5G en sont les signes avant-coureurs.

Inquisition espagnole en 1480, destructeurs d’antennes en 2020, même culture, même combat.

Est-ce que les États et leurs lois seront capables de ne pas bloquer des innovations de rupture, qui par définition n’auront jamais été mises en œuvre ? Est-ce que des vaccins ARN auraient été autorisés pour d’autres maladies que la COVID-19 s’il n’y avait pas eu cette urgence mondiale ? Rien n’est moins sûr.

Dans deux textes, publiés en 2018, j’avais déjà tiré le signal d’alarme sur les risques que font courir à la France des lois déraisonnables comme le principe de précaution inscrit dans la constitution.

La tentation sera forte, pour les états, de ralentir les progrès technologiques qu’ils ne comprennent pas en publiant des lois et règlements “technicides”.

A l’inverse, est-ce que les grands blocs qui dominent de plus en plus les innovations numériques, Chine et USA, ne seront pas tentés d’utiliser de nouvelles avancées qu’ils seraient les seuls à détenir pour soumettre le reste du monde à leurs exigences.

Gozilla vs Kong with flagsDe nombreux experts américains prédisent que la Chine deviendra la première puissance mondiale en Intelligence Artificielle dès 2025. Imaginons qu’il en soit de même en informatique quantique en 2030. Chine contre USA, un combat de titans numériques qui peut ébranler la planète dans cette décennie et dont l’Europe est absente.

Gozilla contre Kong, c’est le titre d’un film qui va sortir en 2021 ; l’analogie est tentante…

La tentation sera forte, pour les particuliers, de se rebeller contre des intelligences artificielles plus performantes qu’eux, des voitures autonomes qui feront que la conduite par des humains sera de plus en plus régulée, car trop dangereuse.

Et les fournisseurs leaders ? Auront-ils la sagesse de mettre leurs innovations au service de la société ou la tentation de devenir encore plus les véritables maîtres du monde. Les luttes telles que celles entre le gouvernement chinois et le patron d’Alibaba pourraient se multiplier dans les années qui viennent. On assiste déjà à des affrontements similaires entre les GAFAM et l’Union européenne.

Et les entreprises ? C’est dans ce domaine que le futur des prochaines années est le plus difficile à imaginer. Les profondes différences dans la vitesse d’adoption des technologies innovantes que j’ai pu observer pendant les années 2005 - 2020 vont probablement s’accentuer entre 2021 et 2030.

Est-ce que les entreprises qui sont déjà dramatiquement en retard dans leur Transformation Numérique en 2021 auront encore une possibilité de remonter à la surface avant 2030 ? Rien n’est moins sûr.

J’ai posé beaucoup de questions dans ces billets. Les réponses ne sont pas figées dans le marbre.

2030 Incertitude NumériqueElles dépendent des réactions de milliards de personnes, de millions d’entreprises, de tous les pays de la planète, d’une vingtaine de leaders technologiques mondiaux et de leur capacité à gérer ensemble cette croissance exponentielle de l’innovation technologique pour que nous soyons tous gagnants.

Quel est votre sentiment, en ce début d’année 2021 ?

● Optimiste pour 2030 ?

● Pessimiste pour 2030 ?


Et si notre monde était devenu incapable de s’adapter à l’innovation ? Première partie

 

AdS DPC Ball Optimism Pessimism S 321005567Poser cette question, en 2021, pourquoi ?

Non, ce n’est pas lié à la pandémie COVID-19. C’est une réflexion beaucoup plus large sur les impacts de l’accroissement vertigineux de la vitesse d’évolution des innovations, le monde du numérique étant le plus en pointe.

Depuis des années, dans ce blog, je fais preuve d’un grand optimisme sur les apports positifs des nouvelles technologies numériques.

Aujourd’hui, le doute pointe le bout de son nez : et si notre monde, dépassé par la vitesse de ces évolutions, se rebellait, avec le sentiment que tout va trop vite, et décidait qu’il n’est plus capable de suivre ?

(La longueur exceptionnelle de ce billet m’a amené à le couper en deux parties, qui sont publiées simultanément.)

 

Les trois âges de croissance de l'innovation

Je prends le risque d’une simplification très forte de l’histoire de l’innovation, mais elle me semble nécessaire pour comprendre ce qui se peut se passer dans notre monde au cours des dix prochaines années. Les dates choisies sont indicatives de moments d’inflexion, pas des dates précises.

Trois ages innovation plat linéaire exponentiel

Comme le montre ce schéma, j’ai identifié trois périodes dans l’histoire des innovations :

● Une très longue période pendant laquelle les innovations ont été peu nombreuses, très lentes, jusqu’en 1850.

● Une période d’un peu plus de 150 années, théâtre d’une évolution rapide, mais linéaire, de ces innovations.

● Depuis une dizaine d’années, un basculement vers une évolution exponentielle de ces évolutions.

Steven Pinker Enlightenment nowLa lecture d’un livre passionnant, "Enlightenment Now”, écrit par Steven Pinker, m’a beaucoup aidé dans mes réflexions. Je suis en bonne compagnie pour vous le recommander : c’est le nouveau livre favori de tous les temps de.. Bill Gates.

Il existe aussi en français sous le titre : Le triomphe des lumières.

Je vais m’appuyer sur cet ouvrage pour illustrer en priorité la période 1850 - 2010, correspondant à ce que je nomme la croissance linéaire de l’innovation.

 

L’ancien monde, avant le milieu du XIX siècle

C’était mieux, avant ! Qui n’a pas entendu cette phrase des nostalgiques du passé, de plus en plus nombreux, et on y reviendra.

Réponse : non, non et non !

Vous auriez aimé vivre dans un monde où :

● L'espérance de vie à la naissance était de 31 ans.

● 35% des enfants mourraient avant 5 ans.

● La famine tuait entre 200 M et 1 200 M de personnes par an dans le monde.

● 90% des personnes vivaient en état d'extrême pauvreté.

● …

Steven Pinker life expectancy

Moi ? Non merci !

Ces indicateurs sont restés très stables pendant des millénaires. Il y avait aussi des périodes de grandes catastrophes, épidémies, bouleversements climatiques et famines, qui faisaient baisser brutalement ces chiffres.

Quelques exemples de ces grandes catastrophes :

● Années 974 - 975 : grands froids et famines en France : ⅓ de la population disparaît.

● Années 1648 + : en Pologne, ⅓ de la population meurt à la suite d'inondations, de famine et de peste.

● Années 1769+ : au Bengale, la famine tue 15 millions de personnes, soit encore une fois ⅓ de la population.

Cet article de Wikipedia liste plus de 100 grandes famines avant l’année 1850. D’autres se sont produites ensuite, mais avec des nombres de morts de plus en plus faibles.

Autre exemple : en 1347, la grande peste a déferlé sur l’Europe ; sa population est passée de 85 millions de personnes à 60 millions, une baisse d’environ 25%.

Population Europe Peste 1347

Le monde d’avant 1850, un monde idyllique ? A vous de juger...

 

Croissance linéaire de l’innovation : des résultats remarquables

Dans la deuxième moitié du XIXème siècle, l’homme a acquis la maîtrise des énergies, principalement fossiles, charbon puis pétrole et gaz. Ces énergies ont été la base de la première révolution industrielle.

En un peu plus de 150 ans, une durée ridiculement courte à l'échelle de l’histoire de l’humanité, le monde est devenu plus riche, plus sain, plus libre, plus éduqué.

Des dizaines d’indicateurs confirment ces évolutions très rapides ; pour ne pas surcharger ce billet déjà long, j’en ai choisi un tout petit nombre :

● Le pourcentage d’enfants qui meurent avant 5 ans a baissé dans toutes les régions du monde, à des rythmes différents. Il est aujourd’hui proche de zéro dans la grande majorité des pays.

Steven Pinker Children death

● En 1900, les femmes pouvaient voter dans 1 seul pays, l’Australie. Aujourd’hui, il reste un seul pays où elles ne peuvent pas voter ! Non, ce n’est pas l’Arabie Saoudite qui a accordé un droit de vote, réduit, aux femmes en 2015. Il s’agit du...Vatican !

● Au début du XIXème siècle, 12% des personnes savaient lire et écrire. Ce chiffre est monté à 83% en 2010. Oui, il reste quand même plus d’un milliard d’analphabétes dans le monde, mais c’est un sacré progrès !

Le site “ourworldindata” est une remarquable source de données fiables sur des milliers de sujets. Vous pouvez construire vous-même des graphiques comme celui que j’ai réalisé sur les équipements des foyers américains sur un siècle, entre 1860 et 1955. L’eau courante, les toilettes ou l'électricité étaient encore des raretés en 1900.

Equipement foyers américains 1860-1955

Monument Jacquard ChomageCette première révolution industrielle n’a pas été acceptée facilement par tout le monde. Le français Joseph Marie Charles dit Jacquard invente le métier à tisser piloté par une carte perforée avec 80 colonnes. Il a failli être jeté dans le Rhône par des ouvriers inquiets pour leur avenir. Tous les pays, tous les secteurs économiques qui s’industrialisaient ont connu des révoltes de ce type. Elles n’ont jamais atteint des proportions majeures ni remis en cause ces industrialisations.

L’informatique a décollé dans les entreprises vers les années 1960, avec l’arrivée des premiers ordinateurs universels, dont l’IBM 360 a été un exemple important.

L’informatique domestique a pris son envol vers les années 1990, avec l’arrivée des premiers PCs et du Web.

Pendant 30 années, les entreprises étaient en avance sur le grand public dans les usages des solutions numériques. Depuis 2000, les courbes se sont croisées et l’innovation numérique se déploie plus vite chez les particuliers. Je reviendrai sur ce basculement ultérieurement.

A la fin de l’année 2020, il y avait environ 5 milliards d’internautes dans le monde

Nombre d'internautes 12:2020 Internetworldstats

Ce deuxième graphique montre la croissance du nombre d’internautes entre 1990 et 2015.

Nombre internautes 1990 - 2015

On constate que cette croissance est forte, mais reste… linéaire ! Nous sommes en face d’un nombre fini d’utilisateurs potentiels, et il reste encore, trente ans après les débuts du Web, un gros tiers de la population mondiale qui n’a pas accès à Internet.

Pendant ces 50 premières années de croissance linéaire des innovations informatiques, il y a eu très peu de “révoltes” contre ces technologies. Au contraire, l’acceptabilité des PC, des réseaux rapides, d’Internet, du e-commerce a été forte, dans tous les pays, dans toutes les tranches d’âge, avec des vitesses différentes.

Les réactions anti informatiques sont restées très limitées. Cela fera sourire les plus jeunes, mais on a sérieusement discuté en France d’une “prime clavier” pour les personnes qui, pour la première fois, devaient utiliser un terminal ou un ordinateur.

Les reproches, et il y en avait, venaient en priorité des pays et des personnes qui pour des raisons techniques ou financières n’avaient pas accès à ces outils numériques. On se plaignait des déserts numériques, des zones blanches ou du manque d’équipements numériques dans le monde éducatif.

 

La croissance exponentielle de l’innovation s’installe

Depuis une dizaine d’années, la croissance exponentielle de l’innovation s'est imposée dans tous les domaines et en particulier dans le numérique. Cette croissance exponentielle existait déjà dans quelques catégories : la célèbre prévision de Gordon Moore d’Intel sur le doublement du nombre de transistors dans les circuits électroniques date de 1970.

J’ai fait le choix pour illustrer cette “exponentialisation” des performances de choisir quelques secteurs différents. J’aurai pu ajouter des dizaines d’autres exemples.

Puissance de calcul dans l’Intelligence artificielle. Ce graphique est un peu la “loi de Moore” dans l’IA, mais beaucoup plus rapide. La puissance de calcul a été multipliée par 300 000 entre 2012 et 2018.

Exponential growth IA

Réduction du coût par Watt des panneaux solaires. Il n’y a pas que le numérique qui fait des progrès exponentiels. Le coût par Watt a été divisé par 400 entre 1975 et 2019.

Réduction exponentielle coût panneau solaire

Croissance des flux de données sur réseaux mobiles. On retrouve aussi ces croissances exponentielles dans les usages numériques. Le taux de croissance des flux numériques mobiles est de l’ordre de 60% par an.

Croissance flux données mobiles

L’exponentiel, c’est démodé, vive le double exponentiel. Dans le monde du calcul quantique, le responsable des travaux quantiques chez Google, Hartmut Neven, a proposé une nouvelle loi qui porte son nom et qui prévoit que la puissance des ordinateurs quantiques va suivre une loi “double exponentielle”. Le tableau ci-dessous compare une croissance exponentielle et double exponentielle. Les chiffres parlent d’eux-mêmes !

Sur une puissance de 5 :

● Exponentielle = 32.

● Double exponentielle = 4 milliards ( 4 294 967 296 pour être plus précis).

Double exponentielle

Il serait fastidieux d’afficher d’autres courbes exponentielles dans d’autres domaines.

Le message est clair : nous sommes vraiment entrés dans une période de croissance exponentielle des innovations et rien ne permet de dire qu’elle va s’arrêter, au contraire, comme le montre l’arrivée de croissances double exponentielles.

 

Le monde peut-il s’adapter à cette croissance exponentielle ?

Avant de continuer la lecture de ce billet, prenez quelques minutes pour répondre aux sept questions sur votre perception de l’avenir du monde que vous trouverez sur le site Gapminder.

GapMinder Website quiz

Pour que ce test soit utile, soyez “honnête”, avec les réponses que vous feriez à un ami vous posant ces questions pendant des échanges sur l’état actuel du monde.

Vous serez probablement surpris de votre faible pourcentage de bonnes réponses et de voir dans quel sens vous vous êtes trompé.

Couverture livre FactfulnessCe site GapMinder est une autre source remarquable de données sur les évolutions du monde. Il est géré par la famille Rosling, Ola et Anna, enfants du fondateur Hans, décédé récemment.

Les Rosling ont écrit un livre exceptionnel, Factfulness, disponible en français et en anglais, qui vous fera un bien fou. Je vous laisse découvrir pourquoi.

Cela fait longtemps que je me pose des questions sur les liens entre les technologies numériques et le monde. J’ai pris le temps de lire de nombreux livres qui abordent ces thèmes. Ils ne sont pas tous intéressants ; je vais citer quelques-uns de ceux qui m’ont le plus aidé.

Dans “Thank You for being late”, Thomas Friedman est l’un des premiers à se poser la question de la capacité de l’humanité à s’adapter à la croissance exponentielle de la performance des technologies.

J’en ai extrait ce graphique. Il n’y a pas de date sur le point de croisement entre la courbe exponentielle de la technologie et la capacité d’adaptation de l’humanité, qui est beaucoup plus linéaire.

Thomas Friedman : thanks for being late

J’y ai rajouté quatre composants essentiels, car ils ont des vitesses d'adaptation très différentes.

Les particuliers. Depuis les années 2000, c'est au niveau des personnes que les capacités d’adaptation sont les plus rapides. On le constate tous les jours depuis une vingtaine d’années. Smartphones, réseaux sociaux, photos numériques… Ces innovations sont adoptées très vite, en particulier par les plus jeunes. TikTok, l’outil chinois de création et partage de courtes vidéos sur smartphones en est l’exemple le plus récent. Ce graphique montre que la croissance TikTok aux USA est plus rapide que celle des solutions de Facebook.

Tik tok growth compared to Facebook solutions

Les entreprises. Elles arrivent en deuxième position dans leur capacité à adopter les nouvelles technologies numériques. Il y a de très grands écarts de vitesses selon les entreprises, et l’un de mes métiers de base reste l’accélération de cette adaptation. Les solutions clouds publics et SaaS existent depuis plus de 15 ans. Elles restent encore interdites dans de trop nombreuses entreprises, avec des alibis bien connus tels que la sécurité et la confidentialité.

AdS DPC Digital Servives Act S 396764206Les lois. Là, cela devient grave ! Le retard entre la banalisation des usages numériques dans le grand public et les entreprises et les lois censées les réguler s'accroît tous les jours. Les jeunes leaders du numérique comme Google et Facebook ont pris des positions dominantes dans le monde entier et on parle beaucoup de les contrôler, de les réguler. Dans la pratique, les lois historiques sont inopérantes et les nouvelles lois sont à inventer. En Europe, en décembre 2020, deux séries de recommandations ont été annoncées : DSA, Digital Service Act et DMA, Digital Market Act. Leurs contenus, leurs dates de mise en opération ? Personne ne les connaît encore avec précision.

Les états. Que ce soit au niveau d’un état ou d’une association comme l’Union Européenne, les temps de réponse sont incompatibles avec la croissance exponentielle des performances. Ils sont presque tous en retard d’une, deux ou trois générations vis-à-vis des solutions numériques. La dimension mondiale native des solutions proposées par Google, Facebook, Amazon et autres Alibaba est en totale opposition avec les approches territoriales des États. Sera-t-il possible, un jour, de réconcilier les deux ? Rien n’est moins certain.

Comme l’a montré Thomas Friedman, ces décalages sont restés acceptables tant que l’humanité avait le sentiment qu’elle pouvait les dominer.

Que va-t'il se passer maintenant que la croissance exponentielle de l’innovation technologique dépasse la capacité des personnes, des entreprises, des lois et des états à s’adapter ?

La deuxième partie de cette analyse sera consacrée aux réactions possibles face à ces croissances exponentielles des innovations.


Travailleurs en première ligne, nouvelle priorité de toute Transformation Numérique

 

Blog FLW Image livre siège terrainDès 2018, dans le livre “Dirigeants, Acteurs de la Transformation Numérique” que j’ai écrit avec Dominique Mockly, P-DG de Teréga, nous avions mis en évidence le rôle clef des acteurs du terrain, comme le montre ce schéma extrait ce livre.(Il est maintenant disponible, en version papier et Kindle).

L’expression qui s’impose aujourd’hui pour parler de ces acteurs du terrain est FrontLine Workers, travailleurs en première ligne (FLW). J’utiliserai souvent cette abréviation dans ce billet. Je rencontre aussi les mots “FirstLine Workers” ; dans la suite de ce texte, je considère qu’elles sont similaires et définissent les mêmes populations.

Je pronostique que 2021 sera une année de rupture dans l’équipement numérique de ces FLW. Toutes les entreprises qui emploient un fort pourcentage de FLW vont basculer une part majeure de leurs budgets informatiques ou numériques pour que ces FLW ne soient plus les parents pauvres de la Transformation Numérique.

 

FLW : largement majoritaire en nombre parmi les travailleurs

La COVID-19 a brutalement mis en évidence que le monde entier dépendait, pour son fonctionnement, pour sa survie, des travailleurs en première ligne.

Transporteurs, magasiniers, agents d’entrepôts, agriculteurs, installateurs, mécaniciens, infirmiers, policiers, pompiers, facteurs… La liste est longue de tous ces métiers qui permettent à sept milliards de personnes de se nourrir, se déplacer, se soigner ou maintenir en fonctionnement ces milliards d’objets que nous utilisons quotidiennement.

Estimation nombre de FLWCombien sont-ils ? Peu de personnes savent répondre à cette question.

L’enquête dont est extrait le graphique ci-dessous a été faite auprès de DSI en septembre 2020. Leur réponse était voisine de 50% pour les cols blancs et 50% pour les FLW, des chiffres très loin de la réalité.

80% Workers are FLW or 2 7 BUne remarquable étude réalisée par Emergence en 2018 montre que les FLW représentent… 80% des travailleurs dans le monde ! Oui, vous avez bien lu, les cols blancs ne représentent que 20% des effectifs dans les entreprises.

Les FLW représentent environ 2,7 milliards de personnes. Il faut rester prudent face à ces chiffres et les considérer comme une raisonnable évaluation de la réalité.

3 out of 4 workers are FLWUne autre étude dont je donne ici l’un des résultats annonce des chiffres voisins : les FLW représentent 75% de la population et sont au nombre de 2,5 milliards.

Les écarts entre les mesures de ces deux études sont faibles ; ils confirment l’essentiel :

● Les FrontLine Workers sont très majoritaires, entre 75% et 80% des actifs.

● Ils sont très nombreux : plus de 2,5 milliards de personnes.

 

FLW, les oubliés de la Transformation Numérique

01 net  les deskless  les oubliés du SICe thème des oubliés de l’informatique, j’en parle depuis… longtemps. Avant de démarrer mon blog en 2006, j’avais eu l’honneur d’écrire de nombreuses rubriques dans l’un des plus anciens et prestigieux journaux informatiques, 01 Informatique. J’ai retrouvé un texte, publié en 2004, dont le titre était : “Les “deskless”, les oubliés du SI ?.

Depuis 2004, la situation n’a pas changé, je pense même qu’elle a empiré. Les entreprises ont massivement investi pour équiper les cols blancs de solutions informatiques de plus en plus complexes, de plus en plus chères, de plus en plus puissantes.

Une étude, publiée par la revue Forbes, réalisée par Microsoft contient des informations intéressantes sur ce décalage entre cols blancs et FLW.

Microsoft Proportion of Frontline Workers Digitally connectedJ’en ai extrait quelques graphiques, et je vous conseille de la lire dans son intégralité.

Près de 50% des FLW ne sont pas connectés au SI de leur entreprise ! Difficile d’utiliser des applications informatiques si l’on n’est pas connecté…

FLW écart entre souhaits et réalités● Le décalage entre ce que “souhaitent” les dirigeants interrogés et la réalité est très grand :

  • Partager l’information avec les FLW : souhaité par 81% des dirigeants, une réalité dans 29% des cas.
  • Donner de l’autonomie aux FLW : souhaité par 81% des dirigeants, une réalité dans 22% des cas.

Ces quelques exemples suffisent pour vous rappeler une réalité que vous rencontrez dans vos entreprises :

les FLW sont aujourd’hui les grands oubliés de la Transformation Numérique.

 

FLW, des attentes numériques très différentes de celles des cols blancs

Vous avez déjà rencontré un travailleur en première ligne qui adore remplir des formulaires ? Moi, jamais !

Tous, absolument tous, se plaignent du temps perdu à faire de la “paperasse” !

Il faut comprendre, accepter que le numérique n’est pas leur métier, et que moins ils y passent du temps, plus ils sont heureux.

Difficultés FLW Dans l’étude sur les FLW, réalisée à la demande de Google, la liste de leurs principales difficultés se concentre sur deux thèmes, comme le montre la liste ci-dessous :

● La difficulté d’accès à l’information pertinente pour faire leur métier.

● Les piètres performances des outils techniques mis à leur disposition.

C’est pour moi un signal encourageant : pour répondre aux attentes universelles des FLW, les priorités sont connues :

● Leur fournir des outils simples et fiables. Les tablettes et smartphones du marché, durcis si nécessaire, répondent bien à cette demande.

● Leur permettre d’accéder, sur le terrain, immédiatement, aux seules informations dont ils ont besoin.

AdS DPC Forget Everything S 227002110Amis DSI et spécialistes des solutions numériques que vous avez déployées depuis des dizaines d’années pour les cols blancs, oubliez tout ce que vous savez sur la meilleure manière de répondre aux attentes de ces cols blancs si vous souhaitez réussir avec les FLW !

ERP intégrés, écrans de 15 pouces avec surabondance d’informations, tableaux Excel avec des dizaines de lignes et de colonnes… rien de cela ne fonctionnera avec les FLW.

Comment construire des solutions numériques qui répondent aux attentes des FLW ?

Je vous propose quelques pistes de réflexion et d’action :

● Commencez par aller sur le terrain, faites le travail avec ces FLW, vivez leur quotidien pour comprendre la réalité de leurs besoins. Je parle d’expérience : la manière dont le travail est fait sur le terrain ne correspond jamais à ce que les cols blancs du siège imaginent être les meilleures pratiques.

● Construisez des applications spécifiques, cas par cas, qui collent aux attentes de chaque famille de FLW. Dans une usine, l’opérateur sur une chaîne de production, le cariste, le magasinier, la personne qui réceptionne les livraisons… tous ont besoin d’une application spécifique, construire pour répondre à leurs attentes, et seulement à leurs attentes.

AdS DPC Low code S 251719607● Utilisez en priorité les nouveaux outils Clouds No-Code et Low-Code pour construire, en quelques jours ou semaines, ces applications spécialisées.

● Utilisez les solutions informatiques existantes, construites pour les cols blancs, comme des sources d’information pour ces applications spécialisées. Ne mettez jamais un SAP ou un Oracle Applications entre les mains d’un FLW !

Un dernier point, et c’est probablement le plus important : vous aurez en face de vous des clients très reconnaissants qu’on s’intéresse à eux, enfin.

 

Solutions numériques pour les FLW : quels potentiels ?

Gartner worldwide IT spending 2019 - 2021Le Gartner Group a publié, début 2020, juste avant la crise liée à la COVID-19, ses prévisions de dépenses informatiques mondiales pour 2019, 2020 et 2021.

Pour 2020, je retiens deux chiffres :

● Dépenses totales : 3 865 $B.

● Dépenses liées aux logiciels d’entreprise : 503 $B.

Ce même Gartner regarde de plus en plus vers les FLW ; depuis 2019, il publie une courbe du “hype” sur les technologies dédiées aux FLW.

Gartner on FLWDans son édition 2020, une phrase a retenu mon attention : “Gartner prévoit que jusqu’à 70% des investissements des cinq prochaines années dans les mobiles et solutions d’accès seront consacrées aux FLW”.

Growth in IT investments for frontline by sectors 2Dans l’étude réalisée par Emergence citée plus haut, leur recherche montre que tous les secteurs où l’on trouve la majorité des FLW prévoient d’augmenter leurs investissements de 50% à 100% vers ces FLW.

FLW - Nombre et budgets IT 2020 2025J’ai préparé ce graphique pour mettre en évidence les potentiels majeurs de croissance des outils numériques qui ciblent les FLW :

● Pourcentage de population : 20% cols blancs, 80% FLW.

● Budgets informatiques en 2020 : 80% pour les cols blancs, 20% pour les FLW.

● Une estimation de la répartition de ces budgets informatiques en 2025 si on s’occupe sérieusement des FLW : 35% pour les FLW, 65% pour les cols blancs.

Si ces ordres de grandeur se vérifient, les budgets informatiques pour les FLW vont croître de 600 $B en 5 ans.

Dans le domaine des logiciels, si l’on garde comme référence les mêmes pourcentages :

Dépenses en logiciels FLW en 2020 : 20% de 500 B$ = 100 B$.

Dépenses en logiciels FLW en 2025 : doublement soit 200 B$, un accroissement de 100 $B.

Baselines WIzyEMM & WIzyVisionVous comprendrez mieux pourquoi, dans mon activité d’éditeur de logiciel SaaS avec Wizy.io, nous avons décidé de cibler en priorité nos offres sur… les FLW !

● La “baseline” de WizyEMM, gestionnaire de terminaux Android : “ Frontline Android Devices Management”.

● La “baseline” de WizyVision : ” Images power Frontline Work”

Venture underfunding FLWTout reste à faire dans ce domaine des logiciels pour FLW. Ce graphique montre que les VC, Ventures Capitalists, n’ont consacré que 1% de leurs investissements à des solutions FLW.

Wizy.io prévoit de lancer une levée de fonds dans les semaines qui viennent. N'hésitez pas à nous contacter si vous êtes un Business Angel ou un fonds d'investissement prêt à nous accompagner dans notre croissance sur un marché presque vierge, en très forte croissance !

 

Des bénéfices pour les FLW et pour les entreprises, en même temps

FLW a deux définitions possibles :

● FrontLine Workers, les collaborateurs en première ligne.

● FrontLine Work, les processus de l’entreprise pour lesquels ces collaborateurs ont un rôle dominant.

Ce qui est passionnant et positif, c’est que l’on peut, en même temps, améliorer en profondeur les processus de l’entreprise tout en proposant des modes de travail plus intéressants aux collaborateurs en première ligne.

Je vais l’illustrer par un exemple réel, construit avec la solution WizyVision dont j’ai parlé plus haut.

Un technicien d’entretien doit assurer la maintenance ou la réparation d’une machine.

Exemple usage FLW mesure1 - Avec son smartphone ou sa tablette, il prend une photo de la machine, qui est transmise au SI de l’entreprise.

2 - A l’aide de fonctions d’Intelligence Artificielle et de Machine Learning, le SI identifie la machine, trouve toutes les données pertinentes et remplit automatiquement la fiche de travaux. On élimine des saisies manuelles, sources d’erreurs et de pertes de temps.

3 - Quand l’opération est terminée, le technicien saisit les seules données nouvelles liées à son intervention, qui mettent à jour immédiatement le SI de l’entreprise. Ces données sont disponibles pour toute personne qui en aurait besoin, col blanc ou FLW.

Vous connaissez beaucoup de techniciens d’entretien qui adorent remplir des formulaires papier ou sur leur smartphone, surtout s’ils sont sur le terrain et que la météo est mauvaise ?

Vous connaissez beaucoup d’entreprises qui trouvent intelligent de ressaisir ou de contrôler en central des données prises sur le terrain ?

FL work et FL Worker Win WInCette dimension “gagnant gagnant”, entreprise et collaborateur, on va la retrouver dans des centaines de cas d’usages, chaque fois que l’on prendra la peine de répondre avec des solutions numériques adaptées à la réalité des besoins des travailleurs en première ligne.

 

Synthèse

80% des travailleurs sont des Frontline Workers ; ils ont été jusqu’à présent les grands oubliés de l’informatique et du numérique.

AdS DPC Frontline Workers S 338869676

Investir pour les FLW apporte des bénéfices rapides et démontrables pour les entreprises, tout en améliorant la qualité de vie de ces FLW.

Les outils pour construire les solutions numériques dont ont besoin les FLW sont disponibles, immédiatement.

Faire de 2021 l’année des travailleurs en première ligne, voilà un bel objectif pour votre Transformation Numérique.


Solutions numériques en Europe, mi 2020 : une qualité exceptionnelle

 

AdS DPC Pessimism sur visage S 349567679Halte à la sinistrose ! Le pessimisme numérique, ça suffit ! Tout va mal dans le numérique, basta ya !

Je n’en peux plus, de ces discours de politiques, de dirigeants et de responsables du numérique qui ne parlent que des dangers du numérique, des risques qu’il fait courir aux entreprises, aux états et même à la planète.

Et si l'on regardait, en priorité, ce qui fonctionne bien dans le numérique ?

C'est le thème de ce billet d’humeur, pour vous aider à préparer un été et une reprise en septembre qui ne soient pas d’une noirceur numérique totale.

Rappel : ce billet est centré sur les solutions professionnelles, pas celles destinées au grand public.

 

Offre de solutions numériques en 2020

Nous sommes en 2020, pas en 2000 ! Les progrès réalisés par l’offre de solutions dans tous les domaines du numérique ont été spectaculaires, exponentiels.

Les entreprises ont tout sous la main pour réussir leur Transformation Numérique.

BIS - Infra  Soutien  MétiersJe vais à nouveau utiliser mon modèle B I S ; il a maintes fois fait la preuve de son efficacité, en définissant les trois domaines :

● I = Infrastructures.

● S = Usages Support (Universels, non spécifiques d’un secteur d’activité).

● B = Usages Business (Cœur métiers).

Ce billet fait le point sur ce qui fonctionne bien dans ces trois domaines.

Il n’est pas nécessaire de créer un suspense “insoutenable”. En 2020, les solutions Clouds Publics ont tout gagné, ne laissant que des miettes aux offres numériques historiques que certaines entreprises s’obstinent à garder dans leurs centres de calcul privés en fin de vie.

AdS DPC 90 : 10 SS 28371184Je résume en deux chiffres la situation des offres de solutions numériques en 2020 :

● 90 % des besoins numériques professionnels trouvent d’excellentes réponses sur le marché.

● Pour 10 % des besoins numériques, les entreprises manquent encore de réponses de qualité.

 

Infrastructures = IaaS, Infrastructures as a Service

En créant en 2006 AWS, Amazon Web Services, la première offre IaaS (Infrastructure as a Service) du monde, Amazon a lancé la plus grande révolution qui est jamais existé dans le monde des infrastructures.

En 2020, les jeux sont faits, comme le montre sans ambiguïté le récent quadrant magique IaaS du Gartner Group publié en juillet 2019.

Gartner MQ IaaS 7:2019

On a rarement vu un quadrant magique plus simple :

● Pas de challengers, pas de visionnaires.

● Trois leaders : AWS, Microsoft Azure et Google GCP.

● Trois acteurs de “niche” : deux anciens combattants, IBM et Oracle, et un Chinois, Alibaba, qui est lui en croissance.

Comme je le rappelais dans mon billet précédent, la richesse des services proposés par les trois leaders est impressionnante, et de nouveaux services naissent toutes les semaines.

Toutes les fonctions d’infrastructures dont ont besoin les entreprises sont disponibles chez AWS, Azure ou GCP.

Il y a deux autres dimensions positives dans l’IaaS que je souhaite rappeler, l’omniprésence de l’Open Source et des interopérabilités de plus en plus faciles à mettre en œuvre.

Open Source

Ces géants IaaS ont vite compris qu’il était idiot et peu efficace de créer chacun dans son coin des briques de base d’infrastructures propriétaires. Ils se sont vite mis d’accord pour utiliser les mêmes grands standards, tous Open Source. Quelques exemples :

● Linux domine les systèmes d’exploitation utilisés en IaaS. Microsoft annonce fièrement que plus de 40 % des usages d’Azure ce font avec Linux. Windows Server, dernier survivant des solutions propriétaires, disparaît petit à petit du paysage IaaS.

Open Container Initiative● Docker pour les containers. L’OCI, Open Container Initiative a été créée dès 2015 pour coordonner les travaux dans ces domaines. OCI est hébergé par la Linux Foundation.

● Kubernetes pour gérer les containers : Kubernetes a été créé par Google, et utilisé par AWS et Azure, avec parfois quelques variantes.

Interopérabilités

Il est beaucoup plus facile, en 2020, de porter des applications d’un Cloud Public à un autre qu’il ne l’était dans l’Ancien Monde des dinosaures numériques de le faire d’un centre de calcul privé à un autre.

Deux exemples :

VMWare on AWS● VMWare était le fournisseur dominant des machines virtuelles. VMWare a signé des accords avec AWS, GCP et Azure qui permettent de porter à l’identique ses machines virtuelles sur ces trois Clouds Publics.

● Dans le monde des containers, qui remplacent rapidement les machines virtuelles, Google a donné l’exemple avec Anthos, qui permet de porter ses usages conteneurisés vers AWS ou Azure. Microsoft propose une solution similaire avec Arc.

Résumé : entreprises, en 2020, vous avez à votre disposition une large palette de solutions d’infrastructures exceptionnelles, pérennes et interopérables. Problème réglé.

 

Usages Support = SaaS, Software as a Service

Messagerie, webconférences, CRM, gestion des ressources humaines, budgets, trésorerie…

Pour tous ces usages support, il existe de remarquables solutions SaaS, Software as a Service.

Combien ? Plus personne n’est capable de les compter ; j’estime que le nombre de solutions SaaS Support dépasse les 30 000 ou 40 000 produits.

À l’inverse du marché IaaS, de type oligopole, celui du SaaS a permis la naissance de milliers d’éditeurs différents, dans tous les pays du monde.

Dans Next40, la liste des 40 startups françaises ayant levé le plus d’argent, on trouve plusieurs éditeurs SaaS d’usages support tels que Klaxoon, Ivalua ou Talentsoft.

En France, PlayFrance, une initiative récente, souhaite référencer les éditeurs “made in France”. Ce tableau ne regroupe pas l’ensemble de l’offre française, comme il le prétend, mais montre que l’offre est large, et c’est une bonne nouvelle.

PlayFrance map of solutions

Cette initiative est sympathique, mais je ne l’ai pas rejointe, alors que je participe avec la société Wizy.io à la création et au développement de solutions SaaS en France, WizyEMM et WizyVision.

Pourquoi ? Les phrases ci-dessous, extraites du manifeste publié par PlayFrance, mettent en évidence, une fois de plus, un mal français récurrent : faire appel à l’état quand les forces du marché vous sont contraires.

Manifeste PlayFrance blog

Des dizaines d’éditeurs SaaS nés en France sont devenus des leaders mondiaux, seuls, sans s’appuyer sur les béquilles de l’état.

L’initiative GAIA-X, dont j’ai dit tout le “bien” que j’en pensais dans mon billet précédent, est née en Allemagne et la France s’y est raccrochée au dernier moment.

L’initiative PlayFrance est née en France et espère créer d’ici la fin de l’année 2020 un “PlayEurope”.

Jouer au gaulois revanchard, obliger les responsables du numérique dans les entreprises à acheter 50 % de solutions “nationales”, c’est irréaliste, idiot, inapplicable, contre-productif et probablement contraire aux règles européennes sur la concurrence. N’oublions jamais que le numérique n’est pas une fin en soi, mais un ensemble de moyens permettant aux entreprises de devenir plus performantes.

EuroCloud BarcelonaQue les acteurs européens du numérique s’associent, mènent des actions de marketing en commun, c’est une excellente idée. J’ai été l’un des premiers à rejoindre EuroCloud France, il y a plus de dix ans. J’ai applaudi à la création d’une fédération d’EuroCloud dans plusieurs pays tels que l’Allemagne et l’Espagne. J’ai participé comme représentant de la France aux jurys européens qui élisaient les meilleures solutions lors des Trophées Eurocloud. Cette photo a été prise lors des trophées européens de 2015 à Barcelone.

De belles sociétés comme RunMyProcess ou BIME ont profité de ces trophées pour augmenter leur notoriété et grandir très vite.

De ridicules querelles de chapelle ont fait capoter cette initiative européenne et quelques Eurocloud, dont la France, continuent à travailler, chacun dans son coin. Désespérant !

AdS DPC Defense Offense S 319141188Dans le marché des SaaS Support, l’Europe et la France peuvent encore prendre une place honorable sur l’échiquier mondial du numérique. Oui, mais ce n’est pas en jouant uniquement la défense, en diabolisant de remarquables sociétés internationales, “coupables” d’avoir réussi, que l’on peut espérer gagner. Il est urgent de miser en priorité sur l’offensive, en permettant aux éditeurs SaaS européens d’aller porter le fer sur les marchés mondiaux.

Je ne le répéterai jamais assez : en 2020, les marchés du numérique sont mondiaux. Il est illusoire d'espérer réussir à long terme si l’on a une vision étriquée, nationale ou même européenne du marché des SaaS support.

Bessemer Ventures vient de publier une remarquable étude, “State of the Cloud 2020”, dont j’ai extrait cette carte du monde. Elle présente les acteurs importants du Cloud qui ne sont pas basés aux USA. L’Europe y est très présente, ce qui confirme ma position optimiste.

Bessemer Cloud leaders not USA

Je termine sur une note positive pour les responsables du numérique dans les entreprises :

En 2020, 99 % de vos besoins pour les fonctions support sont disponibles en SaaS avec des offres nombreuses et de grande qualité.

Répondre aux attentes des entreprises pour tous les usages support : problème réglé !

 

Usages Métiers = SaaS verticaux, PaaS, Low Code et No Code

Les usages cœurs métiers, le B du modèle B I S, correspondent à des activités qui sont spécifiques d’un secteur d’activité : banques, énergie, transport, agriculture…

En 2020, il existe trois familles de réponses pour les usages “B” :

● SaaS verticaux.

● PaaS, Platform as a Service.

● Plateformes Low Code et No Code.

Ces trois démarches sont complémentaires ; il n’y en a pas une qui soit meilleure que l’autre.

Une bonne nouvelle, une fois de plus : avec ces trois réponses, les entreprises ont les moyens de répondre aux attentes des métiers de manière très performante !

Le schéma ci-dessous met en évidence les deux principales différences entre ces trois démarches :

● Outils utilisés pour construire ces réponses.

● Qui est en charge de fournir la solution.

Usages B Metiers - Trois réponses

SaaS verticaux

Après s’être attaqués dans une première étape aux usages support, les éditeurs de solutions SaaS ont abordé les solutions verticales. En 2020, l’offre de verticaux SaaS couvre un grand nombre d’industries. Il reste beaucoup à faire, et c’est un domaine où des éditeurs européens peuvent espérer prendre des parts de marché importantes. Doctolib ou Meero sont des exemples encourageants de premiers succès de la France dans les SaaS verticaux.

J’ai déjà cité l'étude de Point Nine sur les éditeurs SaaS en France : j’en ai extrait cette liste des solutions SaaS verticales. Difficile de ne pas être… optimiste quand on voit le grand nombre d’entreprises citées.

Point nine list Vertical SaaS French

En référence au schéma des trois familles de solutions, un SaaS vertical est :

● Développé et maintenu par un éditeur de solutions.

● Un outil “sur étagère” avec toutes les qualités d’une solution SaaS multitenant.

PaaS, Platform as a Service

AdS DPC Three Developpers Woman & men  S 213634957Dès 2015, j’écrivais dans mon blog un billet annonçant la renaissance du métier de développeur professionnel. Ce message a été entendu par des entreprises innovantes qui ont recréé des équipes internes de développement.

Développeur professionnel en 2020 ? Quel beau métier ! Quel bonheur !

Les développeurs professionnels disposent d’outils PaaS d’une exceptionnelle qualité, proposés par… les grands acteurs IaaS, AWS, GCP et Azure. Ne pas utiliser aujourd’hui ces plateformes de développement, ce serait priver bêtement vos équipes des moyens de travailler efficacement.

Tout se passe dans le Cloud ! Ce n’est pas par philanthropie que Microsoft a dépensé 7,5 milliards de dollars pour racheter GitHub, la plus grande base de données de code du monde. La concurrence dans ce domaine est forte, et des solutions comme GitLab proposent des solutions au moins aussi performantes.

Les développeurs professionnels ont acquis de nouvelles compétences dans des domaines tels que le Devops ou le Serverless. Ils peuvent construire rapidement de remarquables applications cœur métiers sur mesure, permettant aux entreprises de gagner en compétitivité grâce au numérique.

Toutes les entreprises deviennent constructeurs de solutions numériques dans le Cloud. Je suis persuadé que beaucoup d’entre elles vont devenir… éditrices de solutions SaaS verticales, dans leurs métiers qu’elles connaissent mieux que quiconque.

En référence au schéma des trois familles de solutions, un outil PaaS est :

● Proposé par les trois grands acteurs IaaS.

● Mis en œuvre par des développeurs professionnels.

Low Code, No Code

No Code Low codeTous les besoins cœur métiers ne demandent pas la construction d’applications complexes par des développeurs professionnels. Il existe aussi une forte demande pour des dizaines, des centaines d’applications légères, à forte valeur ajoutée.

C’est le terrain de chasse favori des outils de développement Low Code et No Code (LC/NC).

Les plateformes de Cloud Public ont permis la naissance de très nombreux outils LC/NC ; leur nombre a explosé au cours de ces cinq dernières années.

Les outils LC/NC permettent à des personnes qui ne sont pas des développeurs professionnels de construire des applications numériques. Ils existent depuis les débuts de l’informatique et les plus célèbres dans l’Ancien Monde étaient Excel et Access de Microsoft.

J’ai toujours été un farouche opposant de ces outils LC/NC, pré cloud, et écrit plusieurs billets à ce sujet, en particulier contre les applications Excel.

La situation des développements LC/NC est différente dans le cloud public : tout est réalisé en mode collaboratif, sur des données communes et on évite, pour l’essentiel, la création de silos numériques dans les entreprises.

Différences entre Low Code et No Code

La frontière entre Low Code et No Code est difficile à établir ; il y a un continuum de complexité croissante depuis le No Code vers le Low Code.

En utilisant l’analogie avec les permis de conduire :

● No Code : permis B, que l’immense majorité des personnes est capable d’obtenir.

● Low Code : permis D, nécessaire pour conduire des véhicules de plus de 8 personnes, qui demande plus de préparation.

PaaS vs LC:DC BoxingDe nombreux développeurs professionnels se méfient de ces outils LC/NC, craignant qu’ils phagocytent leur travail. C’est une grave erreur : ces outils LC/NC permettent aux métiers de construire eux-mêmes de nombreuses applications légères à forte valeur ajoutée. Ceci réduit fortement le nombre de demandes qui atterrissent sur le bureau de la DSI et permet aux développeurs professionnels de concentrer leur énergie sur les fonctions essentielles, à construire avec les outils PaaS qu’ils sont les seuls à maîtriser.

En référence au schéma des trois familles de solutions, les outils Low Code et No Code sont :

● Proposés par des éditeurs de logiciels SaaS.

● Mis en œuvre par des développeurs dans les directions métiers.

Quel bonheur de pouvoir écrire cette phrase toute simple :

Répondre aux attentes des entreprises pour tous les usages cœur métier : problème réglé !

 

Solutions numériques exceptionnelles, pour tous les besoins

J’ai utilisé trois fois l’expression : “problème réglé” ; ce n’est pas par hasard. En reprenant le modèle B I S comme référence, j’ai mis en évidence à quel point les offres de solutions numériques sont, en 2020, capables de répondre à la très grande majorité des demandes des entreprises, de toutes les entreprises, quelles que soient leurs secteurs d’activité ou leur taille.

BIS - Infra  Soutien  Métiers réponses cloudCe schéma confirme ce que j'écris depuis des années dans ce blog :

Le Cloud Public fournit aujourd’hui les meilleures réponses, et dans tous les domaines :

● Iaas pour les infrastructures.

● SaaS pour les usages Support.

● SaaS verticaux, PaaS, Low Code et No Code pour les usages métiers.

 

Sécurité et confidentialité de très haute qualité

Un raisonnement rationnel et posé comme celui que je présente dans ce billet démontre que les entreprises trouvent dans les Clouds Publics tout ce dont elles ont besoin pour réussir leur Transformation Numérique.

AdS DPC Reject SS 106726173Comment se fait-il qu’un grand nombre de personnes intelligentes soit encore, en 2020, aussi réticent et refuse d’utiliser les solutions numériques disponibles dans les Clouds Publics ?

L’objection que j’entends le plus souvent est celle de la sécurité des Clouds Publics et de la confidentialité des données.

J’ai abordé en profondeur ce sujet de la “confiance” ; j’irai ici à l’essentiel.

Les Clouds Publics AWS, Azure et GCP sont, et de très loin, les infrastructures numériques les plus sécurisées du monde. Elles protègent aussi les données que leur confient les entreprises mieux que ne peuvent le faire en interne 99,99999 % d’entre elles.

Les failles de sécurité, les vols de données sont inexistants dans les Clouds Publics. Quand ils se produisent, et cela arrive souvent, c’est toujours dans des centres de calculs privés gérés par les entreprises.

Cloud Act YetiÀ bout d’arguments, les anti Clouds Publics sortent leur arme fatale, le Cloud Act, qui n’a… strictement rien à voir avec le Cloud.

J’attends toujours que l’on me cite un seul cas concret d’une entreprise française qui aurait subi une attaque liée au Cloud Act.

J’ai enfin trouvé la définition qui convient pour définir le Cloud Act : c’est le Yeti du numérique !

Tout le monde en parle, personne ne l’a jamais vu !

 

Tentation mortelle de repli de l’Europe du numérique sur elle-même

Des solutions numériques exceptionnelles existent, à la disposition des entreprises du monde entier. Il faut tout faire pour que les entreprises européennes continuent à pouvoir les utiliser comme vecteur majeur de leur compétitivité, dans une compétition mondiale.

Comme je l’ai dénoncé dans ce texte, il existe une tentation forte de protectionnisme numérique en Europe et en France. Il serait criminel de mettre des bâtons dans les roues des entreprises qui recherchent les meilleurs outils numériques disponibles, en les obligeant à choisir des solutions “nationales”. Ralentir la capacité des entreprises à se moderniser par une Transformation Numérique en leur imposant des solutions “suboptimales”, non merci !

AdS DPC Snail french flag SS 73162555

Ce n’est vraiment pas le moment, surtout quand il faudra travailler encore plus pour relancer l’économie après l’arrêt brutal lié au COVID-19 !

L’application “StopCovid” française est une parfaite illustration de ce mouvement de repli sur soi. J’avais dénoncé, dès le mois d’avril, cette absurdité qui consistait à refuser l’aide proposée par Apple et Google qui représentent 99% des smartphones utilisés en France ; pour une fois, miracle, ils avaient accepté de collaborer.

Erreur stop Covid

Résultat, hélas prévisible : une application qui ne fonctionne pas bien sur iOS, incompatible avec toutes celles des autres pays. Hallucinant : la France a osé demander à Apple de modifier le mode de fonctionnement de Bluetooth sur iOS pour s’adapter à l’application française. Apple n’a pas daigné répondre à cette demande, quelle outrecuidance !

Les premiers résultats sont pour le moins “décevants” : 14 alertes envoyées et un coût exorbitant par alerte, de près de 13 000 €.

Reconnaître que l’on s’est trompé ? Il n’en est pas question et le gouvernement va lancer une étude, payante évidemment, pour comprendre pourquoi les Français n’ont pas compris comment utiliser StopCovid. C’est la faute des utilisateurs, je crois réentendre un discours des informaticiens des années 1990.

Un mea culpa du gouvernement m’aurait un peu rassuré. Ce refus d’accepter la réalité d’un échec lié à de mauvais choix technologiques est très inquiétant.

Répéter ces comportements des dizaines de fois au cours des prochaines années, pour défendre nos solutions nationales, quelle belle recette pour pénaliser les entreprises avec un maximum d’efficacité !

Il existe heureusement des décisions positives telles que l’usage d’AWS par la BPI pour gérer le PGE, Prêt Garanti par l’État, qui montre que l’on peut garder espoir. Il y aura bien sûr des grincheux qui vont réagir négativement et regretter cette décision.

 

Synthèse

Ce billet est tout entier tourné vers un optimisme numérique raisonné : la qualité et la variété des solutions numériques disponibles en 2020 sont exceptionnelles. Elles permettent aux entreprises de toute taille et de tout secteur de mener une Transformation Numérique rapide en ayant la certitude que la technologie ne sera plus jamais sur le chemin critique.

AdS DPC Laptop wih European flag  SS 195322339Je vois hélas apparaître dans le ciel européen un gros “Cloud” noir : il a pour nom priorité aux solutions numériques européennes pour remplacer des solutions numériques existantes qui fonctionnent très bien. Ce serait un crime majeur contre la compétitivité de nos entreprises, au nom de combats non rationnels et d’arrière-garde.

Mesdames et messieurs les politiques, faites confiance aux professionnels du numérique dans les entreprises et laissez-les libres de leurs choix. Vos compétences dans ces domaines sont, hélas, souvent plus proches du zéro Kelvin que du zéro Celsius.

 

Mais...tout n’est pas parfait

90 % des besoins numériques des entreprises trouvent d’excellentes réponses dans les offres existantes. Cela signifie qu’il reste 10 % de problèmes non réglés.

Data reposesitoryJ’en ai identifié deux qui me paraissent prioritaires :

● Créer une indépendance entre les données et les applications, pour que les entreprises reprennent le contrôle de leurs données vis-à-vis des éditeurs et des fournisseurs d’infrastructures.

● Augmenter le niveau de protection pour un tout petit pourcentage de données d’importance vitale, quand des attaques puissantes de pays tiers pourraient mettre en danger des entreprises ou des secteurs clefs de l’économie.

Dans ces deux domaines, l’Europe et la France peuvent apporter des réponses fortes et innovantes.

Améliorer ce qui doit l’être, et uniquement ce qui doit l’être, ce sera le thème de mon prochain billet.


Après COVID-19 : quelles Transformations Numériques universelles ? Deuxième partie : solutions numériques

 

DPC universal toolsLa première partie de ce billet a présenté les changements majeurs induits par le COVID-19 dans le fonctionnement de toutes les entreprises.

Cette deuxième partie est centrée sur les solutions numériques universelles que toutes les entreprises doivent mettre en œuvre pour gérer ces changements majeurs et se préparer à des futurs numériques de plus en plus imprévisibles.

Ces recommandations sont valables, quels que soient les secteurs d’activité ou les pays où sont installées les entreprises.

Comme dans la première partie de ce billet, j’ai fait le choix de me concentrer sur un petit nombre de réponses universelles :

● Infrastructures pérennes et solides.

● Usages “bureautique” universels pour tous.

● Données indépendantes des usages et des infrastructures.

● Confiance dans les usages numériques.

● Processus informationnels numériques de bout en bout.

 

Infrastructures pérennes et solides

Les infrastructures numériques sont les fondations sur lesquelles s’appuient les usages numériques. Elles sont essentielles mais souvent “invisibles”.

Pour l’illustrer, je vous propose l’exemple d’un spectacle d’opéra :

Orchestre opera CTO

● L’orchestre est dans une fosse, presque invisible depuis la salle, sauf pendant l’ouverture. Ce sont les infrastructures.

● Les chanteurs sont sur la scène, bien visibles, les grandes vedettes du spectacle. Ce sont les usages.

● Le chef d’orchestre est dans la fosse pour l’essentiel du temps. Lors des applaudissements de fin de spectacle, les chanteurs l’invitent sur scène. Il représente le CTO, Chief Technical Officer, le patron des infrastructures.

La crise du COVID-19 a remis sur le devant de la scène les infrastructures, qui étaient auparavant les parents pauvres de l’informatique.

Réseaux sous-dimensionnés, serveurs incapables de répondre aux variations de charge, postes de travail à distance incapables d'accéder aux applications… des millions de salariés et de clients en ont fait l’expérience.

J’ose espérer que le COVID-19 aura enfin dessillé les yeux des dirigeants et DSI qui refusaient de moderniser leurs infrastructures, thèmes que j’ai abordés des dizaines de fois dans ce blog.

Pour aller à l’essentiel, je vous propose trois axes d’action :

- Fermer une fois pour toutes vos centres de calculs privés, hors de prix, passoires de sécurité, gloutons en énergie, rigides… pour basculer dans les grands clouds publics industriels AWS, GCP ou Azure. Ce n’est plus “vers le Cloud”, c’est : “Cloud public, maintenant !

J’ai imaginé un indicateur très simple pour savoir où vous en êtes : le pourcentage de vos applications qui sont encore prisonnières de vos centres de calcul privés :

Pourcentages Applications en Cloud Public Rouge vert

● Compris entre 100 % et 50 % : danger absolu. Changez de DSI et de CTO.

● Compris entre 50 % et 20 % : zone de risques plus raisonnable.

● Inférieur à 20 % : Bravo, vous êtes prêts à affronter toutes les prochaines crises.

DPC WAN network-  Basculer tous vos réseaux sur des solutions 100 % Internet et ne pas lésiner sur la vitesse et sur les redondances pour permettre à tous vos collaborateurs de travailler, où qu’ils soient. Des défaillances de réseaux ne sont plus acceptables en 2020.

Chromebook   PWA HTML5- Imposez un navigateur comme seule fenêtre d’accès à 100 % de vos applications HTML5, disponible sur tous les PC, Macintosh, Chromebooks, smartphones et tablettes. Je vous propose un investissement “somptuaire” pour vous aider dans cette démarche : vous achetez un Chromebook et une application qui ne fonctionne pas sur cet objet d'accès est… définitivement interdite d’entrée dans votre entreprise.

Pourquoi donner autant d’importance aux infrastructures numériques dans un monde post COVID-19 ?

● Sans infrastructures fiables, rien ne fonctionne.

● Elles sont plus stables, plus pérennes que les usages.

● Bien anticipées, elles seront capables d’héberger des nouvelles applications dont personne ne peut connaître à l’avance la nature.

● Elles sont par nature universelles, pour l’essentiel indépendantes des pays et des secteurs d’activité des entreprises.

AdS DPC roman road S 114071534L’exemple des infrastructures routières en est une bonne illustration. Beaucoup de routes actuelles sont construites là où existaient déjà des routes romaines. Les voitures électriques circulent aussi bien que les thermiques sur les routes actuelles. Il faut simplement adapter des équipements annexes pour distribuer de l’énergie électrique en plus des produits pétroliers.

Tout ceci devrait donner encore plus de pouvoir aux CTO, responsables d’infrastructures, ce que j’appelle de mes vœux depuis longtemps.

 

Usages “bureautique” universels pour tous

Outils bureautique anciensAprès les infrastructures universelles, votre deuxième priorité est les usages universels “bureautique”, et pour 100% de vos collaborateurs.

Les outils bureautiques universels, écrire, calculer, dessiner, présenter, communiquer… ont toujours été les premiers à être déployés quand de nouvelles infrastructures informatiques arrivent. Le tableur a accéléré la diffusion des PC, la messagerie électronique a été le premier usage d’Internet et du Web.

La première solution SaaS dans un cloud public utilisée par des millions de personnes a été Google Apps, disponible en 2007, renommé G Suite. Par rapport aux outils anciens de l’époque, Office de Microsoft, G Suite apportait deux innovations majeures :

● La possibilité de partager des contenus.

● La collaboration native permettant de produire des contenus à plusieurs, en partageant une seule et même version.

Brutalement plongés dans un monde où le travail à distance devenait la norme, tous les collaborateurs de l’entreprise ont redécouvert le rôle essentiel de ces fonctions de base.

L’autre grand vainqueur est la vidéoconférence. Le marché, en faible croissance, était encore dominé début 2020 par des solutions de l’Ancien Monde, telles que Webex ou GoToMeeting. En quelques semaines, l’expression “organiser une conférence Zoom” c’est banalisée.

Dans les mois qui viennent, toutes les entreprises peuvent et doivent immédiatement moderniser leurs outils bureautiques poussiéreux en prenant deux décisions “simples” :

Interdire et éliminer tout outil bureautique archaïque qu’il faut encore installer sur les postes de travail. Parmi les candidats évidents :

○ Microsoft Office : Word, Excel, PowerPoint...

○ Les clients lourds de messagerie et agenda : Outlook, Mail d’Apple…

○ Les outils de vidéoconférence à installer:  Teams, Webex, Skype, Zoom…

● En cohérence avec ce qui a été écrit sur les infrastructures, n’accepter que les outils accessibles depuis un navigateur :

○ G Suite de Google, Remotely de Zoho ou la version Web de Microsoft 365 pour les fonctions de base, envoyer des courriels, écrire, calculer ou présenter.

○ Des solutions natives WebRTC pour la vidéoconférence : Whereby, Meet de Google ou Bluejeans.

Logos WebRTC Bluejeans whereby Meet

Ce sont des décisions que je préconise depuis… plus de dix ans et que de nombreuses entreprises innovantes avaient mises en œuvre avant que le COVID-19 n’apparaisse. Ces entreprises ont répondu instantanément, sans aucun effort, aux attentes de tous leurs collaborateurs à distance.

Que ces décisions de bon sens soient encore considérées comme révolutionnaires ou impossibles en 2020 dépasse l’entendement et met en évidence l’impossibilité qu'ont une majorité d’entreprises à innover dans ces domaines universels.

Microsoft Fluid Office DocumentMiracle, et grande nouvelle ! Microsoft découvre en mai 2020 que collaborer nativement sur des documents est utile ! Un nouveau service, Microsoft Fluid Framework, permettra, quand il sera disponible dans quelques mois, de faire ce que permet Google Docs depuis 2007. Microsoft annonce fièrement que cette solution sera plus puissante que celle de Google ; 13 ans après, c’est quand même un minimum !

La troisième décision est de loin la plus importante mais demande que les deux premières aient été mises en pratique.

Il s’agit d’équiper 100 % des collaborateurs de ces outils bureautiques universels.

La crise du COVID-19, c’est aussi la revanche des opérationnels, des personnes qui sont sur le terrain et pas dans des bureaux : infirmiers, chauffeurs routiers, éboueurs, policiers, équipes de maintenance, ambulanciers… Ils ont tous droit, ils ont tous besoin, et souvent plus que les cols blancs, d’utiliser ces outils de partage, de communication et de collaboration.

Cet objectif peut se résumer en une phrase simple :

100 % des collaborateurs équipés d'outils natifs Web, pour produire, partager, collaborer et communiquer, quels que soient les contenus.

100 % Collaborateurs équipés

 

Données indépendantes des usages et des infrastructures

Il y a un peu moins d’un an, j’ai proposé une évolution du modèle initial B I S que j’avais imaginé en 2015.

Nouveau modèle BISD - Infra  Soutien  Métiers -DataJ’y ai ajouté une dimension D, données, pour cette nouvelle version, B I S D.

Le monde numérique post COVID-19, imprévisible, rend cette évolution encore plus pertinente.

Des données, indépendantes des applications et des infrastructures, deviennent les nouvelles ressources numériques universelles. Elles peuvent être mises à la disposition de tous les collaborateurs de l’entreprise, quelles que soient les applications qu’ils utilisent.

Il faut aussi prendre en compte les différentes natures d’information dont a besoin l’entreprise. Pour trop de professionnels de l’informatique, les données structurées, financières, ressources humaines ou commerciales sont les seules dignes d’intérêt.

J’ai identifié 6 grandes familles d’information ; les trois premières sont universelles, les trois autres sont liées aux métiers des entreprises :

AdS DPC Data in a laptop● Contenus bureautiques : textes, tableaux, présentations, PDF…

● Données structurées : financières, commerciales…

● Données multimédias : images, photos, vidéos…

● Données géographiques : cartographie, géolocalisation…

● Données 3D : ingénierie, industrie…

● Séries temporelles : analyses financières, maintenance industrielle...

Organiser cette indépendance entre les données, les infrastructures et les applications est urgent ; ce sera tout sauf facile, mais la résilience du Système d’Information qui en découle deviendra un atout majeur pour les entreprises qui réussissent cette indépendance.

 

Confiance dans les usages numériques

Nouvelles infrastructures, usages universels intensifs, travail à distance généralisé, les responsables de la sécurité doivent prendre en compte ces changements profonds et proposer des solutions différentes, qui répondent à de nouvelles attentes.

DPC Trust roots shared S 44760182On n’a plus le droit de bloquer ces évolutions irréversibles sous des prétextes de sécurité et de confidentialité. Il faut les accompagner, les encourager, en proposant de nouvelles solutions de sécurité.

La bonne nouvelle ? Ces solutions innovantes existent. J’y ai consacré un billet publié il y a environ 1 an : “Cloud, la confiance”. J’en résume le contenu en une phrase :

la sécurité des solutions numériques dans les Clouds Publics est, dans 99,9999% des cas, meilleure que celles que fournissent les antiquités telles que VPN ou pare feux périmétriques.

Démarche Zéro Trust

Les démarches  “zéro trust” sont aujourd’hui les meilleures réponses aux attentes des entreprises. Elles font l’hypothèse par défaut que rien n’est sécurisé et qu’il faut tout contrôler.

Ce schéma présente les 5 fonctions essentielles d’une démarche zéro trust :

● Vérifier l’identité de la personne qui se connecte. On complète les mots de passe par d’autres techniques regroupées dans la famille MFA, Multi Factor Authentication.

● S’assurer que l’on peut faire confiance à l’objet d’accès, quel qu’il soit.

● Chiffrer les données, en transit et dans les objets d’accès.

● Autoriser les accès aux applications, une par une, selon les personnes, selon les lieux d’accès.

● Fournir des outils d’audit pour des contrôles a posteriori quand c’est nécessaire.

Démarche zero trust

L’offre de solutions de haute qualité permettant de mettre en œuvre une démarche zéro Trust est très riche ; le plus difficile, c’est probablement de faire des choix !

Résumons : il est interdit de soulever les alibis de la sécurité et de la confidentialité des données pour bloquer les évolutions urgentes et indispensables rendues nécessaires par la crise du COVID-19.

99% des personnes qui refusent ces évolutions, qui continuent à penser que les armes obsolètes du siècle dernier sont encore les meilleures, sont des trouillards ; ils ont peur d’affronter des attaquants innovants, très puissants, et se réfugient dans leurs châteaux forts moyenâgeux, “protégés” par des pare feux démodés. 

Charge brigade légère 1Ils n’ont même pas l’excuse de la bravoure, de l’inconscience des Anglais lors de la “charge de la brigade légère”, envoyée au massacre contre les forces russes très équipées en artillerie.

Je n’ai aucun respect pour eux.

À l’inverse, j’ai beaucoup d’admiration pour les dirigeants, DSI et RSSI qui acceptent les défis de ce Nouveau Monde numérique et ont le courage de tout mettre en œuvre pour créer une confiance raisonnable, au service de leur entreprise et de ses collaborateurs.

En résumé de ce qui vient d’être écrit, le schéma ci-dessous regroupe les quatre fondations universelles nécessaires pour aborder avec succès un monde post COVID-19.

Universels SI - Infrastructures Données Usages universels

Les entreprises qui sont en cohérence avec ce schéma disposent de fondations infrastructures et applicatives universelles solides et pérennes, qui leur permettent d’affronter un futur imprévisible avec la certitude de pouvoir répondre aux défis nouveaux qu’elles devront affronter.

Tout n’est pas réglé pour autant ! Il faut maintenant s’attaquer à un très gros morceau, la numérisation de tous les processus informationnels.

 

Processus informationnels, numériques de bout en bout

Nous sommes en 2021 : la majorité des salariés travaillent à distance et l’entreprise doit gérer des dizaines de processus pour :

● Organiser l’embauche d’un nouveau collaborateur qui va travailler chez lui, en Nouvelle-Zélande.

● Lancer un appel d’offres pour un nouveau logiciel.

● Préparer le budget 2022 de la filiale espagnole.

● Faire approuver par le conseil d’administration les comptes de 2020.

● …

Processus Wheels 100% numérique

Dans le monde pré COVID-19, l'entreprise avait la possibilité, pour ces processus, de faire approuver ou signer des documents papiers.

L'entreprise a impérativement besoin, dans un monde post COVID-19 :

AdS DPC Online document editing SS 276062556● Que ces processus soient numériques de bout en bout, sans jamais passer par la case papier.

● Que toutes les personnes concernées puissent modifier les documents numériques, sans les imprimer.

● Que les documents puissent être signés par des personnes à distance, tout en restant numériques.

● Que tous les contenus créés pendant ces processus soient accessibles à distance par les personnes qui y ont droit.

Ce “cahier des charges” est simple à définir, mais monstrueusement difficile à mettre en œuvre dans l’immense majorité des organisations.

AdS DPC sceau seal old paper S 180208132Quel est le plus beau symbole de l’Ancien Monde ? Le parapheur !

Signe majeur du pouvoir, les parapheurs trônent sur les bureaux des dirigeants et attendent que ces maîtres du monde mettent leur “sceau” sur les documents qu’ils contiennent.

Parapheurs Gérard DarmaninEn arrivant dans ses nouveaux bureaux au ministère des Finances, Gérard Darmamin s'est plaint du nombre de parapheurs qui attendaient sur son bureau.

Combien en restera-t-il quand il quittera son poste ?

Il ne faut pas oublier que la majorité de ces processus mettent en jeu, non seulement des collaborateurs de l’entreprise, mais aussi des partenaires externes, clients, fournisseurs ou prestataires, souvent dans plusieurs pays.

Docusigned by Louis Naugès 2Les solutions qui permettent cette numérisation de bout en bout, signature comprise, existent depuis longtemps. Cela fait des années que je signe tous les documents des entreprises dont je suis actionnaire et membre du conseil d’administration avec l’application Docusign, l’un des leaders de ce marché.

Pour rester fidèle à ma démarche qui privilégie des indicateurs simples, je vous propose l’exercice suivant :

● Comptez le nombre total de parapheurs qui circulent aujourd’hui dans votre entreprise.

● Planifiez une réduction progressive de ce nombre, qui pourrait suivre le calendrier suivant, ambitieux mais réaliste :

○ Réduction de 20 % à la fin de l’année 2020.

○ Réduction de 50 % à la fin de l’année 2021.

○ Réduction de 80 % à la fin de l’année 2022.

○ (Il est interdit de remplacer 3 parapheurs sur le même bureau par un parapheur plus grand !)

Nombre parapheurs dans entreprise

Objectif zéro parapheur !

Si vous réussissez cet exploit, vous aurez fait un pas de géant vers un transformation numérique majeure.

AdS DPC Paper to digital S 88196772Dans les entreprises qui auront réussi cette numérisation de bout en bout de la grande majorité de leurs processus numériques, tout le reste suivra, de manière évidente. Elles seront en position de force pour innover dans tous les usages que je n’ai pas abordés dans ce billet, leurs usages numériques spécifiques, cœurs de métiers.

 

Synthèse

DPC Woman with ? SS 78180253La Transformation Numérique accompagne et facilite les mutations profondes et pérennes, rendues indispensables dans un monde post COVID-19. Elle permet aux entreprises de s’adapter en permanence, et rapidement, à des environnements de plus en plus imprévisibles.

“Il vaut mieux être préparé à des catastrophes qui ne se produisent pas que de ne pas être prêts pour des catastrophes qui elles arrivent”. C’est un bon résumé des responsabilités des dirigeants.

Pour conclure, je vous propose une synthèse des caractéristiques d’une entreprise qui a compris quelles sont les transformations numériques universelles et indispensables pour réussir dans un monde Post COVID-19 :

● Des infrastructures numériques industrielles, robustes et évolutives :

○ Basculement de tous les serveurs dans des clouds publics.

○ Des réseaux rapides mis à la disposition de 100 % des collaborateurs, où qu’ils soient.

○ La possibilité d’accéder à 100 % des applications numériques depuis un navigateur, sur tout objet d’accès, smartphone, tablette, Chromebook ou PC.

● La possibilité de travailler depuis tout lieu, bureau, domicile, hôtel… en faisant confiance aux collaborateurs et sans outils intrusifs de surveillance.

● Des usages bureautiques universels, pour tous, permettant de travailler en mode collaboratif natif sur tout type de contenu, textes, tableurs, présentations, données structurées, multimédia…

● Des outils pour créer la “confiance” dans le cloud, dans une logique “Zéro trust”.

● Des processus informationnels 100% numérisés, rendant l’usage du papier et de la signature manuscrite inutiles.

Cela devrait vous occuper pour au moins deux ou trois années !

 


Après COVID-19 : quelles Transformations Numériques universelles ? Première partie : la règle 4 x 50

 

AdS DPC COVID-19 over Europe SJ’avais abordé le sujet des impacts de la crise COVID-19 sur les Systèmes d'Information des entreprises dans mon billet précédent.

Aujourd’hui, j’ai choisi de me concentrer sur les composants universels d’une Transformation Numérique qui sont pertinents pour toutes les entreprises, petites, grandes ou moyennes, publiques ou privées et qui sont devenus encore plus essentiels pour affronter avec succès un monde post COVID-19.

La première partie analyse les ruptures apportées dans le monde par le COVID-19 et qui auront de profonds impacts sur les solutions et usages numériques.

La deuxième partie présente les actions prioritaires que doivent mener les entreprises pour tenir compte de ces ruptures dans leur Transformation Numérique.

 

COVID-19 : créateur de ruptures fortes et irréversibles

Le COVID-19 est devenu le vecteur le plus important de changements majeurs dans le monde entier depuis la Deuxième Guerre mondiale.

C’est au départ une crise médicale mondiale majeure, mais pas beaucoup plus grave que beaucoup d’autres épidémies ou pandémies récentes.

Ce qui est profondément nouveau, ce sont les impacts majeurs qu’aura le COVID-19 sur les comportements de milliards de personnes et sur les économies mondiales. Le modèle dit de “confinement”, importé de Chine, adopté par une grande majorité de pays aura, en quelques mois, créé un grand nombre de ruptures, fortes et irréversibles.

Je vais me concentrer dans ce billet sur un petit nombre de changements économiques, humains et sociaux qui auront des impacts forts sur les usages numériques des entreprises et qui vont leur demander d’accélérer leur Transformation Numérique.

Il semble qu’un consensus s’est réalisé sur le fait que le monde “Post COVID-19” dans lequel nous entrons va durer un minimum de deux années. C’est l’hypothèse que je retiens dans ce billet.

COVIC pandemic last 2 years

Les professionnels sérieux du monde de la santé pensent que la disponibilité en masse d’un vaccin efficace peut au mieux devenir une réalité dans les 18 à 24 mois qui viennent.
Ce remarquable article de la revue Nature explique les 8 manières possibles de l’obtenir et liste plus de 90 recherches en cours.

COVID-19 Vaccines projects

J’ai choisi de privilégier quatre changements majeurs :

● Une crise économique profonde.

● La peur de l’autre.

● Le travail distribué.

● De nouveaux modes de fonctionnement pour les entreprises.

 

Une crise économique profonde

La réduction de la croissance économique, dans le monde entier attendra un niveau jamais rencontré depuis la crise de 1929, comme le prévoit le FMI, Fonds Monétaire International. Ces prévisions font l’hypothèse que le virus sera beaucoup moins actif dans la deuxième partie de l’année 2020, et rien ne garantit que ce sera le cas.

IMF Recession prediction 2020

Les débats entre croissance économique et avenir de la planète faisaient encore rage il y a six mois ; le COVID-19 a déclenché en 3 mois une récession mondiale, dans tous les pays. Ralentir la croissance, c’est impossible, disaient les économistes, le COVID-19 l’a fait.

Il faut maintenant imaginer de nouveaux modèles d’évolution de l’économie mondiale ; personne n’a de réponses claires à proposer.

Ce graffiti dans le métro de Hong Kong le résume très bien : “On ne peut pas retourner à la normale, parce que la normale que nous avions été justement le problème”.

Graffiti HongKong COVID-19

Des secteurs entiers d’activités seront bouleversés, pour longtemps : transport aérien, commerce de proximité, industrie automobile et aérienne, tourisme international, restauration, hôtellerie d’affaires et touristique, immobilier de bureaux…

Même si l’histoire ne se répète jamais, la croissance exponentielle des sites de e-commerce en Chine date de 2003, année de la crise sanitaire du virus SARS.

Cette crise COVID-19 aura eu au moins un avantage : elle nous a fait prendre conscience que des débats économiques et sociaux qui nous déchiraient encore il y a quelques mois n’étaient pas aussi essentiels qu’on le croyait.

Le Brexit ? La réforme des retraites ? Les gilets jaunes ? Que cela nous paraît anodin, aujourd’hui !

 

La peur de l’autre

Dans sa célèbre réunion des actionnaires, qu’il a tenue pour la première fois le 4 mai 2020 face à une salle vide alors que 40 000 personnes y assistaient tous les ans, Warren Buffett a bien résumé la situation par cette phrase :

"Fear is the most contagious disease you can imagine."

(La peur est la maladie la plus contagieuse que l’on peut imaginer)

Distanciation sociale ou distanciation physique ? Peu importe, ces expressions qui n’existaient pas en février 2020 vont durablement s’imposer dans nos vies et nos comportements.

L’autre, la personne que l’on croise dans la rue, dans son bureau, dans son immeuble, l’autre représente un danger grave, porteur potentiel d’un virus d’autant plus inquiétant qu’il est invisible.

Tous ceux qui ont un peu voyagé sont conscients des fortes différences culturelles qui existent dans les relations humaines et sociales selon les pays.

● Les embrassades sont généralisées dans les pays latins tels que l’Espagne ou l’Italie.

● La distance physique est plus forte dans les pays du nord de l’Europe.

● Cette distance est encore plus marquée dans la majorité des pays asiatiques.

● La France est, selon mes expériences, à mi-chemin entre les cultures latines et nordiques.

Ce tableau donne les statistiques mondiales d’impacts par pays, le 10 mai 2020, veille du déconfinement en France. Est-ce une coïncidence si parmi les pays les plus touchés par le COVID-19 on trouve l’Italie, l’Espagne et la France ?

CoronaVirus top countries for death 10 mai 2020

Les deux autres sont les Etats-Unis, dirigés par un incompétent absolu et la Grande-Bretagne, qui avait essayé une démarche différente, et qui a dû faire marche arrière, rapidement.

Chinese distanciation in car manufacturingCette photo, prise dans une usine automobile en Chine à l’heure du repas de midi, montre que les ouvriers ont très vite adopté un comportement distant. Peut-on imaginer facilement le restaurant d’entreprise de Renault utilisant la même organisation ?

Amsterdam restaurants mediamatic 2Ce n’est probablement pas par hasard si c’est un restaurant des Pays-Bas qui a, le premier, imaginé de mettre des cabines fermées en verre sur sa terrasse en bord de canal.

La question qu’il faut se poser : est-ce que la majorité des Français, dans leurs comportements de groupe, familiaux ou professionnels, vont revenir à des habitudes “latines” ou basculer sur des modes d’échanges “nordiques” ?

Si, comme je le pense, les Français ne revenaient pas en arrière, poussés par ce sentiment pérenne de peur de l’autre, la fin des serrements de main et des accolades dans le monde professionnel pourrait devenir définitive.

 

Un changement majeur qui va durer : travailler depuis chez soi

Le télétravail n’est pas né avec le COVID-19. Depuis des dizaines d’années, politiques, dirigeants, syndicats et autres CHSCT débattent des conditions qu’il fallait réunir pour que le “télétravail” soit possible.


Portrait Télétravailleur en France 2:2019Une étude sur le télétravail en France dans le secteur privé a été réalisée par le groupe d’assurances Malakoff-Médéric en février 2019, un an avant l’arrivée du COVID-19.

Le journal Le Parisien en a présenté un excellent résumé : un peu plus de 5 millions de personnes, 29 % des salariés, pratiquent le télétravail, partiellement dans la grande majorité des cas.

Combien le faisaient dans le cadre d’un accord d’entreprise ? Seulement 9% des 29%.

Arrive mars 2020 : en quelques jours, des dizaines de millions de travailleurs, en France et dans le monde, ont basculé dans un monde nouveau pour eux, celui du travail à domicile. Les Américains, qui créent des acronymes pour tout, utilisent maintenant WFH, Working From Home, pour nommer ce mode de travail.

En 2 mois, ce qui paraissait impossible ou très compliqué a été mis en œuvre dans toutes les entreprises, y compris du secteur public, dont les enseignants.

Mon pronostic : ce basculement vers beaucoup plus de travail à distance, sera irréversible, le changement principal dans le fonctionnement des entreprises induit par le COVID-19.

De très nombreuses entreprises ont déjà annoncé qu’elles allaient maintenir le “WFH” pendant au moins toute l’année 2020. J’ai regroupé dans cette image les annonces du groupe automobile PSA, de Google et de Facebook.

WFH - Facebook  PSA  Google

Il est difficile d’appréhender tous les impacts de ce mouvement de fond, tant ils sont nombreux. Les plus évidents :

● Réduction forte de la demande de bureaux.

● Moins de déplacements domicile-travail.

● Réaménagement des espaces de vie personnelle pour y installer des lieux où l’on peut mieux s’isoler et participer à des vidéoconférences.

● Possibilité d’embaucher des collaborateurs dans toute la France, et dans le monde entier. L’entreprise distribuée peut devenir la norme.

● Plus d’opportunités de travail pour les personnes handicapées pour se déplacer.

Dress WFH vs Office● Changement des habitudes vestimentaires, comme le dit avec humour ce Tweet. On ne compte plus les cas où des personnes en vidéoconférence avaient un “haut” professionnel et ont montré par mégarde des “bas” moins habillés !

● ...

Un dernier signe qui ne trompe pas et montre que ce phénomène va durer : le gouvernement français a publié le 6 mai un long décret, signé par 8 ministres, sur les règles à appliquer pour le télétravail dans la fonction publique.

 

Mon prochain combat : mise hors la loi des logiciels de surveillance des travailleurs à distance

Zoom n’est pas le seul logiciel à voir ses usages augmenter avec l’arrivée du COVID-19. Une autre famille d’outils logiciels voit ses ventes exploser : les solutions qui permettent d’espionner les personnes qui travaillent à distance, loin des yeux de leurs surveillants. Je ne pouvais pas imaginer :

● Qu’il y en avait autant.

● Que de très nombreuses entreprises y faisaient appel.

Employee monitoring top 10 software

J’ai fait une analyse rapide de leurs fonctionnalités et de leur puissance ; les résultats sont terrifiants.

Cette liste non exhaustive montre que tout absolument tout ce que fait un travailleur à distance sur son poste de travail peut être analysé.

Employee monitoring main functions

Pour illustrer les “performances” de ces outils de surveillance, j’ai pris quelques exemples. Dans l’encadré ci-dessous :

● La solution Interguard annonce qu’elle peut prendre une photo de l’écran toutes les 5 secondes. Ils annoncent “fièrement” que l’on peut ainsi avoir un film complet de l’activité du collaborateur.

● Le logiciel Pragli mesure l’activité du clavier et peut prévenir le “garde-chiourme” que vous êtes un fainéant si vous n’avez pas utilisé votre clavier depuis 15 s. 15 s, cela signifie que toute période de réflexion est interdite !

WFH Contrôles 5 et 15 secondes

Dans ce troisième exemple, celui du logiciel Time Doctor, un “pop-up” apparaît sur l’écran du collaborateur dès qu’il accède à un site Web que Time Doctor considère comme n’étant pas directement lié à l’application professionnelle.

TIme Tracking- Pop Up %22Are you Working ?%22

Cerise sur le gâteau, ces logiciels sont hors de prix, comme le montre l’exemple de Teramind. La version intermédiaire coûte 25 $ par mois et par personne.

Petit rappel : la version business de G Suite, très complète, coûte moins de 10 $ par mois et par personne.

Teramind time tracking pricing

Vous souhaitez faire échouer vos projets de généralisation du travail à distance, j’ai le moyen infaillible d’y arriver : installez l’un de ces logiciels espions.

Amercican Slaves in JailVous montrerez ainsi de manière éclatante toute la “confiance” que vous avez dans vos collaborateurs ! Que des solutions de ce type existent encore en 2020 me laisse pantois : je croyais, naïvement, que l’esclavage avait été supprimé en France en 1848.

Je suis tellement indigné par ce danger que j’envisage de créer sur le Web une liste noire des entreprises scélérates qui osent déployer ces outils.

 

Nouveaux modes de fonctionnement pour les entreprises

Repenser les organisations ? Le COVID-19 va obliger toutes les entreprises à se reposer beaucoup de questions sur leurs modes de fonctionnement.

J’ai choisi, pour illustrer ces ruptures, quelques exemples concrets.

 

Priorité aux opérationnels

Infirmiers, aide-soignants, pompiers, livreurs, éboueurs, chauffeurs routiers… Politiques et dirigeants ont redécouvert avec le tsunami COVID-19 que ces métiers du terrain, opérationnels, avaient de la valeur !

AdS DPC opérationnels

J’espère, je pense que cette prise de conscience du rôle clef de ces métiers opérationnels dans toutes les entreprises sera l’un des acquis durables de ces derniers mois.

Image livre DTN inversion siège terrainC’est un thème que nous avions longuement abordé dans le livre : “Dirigeants, Acteurs de la Transformation Numérique”, co-écrit avec Dominique Mockly, dont ce schéma est extrait.

Mettre les fonctionnels, ressources humaines, finances, commerce, Direction Générale… au service des opérationnels devient une nouvelle priorité, un beau défi.

 

Réduction des déplacements physiques longue distance

Faire des milliers de kilomètres en avion pour participer à une réunion de 4 heures ?

Organiser une formation en présentiel pour 15 personnes venant de différents établissements de l’entreprise ?

Avant l’arrivée du COVID-19, peu d’entreprises se posaient ces questions et elles trouvaient naturel, normal de voir des collaborateurs perdre 2 ou 3 journées de leur temps, dépenser des milliers d’euros pour assister à des réunions et des conférences.

Ces déplacements sont, du jour au lendemain, devenus impossibles. Miracle ! On découvre que l’on peut très bien s’en passer. Les réunions en visioconférence, les formations en “distanciel” se sont multipliées et les collaborateurs ont découvert que c’était possible, plus efficace, moins générateur de temps perdu.

J’ai une très mauvaise nouvelle pour les compagnies aériennes : l’essentiel de leurs revenus et de leurs marges venait des déplacements professionnels ; ils vont, de manière définitive, se réduire très fortement.

Non seulement les entreprises vont limiter au maximum ces déplacements qui seront jugés non indispensables, mais en plus, voyager en avion deviendra encore plus pénible. L’attaque des tours du World Trade Center avait augmenté les contraintes de sécurité dans les aéroports. Le COVID-19 va y rajouter les contraintes de santé.

Airtravel very bad 2

Les rares avantages qu’il y avait à voyager en classe affaires vont aussi se réduire : fermeture des salons VIP, repas et boissons réduites… Il est difficile de boire une coupe de champagne ou de déguster une tranche de foie gras avec un masque !

Moins de clients, taux de remplissage réduits : le prix des billets d’avion est condamné à augmenter, ce qui va accélérer ce cercle vicieux de la décroissance du trafic aérien.

Mon pronostic : les budgets déplacements en avion des entreprises vont se réduire de plus de 50%.

 

Quel avenir pour les bureaux centraux

On l’a vu plus haut, le travail à distance va se banaliser et être utilisé par plus de monde, plus longtemps.

Basecamp, une entreprise qui commercialise un logiciel SaaS de gestion d’activité, que j’ai souvent cité dans mes blogs, est en travail distribué à 100% depuis sa création, il a plus de 15 années. Elle restera une exception, oui, mais il n’est pas déraisonnable d’imaginer que, dans les 5 années qui viennent, le taux d’occupation des bureaux centraux actuels baisse de 50 % ou plus.

Les partisans de cette culture d’entreprise où des centaines de personnes travaillaient dans un même lieu en vantaient les avantages : convivialité, interactivité, échanges informels… Si, comme je le pense, la distanciation physique et sociale devient permanente, une grande partie de ces avantages disparaîtra.

Vous avez détesté les bureaux ouverts, open space ? Vous allez adorer les bureaux...séparés par des cubes en verre !

Bureaux séparés par écrans verres

Déjeuner à la cantine, séparé de 2 m de ses voisins ? Bonjour la convivialité ! Nettoyer les boutons-poussoirs de la machine à café après chaque personne, se déplacer dans des couloirs à sens unique… Est-ce que j’ai envie de travailler dans ce « Nouveau Monde » ? Perdre son temps dans des réunions physiques où l’on est tellement séparé des autres qu’il faut parler fort pour se faire entendre ? Est-ce que je ne serais pas mieux chez moi, en interactivité numérique ?

Paris la défenseToutes les grandes métropoles tertiaires doivent se poser la question : quel est l’avenir des centres d’affaires tels que la Défense à Paris ?

Si, chaque jour, 50% des personnes qui “allaient au bureau” travaillent à distance, la demande de bureaux va baisser de 50 %, et rapidement.

La liste des secteurs d’activités qui vont souffrir des changements des modes de travail induits par le COVID-19 va s’allonger :

● Gestionnaires de grands centres de bureaux.

● Immobilier d’entreprise.

● Aménagement de bureaux.

● Services aux entreprises dans les bureaux : restauration, nettoyage, gardiennage, parking...

Depuis plusieurs dizaines d’années, des appartements de centre-ville avaient été transformés en bureaux. Et si un mouvement inverse démarrait en 2021 ?

Il ne devrait pas être très difficile de transformer les “cités dortoirs” en espaces mixtes, où l’on vit et où l’on travaille.

Mon pronostic : les budgets immobiliers de bureaux des entreprises vont se réduire de plus de 50%.

 

Distribution plus innovante des temps et lieux de travail

Il n’est pas difficile de définir les besoins minima raisonnables de l’espace de travail d’une personne en travail distribué :

Collaborateur Basecamp WFH● Un espace de 15 à 20 m2, bien éclairé, bien isolé phoniquement.

● Un accès réseau à 100 Mb/s.

● Et… rien d’autre !

Le pays ? La région ? La ville ? Le village ? Peu importe !

L’entreprise distribuée deviendra la norme, rapidement. Wizy, dont je suis l’un des dirigeants, en est une bonne illustration : ses équipes sont réparties entre l’Espagne, Paris, Angers, Singapour, l’Australie… Nos réunions de management se font toutes en vidéoconférences, la principale difficulté étant de trouver des créneaux horaires compatibles avec ces différentes zones mondiales.

 

Résumé de la première partie

Je vous propose, pour résumer cette première partie, de définir un nouveau mode de fonctionnement des entreprises :

La règle 4 x 50

● 50 % des collaborateurs en travail à distance à tout moment.

● Réduction de 50 % des déplacements longue distance.

● Basculement de 50 % des actions de formation en “distanciel”.

● Réduction de 50 % de la surface des bureaux utilisés.

Règle 4 x 50

Ce sont bien sûr des moyennes, qui peuvent varier d’une entreprise à l’autre.

Par contre, si vous faites le total des quatre pourcentages pour votre entreprise, il devrait être proche de 200, les écarts par rapport à la moyenne de 50 % se compensant partiellement.

Votre score pourra varier entre 0 et 400 :

● Score 0 : rien ne change, on redémarre comme avant.

● Score 200 : votre entreprise a pris la mesure des changements nécessaires.

● Score 400 : votre entreprise se lance dans un monde nouveau, dans la position de "early adopters".

Cette règle 4 x 50 deviendra rapidement un indicateur universel des changements permanents induits par le COVID-19 dans toutes les entreprises.

Dans la deuxième partie de cette analyse, j'analyse les outils universels dont on besoin les entreprises pour se préparer à un monde post COVID-19.


Transformation Numérique : l’après COVID-19, mode d’emploi pour 2020

 

(Long billet : l’importance du sujet l’impose et vous avez probablement un peu plus de temps que d’habitude pour le lire et... mettre en pratique les recommandations qu’il contient.)

Couverture livre DTN copie 2Depuis quelques semaines, dans le monde entier, le Coronavirus COVID-19 a obligé toutes les organisations, privées ou publiques, petites, moyennes ou grandes à apprendre à travailler autrement, très vite et sans préavis.

A la fin de l’année 2018, j’avais publié avec Dominique Mockly, PDG de Teréga, le livre :

Dirigeants, Acteurs de la Transformation Numérique

Ce livre, écrit avec Google Docs et publié sur Amazon pour s’appuyer sur les outils modernes du Cloud Computing, ne faisait pas référence au COVID-19. Il a aidé des organisations innovantes qui avaient bien avancé dans leur Transformation Numérique à s’adapter rapidement aux nouveaux modes de travail rendu indispensables par les règles de confinement.

Mise à jour du 17 avril 2020 : ce livre est maintenant disponible en format numérique, Kindle.

A l’inverse, dans une majorité d’entreprises, cette pandémie COVID-19 a mis en évidence des défaillances de leur Système d’Information et la possibilité pour leurs collaborateurs de travailler efficacement, loin de leurs bureaux traditionnels.

Ce billet aborde les thèmes suivants :

  • Principaux dysfonctionnements mis en évidence.
  • Comment une Transformation Numérique réussie a permis de mieux résister.
  • Comment se préparer pour redémarrer, autrement.
  • Pourquoi, demain, on doit, on peut concilier Transformation Numérique et Frugalité Numérique.
  • Quelles sont les décisions prioritaires à prendre avant la fin de l’année 2020.

(Pour éviter de répéter ce que j’ai souvent écrit dans ce blog, je vais référencer de nombreux billets déjà publiés.)

 

Dysfonctionnements d’un Système d’Information mis en évidence par le COVID-19

AdS DPC Confinement COVID-19 S 332567052Les strictes mesures de confinement annoncées en mars 2020 dans de nombreux pays, et exécutoires en quelques heures, ont obligé les entreprises, leurs collaborateurs et leurs partenaires à bouleverser leurs modes de travail et d’organisation. Fin mars 2020, la moitié de la population mondiale était confinée à son domicile.

Tous les défauts des informatiques archaïques, que je dénonce depuis plus de dix ans, ont immédiatement resurgi. Pour ne pas accabler ces entreprises qui font l’autruche, je ne citerai que les plus évidents.

Centres de calcul privés (appelés à tort clouds privés) sous-dimensionnés

Le confinement est annoncé en France le 17 mars. Immédiatement, les sites des grands acteurs du commerce comme Monoprix ou Leclerc… ne répondent plus ! Surprise ? Non !

Sites marchands down coronavirus

Est-ce que vous pensez que la demande n’a pas augmenté au moins autant sur le site d’Amazon ? Avez-vous entendu parler d’une panne sur le site marchand Amazon ? Non !

OVH Panne 30 mars 2020Même les hébergeurs ne sont pas à l’abri de ces pannes : OVH en a fait la démonstration le 30 mars 2020. Il faudra bien qu'un jour les hébergeurs et leurs clients finissent par comprendre que leur métier n’a strictement rien à voir avec celui des fournisseurs industriels de Clouds Publics comme AWS, Azure ou GCP.

Croire encore en 2020 que la sécurité des accès se fait par des VPN (Virtual Private Networks)

Les défenseurs de VPN me font penser à… “la belle au bois dormant”. Ils se sont endormis en l’an 2000 et ont été réveillés sans ménagement en 2020 par des milliers d'utilisateurs désespérés qui essayaient vainement de travailler, confinés dans leur domicile.

En 2017, j’avais écrit un billet expliquant pourquoi le principe de la sécurité “périmétrique” était un mythe périmé et dangereux. Je ne suis pas le seul à le penser, heureusement.

Death of VPN with Coronavirus

Encore trop de collaborateurs équipés de PC fixes

Old Desktop PCDans le grand public, si l’on met de côté les “gamers”, les ventes de PC fixes ont disparu. Ce n’est hélas pas encore le cas dans toutes les entreprises. PC mobiles et Chromebooks sont les seuls objets d’accès professionnels qui permettent de travailler en tout lieu, à toute heure.

Ces déficiences techniques sont graves, mais ce n’est rien par rapport aux visions dépassées de dirigeants et à l’absence de préparation des salariés aux nouveaux modes de travail qu’il est nécessaire de maîtriser pour être efficace en mode “confinement”.

C’est le cas en France, comme le montre cet article de la revue Capital.

Ce n’est pas mieux aux USA ! Le CEO de Charter, grande entreprise du secteur des télécoms, ose écrire aux salariés que : “travailler au bureau est plus efficace pour tous, y compris ceux qui pourraient télétravailler”.

Watching you WFHLa paranoïa des dirigeants qui ont peur de perdre le contrôle sur les activités des salariés qu’ils ne “voient pas” peut prendre des formes extrêmes : une entreprise annonce que tout ce que font leurs salariés sur leur PC est enregistré : sites Web visités, une copie d’écran toutes les dix minutes...

Education Nationale & CoronavirusOn en a eu aussi un exemple éclatant dans le monde de l’éducation nationale, quand plus de 15 millions d’apprenants ont dû basculer en mode enseignement à distance en 48 heures. Je ne mets pas en cause le dévouement et les efforts de l’immense majorité des enseignants, mais l’absence d’innovation dans les outils numériques déployés dans les écoles, lycées et universités.

J’avais abordé, il y a juste un an, ce sujet majeur dans un billet.

Dès 2014, j’avais identifié les 10 “ex bonnes pratiques” qu’il fallait abandonner et les dix NBP, Nouvelles Bonnes Pratiques, à adopter pour la période 2014-2021.

Hélas, en 2020, ces “ex bonnes pratiques” sont encore trop incrustées dans les entreprises qui n’ont pas pris le chemin de leur Transformation Numérique.

Je terminais ce billet en donnant rendez-vous en 2021 pour établir les NBP pour la décennie qui commence en 2021. A mon grand désespoir, je suis encore, en 2020, obligé de me battre pour que les NBP de 2014 soient mises en œuvre.

Sept outils innovation - Traditionnels copieDur, dur, de changer les organisations et leur SI !

J’avais aussi écrit en 2017 un autre billet qui identifiait sept signaux forts d’innovation ; ils sont plus que jamais d’actualité.

Il y a, heureusement, des entreprises qui ont pu s’adapter immédiatement aux défis posés par le confinement COVID-19.

 

Transformation Numérique réussie : meilleure résistance aux crises telles que COVID-19

Depuis plus de dix ans, dans ce blog, par mes actions de sensibilisation et missions de conseil, je pousse les organisations à réinventer leurs usages et leurs infrastructures informatiques et numériques.

Beaucoup reste à faire : en reprenant la courbe de Gauss de l’innovation que j’ai souvent utilisée, j’estime que la France est encore entre la zone “innovateurs” et “majorité initiale”.

Moins de 20 % des entreprises françaises ont basculé dans un monde “numérique prioritaire”, “Digital First” en anglais.

Gauss innovation -Etat France 2:2020

Il faut énormément de courage de la part des dirigeants et des équipes de professionnels du numérique pour aller au-delà des mots et passer à l’action ; je l’ai expliqué en détail dans ce billet au titre clair : Transformation Numérique, le courage ou la trouille.

J’ai pu échanger ces derniers jours avec les rares entreprises que je connais et qui ont entrepris depuis plusieurs années une Transformation Numérique majeure. Cela fait chaud au cœur quand un dirigeant félicite publiquement son DSI après une conférence vidéo qui a réuni plusieurs centaines de personnes et qui a fonctionné sans hiatus, car les collaborateurs étaient bien équipés et… bien préparés.

Techniquement, il n’y a rien de magique : on connaît très bien les outils et solutions à mettre en œuvre pour qu’une entreprise soit prête à affronter une crise comme celle du COVID-19.

J’ai publié en 2017 plusieurs billets qui identifiaient les technologies clés des prochaines années ; les échanges “vidéos” en faisaient bien sûr partie.

La liste qui suit n’est pas exhaustive, mais va à l’essentiel.

Basculement des infrastructures sur des Clouds publics industriels

Ceci permet de répondre aux évolutions imprévisibles de la demande des entreprises :

● Variabilité de la charge.

● Résilience.

● Fiabilité.

Même les géants du Cloud n’ont pas toujours la puissance disponible pour faire face à de fortes augmentations des usages, comme ce fut le cas pour Microsoft 365.

Bravo quand même, Microsoft, qui a su faire face, sans trop réduire les services proposés, à une augmentation de sa charge très importante, proche de 800 %. Combien d’entreprises gérant elles-mêmes leurs infrastructures en auraient été capables ?

Généralisation des accès aux applications par navigateur

Chromebooks sold out Covid-19Ceci permet à tout collaborateur, quel que soit son objet d’accès, PC Windows, Mac, smartphones, tablettes ou Chromebook, d’accéder à l’ensemble des applications de son entreprise, où qu’il soit. Les avantages des Chromebooks sont encore plus évidents dans ces périodes de crise ; j’en ai longuement parlé dans ce billet.

Ce Tweet donne une liste de produits en rupture de stock aux USA : les Chromebooks en font partie, mais, hélas, après les armes à feu !

Des usages SaaS, Software as a Service, pour toutes les fonctions support

G Suite de Google n’a connu aucune panne significative au niveau mondial depuis le début de la crise.

Des dizaines d’autres fournisseurs de solutions SaaS, tels que Workday, Coupa ou Talentsoft, ont encaissé de fortes croissances de la demande tout en garantissant un haut niveau de service.

La nouvelle vedette du logiciel, Zoom, qui permet des vidéoconférences de haute qualité avec une facilité d’usage exceptionnelle a connu une forte croissance du nombre d’entreprises qui l’ont déployé, comme le montre ce graphique. N’oublions pas que Zoom existe depuis… plus de dix ans, et avait déjà démontré la qualité de ses services.

Number new users Zoom

Autre chiffre éloquent : le nombre de nouveaux utilisateurs pendant les 3 premiers mois de 2020 est supérieur à ceux de toute l’année 2019 !

Ceci ne doit pas occulter les sérieuses zones d’ombre de Zoom, en particulier sur la sécurité et la confidentialité des échanges. Des alternatives protégeant mieux la confidentialité des données existent : parmi les meilleures, Whereby, société norvégienne et 100% compatible avec le standard WebRTC, ce qui évite toute installation sur les postes de travail.

Sécurité, confiance, confidentialité des données

Cela fait longtemps que de remarquables outils existent, qui permettent aux collaborateurs des entreprises qui ont basculé sur les clouds publics de travailler en toute confiance ; je vous renvoie à ce long billet sur ce thème.

Quelques exemples :

Zscaler help for Coronavirus● Pour accéder de chez soi aux applications de l’entreprise sans souffrir les lenteurs d’un VPN, la solution Zscaler est une excellente réponse. Une entreprise de plus de 70 000 collaborateurs a remplacé au mois de mars 2020 ses VPN catastrophiques par Zscaler.

● Les solutions de SSO, Single Sign On, qui permettent de sélectionner les applications auxquelles on peut accéder à distance en toute sécurité.

En partageant avec tous ses clients ses connaissances, Zscaler protège efficacement, immédiatement, contre les attaques “innovantes” des hackers qui utilisent les craintes liées au COVID-19.

C’est parce qu’elles avaient pris en compte les dimensions humaines, culturelles et organisationnelles, en accompagnant tous les collaborateurs dans ce voyage passionnant qu’est une Transformation Numérique que des entreprises ont pu, immédiatement, basculer dans des modes de travail distribué.

Pour les autres, il est urgent de… s’y préparer, sérieusement.

 

Se préparer, pendant les semaines qui viennent

Who leads Digital TransformationCe Tweet résume remarquablement bien la situation : Le COVID-19 sera le catalyseur principal des nombreuses Transformations Numériques qui vont démarrer pendant la deuxième moitié de l’année 2020.

L’activité économique va rester faible pour la majorité des entreprises en avril et mai 2020.

Dirigeants et responsables informatiques des entreprises qui n’ont pas encore sérieusement “numérisé” votre entreprise, je vous propose de profiter de ces deux mois pour vous mettre en ordre de bataille avant de passer à l’action.

Information et sensibilisation

Commandez immédiatement (dès qu’Amazon livrera) un exemplaire de “Dirigeants, Acteurs de la Transformation Numérique” pour chacun de vos dirigeants, pour chaque collaborateur de votre DSI et demandez-leur de le lire avant la fin du mois de mai 2020.

Ils auront acquis les bases essentielles pour préparer les étapes suivantes.

En mai ou juin, si vous pouvez organiser un séminaire, en ligne ou en présentiel, d’une journée pour, ensemble, échanger sur ces thèmes, ce sera très utile.

Travail distribué, WFH en anglais (Working From Home)

Il ne suffit pas de donner un PC portable à un collaborateur, un accès internet aux applications de l’entreprise pour que, par un coup de baguette magique, il s’adapte immédiatement à ces nouveaux modes de travail.

Lisez, faites lire les trois livres publiés par les fondateurs de Basecamp, une remarquable solution SaaS de gestion d’activités. Ils ont été, depuis le premier jour, les pionniers du travail à distance.

Rework, publié en 2010, il y a dix ans, déjà !

Remote, publié en 2013.

It doesn't have to be crazy at work, publié en 2018.

Three books Basecamp

Ces trois livres sont courts, remarquablement écrits, faciles à lire, pragmatiques et remplis d’excellents conseils que l’on peut mettre en pratique immédiatement.

Des dizaines de personnes se sont proclamées expertes en télétravail ces dernières semaines. Rien ne remplacera jamais les dix ans d’expérience de Basecamp dans ces domaines.

Ces trois livres sont redevenus des “best-sellers” depuis quelques semaines, quelle surprise !

Pour compléter ces ouvrages, les règles de communications professionnelles efficaces utilisées en interne par Basecamp sont aussi une lecture indispensable.

Créez, dès que les activités de votre organisation auront repris un rythme presque normal, un groupe de combat qui aura deux missions :

● Mettre en pratique, avant la fin de l’année 2020, de premiers éléments d’une Transformation Numérique. Ce point est détaillé dans la suite du billet.

● Définir, avant la fin de l’année 2020, la nouvelle stratégie numérique qui sera déployée à partir de 2021.

 

COVID-19, Transformation Numérique et… Frugalité Numérique

La Frugalité Numérique a pour objectif de prendre en compte les dimensions énergétiques et climatiques de toute action dans le domaine du numérique. C’est un sujet que j’ai abordé dans plusieurs billets en ce début d’année 2020.

Excellente nouvelle : j’ai démontré que les meilleures décisions concernant une Transformation Numérique réussie sont aussi… les meilleures décisions en matière de Frugalité Numérique.

Je prendrai juste un chiffre extrait de l’un de mes billets sur le sujet :

Fermer ses centres de calcul privés et basculer sur des clouds publics divise au minimum par 6 la consommation d’énergie électrique nécessaire pour exécuter toutes les applications de l’entreprise.

Je vous propose donc de faire… d’une pierre deux coups.

Une pierre deux coups Transformation  Frugalité numérique

Votre entreprise peut, en démarrant dans la deuxième moitié de l’année 2020, se fixer deux objectifs simultanés :

● Accélérer sa Transformation Numérique.

● Lancer de premières actions pour améliorer sa Frugalité Numérique.

En regroupant ces deux objectifs, ils seront plus faciles à atteindre que de manière séparée. Vous pourrez plus facilement motiver tous vos collaborateurs en mettant en évidence les bénéfices de cette double transformation, pour eux, leur entreprise et la planète.

 

Un avant, un après COVID-19, pour votre Transformation Numérique

En juin 2020, après 3 mois de confinement qui auront impacté les modes de fonctionnement de 100% des organisations, la vie économique va redémarrer, lentement.

Devant l’immensité des tâches qui attendent les entreprises après plusieurs mois d’activités réduites, face à des marchés dont on ne sait pas comment ils vont réagir, la tentation sera forte de revenir au statu quo.

Il y a deux démarches possibles, remarquablement résumées par ce double dessin :

1. Ce n’est pas le moment, c’est impossible.

2. Transformer ce défi en opportunité : rien n’est impossible.

Just do nothing  its impossible 2

Mon pronostic est clair : le monde « post COVID-19 » ne sera plus le même qu’avant la pandémie :

● Le grand public ne l’acceptera plus.

● Les collaborateurs auront de nouvelles exigences.

● Les états changeront leurs stratégies en matière d’approvisionnement, de relocalisation d’activités…

● Les clients grand public et professionnels  des entreprises seront plus exigeants et basculeront dans un monde “numérique prioritaire”.

Les entreprises n’auront pas le choix : une Transformation Numérique forte et rapide deviendra indispensable. Au lieu de subir cette mutation, dirigeants et responsables informatiques peuvent prendre les devants et transformer ce défi en opportunité.

Que c’est-il passé entre février et fin mars 2020 ?

Du jour au lendemain, les entreprises ont dû apprendre à travailler en réduisant fortement leurs modes de fonctionnement habituels :

● Disparition des réunions physiques.

● Des bureaux centraux vidés de la majorité de leurs collaborateurs.

● Sans aucune possibilité de se déplacer sur de longues distances, en avion, en train ou en voiture.

● En ne participant plus aux grands salons professionnels de leur secteur d’activité.

● Sans organiser ou participer à des formations en présentiel.

● En ne rencontrant plus physiquement leurs prospects pour présenter leurs offres.

● ….

Ce sont les activités en bleu sur le graphique ci-dessous. Le niveau de réduction de chacune de ces activités est différent : il est passé d’une base 100 en février 2020 à un taux réduit A1, probablement compris entre - 50% et - 100%.

COVID-19 : un avant  un après

Du jour au lendemain, les entreprises ont été obligées de pousser de nouveaux usages :

● Un nombre beaucoup plus élevé de salariés qui travaillent depuis chez eux.

● Une explosion du nombre d’audio et vidéo conférences.

● Travailler à plusieurs sur un même document.

● Organiser des formations “on line”. (C’est ce que m’a demandé de faire le Mastère Système d’Information de Grenoble Ecole de Management où j’interviens, pour un cours de deux journées.)

● Créer des Webinaires pour présenter leurs solutions à des prospects.

● ...

Ce sont les activités en rouge sur le graphique ci-dessus. Le niveau de croissance de chacune de ces activités est différent : il est passé d’une base 100 en février 2020 à un taux plus élevé N1, probablement compris entre + 50% et + 2 000%.

 

Transformation Numérique : actions concrètes prioritaires en 2020

Je vous propose de partir du schéma des activités qui ont baissé et monté entre février et avril 2020.

Pour chacune de ces activités, vous pouvez :

● Mesurer les niveaux de départ, base 100 à fin février 2020.

● Mesurer quel est le niveau, A1 ou N1, atteint par chaque activité, à fin mars ou fin avril.

Profitez des semaines qui viennent pour déterminer, en concertation entre toutes les parties prenantes, collaborateurs, informaticiens et dirigeants, les nouveaux niveaux, A2 ou N2, que vous souhaitez atteindre à la fin de l’année 2020 pour chacune des activités.

Fin mars 2020, le cabinet d’études 451 Research a publié les résultats d’une enquête auprès de dirigeants. J’en ai extrait le tableau suivant, qui montre quels sont les impacts permanents probables du COVID-19 sur les modes de travail. Il peut vous aider à formuler vos propres hypothèses.

451 research - COVID-19 impacts on ways of working

La démarche la plus mauvaise serait le “laissez faire” et d’attendre pour voir quel sera le nouveau point d’équilibre atteint quand l’entreprise aura retrouvé un niveau d’activité proche de la normale.

BAU, Business As Usual, n’est plus une option. Les entreprises doivent “profiter” des ruptures créées par le COVID-19 pour reprendre la main et faire des choix forts sur les nouveaux modes de travail, les nouveaux outils numériques qu’elles souhaitent mettre en œuvre avant la fin de l’année 2020.

C’est ce que j’ai appelé les “Objectifs Management” sur le schéma présenté plus haut.

J’ai construit ce tableau pour vous aider dans votre réflexion ; les chiffres qu’il contient sont donnés à titre d’exemple et ne sont pas des recommandations.

Après COVID-19 - priorités modes de travail

Chaque entreprise doit sélectionner les activités qu’elle a identifiées comme pertinentes et :

● Mesurer les valeurs en janvier 2020.

● Mesurer les valeurs en avril 2020.

● Déterminer des objectifs pour décembre 2020.

Une Transformation Numérique complète demande de repenser l’ensemble des usages numériques de l’entreprise ; elle demande plusieurs années d’efforts intenses.

L’urgence, la priorité d’ici la fin de l’année 2020 est de se concentrer sur les usages et les outils universels liés aux activités communes à la grande majorité des collaborateurs.

Cette priorité peut se résumer en une phrase simple :

Travailler, collaborer, partager et communiquer... autrement

 

Synthèse : optimisme et action

Il y aura un avant et un après COVID-19, et ils seront différents, dans toutes les entreprises.

AdS DPC Before After Sea view S 176408860

Pour préparer un “après” qui est “meilleur” pour les entreprises, leurs collaborateurs, sans oublier la planète, accélérer Transformation Numérique et Frugalité Numérique seront indispensables dès la deuxième moitié de l’année 2020.

Les outils numériques pour le faire sont tous opérationnels, fiables, économiques, prêts à être déployés immédiatement.

Vos prochaines étapes :

● Utiliser les deux mois qui viennent pour établir un plan d’action pour 2020.

● Le mettre en œuvre, dès le milieu de l’année.

Bon courage ! Faire d’un gigantesque défi mondial une opportunité, c’est encore possible !


Hommage à Clayton Christensen, un géant de la pensée managériale

 

Clayton Christensen HBRLe 23 janvier 2020 est mort à 67 ans Clayton Christensen, un des plus grands penseurs de ces dernières années sur la stratégie des entreprises. Par ses écrits, il a influencé d’innombrables dirigeants, de Intel à Apple en passant par les fondateurs de startups. Je suis fier de dire que j’ai utilisé ses idées dans des startups avec lesquelles j’ai collaboré et d’autres où je travaille encore. J’en présente un exemple récent à la fin de ce billet.

En 2006, il y a 14 ans, au début de ce blog et à la veille de créer l’entreprise Revevol, j’avais écrit un billet pour expliquer les principes de base de la démarche de Clayton Christensen.

J’ai décidé de le republier aujourd’hui, tel quel, sans en changer un seul mot. Le fait que ce texte soit encore d’actualité est le meilleur hommage que je puisse rendre à cet homme exceptionnel.

J’ai ajouté quelques paragraphes à la fin du billet de 2006 pour illustrer l’influence majeure que continue à avoir Clayton Christensen dans l’industrie du numérique.

 

Billet original de 2006

Christensen photoClayton Christensen, professeur à l’Université de Harvard, a écrit trois livres importants sur l’innovation :

- The Innovator's Dilemma

- The Innovator's Solution

- Seeing What's Next : Using Theories of Innovation to Predict Industry Change

Les idées qu’il défend permettent d’appréhender les mécanismes de base de l’innovation et expliquent pourquoi tant d’entreprises et de produits nouveaux échouent.  Ces idées s’appliquent à tous les secteurs d’activité, mais sont particulièrement pertinentes pour tout ce qui touche aux technologies de l’information.

Christensen bookC’est une lecture indispensable pour toute personne qui s’intéresse sérieusement aux innovations et à leurs impacts.

Ce texte présente un résumé très succinct des idées de Christensen et mon interprétation de leurs applications dans le monde de l’informatique, et en particulier du Web 2.0.

Les points clefs de la démarche de Christensen

Sur ce premier graphique, une ligne représente le rythme d’évolution du progrès technique. Les performances des matériels et des logiciels s’améliorent en permanence ; la capacité des disques durs double tous les ans.

Christensen model 1

La deuxième droite représente l’évolution des attentes des clients ; elle évolue moins rapidement que les performances des outils.

J’ai fait apparaître deux familles de produits, A et B.

A : Produits matures, surdimensionnés

Les produits de type A ont dépassé les attentes de la très grande majorité des utilisateurs.  En informatique, de nombreux produits appartiennent à cette famille ; citons, par exemple :

- Les bases de données Oracle ou DB2

- La suite bureautique Office

- Les processeurs Intel pour PC professionnels

Chacun pourra, à sa guise, rajouter d’autres produits à cette liste.

Les fournisseurs de ces produits se heurtent à un problème sérieux : ils ont de plus en plus de mal à convaincre le marché que les nouvelles versions apportent une valeur ajoutée suffisante pour justifier un changement.

B : Produits encore insuffisants

Il existe encore beaucoup de produits dont les performances ne sont pas jugées satisfaisantes par la majorité des utilisateurs ;  ce sont, par exemple :

- La vitesse des réseaux mobiles 3G pour le transfert des données

- L’autonomie des batteries des micro-ordinateurs portables

- La distance utile d’usage des bases Wi-Fi.

Les fournisseurs de ces produits sont dans une situation très positive ; toute amélioration des performances est immédiatement plébiscité par le marché, jusqu’au jour où ils croisent la ligne des attentes et se retrouvent en postillon de type A.

Les appareils de photos numériques en fournissent un bon exemple ; jusqu’en 2005, le nombre de mégapixels était un argument de vente important, car les utilisateurs voyaient clairement la différence entre 2 et 5 Mégapixels.  Cette course est aujourd’hui terminée ; pour la très grande majorité des photographes amateurs, une photo de 10 MPixels, imprimée en 10x15, n’est pas visuellement meilleure que si elle pesait 6 MPixels.

Innovations de rupture

L’un des apports essentiels de Christensen a été de mettre en évidence ce qu’il nomme les innovations de rupture.

Christensen model 2

Face à la saturation progressive du marché, pour les produits de type A, des entreprises innovantes lancent des produits de rupture, qui en font beaucoup moins, mais à des prix très compétitifs.

Ces produits ont l’intelligence de ne pas attaquer de front les leaders, mais commencent par prendre deux marchés clefs : les personnes qui se contentent de solutions raisonnables et les “non-utilisateurs ” actuels qui ne pouvaient pas acheter les produits leaders.

La Logan de Renault illustre parfaitement ce processus ; elle est vendue dans les pays émergents comme première voiture, dans une configuration minimale, autour de 5000 euros.  Dans les pays avancés, la Logan est achetée dans une version “haut de gamme”, à 9000 euros, par des personnes qui ont découvert qu’elles n’ont pas besoin de “plus” de voiture pour répondre à leurs véritables attentes.

Je propose de définir deux familles de produits innovants, C et D.

C : Produits innovants, en devenir

Skype à ses débuts, Asterisk, l’autocommutateur Open Source, l’immense majorité des start-ups à succès rentrent sur le marché avec des produits de type C ; ils ont des fonctions minimales, incomplètes, mais les proposent à des prix très bas, voire même gratuitement.

En proposant des services au rapport qualité/prix imbattable, les produits de type C trouvent rapidement des “clients innovants” qui sont capables d’arbitrer entre fonctionnalités, performances et coûts et savent utiliser ces produits en tenant compte de leurs limites.

D : Produits innovants, proche maturité

David GoliathTrès rapidement, en quelques mois, les produits de type C ont trouvé leur marché et des millions de clients les utilisent.  Ils évoluent alors rapidement vers des produits de type D, dans la situation “idéale” où il y a une bonne adéquation entre leurs fonctionnalités et les attentes de la majorité des clients, et non plus seulement des clients innovants.

Skype, aujourd’hui, en est une bonne illustration : avec la fonction SkypeOut d’appels économiques de tous les numéros, la possibilité d’utiliser un téléphone “normal” au lieu d’un casque et des dizaines d’autres améliorations, Skype est proche de la réponse complète, économique et raisonnable aux attentes des particuliers et des entreprises

MySQL, JBoss, sont d’autres exemples de produits qui ont atteint le niveau D.  En répondant bien aux attentes du cœur de marché, ils commencent alors à sérieusement concurrencer les fournisseurs produits de type A, qui doivent se concentrer sur les clients ayant des besoins très complexes, ce qui devient un marché de ... niche.

Fournisseurs : quelle stratégie d’innovation ?

Le modèle d’innovation A/B/C/D proposé par Christensen est très efficace pour aider un fournisseur dans sa stratégie d’innovation.

Castle- Face à un marché de type A, la meilleure solution consiste le plus souvent à ... chercher un autre créneau.  Les acteurs en place, puissants et à forte notoriété, ont les moyens marketing et financiers de s’opposer efficacement à toute tentative d’entrée sur ce marché.

- Si le marché est en situation B, toute innovation qui apporte une réelle amélioration des performances sera rapidement acceptée par les clients et a beaucoup de chance de réussir.  La couverture nationale de la France en réseau Edge par Bouygues Telecom, le succès fulgurant du Wi-Fi, première solution rapide de réseau sans fil sont des exemples d’innovation de type B.

- Trouver un produit ou un service de type C est la voie royale de l’innovation moderne.  L’entreprise répond à une double demande, de clients attirés par une solution plus économique et de nouveaux clients, non-utilisateurs actuels de ces services, le plus souvent pour des raisons de coût. Les fournisseurs de solutions A sont désarmés face à ces innovations de rupture C car ils ne peuvent pas mettre en danger leur rente de situation en répondant par des baisses de prix massives.

- Passer rapidement au niveau D des services proposés est indispensable si l’innovateur veut protéger son marché initial et rentrer sur le marché de masse des clients aux attentes raisonnables. La principale difficulté sera souvent de savoir résister au danger de l’hypertrophie fonctionnelle. En se transformant en fournisseur de type A, il laisserait alors le champ libre à un nouvel innovateur de type C, capable de l’attaquer avec une nouvelle offre de rupture !

DSI : décisions intelligentes face à l’innovation

Ce même modèle A/B/C/D peut être utilisé par un DSI pour mieux analyser les innovations qui lui sont proposées.

- Face à un nouveau service de type A, la meilleure réponse consiste à refuser les nouvelles versions qui n’offrent aucun avantage important à l’immense majorité des utilisateurs.  C’est souvent difficile, car ce sont les fournisseurs déjà en place, connus, puissants qui proposent des solutions A.

- Pour un DSI, une innovation de type B est “idéale”. Il pourra proposer à ses clients un nouveau service, de nouveaux niveaux de performance qui seront accueillis avec enthousiasme pas les utilisateurs.

- Les innovations de type C sont plus délicates à gérer par la DSI ; c’est le cas, aujourd’hui, de la majorité des Services Web 2.0 pour les entreprises.

La clef de la réussite consiste à choisir, comme premiers clients, des petits groupes d’utilisateurs innovants, raisonnables, capables de comprendre les avantages et les limites des solutions et de s’y adapter.  C’est dans ma mise en œuvre réussie de solutions de type C que l’on reconnaît les meilleurs DSI innovants.

Bouée- Un DSI a deux approches possibles pour les solutions de type D. Il peut attendre que les produits aient atteint le niveau D, en faisant l’impasse sur les offres de type C ; ce sera la stratégie choisie par une majorité de DSI, “prudent” face à l’innovation.

Pour ceux qui auront installé, à petite échelle, des solutions de type C, le passage en D se fera naturellement, par extension des premières implantations à l’ensemble de l’entreprise et en s’appuyant sur les nouvelles versions de ces services, arrivés à maturité. La probabilité de réussite sera plus élevée, la mise en route plus rapide.

L’analyse proposée par Christensen est un outil extrêmement puissant de compréhension des différentes facettes de l’innovation.

En positionnant toute innovation qui lui est proposée dans l’une des quatre familles A/B/C/D, un DSI peut, rapidement, proposer une réponse adaptée à son style de management et à la capacité de son organisation à absorber des innovations.

Refuser des innovations de rupture, type C, peut être la meilleure décision pour un DSI prudent dans une organisation traditionnelle !

J’espère, et je suis sûr qu’il y a quand même quelques DSI innovants pour les mettre en œuvre et donner à leurs entreprises un avantage concurrentiel significatif.

Optimiste je suis né, optimiste je reste !

Fin du texte du billet original

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Théories de Clayton Christensen : elles sont là pour durer

HBR Essentials on ChristensenClayton Christensen était professeur à Harvard ; cette université a eu la bonne idée de regrouper et de publier immédiatement dans ce catalogue les principaux articles qu’il a écrits pour la HBR, Harvard Business Review ; bravo pour la réactivité.

Le succès planétaire de ses livres a fait que l’expression “Disruptive Innovation” a souvent été utilisée de manière erronée. C’est pour cela que Clayton Christensen a publié en 2015 un long article qui clarifie sa position sur les usages “excessifs” de son modèle d’innovation.

A titre d’illustration, il explique pourquoi Uber n’est pas, selon lui, une entreprise “disruptive”, contrairement à ce que pense la majorité des personnes.

Andrew Ng on ChristensenDe très nombreux témoignages ont été publiés dans la journée qui a suivi l’annonce de son décès. Tous saluent ses grandes qualités humaines et le fait que ses idées seront encore au cœur des réflexions stratégiques des dirigeants pendant de nombreuses années.

J’ai pensé que la meilleure manière de lui rendre hommage était d’illustrer, sur le cas concret d’une startup dont je suis l’un des dirigeants, comment son modèle a servi de base à sa création et à son démarrage.

 

Illustration sur un cas concret : WizyVision en 2020

WizyVision propose des solutions qui permettent à toutes les entreprises de gérer en SaaS, Software as a Service, leurs contenus multimédias, images, photos et vidéos, ce que nous avons nommé un “Média Hub”.

WizyVision HP

Aujourd’hui, le marché des contenus multimédias a quelques caractéristiques fortes :

● Il a pour nom DAM : Digital Asset Management.

● Il s’adresse en priorité aux départements communication et marketing.

● Il offre des fonctions haut de gamme telles que la gestion des droits ou la capacité de créer et modifier des images et des vidéos.

● Les fournisseurs dominants sont de grandes entreprises qui sont présentes sur ce marché DAM depuis plusieurs dizaines d’années : Adobe, OpenText…

● Ce sont des solutions chères, donc réservées à un tout petit nombre d’utilisateurs dans les entreprises.

Les solutions DAM actuelles sont en position "A" sur les graphiques de Christensen. (Voir billet de 2006).

Pour cette “étude de cas”, je vais m’appuyer sur quelques phrases clefs, extraites de cet article de 2015 cité plus haut, pour illustrer comment WizyVision répond à la définition ”innovation de rupture”. Cette analyse pédagogique permet de mieux comprendre les fondamentaux d’une démarche de ce type.

Christensen model for WizyVision

Phrase 1 : “Disruption” describes a process whereby a smaller company with fewer resources is able to successfully challenge established incumbent businesses. (La rupture décrit un processus où une entreprise plus petite, avec moins de ressources, est capable de défier avec succès des entreprises présentes sur ces marchés depuis longtemps.)

WizyVision, née en 2019, emploie une dizaine de salariés et se développe sur fonds propres, qui ne se mesurent pas en millions d’euros ! En 2019, Adobe, créée en 1982, 21 000 salariés, avait un Chiffre d’Affaires de 11 milliards de dollars. OpenText, la plus grande entreprise de logiciels du Canada, née en 1991, emploie 12 000 personnes et son Chiffre d’Affaires 2019 était de 3 milliards de dollars.

 

Phrase 2 : In the case of new-market footholds, disrupters create a market where none existed. Put simply, they find a way to turn nonconsumers into consumers. (Dans le cas des entreprises qui s’attaquent à un nouveau marché, les entreprises de rupture créent un marché qui n’existait pas. Dis simplement, elles trouvent le moyen de transformer les non-consommateurs en consommateurs.)

WizyVision vs DAM Small group  large GroupWizyVision s’adresse à tous les collaborateurs d’une entreprise, qui n’ont pas accès aujourd’hui à un DAM, et propose, à des prix très compétitifs, les fonctions essentielles d’accès et de collaboration sur des contenus photos et vidéos. Le coût de la solution est indépendant du nombre d’utilisateurs, ce qui permet de proposer des services nouveaux à 100% des collaborateurs d’une entreprise.

En 2020, WizyVision se trouve en position "C" sur les courbes de Christensen.

 

Phrase 3 : Disruptive innovations, on the other hand, are initially considered inferior by most of an incumbent’s customers. (Les innovations de rupture sont, d’un autre côté, considérées au début comme inférieures par la majorité des clients existants.)

WizyVision a été éliminé d’appels d’offres DAM “classiques” car nous n’avions pas la réponse à l’impressionnante liste des fonctionnalités demandées. Ceci nous a amenés à changer notre nom initial, WizDAM, en WizyVision pour nous démarquer clairement des solutions DAM existantes.

 

Phrase 4 : The term “disruptive innovation” is misleading when it is used to refer to a product or service at one fixed point, rather than to the evolution of that product or service over time. (L’expression “innovation de rupture” n’est pas adaptée quand elle est utilisée pour parler d’un produit ou d’un service à un instant donné, plutôt que de se référer à l’évolution de ce produit ou de ce service dans le temps.)

WIzyVision de C à D sur ChristensenWizyVision démarre en 2020 avec une offre MVP (Minimum Viable Product) qui propose les fonctions de base suffisantes pour apporter de la valeur à des utilisateurs qui n’avaient jusqu’à présent jamais eu accès à un outil leur permettant de gérer leurs contenus multimédias. En s’appuyant sur la puissance des clouds publics et des outils d’Intelligence Artificielle, l’offre de WizyVision évolue très vite et développe des services innovants que les fournisseurs classiques seront incapables de proposer. Il s’agit en priorité de répondre aux attentes des collaborateurs opérationnels pour des cas d’usages métiers spécifiques, dopés à l’Intelligence Artificielle.

L'objectif de WizyVision est de se trouver, le plus vite possible, en position "D" sur les courbes de Christensen.

Phrase 5 : The fact that disruption can take time helps to explain why incumbents frequently overlook disrupters. (Le fait que cette rupture prend du temps explique pourquoi les fournisseurs existants ignorent souvent les entreprises de rupture sur leurs marchés.)

Il est encore trop tôt pour savoir si WizyVision sera ou non sur le radar des leaders actuels des outils DAM. Mon sentiment est qu’ils vont considérer que le marché va rester focalisé sur les besoins spécialisés et complexes des départements de communication et de marketing. Le “nouveau” marché des usages multimédia pour tous les collaborateurs d’une entreprise ne leur semblera pas porteur, et ils seraient incapables de l’adresser au vu de leurs structures de coûts.

 

Phrase 6 : In contrast, the digital technologies that allowed personal computers to disrupt minicomputers improved much more quickly. (En revanche, ce sont les technologies numériques qui ont permis aux ordinateurs personnels de perturber beaucoup plus vite les mini-ordinateurs.)

C’est l’un des avantages clefs de lancer une entreprise numérique en 2020. En proposant dès le début une offre SaaS sur un cloud public, WizyVision a la capacité de rendre ses solutions immédiatement accessibles aux entreprises du monde entier. En s’appuyant sur les meilleurs logiciels existants dans les domaines du stockage, du traitement des images et des vidéos, de l’intelligence artificielle, WizyVision est en capacité de rentrer très vite dans un grand nombre d’entreprises et d’avoir un plus grand nombre d’utilisateurs de ses solutions que les grands acteurs existants, limités au seul créneau des départements marketing et communication.

 

Phrase 7. Some disruptive innovations succeed; some don’t. (Quelques innovations de rupture réussissent, d’autres pas.)

AdS DPC failure success S 133104203Créer une entreprise est toujours difficile et parsemé d’incertitudes ! Suivre à la lettre les enseignements de Clayton Christensen et avoir tous les attributs d’une innovation de rupture n’est pas une garantie de succès ! Il faudra attendre quelques années pour savoir si WizyVision réussit à s’imposer en répondant à des attentes qui n’étaient pas couvertes par les solutions existantes.

Rendez-vous est pris en 2022 !

 

Synthèse

AdS DPC Leadership S 170209190Clayton Christensen fait partie de ces très rares personnes qui auront profondément influencé des milliers de dirigeants. Il leur a permis :

● “Disrupteurs”, de faire tomber plus rapidement les acteurs dominants.

● “Disruptés”, de mieux comprendre les risques et s’adapter pour résister aux nouveaux entrants.

Ces combats entre “disrupteurs” et “disruptés” vont s’intensifier dans les années qui viennent. Les dirigeants qui ne l’ont pas encore fait doivent impérativement lire les principaux ouvrages de Clayton Christensen et, surtout, en appliquer les principes dans leurs différents métiers.

Le monde a perdu, cette semaine, un très grand monsieur.

 


Numérique, technologies, au service de la planète ?

 

Cover book More for LessEt si la croissance du numérique et de toutes les technologies innovantes était bonne pour la planète ?

En cette période de COP25, se poser la question a du sens.

Je viens de terminer la lecture de “More From Less”, de Andrew McAfee, économiste et chercheur au MIT de Boston, publié il y a quelques semaines.

Dans une période où le pessimisme l’emporte, en particulier sur l’avenir de notre planète, il est réconfortant de lire un ouvrage qui propose une vision optimiste, positive de ce qu’il est possible de faire, rapidement.

Comme le dit un commentaire de Christine Lagarde sur la couverture, son contenu est vraiment contre-intuitif”. J’ai moi aussi eu souvent des réactions de surprise ou de rejet devant certaines des affirmations et démonstrations d’Andrew McAfee. 

Cet ouvrage n’est pas la seule source que j’ai utilisée pour écrire ce billet, trois fois plus long que d’habitude, mais c’est lui qui m’a donné envie de l’écrire.

Je vous demande aussi d’avoir le “courage” de ne pas rejeter les idées que je présente avant de l'avoir lu dans son intégralité.

 

Un peu d’histoire économique : avant la révolution industrielle

More From Less” est un livre d’économiste, et l’on s’en rend compte rapidement : il y a de nombreuses références à des études scientifiques et beaucoup de graphiques qui illustrent des tendances à long terme.

Face aux défis posés par le réchauffement climatique, beaucoup pensent que la solution de tous les maux de la planète est dans le retour au passé, à l’époque qui a précédé la révolution industrielle, qui a commencé vers les années 1800.

Auriez-vous souhaité vivre avant l’année 1800 ? Moi, non !

En 1800, il y avait un milliard de personnes sur terre, dont l’espérance de vie moyenne était de... 40 années.

Comme le montre ce graphique, cette espérance de vie avait des hauts et des bas prononcés ; les graves crises sanitaires, telles que la peste, déclenchaient des baisses brutales de l’espérance de vie des humains. 

Sur la période 1000 - 1800, cette espérance de vie a été en moyenne de 28 années !

Espérance vie monde 1500 - 2015

Sur cette même période, 1000 - 1800, le revenu par personne avait augmenté de 50%, en… 800 ans, un taux de croissance exceptionnel !

 

La première révolution industrielle, à partir de l'année 1800

La première machine à vapeur de Watt et Boulton date de l’année 1776. C’est pour de nombreux historiens de l’économie “l’idée la plus puissante au monde”, et elle annonce la première révolution industrielle.

La croissance économique décolle rapidement à partir de l’année 1800. L’une des caractéristiques essentielles de cette première révolution industrielle, c’est le parallélisme entre cette croissance économique et la consommation de ressources matérielles extraites de la terre, comme le démontre Andrew McAfee dans son livre. 

J’en ai extrait deux graphiques qui illustrent ce parallélisme :

- Croissance économique des USA et la consommation d’acier, d’aluminium et d’engrais, entre les années 1900 et 1970.

PRI - US GDP & Ressources :: 1900 - 1970

- Croissance économique des USA et la consommation d’énergie, entre les années 1800 et 1970.

PRI - US GDP & Energy :: 1800 - 1970

Il n’a pas fallu très longtemps pour que des économistes s’inquiètent de cette forte croissance ; ce pessimisme se retrouve dans deux ouvrages cités par Andrew McAfee.

- William Jevons publie en 1865 “la question du charbon”. Il prédit qu’au rythme actuel de croissance de sa consommation, tout le charbon disponible aura disparu en moins de 100 ans.

  - Alfred Marshall publie “Principes de l’économie” en 1890. Ce livre de 800 pages, un grand texte à la base de l’économie moderne, annonce que “we want more”, que l’humanité en demande toujours plus et que les ressources de la terre ne sont pas infinies.

L’année 1970 marque un tournant majeur dans cette prise de conscience des impacts négatifs d’une croissance parallèle de l’économie et des ressources consommées.

Earth Day 22 April 1970  New York TimesLe 22 avril 1970, le premier “Earth Day”, jour de la terre, est organisé aux USA. Plus de 20 millions de personnes défilent dans les rues. Républicains et démocrates, pour une fois unis, y participent et les premières lois environnementales sont votées avant la fin de l’année 1970 :

  • Création de l’agence de protection de l’environnement, EPA.
  • Lois de protection des espèces en danger.
  • Lois sur air propre et eau propre : clean air, clean water.

Il y a un avant et un après “Earth Day”, qui est célébré tous les ans le 22 avril.

Andrew McAfee note dans son livre que l’humanité a toujours tendance à donner plus de valeur aux visions pessimistes face à celles qui sont optimistes. Nostradamus en est un bon exemple.

Ceci se vérifie dans les années qui suivent “Earth Day”. Cet article regroupe 18 prédictions de catastrophes qui, heureusement, ne se sont pas produites.

J’en ai extrait trois, à titre d’exemple :

  • Paul Ehrlich était l’un des plus pessimistes : il annonçait que, entre 1980 et 1989 (admirez la précision) 4 milliards de personnes, dont 65 millions d’Américains, allaient mourir de faim.
  • L’écologiste Kenneth Watt, l’organisateur de la Earth Day, prédisait que l’on allait vers un “âge de glace” avec une température qui baisserait de 4° d’ici à 1990 et de 11° en 2000 !
  • Un scientifique de l’académie des sciences, Harrison Brown, annonçait que les réserves d’or, d’argent, de plomb et de zinc auraient disparu en 1990, et celles de cuivre en 2000.

Cette année 1970 est aussi emblématique, car l’économie mondiale allait basculer dans la deuxième vague de la révolution industrielle, et personne ne s’en était rendu compte...

 

Révolution industrielle : l’après 1970, la dématérialisation de l’économie

C’est à mon avis l’apport principal de Andrew McAfee dans son livre, “More From Less”.

Il met clairement en évidence que, depuis 1970, il n’y a plus de parallélisme entre la croissance économique et l’usage des ressources finies de la terre.

Il a donné le nom de “dématérialisation” à ce phénomène majeur qui lui permet d’être raisonnablement optimiste sur l’avenir de la planète.

Il avait abordé le sujet dans son livre précédent, “Second Machine Age”, publié en 2015 et co-écrit avec Eric Brynjolfsson.

Un autre texte essentiel sur ce sujet a été publié en 2015 par Jesse Ausubel : “Le retour de la nature, comment la technologie libère l’environnement”. Quelques graphiques utilisés dans ce billet en sont extraits. 

C’est un document de quelques pages, dont la lecture est indispensable pour toute personne qui souhaite comprendre “rationnellement” les mutations positives et rapides de l’économie mondiale. Vous ne sortirez pas “indemne” de cette lecture !

Ces trois graphiques, choisis parmi plusieurs dizaines, illustrent ce découplage entre la croissance économique et la consommation de ressources physiques limitées, qui a commencé, je le rappelle, dès 1970, il y a 50 ans.

Découplage de la consommation d’énergie et de l’émission de CO2 aux USA (1800 à 2017).

US GDP & Energy 1800 - 2017

Décroissance des usages de matières premières aux USA (1900 à 2015)

Décroissance usages matières premières USA

Maïs aux USA : découplage entre surfaces plantées et production (1870 à 2015)

Rendements Mais USA

Un autre phénomène remarquable et positif c’est produit depuis 1970 : les conditions de vie de l’immense majorité de l’humanité se sont améliorées de manière exceptionnellement rapide.

En voici deux exemples : 

- Le nombre de personnes vivant en situation d’extrême pauvreté, avec moins de 1,25$ par jour, a fortement baissé depuis les années… 1970.

Population extreme powerty 1820 - 2015

- Nourriture, en Kcalories, disponible par personne, par continent. En 1970, l’Amérique du Sud, l’Asie et l’Afrique et la moyenne du Monde étaient sous le niveau de 2 500 Kcalories, correspondant aux besoins d’une personne qui travaille à temps plein. Depuis 2013, plus aucun continent n’est sous ce seuil.

Food in KCal : region 1970 - 2013

L’image de l’évolution du monde que me renvoient ces statistiques est… encourageante, alors que le discours dominant que j’entends tous les jours est anxiogène.

Qui croire ?

 

Deux visions du futur

Deux visions opposées du futur de la planète s’opposent aujourd’hui.

La première, pessimiste, alarmiste, considère que nous avons choisi le mauvais chemin, celui de la croissance, et qu’il est urgent de faire marche arrière.

Dans cette vision négative, les quatre cavaliers de l’apocalypse qui menacent le monde d’une mort rapide sont :

  • La croissance économique sans limites.
  • La mondialisation.
  • Les inégalités sociales.
  • La surpopulation.

4 cavaliers apocalypse

La deuxième, défendue avec brio par Andrew McAfee, considère que l’on est sur la bonne voie, que la dématérialisation de l’économie est une réalité en 2019 et que c’est au contraire… en accélérant que l’on pourra créer un monde où les futures générations pourront dire merci à leurs parents pour les actions qu’ils ont menées.

Il ne suffit pas d’avoir choisi la bonne direction, il faut continuer à agir avec force pour que les très nombreux problèmes qui restent à régler, et en priorité les évolutions du climat, trouvent des solutions pérennes.

Les “quatre chevaux de l’optimisme”, définis par Andrew McAfee comme moteurs de ces évolutions vers un monde meilleur sont :

  • Le capitalisme.
  • Le progrès technologique, et en priorité le numérique. (Technological progress)
  • Des gouvernements responsables. (Responsive Government)
  • La prise de conscience du public. (Public Awareness)

4 chevaux optimisme CTGP

Quelles sont les meilleures pistes, les plus grands dangers qui menacent cette dématérialisation de nos activités économiques ?


Accélérer la dématérialisation de l’économie

C’est le thème central du livre “More From Less” ; je vous en conseille fortement la lecture pour en comprendre dans le détail les modalités, que je vais résumer dans ce paragraphe.

Capitalisme

Liberté d’entreprendre, faire confiance au marché, encourager et rémunérer les entrepreneurs qui prennent des risques, investir pour réduire ses coûts, rechercher des profits… ce ne sont pas des démarches “honteuses”.

La situation est limpide : toutes les économies “riches” sont capitalistes en 2019.

Le contre-exemple parfait est celui du Venezuela. C’était, en 2001, le plus riche des pays d’Amérique du Sud avant qu'il ne bascule dans le socialisme pour devenir en moins de 20 ans un enfer pour ses citoyens. En 2018, 5 000 personnes par jour ont fui en Colombie. Le taux d’inflation de septembre 2019 n’était que de 39113 %, en “progrès” par rapport à celui d’août qui avait atteint 58561 %.

Deuxième exemple : l’Afrique subsaharienne  a un retard économique majeur par rapport au reste du monde ; c’est dans cette région que le nombre de régimes politiques ouverts et capitalistes est le plus faible.

A l’inverse, entre 1978 pour la Chine, et 1991 pour l’Inde, 40% de la population mondiale est devenue “plus capitaliste”, avec à la clef les extraordinaires résultats économiques obtenus par ces deux pays.

Le niveau de dématérialisation de l’économie, le niveau de santé varie fortement en fonction du niveau de développement économique des pays comme le montrent ces deux exemples :

- Les rendements agricoles, bœuf et lait, ont fait des progrès spectaculaires dans les pays riches, beaucoup moins dans les autres.

Animal yields by economical level of countries

Les taux de mortalité des mères et des enfants en bas âge ont baissé beaucoup plus vite dans les pays riches que dans les pays peu développés.

Maternal & child mortality:region 1990 - 2015

Les impacts de ces inégalités sur l’état de la planète ? Indira Gandhi l’a bien compris en disant lors de la première conférence de l’ONU sur l’environnement en 1972 que la pauvreté est le plus grand pollueur”. Les économies riches polluent beaucoup moins que les pauvres. C’est en créant plus de croissance, plus de richesse, avec plus d’innovation et de capitalisme que l’on peut améliorer la situation mondiale.

Innovations technologiques et numériques

Nous sommes devenus meilleurs dans ce que nous faisions ! La deuxième vague de la révolution industrielle, poussée en priorité par la croissance exponentielle de la puissance des outils numériques accélère ce découplement de la croissance économique et de l’extraction de ressources de la terre.

L’exemple le plus emblématique est celui du smartphone, apparu en 2007 : un smartphone de 200 g et quelques centaines d’euros remplace aujourd’hui :

  • De nombreux objets physiques :
    • Téléphone classique
    • Appareil de photo
    • Caméscope
    • Lecteur de cassettes audio ou de CD 
    • Lecteur de DVD
    • GPS
    • Réveil
    • Montre
    • Radio
    • Calculatrice

Smartphone remplace nombreux objets

Oui, un smartphone consomme des métaux nobles et rares et de l’énergie pour être fabriqué. Oui, il consomme aussi de l’énergie pendant ses usages. Dans les deux cas, c’est beaucoup moins que ce que consommaient l’ensemble des outils qu’il remplace. 

Merci, le smartphone ! Grâce à vous, la planète se porte mieux !

  • De nombreux supports “physiques” d’information :
    • Cartes routières imprimées
    • Album de photos
    • Encyclopédies et dictionnaires
    • Guides de voyages, de restaurants, d’hôtels...
    • Agenda papier, à renouveler tous les ans
    • Annuaire téléphonique de ses contacts
    • Collections de disques vinyle, de CD et de DVD
    • ...

Smartphone remplace nombreux contenus

Quel est le coût pour la planète d’un DVD que l’on achète pour visionner un film, que l’on garde et que l’on ne “re-garde” jamais plus ? Les dizaines de kilos de papier de l’Encyclopedia Universalis que personne ne consultera plus jamais, car les informations qu’elle contient sont obsolètes ont représenté beaucoup de bois et d’énergie pour être fabriqués.

Il existe de nombreuses démarches d’innovations techniques possibles pour accélérer cette dématérialisation de l’économie. Les quatre principales sont bien identifiées :

  • Réduire les usages : les premières boîtes de Coca-Cola en aluminium pesaient 85 g en 1996 ; elles pèsent 12,85 g en 2011. Cela représente une diminution du poids de 85 %.
  • Remplacer : un kilogramme d’Uranium 235 dans une centrale nucléaire procure autant d’énergie que 2 à 3 millions de tonnes de charbon. C’est aussi une ressource non renouvelable, oui, mais de plus en plus recyclable, et elle n’émet aucun gaz à effet de serre.
  • Optimiser : le taux de remplissage des avions est passé de 56 % en 1971 à 81% en 2018 avec le développement des programmes informatiques de “Yield Management” qui optimisent ce taux de remplissage en faisant varier les prix de vente. Une augmentation de 44 % de l’efficacité du transport aérien mondial, c’est tout sauf marginal. Ils sont hélas encore nombreux ceux qui regrettent la “bonne vieille époque” où le prix d’un billet de train ou d’avion était stable et prévisible...
  • Supprimer : les énergies hydrauliques, éoliennes et solaires ne consomment aucune ressource terrestre périssable pendant leur fonctionnement. Elles consomment des ressources pour leur fabrication, oui, mais comme toutes les sources d’énergie, telles que les turbines à gaz ou les moteurs diesels. Le numérique est un très bon élève dans ce domaine. Comme le montre ce graphique, les entreprises GAFAM, si souvent décriées, sont les plus vertueuses du monde dans leurs usages d’énergies renouvelables. Elles représentent 5 des 6 meilleurs au monde ; Google est maintenant à 100 %. Merci aux GAFAM, de la part de la planète reconnaissante…

Best users energy Google

 

Gouvernements responsables

Le capitalisme, l’innovation sans aucun contrôle peuvent engendrer des catastrophes et la majorité des économistes responsables disent que les gouvernements ont des rôles clefs à jouer pour fixer des règles fortes qui protègent les personnes et la planète.

Ce sont les gouvernements qui doivent prendre en compte les “externalités négatives”, aussi appelées les “spillovers”. Une entreprise qui pollue l’air ambiant ou la rivière où elle déverse ses déchets chimiques sans pénalités ne fera probablement pas beaucoup d’efforts pour réduire ses nuisances.

Tout n’est pas noir dans ce domaine, et plusieurs succès majeurs ont déjà été obtenus.

La suppression des émissions de CFC, pour protéger la couche d’ozone, en est un bon exemple. Le protocole de Montréal signé en 1987 prévoyait au départ une réduction de 50% des émissions ; il a été étendu rapidement à 100%. Les entreprises qui utilisaient ces gaz pour leurs produits tels que les aérosols ont rapidement trouvé des substituts et ont, en même temps, réduit leurs prix de revient !

CFC reduction

Autre succès majeur : les émissions de polluants par les voitures, y compris les SUV et les Pick-up, ont été réduites de 99% aux USA entre 1970 et 2019, avec des moteurs qui en plus sont 42% plus légers. Et c’est aux USA ! L’Europe a fait beaucoup mieux.

Il reste beaucoup de problèmes majeurs pour lesquels il n’existe pas, aujourd’hui, de solutions satisfaisantes.

Andrew McAfee a clairement identifié le domaine où le rôle des états est primordial : gérer la “tragédie” des ressources communes, accessible par tous, n’appartenant à personne, comme les océans et les problèmes de sur-pêche. Dans ce domaine aussi, nous avons fait des progrès, insuffisants, mais réels.

Le rejet des plastiques dans les mers est l’un de ces sujets à régler de toute urgence ; on estime ce volume à 8 millions de tonnes par an. Ce chiffre fait peur, et c’est bien sur l’objectif.

Et si, sur ce défi précis, l’on regardait avec un peu de pragmatisme et de rationalité la réalité.

Pour résoudre ce problème, un jeune hollandais de 18 ans, Boyan Slat, a créé en 2013 la société OceanCleanUp. Son histoire est passionnante, inspirante et confirme qu’il faut faire confiance à la jeunesse, à l’entreprise et la technologie pour s’attaquer aux grands problèmes du monde.

Sa première idée était de récupérer les plastiques déjà dans l’océan et il a construit des bateaux qui sont opérationnels pour cela.

Il s’est ensuite posé une excellente question : et si l’on prenait le problème à la base : que ce passerait-il si on pouvait intercepter ces plastiques dans les rivières avant qu’ils n’atteignent la mer ?

Des caméras posées sur les ponts des rivières, aidées par des logiciels d’intelligence artificielle, ont mesuré le volume de plastique charrié par les rivières du monde. Ces mesures, loi de Pareto oblige, ont montré que 1 000 rivières étaient responsables de 80 % des rejets de plastique dans la mer.

Un peu d’arithmétique simple, partant du chiffre de 8 millions de tonnes par an, montre que ces 1 000 rivières transportent chacune en moyenne 6 400 tonnes par an, soit 17 tonnes par jour.

La nouvelle version de leur bateau, baptisé “interceptor”, annoncé en fin 2019, est capable d’ingurgiter entre 50 et 100 tonnes de plastiques par jour. Il est alimenté à 100 % en énergie solaire et peut fonctionner 24h/24. Le premier bateau a été testé avec succès aux Pays-Bas, qui n’est pas le pays le plus ensoleillé du monde !

Bateau ramassage plastiques rivières

Regardez cette vidéo de 25 minutes,


c’est une excellente cure d’optimisme avant le début de la nouvelle année !

En prenant l’hypothèse basse de 50 tonnes, et sans tenir compte des progrès qui seront réalisés au cours des prochaines années, il suffirait de 1000 bateaux OceanCleanUp dans le monde pour que le flux de plastiques nouveaux dans la mer soit tari. Boyan Slat c’est fixé comme objectif de fabriquer ces 1 000 bateaux en 5 ans ! Bravo pour l’ambition.

Les trois premiers sont déjà opérationnels en Indonésie, Malaisie et Vietnam ; les deux prochains seront en République Dominicaine et à … Los Angeles.

Je ne connais pas le prix de vente d’une tonne de plastique aux entreprises qui les recyclent, mais chaque bateau peut récupérer jusqu’à 18 000 tonnes de plastiques par an. Je suis prêt à parier que cette opération sera économiquement rentable, sans avoir besoin de subventions des états.

J’ai choisi d’analyser pour vous en détail ce problème précis pour montrer que l’on peut, que l’on doit être optimiste.

J’aimerais bien que toutes les personnes qui se plaignent en permanence de la pollution des mers par les plastiques et qui en parlent dans les médias se fassent le relais de ce projet “OceanCleanUp” pour que tous les gouvernements des pays où sont ces 1 000 rivières commandent immédiatement leur “Interceptor”. Ce que je crains, c’est qu’ils ne le fassent pas en prétextant que “cela ne peut pas fonctionner” alors que leur véritable motivation est toute autre, hélas. Si cela fonctionne, mon métier de lanceur d’alerte disparaît !

Andrew McAfee confirme la tendance de l’humanité à donner plus de valeur aux visions pessimistes face à celles qui sont optimistes. Il cite dans son livre plusieurs économistes qui essaient d’aller contre ce biais négatif, mais avec beaucoup de difficultés : Simon, Rosling, Pinker, Roser….

 

Le défi le plus urgent : réchauffement climatique

LE problème le plus urgent, non réglé aujourd’hui est celui du climat. Il a été remarquablement résumé par le scientifique Kim Nicolas :

  • Ça se réchauffe.
  • C’est nous.
  • Nous en sommes sûrs.
  • C’est mauvais.
  • Nous pouvons trouver des solutions.

Nasa Climate

De premières solutions sont connues, telles qu’une taxe carbone mondiale. En faisant payer, cher, les pollueurs, qui sont pour l’essentiel des acteurs économiques “capitalistes”, on peut leur faire confiance pour trouver des moyens techniques et numériques innovants pour réduire leur facture. 

L’absence totale de résultats significatifs après la COP25 qui vient de se terminer à Madrid n’est pas un signal positif. 25 000 personnes se sont réunies pendant 2 semaines, sans trouver le moindre accord sérieux. En 2020, à l’inverse de ce qui c’était passé en 1970 après le “Jour de la terre” ou à Montréal en 1987 pour le CFC, il existe trop de gouvernements “irresponsables”, tels que les USA ou le Brésil, dont les dirigeants incompétents refusent les évidences scientifiques et croient, ou font semblant de croire que le réchauffement de la terre n’est pas lié aux activités humaines.

Un accord sur une taxe carbone n’a pas pu être signé ; c’était pourtant l’objectif prioritaire de cette COP25...

 

Défis pour les années 2020 - 2025

AdS DPC green HopeNous connaissons les quatre chevaux de l’optimisme qui peuvent, ou non, nous faire avancer rapidement vers un monde meilleur.

Où en sommes-nous, à la veille de l’année 2020 ?

Je sens profondément qu’il y a d’excellentes raisons de garder espoir

Je suis très optimiste sur la dimension technologique et numérique, raisonnablement optimiste sur la dimension capitalisme, prudent sur la dimension politique et très inquiet en ce qui concerne le grand public.

Technologie et numérique

Des milliers d’entreprises existantes, des milliers d’entrepreneurs travaillent tous les jours, dans le monde entier, pour imaginer des innovations technologiques de rupture qui apporteront des réponses aux nombreux défis qu’il faut affronter pour permettre à notre planète de rester un lieu de vie exceptionnel pour tous les humains.

Sur cette dimension “technologie”, je ne suis pas inquiet, au contraire. Nous aurons à notre disposition de plus en plus de solutions performantes pour continuer à dématérialiser notre économie.

Capitalisme

Le capitalisme moderne fonctionne bien, plutôt mieux qu’il y a des dizaines d’années. Le financement des startups en est un bon exemple : il est plus facile en 2020 de lancer des entreprises innovantes qu’il y a 20 ans.

Appuyer sur les accélérateurs de l’innovation technologique et numérique et de plus de capitalisme est la meilleure solution pour améliorer la situation de la planète, et non pas un ralentissement et un retour à monde ancien, perçu comme meilleur, alors que ce n’était absolument pas le cas.

Gouvernements responsables

Je n’ai pas envie de sombrer dans un pessimisme noir que l’absence totale de résultats de la COP25 pourrait déclencher. Les décisions du continent Europe de devenir “neutre carbone” en 2050 sont encourageants, même si la Pologne a refusé de s’engager. Des pays comme la Hongrie et la République tchèque ont obtenu que le nucléaire fasse partie des solutions envisageables ; il faut les remercier de cette position qui pourrait permettre à d’autres pays, comme la France, de “redécouvrir” les vertus des solutions nucléaires pour apporter rapidement des solutions fiables et sûres aux enjeux climatiques mondiaux.

Prise de conscience du public

Je suis beaucoup plus inquiet sur la dimension prise de conscience du public

La volonté des jeunes générations de s’attaquer au problème du réchauffement climatique me remplit d’espoir. En même temps, le suis consterné par leur trop forte sensibilité aux “fake news” et leur tendance à rechercher des solutions dans le passé plutôt que de se projeter dans un futur où l’innovation technologique est l’une des clefs du succès.

Les croyances qui ont bloqué et bloquent encore l’évolution raisonnable, raisonnée des innovations et d’une croissance “More From Less” sont de plus en plus nombreuses, fortes et inquiétantes. 

Quelques illustrations :

Terre plate créationistes

  • La terre est plate. Même s’ils sont ultra-minoritaires, il est quand même très “surprenant” de constater qu’il existe encore des personnes qui sont convaincues que la terre est plate, quand des millions d’images venant des satellites démontrent le contraire.
  • Le créationnisme, persuadé que le monde c’est créé comme l’indique la Bible. Ce mouvement est très présent aux USA comme le démontre, hélas, la création en 2016 du parc d’attractions Ark au Kentucky. Il présente aux visiteurs, heureusement moins nombreux que prévu, l’histoire de l’humanité en suivant à la lettre les enseignements de la Bible.
  • Les vaccins sont dangereux pour les enfants. Apprendre que la France fait partie des pays champions du monde des anti vaccins ne me rend pas très fier d’être français. Bravo, l’Europe ! Le nombre de cas de rougeole a doublé sur les six premiers mois de 2019 par rapport à 2018, avec déjà une centaine de morts qui auraient pu être évités. Et si l’on passait une loi permettant que les parents qui ne vaccinent pas leurs enfants puissent être jugés comme assassins de ces autres enfants morts par leur faute ?
  • L’énergie nucléaire est dangereuse. La France est l’un des pays d’Europe qui a le meilleur bilan carbone grâce au pari politique et économique audacieux du Général de Gaulle dans les années 1970 de promouvoir une énergie électrique avec une forte composante nucléaire. Rationnellement, c’est l’énergie la moins dangereuse du monde, mais essayer d’en convaincre des organismes comme Greenpeace, c’est tout sauf simple ! Que c’est difficile pour ces personnes, ces organismes qui ne prennent en compte que l’affectif de faire des choix cartésiens ! La fusion nucléaire, les nouvelles “petites” centrales sont des pistes d’amélioration exceptionnelles. Ne pas soutenir ces innovations, ne pas y investir, c’est rendre un très très mauvais service à la planète. 
  • Tous les OGM doivent être interdits. Le “golden rice” est un riz génétiquement modifié pour apporter des vitamines A aux personnes qui en manquent. L’UNICEF estime que 670 000 personnes meurent et 500 000 enfants deviennent aveugles chaque année à cause de cette carence. Les progrès sont tels que le "golden rice" version 2 est disponible depuis 2005 et produit 23 fois plus de vitamine A que la version 1. 107 prix Nobel sont pour, la Fondation Bill et Melinda Gates soutient le projet, mais Greenpeace est contre, car… cela ouvrirait la porte à d’autres OGM ! Ils font croire que les “grands méchants” industriels vont utiliser le "golden rice" comme un cheval de Troie pour inonder ensuite la planète d’autres OGM. Avoir ces millions de morts sur la conscience, cela ne les empêche pas de dormir ? Ces raisonnements “extrémistes” sont mortellement dangereux. Oui, il est réaliste de penser que certains OGM vont créer des crises alimentaires, oui, mais d’autres, beaucoup d’autres vont sauver des millions de vie. Cette culture assassine du risque zéro est l’une des plus grandes menaces pour l’humanité.

Anti Vaccins & nucléaire

Comment éviter que ces croyances dangereuses, superstitions colportées par des inconscients qui ignorent la rationalité et la science ne bloquent des solutions qui peuvent rapidement sauver notre planète ?

Il faudra beaucoup de courage aux gouvernants de tous les pays du monde pour s’engager dans ces combats.

 

Synthèse

DTN - Pari de Pascal - Avenir climatMerci à tous ceux qui auront fait l’effort de lire jusqu’à la fin ce long billet. A l’aube de l’année 2020, il pose beaucoup de questions essentielles sur l’avenir de l’humanité.

Je vous propose un nouveau “Pari de Pascal” pour la planète :

- Hypothèse “Dieu Existe” = la dématérialisation existe. L’accélération du mouvement industriel de dématérialisation de l’économie permet de préparer un avenir positif, le dérèglement climatique restant une priorité absolue.

- Hypothèse “Dieu n’existe pas” : il faut appuyer sur le frein, ralentir la croissance, la mondialisation, l’innovation technologique et numérique, freiner la croissance démographique pour espérer revenir à un monde meilleur, dans lequel nous étions auparavant.

Je vous souhaite à tous une excellente année 2020, en exprimant le souhait que cette nouvelle année se termine avec un maximum d’avancées positives, rendues possibles par de belles innovations numériques et technologiques de rupture, que ni vous ni moi ne connaissons encore.

Mises à jour permanentes : je vais ajouter périodiquement des informations qui peuvent enrichir le débat sur ce sujet essentiel.

18 décembre 2019. De manière volontaire, toute la profession du transport maritime mondial vient de décider d'établir une taxe de 2$ par tonne sur le combustible très polluant utilisé par les navires qui font du transport international. Le "Capitalisme" va investir sur 10 ans 5 milliards de dollars avec pour objectif de devenir neutre carbone en 2050. Ils n'ont pas attendu des subventions des états, bravo.

18 décembre 2019. Une remarquable liste de 99 événements positifs pour la planète qui se sont déroulés en 2019 dans tous les domaines abordés dans ce billet : climat, santé, standard de vie, numérique, énergie...


Outils numériques modernes pour tous, priorité pour l’enseignement public

 

AdS DPC old school desk S 112203335Réussir la Transformation Numérique du monde de l’éducation est une des clefs de la réussite à long terme d’un pays, de tous les pays. En France, l’essentiel de l’effort éducatif, depuis le primaire jusqu’aux universités, est pris en charge par le secteur public, sous la responsabilité du Ministère de l’Education Nationale (MEN).

Le MEN est le plus grand employeur français, avec environ un million de salariés.

Peut-on améliorer rapidement, à faible coût, les “services numériques” proposés par le MEN à ses “clients”, des millions d’élèves et d’étudiants ?

Réponse : oui !

Comment ? C’est le thème de ce billet. Je mets en priorité l’accent sur les outils universels, utilisables par tous, élèves comme enseignants, en clair les outils bureautiques.

Remarque : les contenus des enseignements, les programmes pédagogiques ne sont pas abordés dans ce billet, strictement centré sur la dimension Transformation Numérique ; c’est à elle seule un chantier majeur.

 

Enseignement public en France : quelques chiffres

MEN chiffres clefsLe MEN a publié un document donnant les chiffres clefs de l’enseignement en France pour l’année 2018 :

  • 13 millions d’élèves en primaire et secondaire.
  • Part du secteur public : 80 %.
  • Coût annuel par élève : 6300€ en primaire et 9 700 € dans le secondaire, pris en charge par la communauté nationale, pas par les parents.

Coût étudiant en France 2016Ces chiffres n’incluent pas les universités et les enseignements supérieurs :

  • 2,7 millions d’étudiants.
  • 75 % des bacheliers démarrent des études supérieures.
  • Coût annuel par étudiant :     11 500 €.

La Transformation Numérique de l’éducation publique en France, c’est un beau défi, qui concerne :

  • 13 millions d’élèves et étudiants : 80 % du total de 16 millions.
  • 1 million de collaborateurs du MEN, enseignants (50 % du total) et administratifs (50 %).

 

Outils numériques universels actuels : une catastrophe

Dans l’immense majorité des établissements scolaires et universitaires qui dépendent du MEN, les outils numériques universels utilisés, quand il y en a, sont des vestiges du XXe siècle.

Office = MaE XXIe sièclePostes de travail : Office de Microsoft est dominant. Petit rappel : Office est disponible depuis 1990, il y a 30 ans. C’est la machine à écrire du XXIe siècle et l’on ose former la jeunesse française avec cet outil archaïque !

Le secteur public français est tombé amoureux des logiciels Open Source, trop souvent appelés à tort “logiciels libres”. En bureautique, ils ont pour noms OpenOffice ou LibreOffice, produits encore plus nuls que Microsoft Office ! Ils en font moins tout en continuant à demander une installation des logiciels sur les postes de travail. Le fait qu’ils soient gratuits et qu’ils ne viennent pas du grand méchant américain Microsoft n’enlève rien à leur nullité et leur archaïsme.

Solutions messagerie et agenda : on retrouve dans les établissements du MEN les antiquités du XXe siècle, Lotus Notes, annoncé par IBM en 1990 et Exchange de Microsoft qui date de 1996.

BlueMind solutionJe dois ajouter à cette liste une autre catastrophe nationale, la volonté de créer une solution “logiciel libre”, nationale, supposée remplacer les produits américains : elle a pour nom BlueMind et annonce “fièrement” qu’elle est compatible… Outlook !

C’est bien sûr une solution à… installer dans les centres de calculs, à gérer, à faire vivre, à mettre à jour… Signe majeur de modernisme : on peut aussi l’utiliser en mode hébergé !

Tout responsable informatique qui persiste en 2019 à installer des outils bureautiques dans ses centres de calcul mérite une sanction exemplaire : licenciement immédiat pour faute professionnelle grave, sans indemnités. C’est un peu plus “délicat” à mettre en œuvre dans le MEN ; il faudra simplement lui demander de changer de métier.

 

Ma première tentative de rupture numérique, sans succès, en 2015

Conférence éducation nationale Besançon 10:2015J’avais été invité en octobre 2015 par le DSI du MEN de l’époque, Mathieu Jeandron, à présenter ma vision des potentiels numériques devant les DSI des Académies françaises, à Besançon ; il y avait environ 200 personnes dans la salle.

Je leur ai demandé combien ils avaient de “clients” : silence dans la salle ; des clients ? J’ai du préciser ma pensée en disant que c’étaient les élèves des lycées et collèges qu’ils reçoivent dans leurs établissements ! La réponse : nous n’avons pas de clients mais environ 13 millions d’élèves.

Ma proposition était très simple : en septembre 2016, pour un investissement informatique de zéro euro, ils pouvaient proposer à leurs 13 millions de clients une solution bureautique de qualité, G suite. Je ne peux pas dire que ma proposition ait suscité un enthousiasme exceptionnel dans la salle !

Omnigraffle Modèle LN 2018 Pendant les échanges, on m’avait interrogé sur ce que je pensais du projet SIRHEN de gestion des ressources humaines du MEN. Je ne le connaissais pas et me le suis fait présenter en 5 minutes : en chantier depuis près de 10 ans, SIRHEN n’était toujours pas opérationnel et gérait, mal, 5 000 personnes au lieu du million prévu. J’ai donné mon verdict : une seule réponse, l’abandonner, immédiatement.

Vous imaginez facilement le tollé général.

L’annonce de son abandon a été décidée, trois ans plus tard, en juillet 2018, par le nouveau ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer ; bravo pour avoir eu le courage de prendre cette décision.

 

Les clients du MEN : des natifs numériques

Après cette image noire de la situation actuelle, passons aux éléments positifs qui peuvent faciliter la Transformation Numérique de l’enseignement public.

Le premier : l’immense majorité des élèves du secondaire maîtrise les outils numériques de base, et cette maîtrise se répand très vite dans le primaire.

AdS DPC Teens with smartphones SS 133544495 copie

Ce sont des “natifs numériques”, des personnes qui n’imaginent plus sortir sans leur smartphone et pour qui la culture du partage est banalisée ; photos, images ou vidéos.

Et si l’on utilisait intelligemment ces compétences numériques existantes pour rendre les missions du MEN plus efficaces, au lieu de les rejeter comme c’est trop souvent le cas. Interdiction des portables à l’école… une bonne idée ?

Hottest chat apps Google docsUn exemple récent confirme l’extraordinaire capacité d’innovation des natifs numériques dans l’usage des outils : des jeunes utilisent Google Docs pour… chatter de manière non contrôlée par leurs parents ou enseignants. Une preuve de plus, si c’était nécessaire, de leur capacité à imaginer des usages non prévus par le fournisseur de la solution.

 

Quels outils numériques universels, pour préparer l’avenir

Deuxième bonne nouvelle : tous les outils numériques universels dont a besoin le MEN pour réussir sa Transformation Numérique et préparer la jeunesse française aux modes de travail qu’il sera indispensable de maîtriser demain sont disponibles, depuis longtemps.

Comme pour les entreprises, les outils universels sont, impérativement :

  • SaaS, Software as a Service.
  • Collaboratif natif.
  • Accessibles depuis un navigateur, sur tout objet d’accès.

Ce sera une grande surprise pour les lecteurs de mon blog : l’outil universel que doit déployer en priorité le MEN, dans 100 % des établissements est… G Suite for Education de Google.

Gsuite pour éducationC’est, pour l’essentiel, la même version que G suite entreprise, mais avec une différence sympathique : gratuité totale, pour les élèves, les enseignants et les administratifs.

Pas besoin d’un tableur très puissant pour calculer le coût de cette solution pour les 14 millions de personnes à équiper : 14 M x 0 = 0 €.

J’entends déjà les réactions horrifiées des partisans de Microsoft Office 365, disant que c’est aussi une solution gratuite pour l’éducation, ce qui est exact.

Alors, pourquoi éliminer Office 365 ? Pour une raison majeure, fondamentale : il serait scandaleux, ridicule et suicidaire de former la jeune génération à des outils et des modes de travail obsolètes, avec les outils Office Word, Excel et PauvrePoint.

Ne venez pas me dire que l’on pourrait utiliser Office 365 en mode Web : c’est théoriquement vrai, mais faux dans la pratique de 98 % des organisations qui ont déployé cette solution, comme je l’ai clairement expliqué dans un billet récent.

Facebook for educationJ’aurais aimé pouvoir proposer une autre solution intéressante et complémentaire, Workplace for education de Facebook, autre outil très bien maîtrisé par les natifs numériques.

Pourquoi je ne peux pas la recommander ? La principale raison est financière : cette solution est gratuite pour les enseignants et les administratifs, mais pas pour les élèves. C’est, à mon avis, une erreur grave de Facebook. Je pronostique que la gratuité pour les élèves sera annoncée rapidement ; le MEN pourra alors compléter G Suite par Workplace by Facebook, comme le font aujourd’hui beaucoup d’entreprises innovantes.

En complément de G Suite for Education, les établissements d’enseignement peuvent utiliser une application “métier”, spécialisée, Google Classroom. Elle facilite les échanges entre les enseignants et les élèves.

Google Classroom + Logo

C’est, une bonne illustration du modèle B I S que j’utilise depuis 5 ans :

  • G Suite : une application S, support, universelle.
  • Classroom : une application B, cœur métier, spécialisée pour l’éducation.

 

Quels objets d’accès pour accompagner la Transformation Numérique du MEN

Le MEN devra promulguer une règle impérative : tous les objets d’accès qui disposent d’un navigateur moderne doivent pouvoir accéder à 100 % des applications proposées par le MEN à tous les élèves, les enseignants et administratifs. PC Windows, Macintosh, smartphones et tablettes Android ou iOS, tous sont autorisés. Toute application qui demande une installation sur les postes de travail est… définitivement interdite.

Il manque dans cette liste un outil innovant, qui devrait représenter demain l’essentiel du parc des objets d’accès dans les écoles : le Chromebook.

J’ai publié plusieurs billets sur les Chromebooks, le dernier récemment.
Un rapide rappel pour ceux qui ne connaissent pas bien les Chromebooks :

  • Ce sont des PC portables qui fonctionnent sous ChromeOS, pas sous Windows.
  • Tous les grands fabricants de PC proposent des Chromebooks : Acer, Asus, HP, Dell, Lenovo… Plusieurs dizaines de modèles différents sont disponibles.
  • Les 3 millions d’applications Android disponibles sur Google Play peuvent s’exécuter sur un Chromebook, nativement.
  • La gamme de prix va de 200 € à 800 €.

Pour le monde de l’éducation, il convient de privilégier :

  • Des modèles économiques, à moins de 300 € ou 400 €.
  • Impératif : des écrans tactiles, pour utiliser efficacement les applications Android.
  • La robustesse et la protection, raisonnable, contre les liquides.

A titre d’exemple, ce modèle proposé par ACER représente un bon compromis, à coût raisonnable.

Acer chromebook édu 2

En faisant l’hypothèse d’une durée de vie utile de 3 ans, pour tenir compte des “mauvais traitements” qu’ils vont subir, les Chromebooks représentent un coût mensuel d’environ 8 €.

Rappel : rien n’interdira aux élèves, enseignants ou administratifs d’utiliser leurs outils personnels, s’ils en sont satisfaits. Par contre, les seuls objets d’accès qui seront fournis par le MEN seront des Chromebooks.

 

Des premières réussites dans le monde éducatif en France

Google Suite est arrivé en France début 2007, il y a 12 ans, sous le nom de Google Apps.

Des établissements d’enseignement innovants, en dehors de l’éducation nationale, ont vite compris les avantages de ces outils.

Essec Google Apps 2009En septembre 2009, l’ESSEC avait déployé Google Apps pour tous ses étudiants, après avoir pris la décision en mai 2009, projet mené avec l’aide de Revevol.

De nombreux organismes de formation français ont pris la même décision.

Un signal d’espoir ? Avant de devenir l’actuel ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer était directeur général de l’ESSEC où G Suite est installé depuis 10 ans. Il connaît bien la solution et cela peut faciliter une prise de décision dans ce sens par le MEN.

 

Principaux bénéfices

Commencer la Transformation Numérique du MEN en déployant des outils universels modernes pour les 14 millions de personnes concernées est une démarche à très forte valeur ajoutée et à risques faibles. Cette première liste d’avantages va à l’essentiel.

Préparer toute la jeunesse française aux usages numériques modernes. Ce doit être la priorité absolue du MEN, c’est sa mission première.

Succès immédiat auprès des élèves. Ces solutions viennent du grand public :

  • AdS DPC kids with cup S 226471182Apprentissages immédiats.
  • Déjà connues et maîtrisées par une grande partie des élèves.
  • Ergonomie remarquable.
  • Capacités suffisantes : une boîte courrier électronique de 30 Go par personne.
  • Performances et résilience techniques : 1 500 millions de personnes ont un compte Gmail. Ajouter 14 millions de personnes représente moins de 1% d’utilisateurs supplémentaires.

Investissements faibles pour le MEN :

  • Aucun investissement pour les infrastructures, pour les logiciels et leur maintenance.
  • Il faudra par contre investir sur l’accompagnement des… enseignants et des administratifs. Ils sont souvent “analogistes” et ont déjà pris de mauvaises habitudes avec Microsoft Office, qu’ils devront perdre. Un beau défi !

Tous gagnants

Cette démarche s’inscrit très bien dans la ligne des objectifs louables de l’état français de réduire la dépense publique en offrant, en même temps, de meilleurs services :

  • AdS DPC every one wins tous gagnants S 113255416Gagnant pour l’état qui réduit ses coûts.
  • Gagnant pour les clients “élèves” avec de meilleurs services qu’ils maîtrisent déjà.
  • Gagnant pour les enseignants, qui peuvent utiliser des outils performants et mieux collaborer avec les élèves.
  • Gagnant pour les parents qui peuvent partager plus de contenus avec les enseignants et les écoles.
  • Surtout, gagnant pour le pays qui prépare ainsi toutes les nouvelles générations qui vont rentrer dans la vie active à l’usage des outils numériques modernes dont ils auront besoin.

J’allais oublier :  il n’y a… aucune contre-indication sérieuse et rationnelle à cette démarche innovante et courageuse.

 

“Bonnes” raisons pour ne pas suivre mes recommandations

Dès la sortie de Google Apps, j’ai pris mon bâton de pèlerin, d’évangéliste et rencontré de nombreuses écoles et universités du secteur public, persuadé que, comme aux Etats-Unis, 60 % des établissements seraient équipés de G suite en moins de 5 ans.

Je suis allé de refus en refus, avec des résistances beaucoup plus fortes que dans les entreprises, où elles étaient déjà élevées.

Je ne vais pas reprendre dans cette liste les arguments traditionnels contre les clouds publics, mais ceux, plus spécifiques, que j’ai le plus entendu dans le monde de l’éducation nationale

Ce sont des arguments irrationnels, ringuards et ridicules tels que :

  • AdS DPC No ! S 177153945Ce sont des solutions qui viennent des grands méchants GAFAM américains.
  • La sécurité de l’état français est menacée par la lecture des boîtes mail des élèves et des enseignants.
  • L’indépendance nationale de la France est en jeu.
  • Ce n’est pas Open Source, alors que près de 100 % des infrastructures de Google ou Facebook sont construites avec des solutions Open Source.
  • Les petits acteurs locaux de services informatiques ne vont plus gagner leur vie en gérant, mal, les centres de calcul microscopiques et mal sécurisés des écoles et universités.
  • … Je vous laisse rajouter toutes les autres “bonnes raisons” pour ne pas le faire.

 

Synthèse

Cette première Transformation Numérique du MEN autour des outils universels au service de leurs “clients” externes ne va pas résoudre, par magie, les défis majeurs de l’enseignement en France, c’est une évidence. C’est une première étape importante et elle ne peut que faciliter les actions suivantes en créant un environnement numérique plus ouvert, plus collaboratif.

DPC sunset Dawn with tree S 83411331Oui, il est possible, rapidement, de mettre des outils numériques modernes, économiques et à forte valeur ajoutée entre les mains des 13 millions de jeunes qui apprennent dans des établissements gérés par le million de collaborateurs du Ministère de l’Education Nationale.

Oui, ce doit être une priorité absolue pour la France.

Oui, ce sera difficile et il faudra du… courage pour affronter les très fortes résistances que ce projet de Transformation Numérique fera naître.

Je lance un appel urgent à tous les responsables du Ministères de l'Education Nationale : faîtes le, faîtes le vite, pour l'avenir de nos enfants, pour l'avenir de vos enfants.

Oui, les bénéfices sont tellement supérieurs aux risques que je n’ose pas imaginer que cette initiative ne démarre pas… en 2019.